Citations de Jean Rochefort (38)
Si vous trouvez que les gens qui ont le RSA sont des assistés, démissionnez et vivez avec 470€ par mois et vous aurez autant de chance qu'eux.
Belmondo signe autographe sur autographe. Apitoyé, on m'en demande un. Pour en rire et par dérision, je signe "de Funès". Rapidement, autour de moi, on se presse, je persiste et signe "de Funès", puis l'amour-propre m'envahit et, courageusement, je décide d'utiliser mon patronyme.
Le récipiendaire : "Qui c'est ça, Rochefort ?
- C'est moi.
- Soyez gentil, signez "de Funès".»
"Au lieu de financer les bons films, les technocrates de la télé ne jurent que par Mimie Mathy, notre grande artiste populaire. Vous avez déjà regardé Joséphine, ange gardien? Je m'en suis tapé un en entier. C'est pas possible, elle assassine nos contemporains."
« Plus l'homme est sensible et moins le sexe est un muscle. »
J'appartiens au patrimoine. Il y a le jambon de Bayonne, Noiret, Marielle et moi.
Si j'ai un talent, c'est de mettre tout le monde copain. J'ai le goût des autres. Le goût des autres, voilà un beau titre!
Interview Le Figaro juillet 2015
En sixième, à Vichy, en 1942-1943, j'ai un copain juif, on se dispute pour un stylo et moi je lui dis : "Sale Juif ".
le lendemain, à la sortie, une petite femme me fixe longtemps, je baisse les yeux sans savoir pourquoi. Elle approche, me colle une baffe, c'est sa mère, je n'oublierai pas.Merci.
Dix ans plus tard, mon intrusion dans leurs amours fut discrète mais il y eut de mauvaises langues.[…] Il y avait dans son œuvre comme une nécessité de gaieté, comme une enfance rattrapée coûte que coûte qui m'enchantait. J'étais fier du talent de l'amant de la femme que j'aimais.
Madrid, une manif, il faut la traverser pour rejoindre l’hôtel. Bruits des matraques sur les crânes, cris, fureur.
On m’interpelle ! « On peut prendre une photo ? » demande une jeune femme de Burgos, où fut enterré le Cid Campeador, « Une photo, s’il vous plaît » dit la nièce de Barcelone. Sourire niais, j’affronte les objectifs entre les bousculades e le bruit des matraques.
Deux ou trois manifestants s’arrêtent, sidérés de voir ce vieux clown paradant devant des portables. L’un d’eux m’interpelle, en espagnol dans le texte : « Casse- toi connard ! » Convaincu, je me casse.
Sans moustache, j'ai l'air de ce que je suis, une vraie saloperie, un faux-derche sans lèvres.
Aller en boîte avec Sartre.Nos amoureuses jouent la même pièce. Après la représentation, il faut se détendre. Nos amoureuses grignotent, nous les regardons grignoter,nous parlons de choses et d'autres.
La gaudriole va bon train avec Sartre,il faut prendre du bon temps, il ne faut pas désespérer Billancourt, de plus, il est sur un nouveau coup,Jean-Paul, c'est vrai qu'il a l'opinion politique un peu fouineuse.
Comme lui et d'autres furent navrants envers Camus après sa mort subite !
Comment admettre un philosophe à l'évidence charnellement de gauche, joueur de pétanque et de foot !
Dangereusement unique, dangereusement indispensable.....
Le plat principal arrive, pourquoi ne serait-ce pas un cassoulet de pingouin, puisque le monde est fou, puisque folle est la vie, puisque le couple du film 'The Brown Bunny' s'assied à la table voisine ? [...]
A lui de jurer sur la tête de ses proches qu'il ne sera plus jamais membre d'un jury, qu'il n'ira plus jamais au cinéma, qu'il n'en achètera plus jamais les Cahiers.
Et à cet instant, les yeux embués, il décide d'acquérir un petit chien qu'il promènera inlassablement sur les bords de Seine.
Dans nos cerveaux, le désir de l'autre ne passe jamais par le circuit de la réflexion, m'assène un jour, et un peu tard, le Dr Mamoudy, chirurgien et ami, ce qui n'est pas incompatible.
Il naît de l'olfactif, du tactile et aussi de la supposition du visible pour rassurer les fanas du SMS.
Le gouverneur dit: "Etes-vous prêt à sacrifier vos îles pour le bien de l'humanité?". Le roi de Bikini, pas contrariant du tout, répond: "Tout est dans les mains de Dieu."
