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Critiques de Jean d` Ormesson (959)
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Oeuvres, tome 1

Il est probablement de mauvais ton en ce moment de dire ce que l'on pense sincèrement de Jean d'Ormesson, littérairement parlant. le littéraire, qui devrait être la seule chose qui nous préoccupe dès lors qu'on parle d'un écrivain, fût-il récemment décédé.



Il y a quelques années, donc, dans ma librairie favorite, je feuilletais un volume de la Pléiade : Thomas Hardy ? Thomas Mann ? Hermann Hesse ? John Steinbeck ? D. H. Lawrence ? Robert Musil ? Witold Gombrowicz ? Yachar Kemal ? Italo Svevo ? José Saramago ? Orhan Pamuk ? Non, non, non, malheureusement, non. Ceux-là ne figurent pas dans la collection, tous écrivains trop mineurs probablement pour espérer y figurer. Non, non, c'était bien mieux que tout ça, c'était un volume de... Jean d'Ormesson !



Il y avait donc sur l'étagère, dans un proche voisinage, William Shakespeare, Léon Tolstoï et Jean d'Ormesson. Au départ, j'ai cru qu'il s'agissait d'un jeu où l'on pouvait gagner quelque chose si l'on désignait correctement l'intrus. Mais non, la vendeuse a été formelle, le machin de d'Ormesson était à vendre lui aussi. Il n'y avait rien à gagner. Au contraire, en le feuilletant, j'ai vite compris qu'il y avait tout à perdre : et son temps et son argent.



Je n'y ai trouvé que pages atones et douloureux ennui : des phrases ou creuses, ou pompeuses, ou sirupeuses, ou démagogiques, ou méthodecouéistes, ou tout ça à la fois. J'ai sondé le machin à plusieurs endroits afin d'être sûre : partout la même farine, partout la même blancheur, partout la même inconsistance. Ça me filait entre les doigts ; j'ouvrais la main : il ne restait plus rien.



Alors oui, il est mort, le pauvre homme, ce sont des choses regrettables, très tristes, mais qui, malheureusement, arrivent à tout le monde. Par exemple, Michel Butor ou Michel Tournier se sont éteints récemment et pour eux, pas de drapeau, pas de funérailles, pas de nationales, pas de discours opportuniste d'un président, rien. Reste l'oeuvre nue, il n'a plus que ça, l'écrivain, voilà sa stèle, voilà l'empreinte qu'il laissera. Jean d'Ormesson, lui, a tout eu : les médias complaisants, le décorum, les larmes à l'oeil et le crayon sur le cercueil… Mais qu'en restera-t-il, dans dix ans d'ici ? (À l'échelle de la littérature, vous savez bien que dix ans c'est la plus petite unité de mesure.)



Milan Kundera a plusieurs fois fustigé — et ce à quoi je souscris — ce qui pour lui était la pire lie de la littérature, à savoir le kitsch. Il définit le kitsch (grosso modo) comme ce qui est bienpensant, gentil, onctueux (l'équivalent livresque du Nutella), ce qui est censé plaire à tout le monde, car totalement lisse, sans aspérité, sans saveur ni odeur clairement affirmées, sauf à aller toujours dans le sens du courant dominant.



Une odeur n'est définissable, n'est repérée comme telle par notre cerveau que dès lors qu'elle parvient à se distinguer du bain odoriférant de l'environnement. le kitsch c'est l'odeur d'ambiance. Eh bien pour moi, littérairement parlant, Jean d'Ormesson est l'incarnation du kitsch, donc, par définition, ce qui ne survivra pas aux modifications de l'air du temps, car ça ne développe aucune pensée, aucune vision, aucun style propres.



Bref, aujourd'hui, plus que jamais, ce n'est qu'un avis, et vous savez qu'il ne représente pas grand-chose, qui plus est sur une oeuvre abandonnée jadis, le jour même où je m'y étais plongée, comprenant vite qu'elle ne comblerait aucune de mes attentes, littérairement parlant. Quant aux trompettes de la renommée, un vieil ami à moi m'a soufflé une fois qu'elles étaient souvent mal embouchées. Allez savoir…
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Histoire du Juif errant

♫Avec ma gueule de métèque,

De Juif errant, de pâtre grec

Et mes cheveux aux quatre vents,

Je viendrai, ma douce captive,

Mon âme soeur, ma source vive,

Je viendrai boire tes vingt ans

Et je serai Prince de sang,

Rêveur ou bien adolescent,

Comme il te plaira de choisir;

Et nous ferons de chaque jour

Toute une éternité d'amour

Que nous vivrons à en mourir.♫

Moustaki - 1969



Tandis que des enfants s'amusent au parterre

Les petits chats dansent sur la gouttiere

c'est pour l'amour de Marie Madeleine

L'oiseau rappelant l'oiseau tombé du nid,

Comme la Croix du Fils sur Simon de Cyrène

je vous salue Marie, une complainte, une prière.

