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3.83/5 (sur 15 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Limoges , 1921
Biographie :

Jean Thuillier est psychiatre, chercheur en neuro-psychopharmacologie, écrivain et poète.

En 1967, Jean Thuillier a publié pour la première fois, sous le nom de Jean Briance (la Briance étant un affluent de la Vienne qui coule près de Limoges, ville natale de Jean Thuillier), le roman Bulande (éditions José Corti).

Il a crée la maison d'édition Edifor en 1968. Par la suite, Edifor s'installa au 23 rue Guénégaud dans le "triangle d'or" des galeries parisiennes et naquit la Galerie Jean Briance qui ouvrit ses portes en 1976 avec une exposition de "50 autoportraits" d'artistes contemporains.

Auteur de nombreux ouvrages, il a reçu le Prix Littré en 1984.

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Médecins et malades
181 ème numéro d'Apostrophes.Les trois médecins invités présentent leurs livres : Jean HAMBURGER pour "demain les autres", réflexion sur l'avenir de la médecine; Roger COUVELAIRE pour"chirurgien contre le vent", contre une certaine tendance de la médecine actuelle; et Jean THUILLIER pour"la médecine et la mort" contre la critique actuelle de la médecine. Sabine de LABROSSE ...

Citations et extraits (2) Ajouter une citation
[LA CHASSE AUX SORCIÈRES

Les cinq premiers siècles du Moyen Âge avaient connu le chaos, les épidémies de peste, les famines, les guerres interminables, et l’Eglise, aidée des princes et des seigneurs féodaux, avait tant bien que mal assuré la survie du peuple, des états, et des provinces.
Mais les abus de l’Eglise dénoncés par la Réforme, l’attaque de la féodalité, la diffusion de la culture grâce à l’imprimerie faisaient trembler le pouvoir des seigneurs et de la catholicité.
Il fallait trouver des « boucs émissaires ».
L’Inquisition, primitivement créée par la papauté pour lutter contre l’hérésie, s’épuisait dans les persécutions contre les Juifs, et, comme on ne trouvait pas assez d’hérétiques, on découvrit les sorciers et les fous.

On sait que l’individu fou a toujours fait peur, mais quand il s’agit de foules entraînées par des psychoses collectives, les populations sont terrorisées.
Au cours des XIIIe et XIVe siècles les épidémies de peste avaient dévasté les populations, et parmi les survivants beaucoup pensaient, encouragés par les prêtres, que le mal avait été envoyé par Dieu pour les punir de leurs péchés.
C’est ainsi que s’était créée, en Europe, une « Confrérie des Flagellants » qui parcourait les villes et les campagnes, en chantant des cantiques, portant une bure ornée d’une crois rouge sur la poitrine, et se fustigeant jusqu’au sang avec des fouets munis de pointes de fer. L’Eglise avait pris peur de la puissance de cette confrérie, qui pouvait accorder le pardon aux pécheurs, et empiéter sur leurs prérogatives.

On vit aussi à Strasbourg, au début du XVe siècle, des processions d’agités s’exciter dans des cortèges, et former d’immenses bals publics avec chants et concert qui souvent dégénéraient en orgies tumultueuses.
L’Eglise n’appréciait pas ces sortes de festivals, analogues par leur ambiance et leur agitation, aux récitals gigantesques données par des vedettes de la chanson et de la musique moderne.
Tous ces frénétiques, ces excités, ces délirants devaient être possédés par quelques diables ou démons, et il fallait chercher, trouver et châtier les responsables de ces possessions diaboliques.
Et ce fut le début de la chasse aux sorcières.

Dans cette poursuite, où la femme était particulièrement visée, on s’est demandé la raison de cette misogynie de l’Eglise.
Il s’agissait peut-être, comme on l’a cru, d’une autodéfense des autorités ecclésiastiques pour calmer les passions de leur clergé, moines ou nonnes, dont le célibat forcé n’avait pas inhibé les pulsions érotiques.
On disait en effet que des passages souterrains existaient souvent entre des monastères et des couvents de nonnes, et, dans certains villages, les habitants se cotisaient pour envoyer des prostituées dans les monastères afin de protéger les filles du village.

