Citations de Jean-Simon DesRochers (50)
De Paris à Zhèngzhôu, l'illusion de proximité se gère à coups de fils de cuivre, de fibre optique et de serveurs informatiques, réalité que Feng a peine à se figurer autrement qu'en appuyant sur les icônes d'un écran; grâce à une magie sans mystère, son image peut se retrouver presque n'importe où.
(...) la diplomatie est une affaire de mensonges crédibles (...)
Rita Malarche est une femme croche qui marche drette.
Les séquelles de la visite de Christian avaient atteint une profondeur inédite, perçant la peau et les muscles. Si l'expression existait, Monique dirait qu'elle est triste jusqu'aux os.
Y a beaucoup de rumeurs…
J’en suis conscient. Mais ce qu’elles disent pas, les rumeurs, c’est que chaque femme, j’en suis amoureux, brièvement amoureux, mais avec une intensité parfaite. Ma prof de philo, elle parlait de donjuanisme… Mais j’aimais pas l’idée… Don Juan est trop différent d’une version à l’autre pour représenter quelque chose de clair… J’en suis venu à croire que le seul profil comportemental comparable au mien, on le retrouve chez les tueurs en série…
Autour de lui, de nouvelles mouches continueront de pondre des œufs, de se battre pour assurer leur pérennité. Habituées aux pigeons morts, ces mouches viendront en grand nombre dans l’appartement du Marsouin. Elles bourdonneront, se percheront dans les rideaux, chercheront des miettes de nourriture, des sucres; elles reviendront vers le corps, songeront déjà à effectuer une nouvelle ponte. Aucune ne sortira de l’appartement. Elles arpenteront le corps du Marsouin avec la satisfaction biologique du devoir accompli. Malgré tout, les mouches demeureront sur le qui-vive, effrayées par la possibilité d’être repérées par un prédateur. Elles ne trouveront aucun repos dans l’abondance.
Le présent, c’est un taré qui frappe chez moi un samedi matin…
D'autres personnes arpentent le mail sans autre but que d'accélérer ce temps des fêtes qui ne fêtent plus que son immédiate nostalgie.
Quand les bandits et les représentants de la loi mêlent leurs familles, c'est comme quand les royaumes ennemis s'échangent des princes, ça aide à maintenir l'équilibre. P. 163
Baptiser l'enfant à l'église lui semble plus risqué que la promesse des limbes. Peut-être qu'en lui donnant le nom d'un saint important un big shot du ciel, un de ceux dont l'auréole peut éclairer une ville entière, elle lui donnerait ses entrées au paradis?
Les fragments ignorent leurs coïncidences.
Au fil des saisons, Sandrine commençait à cerner la cyclothymie de Montréal. L'enthousiasme de l'été déborde jusqu'à la mélancolie de novembre. L'enfermement dépressif hivernal s'étire jusqu'aux premiers rayons du soleil tiède en mars, avant de relancer les ardeurs estivales à la fin avril et de repartir la machine.
Chez lui, l'enfance représentait un passage de l'ignorance crasse à l'éveil brutal aux réalités du monde, à la découverte de la cruauté routinière, de la barbarie mijotant sous le couvercle d'idéaux complexes trop rapidement banalisés dans leurs applications simplistes. Une violence qui émergeait à la moindre faille, comme un état primal impossible à contrôler, comme le magma sous la croûte.
C'est dans ces années-là que j'ai appris que la vie, c'est juste une chose, rien qu'une... Les curés, y vont parler de Dieu. Les politiciens vont te faire rêver de liberté. Les philosophes, y ont dire que c'est la vérité. Les militaires, deux autres, y vont choisir la puissance. Mais j'te l'dis, moé, la vie, c'est l'amour... Juste l'amour, le reste, ça compte pas. Ça m'a pris trop de temps avant de m'en rendre compte... Essaye de l'apprendre plus vite que moé...
Elle aimerait croire que les dernières paroles de Kaviak ont su greffer des paupières à ses oreilles. La vie n'y est pour rien... Cette phrase tourne dans sa tête comme le vin dans sa coupe. La vie n'y est pour rien... Fanny ne désire pas donner suite à ces mots. Elle les mettra sous cloche, dans un boîtier d'urgence imaginaire.
- En cas de besoin, brisez la vitre.
Changer de territoire, de pays, de vêtement, de partenaire, de religion, d'éthique, d'orientation sexuelle... N'importe quelle nouveauté est une expérience précieuse depuis que la vie fait autre chose que survivre...
La pensée ne dépasse jamais son conditionnement initial. En plaçant les mots ou les chiffres comme symboles des idées, l’humain élimine tout ce que le langage codé ne saurait cerner. Pourtant, la pensée humaine est plus âgée que les langages
C’est certain, il faut reconnaître que la distinction entre l’âme et le corps, ça a été très utile pour l’être humain… C’est pratique pour un corps de posséder une option de continuité qui dépasse la vie… ça aide à rendre la mort plus tolérable…
Quand on veut comprendre les conneries de l’être humain, on doit examiner ses croyances… analyser ses idioties collectives… ses esthétiques morales.
Le présent, on le constate… on le subit…Le présent, c’est une idée inventée pour faire croire qu’on existe…