Au tout début, Marie Madeleine, Ahasvérus

Amour confus, Marie de Magdala,

Il attendait Madeleine, c'est Jésus que v'là

Malentendu, c'est pas ce qu'on croix

Pour un quiproquo... le refus du verre d'eau

"Je marche parce que je dois mourir. Toi, jusqu'à mon retour, tu marcheras sans mourir" p76

Moralité : Qui juge ces vers.... perd ses verres.



"Je ne fais rien d'autre que de marcher, n'ayant guère d'opinions, je suis à part de ce monde. Je regarde, je vois, j'écoute...

Jamais vers rien, je m'éloigne de quelque chose.

Mon domaine est l'espace, un espace sans frontières

Mon domaine est le temps, un temps sans limites ."



Après lecture et relecture à la suite

Dix-sept pages retranscrites !

Brouillon de critique pour un Mythe

Bouillon de Culture,Un Véritable Plebiscite

Sur mon ile déserte,bien sûr... je l'invite !







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Un jour je m'en irai sans en avoir tout dit

Ca oui, c’est indéniable : Jean d’Ormesson aime la vie. Il ne regrette rien, et arrivé à un âge respectable, il continue à aimer la vie. La famille, les voyages, l’Italie en particulier, les classiques de la littérature, sa femme Marie.

Il aime aussi philosopher, s’interroger sur le monde, sur l’origine du monde, sur les étoiles, sur le temps.

C’est ce que j’aime chez lui.

Tout se lit avec plaisir, ses phrases coulent et il a le sens de l’humour et de l’ironie, des petites expressions qui font mouche.



Mais Jean d’Ormesson m’exaspère aussi par ses répétitions et par ses énumérations. Ce livre est pareil en presque tous points à « Qu’ai-je donc fait ? ». Il ne m’a rien apporté de nouveau. Et puis l’auteur est quand même un privilégié à tous points de vue. Nulle part je ne vois qu’il aborde les « pauvres » de ce monde...

Je ne lui décernerai que 3 étoiles car je suis restée sur ma faim.



Allons, je vais terminer comme lui, par une phrase positive malgré tout, car d’Ormesson est un écrivain que j’apprécie :

« J’ai aimé la vie qui est une épreuve très cruelle et très gaie. J’ai aimé son orgueil qui est absurde, sa beauté qui est un don de Dieu, le rire qui est le propre de l’homme, le mystère qui est notre lot. »

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Je dirai malgré tout que cette vie fut belle

Je dirai malgré tout que cette vie fut belle de Jean d’Ormesson m’a laissé une impression de lecteur mitigée. Ces mémoires construites comme un dialogue entre son Moi et son Surmoi sont à la fois passionnantes et indigestes. Passionnantes par la somme des personnages qu’il convoque et dont les rencontres ont jalonné son chemin, façonné sa pensée et orienté ses choix. Quelle vie ! On se sent tout petit à côté, un peu envieux d’avoir pu côtoyer et échanger avec les plus brillants de son temps. Indigestes, parce qu’à force, toutes les références et les saynètes qui les accompagnent alourdissent la narration, font parfois perdre le fil du débat entre son ego et le juge freudien. Ce n’est pas le livre de lui que je préfère, mais j’ai beaucoup appris sur son parcours, hors du commun, qui ne fait que renforcer l’admiration qu’ont pu provoquer certaines de ses œuvres…
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Un hosanna sans fin

Jean d'Ormesson nous offre un dernier cadeau à titre posthume et c'est avec beaucoup d'émotion que je l'ai lu ou plutôt écouté car j'ai eu l'impression de l'entendre.

C'est un texte court, épuré, dépouillé. L'auteur va à l'essentiel : la vie, la mort, la science et Dieu, c'est sobre. A travers ce qu'il sait de notre monde, de notre histoire qui l'ont tant épaté et émerveillé, il nous montre ses questionnements , ses doutes et ses certitudes qui sont forts peu différents des nôtres. Mais il le fait avec esprit et malice comme d'habitude tout en y montrant une certaine résignation ou acceptation de ces réponses que nous n'aurons jamais car notre vie et notre mort restent un mystère pour tous. Si merveilleuse et si fantastique qu'elles soient la connaissance, la science et le croyance ne nous apporteront jamais toutes les réponses.

