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Citation de LydiaB


Des nuages ont caché la lune et la place est noire à présent. Les réverbères sont éteints. De toutes les fenêtres de l’immeuble, celles qui tout à l’heure étaient obscures laissent seules filtrer un peu de lumière. Des pas pressés s’éloignent dans la nuit. La ville se rétracte, mais les noctambules vont à leurs fêtes par les rues désertées. Une cloche sonne onze coups dans le silence, sans doute à l’église Saint-Médard. Puis on n’entend plus que le murmure distrait de la fontaine aux figures de bronze. Les dernières fenêtres s’éteignent et l’immeuble est à présent un bloc noir dont le toit se dessine vaguement sur le ciel moins sombre.
Dans la vallée la nuit est tombée aussi, plus noire, plus ancienne. Il pleut doucement sur les bois, les prés, les vignes. Les lumières sont éteintes aux fenêtres du village. Une maison est au bord de la grand-route qui dans toute sa longueur le traverse : maison bourgeoise à portail de fer entre deux piliers de granit. Par les volets de l’une des fenêtres de l’étage glissent des lames de lumière jaune. Il est tard et quelqu’un ne dort pas. Parfois un chien aboie dans une cour, une chouette appelle du fond des bois. La pluie piétine légèrement le lourd toit de schistes, les massifs et les allées du jardin obscur, coule sur toutes les petites feuilles des bordures de buis. Onze heures sonnent à l’horloge de la mairie-école, puis à l’horloge de l’église. Très tard la lumière finit par s’éteindre. La nuit est entièrement noire à présent.
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