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Critiques de Jeanine Cummins (311)
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American Dirt

En général, mes premières impressions post lecture sont « fiables » dans le sens où elles perdurent souvent, parfois s'affadissant un peu lorsque l'empreinte d'un livre, pas assez forte, s'estompe. Mais rarement je revois mon jugement initial. Cela a été le cas pour cet American dirt.



Ce roman émotionnellement très fort raconte l'odyssée désespérée d'une mère et de son fils pour fuir le Mexique, après le massacre des seize membres de leur famille par un cartel, en intégrant la masse de migrants voulant passer clandestinement al Norte, aux Etats-Unis.



Dès les premières pages, l'écriture incisive et précise de Jeannine Cummins happe le lecteur qui se dit qu'il met les pieds en terrain connu, celui des récits violents de gangsters et de narcotrafiquants sur fond de contexte mexicain décrit nettement ( assassinats massifs de journalistes, impunité des cartels, ultra violence de ces derniers, corruption généralisée ). Mais très rapidement, ce qui se dégage de ce roman, c'est l'empathie que l'auteur développe pour ses personnages qui traversent des souffrances inconcevables, pour ceux qui réussissent à surmonter des traumatismes inouïs dans l'espoir de se reconstruire ailleurs. C'est sans doute cette articulation entre course poursuite haletante et récit de l'intime qui est le plus réussie, d'autant plus que c'est l'angle féminin qui est choisie pour raconter ces caravanes de migrants latino-américains.



Il n'y a rien de strictement politique dans le récit de Jeannine Cummins, juste une description complète et réaliste ( ou qu'on imagine tels ) du parcours de ces migrants clandestins. Elle fait le choix du souci moral et humanitaire en donnant des visages, ceux de Lydia, Soledad, Rebeca, Luca, à la masse anonyme des migrants, habituellement présentés comme des gens pauvres et impuissants mendiant à grands cris à nos portes ou comme une populace d'envahisseurs criminels selon les points de vue. Elle leur redonne une dignité en les montrant comme acteurs de leur vie capables de construire leur futur. Elle offre un temps d'arrêt au lecteur pour entendre ces voix, comme un pont entre des personnes aux vies radicalement différentes.



Et c'est très fort de voir cette mère et ce fils se déguiser en migrants pour survivre aux sicaires des cartels envoyés à leur trousse, jusqu'à devenir des migrants à part entière s'accrochant au toit de la Bestia ( le train ), fuyant les brutalités de la migra et des milices antimigrants, rongés par la faim, l'insomnie, la paranoïa dans une terreur omniprésente, devant affronter les violences faites aux femmes comme la traversée du désert de la Sonora. On vit, on respire l'histoire de ces migrants fictifs qui semble si vraie, ses périls mais aussi la solidarité et l'héroïsme inattendu de personnes ordinaires. Tout est vibrant de mille émotions. En fait, Jeannine Cummins offre un temps d'arrêt au lecteur pour entendre ces voix qu'on n'entend jamais, elle offre d'autres subjectifs comme un acte d'urgence éthique pour dépasser les a priori sclérosants, comme un pont entre des personnes aux vies radicalement différentes. Les embardées poétiques et singulières des monologues intérieurs de la mère portent le récit au-delà même.



J'ai refermé ce roman très enthousiaste, soufflée par la puissance émotionnelle qu'il a dégagée. Et puis quelques jours passant, quelques semaines après, j'ai un peu réévalué cette immédiateté fulgurante de l'émotion qui a dévoré voire confisqué une réflexion plus profonde.La ligne entre empathie et pitié, entre réalisme et voyeurisme est très fine. Elle est parfois à la limite d'être franchie malgré l'évidente sincérité de l'auteure. Je n'ai par exemple par compris le choix de monter une « bluette » sentimentale quasi de type romance entre Lydia et le chef mafieux. Au-delà de ce choix hasardeux et peu pertinent, le fait de démarrer le roman par un massacre, de choisir comme personnages principaux une mère et son fils menacés d'une mort atroce, confisque toute argumentation, aucun débat n'est possible, aucun chemin émotionnel autre que celui choisit par l'auteur n'est possible. J'ai encore du mal à me situer par rapport à ce roman qui me met quelque peu mal à l'aise.



PS : A noter qu'aux Etats-Unis, ce roman a eu un énorme succès. Il a également fait rebondir les polémiques récentes sur l'appropriation culturelle, certains refusant à l'auteure sa légitimité à parler des migrants, car elle est blanche et non latino-américaine ( elle a « seulement » une grand-mère portoricaine ), polémiques que je trouve injustes au vu de la qualité du travail de documentation de l'auteure.
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American Dirt

+++++++ SALETÉ AMÉRICAINE +++++++



J'ai rarement lu des louanges aussi dithyrambiques que celles à propos du dernier roman de Jeanine Cummins. Pour Don Winslow c'est "Les raisins de la colère" de notre temps, John Grisham affirme qu'il y a très longtemps qu'il n'a pas tourné si vite les pages d'un livre, et pour Stephen King c'est simplement "marvellous" (merveilleux).