Jean d'Ormesson nous transmet une leçon d'humilité. Sa vie, son expérience, ses croyances lui ont apportées certaines réponses qu'il partage avec nous. On peut ne pas être d'accord avec lui mais ce sont ses réponses et c'est très intime : c'est le constat de la vie d'un homme qui cherchait sa vérité, l'a fait avec beaucoup de grâce et nous laisse une oeuvre magnifique où nous replonger avec plaisir car il était toujours pétillant comme du champagne.Je lui laisse le mot de la fin :

A la question :

_ Mais qu'y aura-t-il après la pensée et les hommes ?

La réponse est assez simple :

_ Autre chose. (p. 85)



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C’est une chose étrange à la fin que le monde

J’ai lu ce bouquin dans ma voiture avec mon système Bluetooth de compétition, ça passe par mon portable « Iphone 5 » pour raisonner dans la radio de ma « Mercedes Renault Twingo »… Comme ça je peux conduire en même temps…Tant que tu n’es pas sur l’autoroute ça va, après il m’a un peu gonflé le gars en me répétant : « Le rêve du vieux » et le »fil du labyrinthe » toutes les une minute… alors petit à petit je me suis laissé bercer par sa voix monotone, jusqu’à piquer du nez et faire un micro roupillon…



Ohhhhh bijou… la rambarde me faisait de l’œil, le trouillométre au fond du calebar, je pince mon zizi pour que ça arrête de couler…



Au bout d’un moment tu t’y fais à Jean, en gros il te parle de l’univers comme tous les autres avant lui, change deux trois mots pour ses fans, fait un peu de poésie toute douce… Par contre n’écoute pas ACDC, ça va péter la magie du truc… en outre un lait fraise avec une petite laine au coin du feu, et Aria en fond sonore, là tu es pile dans l’ambiance…



Non mais c’est que j’enchaine les bouquins du même genre, avec atomes, Big Bang, trous noirs, dieu et tout le tralala… Et comme j’ai une mémoire de poisson rouge j’oublie, alors je varie les auteurs sur un même thème ce qui me permet de retenir les grandes lignes… Ensuite j’en parle à tout le monde… surtout à choupette… les autres, ça fait longtemps qui ne veulent plus me parler…



- Eh eh eh

- Mmmmmmmmmmmm, quoi…

- Tu savais pour les aurores boréales ?

- P’tain mais ta gueule je dors…tu me saoules avec tes conneries sur l’univers

- Rhôoooo



- « Eh eh mon « petitsoucid’amour »

- Ouiiiiiiinnnn ouinnnnnnnnnn…

- Putain mais t’es comme ta mère, on peut rien te demander à toi non plus la nuit…

- Ouinnnn ouinnnnnnnnnnnnnnnnnn

- Bon ta gueule maintenant, ça va deux minutes…



- Ehhhhhhhhhhh

- Mais quoi putain…

- Il y a ta fille qui chiale

- Ohhh mon amour, ma doudounette, mon pauvre petit bébé…



Un petit coup de nichon et c’est fini…



La morale c’est que, plus tu lis des bouquins, moins t’es con, mais moins tu bouffes des nichons…Chienne de vie….



A plus les copains

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Comme un chant d'espérance

C'est une interview de l'auteur à la radio qui m'a donné envie de découvrir ce livre : son discours sur la science et l'origine de l'univers m'avait interpellée. J'étais pourtant jusqu'à présent allergique au style décousu et prétentieux de Jean d'Ormesson ; quelques tentatives de lectures infructueuses m'avaient dissuadée de recommencer. Mais voilà, il ne faut jamais dire « Fontaine, je ne boirai plus de ton eau »...



"Comme un chant d'espérance" est un petit essai sur les origines de l'univers, la vie, la mort et l'existence de Dieu. Cet ouvrage est qualifié de roman en hommage à Flaubert, car l'auteur y relève son défi littéraire, celui s'écrire « un roman sur rien ». Le rien étant ici le néant qui précède le big bang, ou celui d'après notre mort. « La vérité est que sur l'avant-notre-monde comme sur l'après-notre-mort nous ne savons rien. Nous pouvons croire. Nous pouvons rêver. Nous pouvons espérer. Nous ne pouvons pas savoir. »



Le ton est léger et bienveillant. La culture l'emporte largement sur la science, ce qui n'est pas étonnant venant d'un philosophe et écrivain. Malgré quelques redites et l'emploi de formules déjà connues (hasard et nécessité, « Dieu ne joue pas aux dés »...), la réflexion qui amène à l'existence de Dieu est cohérente et bien construite. Il est intéressant de considérer l'espace et le temps comme la marque de fabrique de Dieu, par opposition au néant et à l'éternité.



