Citations de Jean-Sébastien Poncelet (23)
Prologue
...
Il y a quelques années, lors d'un séjour en Californie, j'ai embrassé un séquoia, un géant de 60 mètres. Au hasard d'une promenade dans la Sierra Nevada, j'ai marché vers lui comme s'il m'attendait depuis toujours et j'ai plaqué mon corps contre son écorce rouge et épaisse. Longuement. Sans fougue, mais avec une tendresse dont je ne me croyais pas capable. C'était une étreinte respectueuse et fusionnelle à la fois, charnelle même.
Maxime n'essaya même pas de retenir son soupir : un flash-mob, des jolis dessins, un artiste suisse, un mystérieux pseudo, un album des Pink Floyd, un logo, un critique d'art peu scrupuleux, un cambriolage en règle, des comptes en banque à sec, une adolescente mélancolique, une adoption, une séquestration...
Quelle salade !
Page 389
Un pays n'existe que si on y parle une belle langue.
Claude Raucy
Une étoile filante donne un coup de canif dans la nuit et s'estompe aussi vite qu'elle est apparue. Selon la croyance populaire, j'ai droit à un voeu que je formule en silence. Il est à la fois humble et ambitieux : j'espère traverser cette vie qui m'attend avec le soutien et l'affection de ces gens solides comme des arbres et pourtant riches de leur fragillité. Ils me rappellent qu'il y a des années, en embrassant un gigantesque redwood californien, j'ai découvert sans le savoir la seule chose que je désire désormais plus que tout au monde. J'envie cette force et cette douceur, la tendresse des séquoias.
Page 504, dernier paragraphe de l'épilogue.
Elle ne pouvait se résoudre à admettre qu'elle ne les aimait pas. En réalité, elle les aimait en tant que parents, mais détestait ce qu'ils étaient : des êtres de chair et de sang pensant et agissant comme des ordinateurs. Son père surtout. Laura avait compris que c'était lui qui tirait les ficelles tandis que sa femme le suivait aveuglément , par conviction, fanatisme ou résignation. Ou par amour, ce qui serait pire. Page 94.
A force de vouloir tout réglementer dans les moindres détails, plus personne ne s'y retrouve et par conséquent, n'ose rien entreprendre.
Isabelle Grenez
On a toujours le choix. Ceux qui affirmaient le contraire le faisaient pour dissimuler un manque de courage ou de conviction.
- Les seules barrières que tu rencontreras dans la vie ne seront pas devant toi mais en toi. Si tu décides que tu peux voler, tu voleras.
Si l'URSS était en ruine, l'Ouest n'était pas ce monde idyllique auquel rêvaient ceux qui ne le connaissaient pas.
La langue jaune, l’œil aussi frais qu’un maquereau mort, les cheveux en délire, une barbe estampillée « rasoir en grève », le tableau était désastreux. Putain, on dirait que j’ai passé la nuit dans un vide-ordures…
- T'es un sale con, Pravik !
- Je sais, c'est terrible, tout le monde me le dit. Mais je vais faire une thérapie, c'est promis.
La télévision gémit les acrobaties d'un trio qui n'a visiblement pas peur d'attraper un rhume.
Nul ne peut mesurer la tristesse d'un père qui souhaite voir son fils prendre son envol tout en sachant qu'il ne connaîtra que les barreaux.
Jean-Sébastien Poncelet
Plus vous êtes nombreux à intervenir sur la scène politique, plus les choses vont mal. A force de saucissonner le pouvoir, de compliquer la structure de l'Etat, de légiférer dans tous les sens, plus personne n'y comprend rien. Qui donc a encore une vision globale, coordonnée des problématiques à résoudre ? Le morcellement de l'Etat fige l'Etat.
Isabelle Grenez
Responsable, consciencieux, perfectionniste, il est son propre bourreau. Bourreau de travail éternellement insatisfait, combien de temps tiendra-t-il à ce rythme ? Ses journées sont trop longues, ses nuits trop courtes. Est-ce bien utile ? Il devrait prendre du recul, lâcher prise.
Isabelle Grenez
Les seules barrières que tu rencontreras dans ta vie ne seront pas devant toi mais en toi. Si tu décides que tu veux voler, tu voleras.
Comment on sait si on est vraiment amoureux (...) c'est quand tu as l'impression que c'est le printemps alors que c'est l'automne. Que tu voles alors que tu marches. Que le monde t'appartient alors que tu es pauvre comme Job. Et aussi que ton coeur va s'arrêter de battre alors qu'il n'a jamais couru aussi vite. (p.176)
La terreur qui lui broyait les entrailles n'était pas celle du lièvre qui détale, mais l'instinct de survie du loup qui se jette sur la menace pour la mettre en pièces.
- L'altruisme ne consiste pas à accomplir quelques bonnes actions de temps à autre, mais à être constamment préoccupé, concerné par le bien-être d'autrui.
Les gamins se sont regardés comme si je venais de leur sortir un dicton en bulgare.
- C'est du Ricard, ai-je précisé.
- Comme le pastis ?
Arabe ou pas, né ici ou là-bas, copte, musulman, bouddhiste, végan, pastafarien, qu'est ce que ça change, merde ? Je ne suis pas moins coupable parce que je ne suis pas Arabe. Et puis j'en ai marre de subir. Marre de me répéter que je dois "rester philosophe". Marre de me justifier. Marre d'être foutu dans une case pour la simple raison que je n'ai pas une bonne bouille d'Aryen. A travers moi, cet empaffé est en train d'insulter tous ceux qui sortent du rang. Tous ces individus relégués en seconde zone parce qu'ils ne correspondent pas au portrait-robot du bon citoyen blanc-bleu-belge hétéro bien normal.