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Citation de Danieljean


La visite de la cheikha

Palais des Nations à Genève : telle une Fata Morgana sur la mer, elle glissait à travers la «Salle des droits de l'homme et de l'alliance des civilisations», deux pendentifs sertis de diamants bleus aux lobes de ses oreilles, un triple collier d'or blanc autour du cou, les doigts parés de l'éclat de ses bagues. Une époustouflante tunique pourpre drapait de près sa haute silhouette, tandis que sa chevelure brune disparaissait en partie sous un turban assorti... La cheikha Mozah bint Nasser al-Missned, deuxième épouse de l'ancien émir du Qatar, cheikh Hamad Ben Khalifa al-Thani, et mère de l'actuel émir, étincelait de mille feux.
Elle prit place au centre de la tribune.
Dans l'immense salle - don du gouvernement espagnol au quartier général des Nations unies à Genève - se pressaient les ambassadrices et ambassadeurs, les directrices et directeurs des organisations spécialisées, divers invités. J'étais installé au troisième rang, légèrement décalé par rapport à la tribune.
À côté de moi était assis un homme trapu, au crâne luisant, au regard pétillant, mon ami Mohamed Siad Doualeh, grand poète de langue somalienne et ambassadeur de Djibouti.
Fasciné, il observait les traits étrangement figés de la femme. Se penchant vers moi, il m'interrogea : «Combien d'opérations chirurgicales ?» Elles étaient nombreuses selon la rumeur et, en effet, dans le beau visage de la cheikha, seuls les yeux verts paraissaient vivants.
C'était une fraîche matinée de l'automne 2015. Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, avait chargé la cheikha d'une mission importante : elle devait présenter aux dignitaires du siège européen l'«Agenda 2030» de l'ONU.
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