J'ai apprécié cette lecture stimulante qui, sans rien révéler d'exceptionnel, élève la pensée pour un court moment. Je suis cependant contente d'avoir emprunté ce livre, car avec seulement 120 pages bien aérées, j'en aurais sans doute regretté l'achat.



Et pour finir sur un chant d'espérance :

« Quels que soient vos travaux et vos rêves, gardez,

dans le désarroi bruyant de la vie, la paix de votre cœur.

Avec toutes ses perfidies et ses rêves brisés, le monde est pourtant beau. »
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Histoire du Juif errant

Quel roman, mais quel roman … Moi qui lis généralement plusieurs livres en même temps, j’ai trouvé mon compte, avec ce Juif errant. Plusieurs histoires en même temps, dans différents endroits du monde et à différentes époques de l’Histoire …



Roman inclassable. Est-ce un roman historique ? Une histoire d’amour ? Un prétexte pour une digression sur le temps, sur le présent, le dernier domaine à conquérir pour l’humanité ? Un long conte philosophique ? Un recueil de légendes ? J’y ai même trouvé un petit côté agaçant de traité de développement personnel, avec sans cesse les mêmes évidences répétées. Certes c’est fait avec beaucoup d’élégance ….



A travers ce roman, JDO nous parle de notre histoire, de notre condition humaine, de notre vie et de notre mort. Et j’ai été emballée, bluffée par son érudition et son sens du rebondissement. Certes il y a quelques lourdeurs, quelques lenteurs et quelques raccourcis un peu faciles, un peu décevants. Par exemple, le monologue intérieur d’Isaac Laquedem, en fin de première partie. Bof. Ou lorsque le même Isaac évite une explication difficile par un banal « in vino veritas », qui tombe assez à plat, je trouve. Mais l’ensemble reste époustouflant.



A la fin j’avoue être sur les genoux par cette verve, cette fougue, ce marathon à travers le monde et les âges. Ereintée. Et légèrement écœurée par cette profusion de détails. Heureuse que cela se termine, après 623 pages quand même.



Là je vais me reposer quelque temps, avant de continuer avec « La douane de mer ».

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Les 1001 livres qu'il faut avoir lus dans s..

Faut-il avoir vraiment lu 1001 livres ?

Serait-il déraisonnable de n'en avoir lu que 1000 ?

Puis-je dire que ma bibliothèque est mon amie ?

Si l'on ne peut pas aimer un objet autant qu'un être vivant pourtant certains objets s'avèrent être plus précieux que d'autres.

Alors, puis-je dire que ma bibliothèque est mon amie ?

Sans pour autant entendre résonner une funeste sirène ?

Sans pour autant me voir ligoté dans une chemise blanche sans manche qui se boutonne par derrière ?

Ma bibliothèque est mon amie !

Je m'en fous du "qu'en dira-t-on ?".

Elle ne contient pas 1001 de ces livres prescrits.

Je m'en fous de ce que l'on pourra en dire !

Ma bibliothèque est mon amie !

Elle est pleine de livres, de ces livres qu'un jour j'ai lus.

Un prof de français, un de ceux que j'ai aimé, un de ceux qui m'ont supporté, m'avait dit :

"Un livre, c'est un morceau de culture, de civilisation".

Il était très vieux et très intelligent.

Merci mon père ... Il se reconnaîtra de là-haut, lui qui m'a, encore un peu plus, donné l'envie furieuse de lire de ces livres qu'on ne peut oublier.

Ma bibliothèque est mon amie !

C'est une véritable malle aux trésors.

Qu'elle soit grosse ou petite, la vôtre aussi

Elle a grandi à vos côtés.

Elle a élargi votre horizon et repoussé certaines de vos limites.

Si vous n'y prenez garde, elle fera bientôt l'objet de presque toutes vos attentions.

Et ses coutures craqueront de contenir peut-être jusqu'à 1001 livres ... et plus et plus encore ...





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C’est une chose étrange à la fin que le monde



" La vie est un songe et le mieux est d'en rire "



Peut-être , Monsieur d'Ormesson , mais aujourd'hui , je songe que le bonheur de vous avoir lu et écouté se "change en souvenir " et, je n'ai pas envie de rire ...
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Les 1001 livres qu'il faut avoir lus dans s..