Les pauvres hommes sont bien entendu excités à la débauche par les femmes, ce sont elles les coupables, ce sont elles qui portent le diable en elles.
Les crises d’hystéries de femmes, liées à la perturbation de leur organe sexuel, sont des exemples frappants de possession démoniaques.
On ira même jusqu’à dire : « La femme est un temple bâti sur un égout. »
Pour cette croisade anti-érotique, il faut l’appui du pape et un bréviaire qui donne les règles de cette chasse au malin. Deux inquisiteurs, Jacob Sprenger et Heinrich Kramer, se chargèrent de prêcher la croisade dans leur livre : « Malleus maleficarum » (le marteau des sorcières), véritable code de la chasse aux sorcières.
Ce fut un pape prévaricateur et corrompu, Innoncent VIII, auteur de la bulle sur le sat&anisme (Summis desiderates affectibus), qui donna aux deux inquisiteurs l’autorisation de publier leur « manuel de l’Inquisition ».

LE MALLEUS MALEFICARUM (LE MARTEAU DES SORCIÈRES) – 1487

Le « Malleus » désigne sous le nom de sorcier ou sorcière tous les hérétiques schismatiques et fous, malades de l’esprit, qu’il faut détruire.
Ce fut paraît-il un best-seller de l’époque, manuel de pornographie mais aussi de psychopathologie.
Il est divisé en trois parties, la première prouve l’existence de démons et sorcières, la deuxième donne tous les éléments qui caractérisent la sorcellerie, quant à la troisième partie elle décrit dans tous les détails comment les sorcières doivent être jugées par les tribunaux, condamnées et supprimées.
La meilleure façon étant bien entendu de brûler la carcasse qui renferme le démon, autrement dit la sorcière. « Toute sorcellerie provient de désirs charnels qui sont insatiables chez les femmes » et c’est ainsi que les femmes sont, tout au long des chapitres, poursuivies, en raison de leurs désirs immondes.
La justification de cette haine vis-à-vis de la femme provient du fait que c’est un être inférieur puisqu’elle est née de la côte inférieure d’Adam ; ainsi elle est inachevée à la fois dans son corps et dans son âme/

Dans la troisième partie du » Malleus » se trouvent des représentations des démons masculins incubes, et féminins succubes ; le livre est rempli de descriptions pornographiques et donne des conseils aux inquisiteurs auxquels on recommande de mettre à nu la sorcière, de parcourir son corps avec des aiguilles pour repérer les zones sensibles, de lui raser les poils du pubis avant de la faire comparaître nue devant le tribunal ; ainsi le diable ne pourra pas se cacher dans les parties sexuelles pubescentes.
Les conséquences des descriptions détaillées de ce livre, et la manière dont elles étaient appliquées par les inquisiteurs provoquaient souvent des réactions étranges chez les femmes accusées de sorcelleries : certaines soulageaient leur agressivité en confessant plus de forfait qu’elles n’en avaient commis, et en donnant des détails graveleux aux hommes qui les accusaient ; beaucoup d’entre elles, atteintes de troubles psychiques grave, et particulièrement sensibles à la suggestion avouaient des incongruités, racontaient des aventures imaginaires avec les démons, et s’accusaient de forfaits qu’elles n’avaient jamais commis.
Certaines, même, supportaient courageusement brodequins, tortures et bûcher, ce qui faisait dire au peuple qu’il fallait bien être fou pour rester insensible à ces supplices.]
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"Les saints, les prêtres et les fous

Les saints guérisseurs de la folie furent nombreux. De même que saint Roch guérissait de la peste, saint Avertin guérissait des vertiges, saint Léonard de l'épilepsie, saint Guy des tremblements imputables aux méfaits du diable ; et saint Valentin avant d'être le patron des amoureux fut celui des convulsionnaires. A Rouffach, en Alsace, où un prieuré lui fut dédié, se trouvait aussi un hôpital pour épileptiques. On s'est longtemps demandé de nos jours, pourquoi Valentin, cet ancien patron des épileptiques, était devenu celui des amoureux. Peut-être une image ancienne montrant saint Valentin en costume d'évêque bénissant un jeune homme et une jeune fille est-il à l'origine de cette dévotion ? En réalité, il s'agit de deux gisant épileptiques en pleine crise, derrière lesquels on voit les parents en prière qui font des dons au saint pour obtenir la guérison de leurs enfants.
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