De l'auteure, qui est née de parents américains en Espagne, à Rota en Andalousie, mais à une date gardée secrète, "American Dirt" est son 4e ouvrage. Son tout premier ouvrage, paru en 2004, qu'elle a qualifié de mémoire, est en fait un témoignage d'un crime violent où des membres de sa famille ont été impliqués et qui pour un des responsables s'est terminé sur la chaise électrique (en octobre 2005). "A Rip in Heaven" (une déchirure dans le ciel) n'a pas été traduit en Français, ni ses 2 romans qui ont suivi : "The Outside Boy" en 2010 et "The Crooked Branch" (la branche tordue) en 2013.

Vu les noms et commentaires au 1er paragraphe, peut-être qu'un traducteur français est déjà fébrilement en train de traduire le livre, qui est sorti seulement le 21 janvier 2020.



Jeanine Cummins est une dame "spéciale". Licenciée en lettres et communications de l'université Towson dans le Maryland aux États-Unis, elle a travaillé pendant 2 ans comme barmaid à Belfast (Irlande du Nord), puis pendant 10 ans dans l'édition à New York. Elle donne fréquemment des conférences sur les droits des victimes de crimes et s'est prononcée catégoriquement contre l'application de la peine de mort dans son pays.

Elle a épousé, en Amérique, un Irlandais sans-papiers avec qui elle a eu 2 filles.



Dans la grande ville balnéaire mexicaine d'Acapulco a lieu, ce 7 avril, un cas de folie meurtrière dont les cartels de la drogue du Mexique semblent avoir la spécialité : 16 morts par rafales de mitraillettes. Toute la famille du journaliste Sebastián Pérez Delgado, sauf son épouse Lydia et son fils Luca de 8 ans, qui s'étaient cachés dans la douche et que les 3 "sicarios" (tueurs à gages) n'ont pas trouvé.



Lydia sait que ce n'est que partie remise et que le cartel de "Los Jardineros", qui règne à Acapulco en seigneur et maître, fera tout pour les éliminer, elle et son gamin. Compter sur la police ne sert à rien, au contraire, plein de détectives et policiers sont à la solde du cartel et reçoivent mensuellement une somme égale à 3 fois leur salaire.



La seule issue qui lui reste après ce carnage est la fuite tout de suite, sans plan ou trajet bien défini, en pensant vaguement à Denver dans le Colorado aux États-Unis où vit son oncle. Très vite elle prépare des sacs de voyage avec tout ce dont le duo pourrait avoir besoin pendant leur périple. Habillés de façon à ne pas se faire remarques et en changeant d'autobus tous les 15-20 minutes, Lydia, sous le pseudo de Fermina Daza, et son petit, qui est devenu en peu de temps un jeune adulte, prennent le large,



Notre héroïne pense que s'il y a un seul avantage à la terreur c'est que la terreur est plus immédiate que le chagrin.



Le comble c'est que tout le monde sait parfaitement bien qui a donné l'ordre de ce massacre : Javier Crespo Fuentes, surnommé "Lechuza" ou chouette à cause de son physique et ses énormes lunettes, qui est le chef de "Los Jardineros".

Ce "jefe" Lydia le connaît bien, car il était le meilleur client de sa librairie et elle avait sympathisé avec ce quinquagénaire à cause de ses excellents goûts en littérature : Leah Hager Cohen, Sebastian Barry, Gabriel Garcia Márquez ....

De son mari, qui a écrit des articles sur ce joyeux cartel, elle a appris que Crespo est peut-être un homme cultivé, mais aussi un homme sans la moindre pitié.



Sa mission est d'autant plus périlleuse que le cartel a des yeux partout, ce qu'au Mexique on appelle des "halcones", de simples citoyens tels des chauffeurs de bus, réceptionnistes d'hôtel ... qui agissent comme des vigies volontaires pour le cartel.



Pour défendre son môme et elle-même, elle s'achète une machette qu'elle attache à sa jambe, bien cachée sous son jeans.



Comme je ne tiens pas à recevoir des remarques que j'en dis trop, comme cela fût le cas avec le dernier thriller de Jussi Adler-Olsen que j'ai critiqué récemment, j'arrête, avec le départ de mère et fils de leur maison, transformée en champ de bataille, mon billet.



