Quand cessa cette épidémie, peste et mortalité, tous ceux qui avaient survécu, hommes et femmes, se remarièrent les uns aux autres. Les épouses conçurent plus d'enfants que d'ordinaire.
[...] Peut-on penser que par une telle mortalité, qui tua un nombre infini d'hommes à qui succédèrent d'autres hommes, le monde et le siècle étaient renouvelés ? Qu'il y avait en quelque sorte un nouvel âge ? Mais, hélas ! De cette rénovation du siècle, le monde ne sortit pas meilleur, mais pire. En effet, les hommes furent ensuite d'autant plus avides et avares qu'ils possédaient plus de biens qu'auparavant. Ils furent aussi plus cupides et s'en prirent les uns aux autres.
Chronique de l'année 1348 [du 20 avril 1348 au 11 avril 1349]
Sous couleur de défendre le pays et de repousser les ennemis, les seigneurs levaient des tailles et des impôts énormes, sans compter les taxes lourdes et inaccoutumées sur le vin et les autres marchandises. En ce temps-là, tout le peuple, tant en ville qu'à l'extérieur dans le plat pays, était opprimé aussi bien par ses amis et protecteurs que par ses ennemis.
Chronique de l'année 1363 (du 2 avril 1363 au 20 mars 1364), p.261.