Ils sont des centaines, comme la mère Jerónima de la Fuente, cette religieuse franciscaine au masque saisissant, à s'embarquer pour les possessions espagnoles d'outre-mer, afin d'évangéliser les populations autochtones. Car l'empire de Charles Quint, "où le soleil ne se couchait pas", est encore intact au XVIIe siècle.
portrait réalisé par Velázquez: https://fr.wikipedia.org/wiki/La_V%C3%A9n%C3%A9rable_M%C3%A8re_Jer%C3%B3nima_de_la_Fuente#/media/Fichier:Madre_Jer%C3%B3nima_de_la_Fuente,_by_Diego_Vel%C3%A1zquez.jpg
Au salon du 1 mai 1861 Manet expose Le chanteur espagnol.
Théophile Gautier s'exclame : "Caramba! voilà un guitarrero qui ne vient pas de l'opéra-Comique, et qui ferait mauvaise figure sur une lithographie de romance; mais Velazquez le saluerait d'un petit clignement d'oeil amical et Goya lui demanderait du feu pour allumer son papelito"...
n a tout reproché à Goya: son dessin (aucune technique…), sa couleur ( aucune vraisemblance…) et plus généralement ses sujets: le fantastique a longtemps eu mauvaise presse au 19ème siècle, malgré le gout des romantiques pour le morbide et l'excessif.
La mort de Philippe V et l'avènement de Ferdinand VI modifient assez considérablement le climat politique à partir de 1746, et l'on peut dire que les véritables efforts de modernisation de l'Espagne d'argent de ce nouveau règne. D'accord, Ferdinand VI est un fervent adepte de la paix et il souhaite avait tout la prospérité de son peuple. Le marquis d'Argenson disait à propos du changement intervenu à cette époque que " le gouvernement de l'Espagne était français durant la vie de Louis XIV; italien dans le reste du règne de Philippe V.
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contrairement à celle de Rubens ou de Poussin la correspondance de Velázquez a presque entièrement disparu, ce qui parait étrange. Seuls six lettres ont été retrouvées; quatre datées de 1649-1650, découvertes récemment et destinées au Marui Malvezzi à Bologne; une de 1654, adressée au cardinal Massimi (publiée en 1960° et une autre publiée en 1904? , écrite en 1660 au peintre Valentin Diaz peu avant de mourir. Rédigées avec simplicité, elles montrent l'artiste surtout préoccupé de sa vie publique.
au cours de ces années de guerre où le lux et le reflux des armées anglaises, espagnoles, françaises, entrainent la famine et la mort quotidienne dans leur sillage, Goya trouve en lui même de suffisantes ressources physiques et morales pour produire une série de grandes toiles qui lui ont assurées une immense réputation de peintre de genre: les merveilleux portraits de l'actrice Antonia Rarrate tous d'un style et d'une technique de cent années en avance sur son temps.
peu de peintre ont fait fortune aussi brillant que celui ci. il mourut à Madrid en 1660, comblé d'honneurs et de richesses. Son principal talent fut de peindre les portraits. j'en ai vu d'un pinceau léger que Van Dyck n'aurait pas désavoué, et d'autres touchés avec une hardiesse inconcevable, et qui, à leur distance , faisait un effet surprenant, et qui allaient jusqu'à produire une illusion parfaite.
les éléments biographiques fournis par Francisco Pacheto dans "l'arte de la pintura", terminé en 1638 et publié en 1649, ont une valeur inestimable: ils apportent des informations de première main sur le caractère du maitre des "minimes". Ils ne peuvent pas être toujours pris au pied de la lettre, car le beau père est parfois tenté de montrer la réussite de son gendre sous un jour le plus favorable.
ce fut le peintre qui sut le mieux pénétrer l'âme espagnole; celui qui trouva la forme et l'expression les plus appropriés à l'esprit de son pays. il a peint avec une telle finesse et une telle acuité, avec tant de vigueur et de précision, de simplicité et de force d'expression qu'à la vue de ses œuvres les plus grands artistes peuvent être tentés de briser leurs pinceaux.
peintre de la cour préféré du roi, Velázquez n'est pas toujours apprécié par les artistes de son temps. il est mieux compris des poètes comme Quevedo, Gracian; en Italie comme Boschini ou Giodano on aime ce peintre très moderne e, en France on l'ignore totalement. redécouvert au XVIIIème siècle, Velázquez retrouve dès la fin du XIXème siècle la place due à son génie.