Dans une interview à la télévision anglaise, l'auteure a expliqué le long et solide travail de préparation que ce livre lui a demandé, notamment en ce qui concerne les problèmes à la frontière entre le Mexique et les États-Unis de Donald Trump. Un élément important dans ce roman et qui va, bien entendu, beaucoup plus loin que la bête idée présidentielle d'un très long mur entre les 2 nations.



Après lecture, je dois dire que je comprends les commentaires de Winslow, Grisham, King et quelques autres grands noms, telles Ann Patchett et Tracy Chevalier : cet ouvrage de Jeanine Cummins constitue une réussite rare à de nombreux points de vue. Ce sont aussi 465 pages de réel suspense.



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American Dirt

La narratrice Lydia, libraire à Acaculpo, voit sa vie voler en éclats lorsqu’un article publié par son mari journaliste déclenche les sanglantes représailles du cartel de la drogue qui vient d’asseoir son emprise sur la ville. Contrainte à une fuite éperdue avec son fils de huit ans, elle se joint aux migrants qui traversent le pays pour tenter de rejoindre les Etats-Unis : un périple aux mille dangers souvent fatals…





Diaboliquement haletant, le récit jette d'emblée et sans répit le lecteur dans un état d'angoisse proche de la paranaoïa. Dans un Mexique décrit comme corrompu et transi par la peur des violences et des meurtres orchestrés par des organisations mafieuses toutes puissantes, il semble impossible d’échapper à des tueurs qui disposent de complicités dans tous les rouages de la société. C’est dans une terrifiante chasse à l’homme que nous entraîne l’auteur, pimentant à l’extrême un road trip déjà immensément périlleux pour les migrants « ordinaires ».





Tremblant ainsi particulièrement pour la vie des deux personnages principaux, nous voici embarqués aux côtés de ceux qui ont tout perdu et qui, en provenance de tout le sud de la péninsule américaine, tentent de gagner el norte. Ce sont spécialement les femmes que le récit nous fait côtoyer, nous les montrant doublement exposées aux violences dans un pays où l’on ne compte plus leurs disparitions. Meurtres, viols, rackets, mais aussi les émouvants coups de pouce de la solidarité, jalonnent un parcours dont les temps forts sont les périlleuses étapes à bord de la bestia, ce train de marchandises pris en marche par les clandestins, et la redoutable traversée à pied du désert du Sonora, en compagnie d’un coyote payé à prix d’or.





La parution d’American Dirt aux Etats-Unis a soulevé une polémique sur la légitimité d’une New Yorkaise blanche à écrire sur la souffrance des migrants. Taxé d’appropriation culturelle, cet ouvrage à gros budget est accusé de faire de l’ombre aux authentiques auteurs latino-américains qui, faute d’armes commerciales aussi puissantes, peinent à faire entendre leur voix et celles des migrants. On lui reproche aussi de convoyer une image partiale et dépréciatrice du Mexique, imaginée depuis le côté le plus confortable du mur. Il est vrai que le roman a fait le choix de ne pas lésiner sur le sensationnel susceptible de renforcer la tension dramatique, amplifiant notamment les épreuves de ses personnages au moyen d’une intrigue, bien menée mais tout à fait improbable, entre Lydia et le chef du cartel. Diablement efficace quant à son suspense addictif, cet aspect de l’histoire semble davantage motivé par l'envie de distraire le lecteur que par une quelconque préoccupation politique ou humanitaire. Quelques « inconvenances » dans la promotion américaine du livre peuvent également renforcer l’impression d’un livre plus commercial qu’engagé. Malgré tout, je ne pense pas ressortir de cette lecture avec une pire image du Mexique qu’après avoir lu le très fiable et terrible 2666 de Roberto Bolaño. Manifestement documenté et bien mené, ce très prenant American Dirt ne peut, à sa manière, que contribuer à sensibiliser un plus large public à l’enfer des migrants latinos qui tentent de rejoindre les Etats-Unis, puis d'y rester. C’est en tout cas le roman le plus haletant que j’aie lu depuis longtemps. Coup de coeur.


Lien : https://leslecturesdecanneti..
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American Dirt

Immense succès de librairie aux États-Unis, American Dirt est un cauchemar. Les aventures survenues aux personnages principaux du roman sont effectivement un cauchemar. Toute proportion gardée, sa lecture a été aussi un cauchemar pour moi. Je sais que ce commentaire me place en opposition frontale avec toutes les critiques que j'ai pu lire, mais je l'assume, je n'ai pas aimé ce livre.



Tout commence à Acapulco, une ville balnéaire mexicaine sur l'océan Pacifique, dont le nom, il y a encore vingt ans, était synonyme de paradis touristique. Aujourd'hui, elle est le terrain de jeux sanglants entre cartels de la drogue qui s'entretuent pour son contrôle, tout en s'affrontant aussi violemment à la police. C'est une des villes les plus dangereuses du monde.