Ce livre est un catalogue qui donne des pistes de lectures et aident à choisir auteurs et ouvrages. Mais je le trouve quand même restrictif. Pourquoi se limiter à 1001 livres? Par ailleurs, je ne suis pas d'accord avec les sélections effectuées dans cet ouvrage, lorsque je vois par exemple que George Sand n'est représentée que par "La mare au diable" et Antoine de Saint-Exupéry par "Le petit prince", les écrits de ces deux auteurs ne se sont pas limités à ces titres! Des écrivains contemporains français de grand talent ne sont même pas cités : Philippe Claudel, Laurent Gaudé, Jean-Christophe Rufin... cet ouvrage montre ainsi ses limites et les écrivains français me semblent sous-représentés. On peut donc s'inspirer de ce livre pour choisir ses lectures, mais ne pas se limiter à cela et explorer plus avant la littérature en se fiant à son propre jugement de lecteur amoureux de la littérature.
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Les 1001 livres qu'il faut avoir lus dans s..

J’adore les ouvrages qui proposent un panorama sur un sujet donné, c’est toujours instructif. Dans le cas présent, Les 1001 livres qu’il faut avoir lus dans sa vie, eh bien, ça permet de découvrir des titres et des auteurs, ça donne envie de lire. Parce que ma liste de lecture n’est pas suffisamment longue, merci Babelio… Quoiqu’il en soit, des compilations, c’est aussi des choix difficiles. Quiconque aime les livres voit cet exercice comme une véritable torture. Pourquoi ce livre et pas celui-là ? Et, en tant que lecteur, je me suis parfois demandé pourquoi celui-ci avait été choisi au détriment d’un autre. Par exemple, on y voit deux titres de Mervyn Peake de sa fameuse trilogie Gormenghast alors que Le Seigneur des anneaux n’est représenté qu’en tant qu’ensemble. Et à côté, rien sur Dune, de Frank Herbert. Il est évident que, même si une petite place a été faite au Heroic Fantasy et à la science-fiction, ces genres restent sous-représentés. Sinon, comment expliquer l’absence de Vingt mille lieues sous les mers ? Je suis tenté de dire qu’il en est presque de même pour le policier. La reine du crime Agatha Christie ne voit porté aux nues que Le meurtre de Roger Ackroyd. Il semble que Le crime de l’Orient-Express et Les dix petits nègres (de vrais chefs d’œuvre, selon moi) n’aient pas gagné suffisamment de voix.



Parlant de chef d’œuvre, Les frères Karamazov n’ont plus n’ont pas franchi le fil d’arrivé de ce palmarès littéraire. Ce roman-fleuve de Dostoïevski compte parmi mes préférés – soupir. Mais bon, les goûts, c’est personnel, ça se discute. Justement, j’ai commis la lecture de deux ou trois titres de John Banville et je me suis ennuyé à mourir. Il fallait vraiment laisser de la place pour lui ? Et pour d’autres de ses semblables ? Par exemple, tous ces romans de Samuel Johnson qui ouvrent la marche… cet auteur est un inconnu pour moi et les résumés de ses titres se confondent dans ma tête, ils semblent tous porter sur un roman épistolaire sentimental. Était-il nécessaire d’en inclure autant ? En fait, je soupçonne la direction de cet ouvrage impressionnant de forts penchants pour la littérature anglo-saxonne. Et le fait que le seul auteur francophone du XXIe siècle qui soit inclus soit Michel Houellebecq en dit long. Et où sont passés Nancy Huston, Jean-Christophe Rufin et tous les autres ? Au risque de me répéter, je sais que cet exercice de sélection a dû être difficile et que tous les lecteurs pourraient s’écrier que leur roman préféré ne figurent pas dans la liste. C’est qu’il y en a tant ! Je suppose que c’est une bonne chose et qu’il reste tant à découvrir.



Alors, je dois cesser mon négativisme et profiter de cette belle et stimulante brique littéraire. Après tout, dans l’ensemble, je n’ai pas trop à me plaindre. Je n’ai pas lu le tiers des livres alors qui suis-je pour juger ? Dans tous les cas, ça reste une référence fort utile, qui donne l’envie de lire à l’infini. De plus, j’ai beaucoup apprécié la formule. Chaque titre est accompagné d’un court résumé et d’une brève critique qui relève ses points positifs (et parfois négatifs), sa popularité, ce qu’il a apporté au genre ou à la littérature en général. Parfois même un léger historique, surtout pour les œuvres plus licencieuses… Et bien souvent une illustration ou une biographie de l’auteur. Bref, Les 1001 livres qu’il faut avoir lus dans sa vie est le type d’ouvrage qui trône sur ma table de chevet et que je ne me lasse jamais de feuilleter.
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Un hosanna sans fin

