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La Côte sauvage. Journal. le Feu à sa vie : suivis de romans et textes inédits
Jean-René Huguenin
Éditions Bouquins
Réunit l'essentiel des oeuvres parues de Jean-René Huguenin, écrivain décédé accidentellement à l'âge de 26 ans, complétées par quatre romans inédits retrouvés suite au don de ses archives à la BNP et par une petite centaine d'articles, également inédits pour la plupart. ©Electre
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"Qui n'a pas souffert de l'absence d'un être alors qu'il est là, en face de soi, n'a pas connu l'amour."
"Les grands romanciers sont ceux qui savent faire du mystérieux avec du quotidien, de l'extraordinaire avec du banal, du divin avec de l'humain -ceux qui savent faire quelque chose avec rien, comme l'espoir."
Je déteste les bavards. Je me laisse facilement couper la parole, mais j'ai horreur qu'on me coupe le silence.
Il faut se laisser aller à la lutte. L'abandon se conquiert, le naturel se conquiert. Donnez-moi la Grâce, je me charge du reste.
Malheur à ceux dont les seules blessures ne furent jamais que des blessures d'orgueil.
"La beauté n'est pas dans l'objet regardé mais dans nos yeux."
Qui suis-je ? Qui étais-je ? Je ne trouverai jamais ma nuit. C’est moi que je prie, c’est moi qui m’exauce. Dieu dans sa haine nous a tous laissés libres. Mais il nous a donné la soif pour que nous l’aimions. Je ne puis lui pardonner la soif. Mon cœur est vierge, rien de ce que je conquiers ne me possède ! On ne connaîtra jamais de moi-même que ma soif délirante de connaître. Je ne suis que curieux. Je scrute. J’explore. La curiosité c’est la haine. Une haine plus pure, plus désintéressée que toute science et qui presse les autres de plus de soins que l’amour – mais qui les détaille, les décompose. Me suis-je donc tant appliqué à te connaître, Anne, ai-je passé tant de nuits à te rêver, placé tant d’espoir à percer ton secret indéchiffrable, et poussé jusqu’à cette nuit tant de soupirs, subi tant de peines, pour découvrir que mon étrange amour n’était qu’une façon d’approcher la mort ?
Un roman a pour objectif principal de raconter une histoire : voilà un lieu commun auquel on ne songe pas assez.
Ce qui caractérise les faibles, c'est moins le goût de l'abdication, du laisser-aller, l'obéissance servile aux moindres désirs, qu'une espèce de penchant fataliste pour le recommencement, un désir d'éterniser, une tragique impuissance à rompre. Ils meurent de ne pas savoir tuer.
J'aime mieux les êtres qui saignent.J'aime les forts, bien sûr, mais pas tout à fait les forts.J'aime les forts au regard tremblant, tremblant d'amour.
( " Journal")