Les Coréens, soucieux de belle apparence, font dans le déni, lissent les trottoirs et les bordent à toute vitesse de buildings aux écailles réfléchissantes.
Une méthode éprouvée pour rejeter dans l’ombre les mauvais souvenirs, les vies de traviole, les bicoques fissurées, les enfants tordus, les restaurants de rue, les cantines ambulantes, les pojangmacha avec leur cohorte de cuites et de confidences livrées nuitamment sous la bâche-lanterne chinoise, autour de la popote, des beignets et du soju, l’alcool de riz ou de patate douce qui vrille la mémoire. Qui croirait que ce goût immodéré de la modernité est dicté par l’esprit confucianiste le plus conservateur et le souci d’effacer les mémoires amères ?