J'ai trop aimé l'auteur Jean d'Ormesson de son vivant, pour ne pas lire son dernier ouvrage, Un hosanna sans fin. J'y ai retrouvé sa verve littéraire, son érudition et le plaisir de partager encore un moment de lecture avec lui, même s'il fut bref : cet opus s'avale en moins de deux heures. La vie, la mort, la mort, la vie, des mystères irrésolus tant qu'on est entre ces deux bornes ; ce questionnement sur le sens de l'une ou de l'autre parait bien naturel lorsqu'on s'avance ou que l'on sent venir l'extrémité censé nous apporter une réponse...ou pas.
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Tous les hommes en sont fous

_ Il faudra que tu racontes un jour que nous avons été les victimes de nos passions et de nos rêves et que le vent qui soufflait sur nous tous ne nous a pas fait plier. Et c'est par cette phrase que Pandora intime à Jean d'Ormesson l'ordre d'écrire l'histoire des Altesses du placard.

Ce sont les démêlés sentimentaux de quatre soeurs ainsi que des hommes qui gravitent autour d'elles. La première Guerre Mondiale est terminée, les femmes se libèrent, s'émancipent, cherchent un sens à leur vie en suivant la marche du temps. Nous n'en sommes plus à l'époque des mariages arrangés comme dans Pride and Prejudice de Jane Austen, l'idée d'un beau mariage et d'un beau parti n'est plus à l'ordre du jour et tout le monde, famille, parents, amis subit ces bouleversements. C'est amusant car les situations sont parfois extrêmes mais rapportées avec finesse et esprit grâce à Jean d'Ormesson.

Mais c'est par-dessus tout la fin d'un monde, celui de l'entre-deux guerres : période bénies pour certains vécue avec légéreté où l'on profite de tout conscient que les nuages s'amoncèlent au dessus du vieux continent et que le temps est compté, et c'est une période de prise conscience politique pour d'autres qui après avoir chercher des solutions se retrouvent pris dans une tourmente qui les mènent à l'inévitable.

Quand l'histoire et l'amour mènent le monde, que Jean d'Omesson prend sa plume si délicate pour s'en mêler pour nous écrire une très belle page d'histoire, je ne peux qu'apprécier et espérer lire rapidement le début et la fin de la trilogie : Le vent du soir, car j'ai hâte de connaître tous les secrets des personnages et de nous trouver réunis pour encore plus de belles pages.



NDL : je suis surprise qu'il n'y ait eu que trois critiques car c'est un bon roman historique.

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Et moi, je vis toujours

Je vous mets cinq étoiles pour votre roman parce que vous êtes entré dans le temps et l'histoire et qu'il ne m'appartient plus de vous juger.

Qui d'autre que Jean d'Ormesson pouvait m'offrir cette promenade dans le temps avec l'histoire. J'ai aimé découvrir ce que vous aimiez dans ce monde à travers vos yeux, votre légéreté et votre bonne humeur. Quel émerveillement !

Vous vous êtes posé beaucoup de questions que nous nous posons aussi: le temps, la vie, la mort et toutes ces interrogations qui peuvent assombrir l'existence et vous nous en avez fait part avec légéreté, même si vous n'en aviez pas les réponses. Peut-être les avez-vous maintenant ? En tout cas, merci pour cette dernière promenade qui me propose quelques escapades pour mieux découvrir ces hommes et ces lieux qui comptaient tant à vos yeux et aussi pour votre oeuvre que vous nous avez laissé.

Merci à vous Jean d'O pour Ces moments de bonheur, ces midis d'incendie. Vous nous manquerez.

Et voilà ma critique qui n'en est pas une, car le coeur a ses raisons que la raison ignore.
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Le Vent du soir

J'aime Jean d'O : son sourire ressemble à celui de mon père ( RIP )...

Faire revivre Pandora ... est le but du narrateur, Jean de Plessis-Vaudreuil, petit-fils de Sosthène ( qui sera joué dans une série Tv par l'inoubliable et classieux Jacques Dumesnil ) ...

En fait, ce livre est un premier tome. Jean d'O réanime un squelette de deux arbres généalogiques, fait vivre les personnages, leur donne âge, muscles, nerfs, un peu de réflexion et d'âme, mais surtout du contexte international !

C'est un dur challenge, car Jean d'Ormesson survole, avec ces familles, quatre continents et un peu plus d'un demi-siècle, entre 1850 et la première guerre mondiale : on peut avoir du mal à suivre, surtout qu'il avoue s'empêtrer un peu, parfois !