Ils ont quand même emmené menotté, en pyjama, notre Sacha Guitry, qui lui prenait,il est vrai, quelques coupes de champagne avec des officiers nazis,et aussi qui allait voir Tristan Bernard, l'ami juif enfermé au Château de Vincennes pour lui offrir des caches-nez,il fallait lui arracher un sourire et le protéger du froid.
Mais qui sommes nous ? C'est le moment de se poser la question. Qui est ce mammifère, cette espèce autodestructrice seule sur la planète avec le grand chimpanzé ? Pas le bonobo qui,lui,a trouvé d'autres façons.
Quant à Sacha Guitry,le petit fils du grand Albert Willemetz m'a confié des documents prouvant que Sacha Guitry s'était proposé auprès du Heer Schleier de l'ambassade d'Allemagne de prendre la place de Tristan Bernard, déjà vieillard, afin que celui-ci n'aille pas dans les camps de la mort. Par cette offre suicidaire-avouons-le non?-Tristan Bernard fût sauvé. On est quoi ?Nous sommes qui ?
Mon prof ,président du comité d'épuration, plus tard jouera Sacha Guitry. On oublie ,on s'arrange avec soi,on est entre autres comme ça. Heureusement, notre prof n'aimait pas Belmondo et ne m'aimait pas.
C’est rien,c’est simple et c’est magnifique.
Seul vivre était possible devant Schoendoerffer,nous sommes avec lui,ivre de son œuvre et de ses tempêtes.L’ocean,ses colères,le silence des icebergs,l’étonnement des pingouins ,on ne pouvait jouer,nous le vivions,et notre chef opérateur,Raoul Coutard,à bon escient assombrissait les brouillards.
Schoendoerffer Pierre est mort,Dufhilo Jacques est mort.
Coutard,Perrin,Rich et Rochefort ont des cheveux blancs.
Où t’a mis le DVD?
Quel DVD?....
"Je suis la petite-fille d'un dictateur vénézuélien" dit-elle dès notre première rencontre, me voilà rassuré. Tout sera en ordre.
Je me plais à imaginer un groupe de jeunes et beaux officiers, d'uniformes blancs vêtus, dague d'apparat à la hanche gauche, poitrine côté coeur couverte de médailles, et la petite-fille en tête.
Je les vois fusillant mes adverbes excessifs, torturant jusqu'à l'aveu mes participes présents.
(Ce genre de choses, Stock, Jean Rochefort, Octobre 2013, p. 10)
Quand Belmondo au conservatoire passait une scène, les avertis se précipitaient. Les mots qui sortaient de sa bouche ne pouvaient avoir été écrits auparavant. On ne réchauffe pas les galettes ! Non,les mots parvenaient vivants ,évidents,tout neufs.
Montre-moi tes mains.
Les voilà !
Les autres !
Les autres ?
Oui.
Les voilà.
( Molière, L'Avare,acte I,scène III.)
Voilà, évident, pas de problème. Je sortais du cour anéanti. Il jouait le peuple, on était dans le peuple. Plus tard,quand il lui faudrait être un seigneur, il demanderait au voyou d'à bout de souffle de s'en charger.
Pour certains, nous étions devant une erreur de vocation, pour d'autres, devant le futur inconditionnel, il recréait tout. Aussi son concours de sortie du conservatoire fit-il scandale.
Les autres ! Les voilà .
À propos du mariage pour tous -
J'en suis très content. Les homosexuels vont enfin payer des pensions alimentaires. Mais je ne voudrais pas que nos amis perdent leur drôlerie, leur marginalité.
Seule une trentaine de cheveux fort longs disposés dans le sens des aiguilles d'une montre tentent vainement de recouvrir le crâne d'un éleveur de chevaux, natif de Normandie, au nez rouge et veineux.
À Saint-Lô,c'est le jour de la présentation des étalons de trois ans, et cela fait plus de vingt que je suis assidûment présent.
Cette année-là, Célestin aux trente cheveux :Dis-moi Rochefort, je t'ai vu à la télé,j'savais pas que tu faisais du cinéma !
J'implose de bonheur, être des leurs, admis enfin !
Rochefort : Ah nom dan daounette ! Viens tu prendre une bolée .
Célestin : Minnant ? Il fait pas jour, il est 8 heures !
Rochefort : Viens, je te dis, j'suis bien aise aujourd'hui, d'ici que j'trouve un bon étalon pour ma téfine !
Célestin : Qu'a toujours le dos bien dré ?
Rochefort : tout dré ,Célestin, comme avant.
Célestin : Eh ben !
Rien, la vie, pas de caméra....