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ll y a les Irlandais O'Shaughnessy, cathos indépendantistes dans leur château du Connemara ;

les lords Ecossais Mc Neill, so british, dans leur château de Glangowness, à la fois orgueilleux de l'empire britannique de Victoria, et en même temps très routiniers, dont le bouillant descendant Brian fait la guerre aux frontières de l'empire, contre les Boers, mais aussi en Egypte, puis en Inde... comme il ferait ses courses !

il y a la lignée russe Wronsky, dont Piotr, très riche, manigance des "trucs" un peu bizarres, si bien que, s'ignorant, et par le plus grand des hasards, à l'image d'Oedipe, son petit-fils Nicolas se fiance avec sa demi-sœur !

D'un autre côté, en Amérique, nous avons un compagnon de Bolivar, dont la petite-fille Conchita, Paraguayenne, a un excellent sens des affaires et s'enrichit à millions. Son fils Aureliano sera diplomate Argentin.

D'une branche polonaise juive, Jérémie Finkelstein fera de belles affaires à New york ;

Enfin, à Bahia, Brésil, Pericles Augusto est un marchand trafiquant excentrique.

Tout ce petit monde se rencontrera de par leurs descendants, par le hasard des voyages, des scandales, des guerres, et les mariages, et permettra de constituer ces fameux arbres généalogiques.

.

Comparé à "Le siècle" de Ken Follett , qui fait un peu la même chose de 1900 à 2000, ... ( oulàlà , KF et Jean d'O sont deux chouchous ), ... ahem, comment dirai-je ? Euh... pour moi, Le siècle est mieux construit, l'écriture est plus simple, directe, fluide à lire. "Le vent du soir" est lent à lire, car il oblige à revenir souvent aux deux arbres généalogiques ; Jean d'O fait des digressions, cite rapidement de nombreux événements historiques, sans rentrer dans l'essentiel.

.

Bon, mais c'est quand même quelque chose de sympa : )
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Et moi, je vis toujours

Non, non, non je ne suis pas soudain devenu nécrophile et à vouloir profiter d'une manière ou d'une autre de l'ombre crépusculaire d'un quelconque illustre ; car à ce jeu là, il faut bien dire que tout fait farine au moulin et que l'on se bouscule, plus encore que dans le métro ou à l'ouverture des soldes -70% sur une pâte à tartiner aux noisettes, pour être le premier à la chasse de la meilleure place dans la lumière. Attitude hautement paradoxale^^ mais de plus en plus prisée - au point de s'interroger si ce n'est pas dans le cours de l'histoire - par une foule déchaînée. Or j'ai pour habitude de m'en tenir loin et qui plus est de laisser les morts enterrer les morts.





Déjà que je passe trop de temps dans les livres et pas assez parmi les vivants. Pour tout vous dire ce qui m'amène ici est un triple cadeau que je dois à la gentillesse d'amis bourguignons, à la vie qui fut si généreuse avec Jean d'Ormesson, à la vie encore qui l'est aussi avec moi. Sinon j'aurais laissé passer le temps, retomber la poussière à la poussière, pour un peu plus de recul, ou qui sait passer négligemment à côté : donc trois fois merci. Et tchin, tchin !





Paraphrasant Jules César (ou son nègre ;)) je poserai lapidairement cette citation d'une toute autre portée pour résumer l'histoire :

"Je suis venu, j'ai vu, j'ai vécu" (*)

avec cela je n'ai pas l'arrogance d'y entrer mais elle peut-être cogne-t-elle aux portes de la postérité ? Jean d'Ormesson a fait cela, pleinement, d'une vie qui si elle n'aura pas été en tout point admirable aura à tout le moins été d'une immense, joyeuse et tendre admiration pour elle-même, et c'est en soi une formidable leçon. Soit-elle comprise que le monde s'en porterait mieux et le cours de l'histoire pour un temps infléchi.





L'histoire c'est elle que Jean d'Ormesson chevauche et nous fait parcourir au grand galop sautant au grès de sa fantaisie d'un sujet à l'autre, au fil du temps suivant les faits les plus marquants, ou ménageant sa monture pour nous rapporter quelque anecdo(c)te digne de nous instruire et nous distraire. Une dernière coquetterie d'écrivain, j'ai envie de dire facétie, le narrateur, mais laissons-le : "Tantôt homme, tantôt femme, je suis, vous l'avez déjà deviné, je suis l'espèce humaine et son histoire dans le temps. Ma voix n'est pas ma voix, c'est la voix de chacun, la voix des milliers, des millions, des milliards de créatures qui par un miracle sans nom, sont passées par cette vie. Je suis partout. Et je ne peux pas être partout. Je vole d'époque en époque, je procède par sondages, je livre mes souvenirs." p.42





Ce n'est pas un livre facile car l'histoire de l'humanité, et quelle autre pourrait nous intéresser si ce n'est celle de l'univers lui-même, est d'une densité et grouillante comme une forêt vierge dans laquelle se déplace avec une aisance magistrale Jean d'Ormesson. Bien plus jeune que lui, j'éprouve bien des difficultés rien qu'à le suivre. Quelle mémoire prodigieuse, encore dans ses vieux jours ! Moi tous ces noms illustres, toutes ces batailles, toutes ces découvertes, tous ces bâtiments, toutes ces oeuvres d'art, toutes ces comptines, tous ces textes qu'ils soient de lois, de littérature jusqu'aux poèmes, je les oublie, ils n'ont pas l'inflexion des voix chères qui se sont tues.





Alors la balade fut par moments ardue mais aussi éblouissante, peur de me perdre et en même temps excitation de découvrir ou redécouvrir toutes ces espèces de grands arbres entremêlés. Et Jean d'Ormesson de me les décrire toutes et de passer de lianes en lianes. WAOUOUOUHHH ^^ Après un long cheminement, digne du Juif Errant, dans cette jungle touffue qu'est l'histoire humaine, et je pense que cette pensée de Pascal n'est pas pour rien en bonne place dans ce livre : "Toute la suite des hommes, pendant le cours de tant de siècles, doit être considérée comme un même homme qui subsiste toujours et qui apprend continuellement .", nous arrivâmes enfin au lac de la sagesse. Ah, ces quatre derniers chapitres à tenue plus philosophique, cette ironie et cette fausse (ou fausse fausse, allez savoir avec tant de subtilité) autodérision, ce désir de plaire (toujours) et de transmettre (encore)...





(*) Krout, le 31 janvier 2018
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Un jour je m'en irai sans en avoir tout dit

Où il est question de Marie , personnage mythique dont j'entendais beaucoup parler mais que je n'avais pas encore rencontrée. Une belle surprise.

Où Jean d'Ormesson nous raconte avec de l'humour et parfois de l'ironie quelques histoires concernant sa famille ; une partie veut conserver ses traditions et l'autre suit le cours de l'histoire, ce qui provoque des tensions et de temps à autres de l'incompréhension.

Où l'auteur nous fait partager son émerveillement pour Marie, pour la vie, pour les livres et pour la philosophie tout en nous faisant part de ses idées sur Dieu et sur la mort.

La lectrice que je suis, quitte à regret ce très bon livre où encore une fois, l'immense culture et la légèreté de Jean d'Ormesson m'ont épatée. Je suis sous le charme, l'auteur devient, tour à tour, romancier, essayiste, philosophe avec beaucoup d'aisance.
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Un amour pour rien

J'aime Jean d'Ormesson, son style m'emporte, même si cet opus, un amour pour rien, n'est pas aussi flamboyant que d'autres romans de lui que j'ai pu lire. Peut-être est-ce dû à sa place assez précoce dans l'œuvre de l'académicien. Toutefois, sa précision descriptive des affres de la passion m'a ramené à mes propres souffrance en la matière. J'aurais aimé avoir ses mots pour me soulager ou parcourir ce récit pour comprendre le processus dans lequel je m'enfermais alors ; nul doute que cela eût accéléré ma guérison...
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Je dirai malgré tout que cette vie fut belle

Beaucoup aiment Jean d'Ormesson et il doit en énerver certains !

J'avoue faire partie de la première catégorie.

Dans cet ouvrage, il nous livre sous forme apparente d'un procès à la fin de sa vie, une sorte de testament philosophique.

C'est bien sûr, comme cela arrive à chaque homme, une réflexion sur la mort, la vie, notre bref passage sur terre, sur l'éternité…

Chacun trouvera ici des résonances selon ses propres références (Les auteurs, les acteurs, les politiques rencontrés). En tout cas, quelle vie !

Ce livre ne se résume pas tant il aborde des sujets variés et tant le nombre d'expériences vécues est important.

Certains ont essayé mais cela fait beaucoup de pages.

En tout cas, je me suis régalé ! Non pas de la vie de Jean d'Ormesson mais parce que j'ai lu un texte superbement écrit.

Comme c'est agréable de lire du vrai français.

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