Propriétaire d'une petite librairie à Acapulco, Lydia vit tranquillement avec son mari, journaliste d'investigation, et leur fils Luca, huit ans. Elle sympathise avec un client, Javier, un homme charmant, cultivé, attentionné, qui vient régulièrement papoter bouquins avec elle. Il s'avère toutefois que cet amateur de livres est le chef d'un des cartels les plus cruels et les plus puissants. Et voilà qu'un article du mari journaliste d'investigation déclenche une cascade de faits tragiques, et notamment le massacre de toute la famille. Lydia et Luca en réchappent miraculeusement.



On n'apprendra les préalables au drame que plus tard, dans des flash-back que ressasse Lydia sur sa route. Car s'estimant menacée de mort et croyant voir un affidé de Javier dans chaque individu croisé, elle a décidé de quitter clandestinement la ville avec son fils, à pied, sans bagages ni moyens ou presque, pour se rendre aux États-Unis, où elle compte un vague parent, perdu de vue depuis des années. Sur son chemin de 4 000 kilomètres – et 460 pages – son statut personnel se dissout en même temps que sa bourse se vide. Lydia et Luca finissent par fondre leur destinée avec celle d'autres migrants, originaires d'un peu partout en Amérique latine, fuyant misérablement la guerre, la pauvreté, la persécution, l'insécurité, la violence, l'intolérance et tout ce qui est intolérable.



Un cauchemar de près de deux mois pour Lydia et Luca, qui vont de ville en ville, pour une large part à pied, parfois en bus ou couchés sur le toit d'un train de marchandises, faisant étape dans les conditions sanitaires qu'on imagine. Lydia, terrorisée, n'accorde sa confiance à personne et ne se sent nulle part en sécurité. Un scénario un peu répétitif !



Les premières pages du roman m'ont fait entrer de plain-pied dans le massacre de la famille. Je n'ai pas eu le temps d'acquérir de l'empathie pour les malheureux personnages et je ne me suis donc pas placé dans le jeu de l'auteure, qui cherche à horrifier et à apitoyer les lecteurs. D'autant que des scènes terrifiantes du livre sont racontées dans un style appliqué, un peu naïf, de conte pour enfants. J'ai passé l'âge, à supposer que je l'aie jamais eu, d'être effrayé et bouleversé par l'histoire de Barbe-Bleue ou du Petit Poucet.



Selon le romancier Don Winslow, American Dirt vaudrait Les Raisins de la colère. On peut mettre en parallèle les circonstances humaines dramatiques qui ont inspiré les deux ouvrages, mais je n'ai pas retrouvé, chez Jeanine Cummins, la plume audacieuse ni le souffle épique de John Steinbeck. Et si, comme John Grisham, j'ai moi aussi très vite tourné les pages, c'est parce que je m'ennuyais de toujours relire les mêmes péripéties, avec leurs inévitables et prévisibles rebondissements.



Dans une postface, l'auteure se déclare sensible aux aspects humanitaires d'un phénomène tragique, qui touche dans le monde des centaines de milliers de personnes en déplacement et en souffrance. Comment ne pas l'être ? Son manuscrit avait fait l'objet d'enchères incroyables entre plusieurs éditeurs. L'enjeu ? La publication, dans l'air du temps, d'un grand roman social compassionnel écrit par une femme blanche sur une malheureuse « populace brunâtre ». S'en est suivie une polémique en boomerang, de la part de Mexicains qui s'estiment injustement montrés du doigt et de migrants qui dénoncent une « appropriation culturelle » illicite. Ça aussi, c'est dans l'air du temps.


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American Dirt

Canicule aidant , je me suis lancé à l'assaut de ce pavé et , je dois le dire , j'en suis sorti épuisé, épuisé mais ravi d'avoir pu mener à bien une odyssée qui , au départ, n'avait rien d'une partie de plaisir .

Résumons : un anniversaire dans une maison d'Acapulco, une maman qui accompagne son enfant aux toilettes et ...le carnage dans la cour . Les " Jardineiros" font feu de tout bois , 16 morts d'une même famille . Le cartel a fait parler la poudre pour châtier Sebastian , journaliste , et les siens et Lydia et son fils n'ont échappé au massacre que grâce à une ...envie pressante , Une seule possibilité pour échapper au même sort funeste , la fuite vers la frontière américaine... Un défi, une gageure , une mission impossible mais Lydia relève le défi : fuir l'horreur , se sauver avant de penser aux disparus....Quel autre choix ?

Commence alors une folle odyssée où les rencontres vont sans cesse mettre en péril ou aider ce projet fou : les cartels ne renoncent jamais .

Dès lors , toutes les atrocités infligées par une police corrompue , ou par les " narcos " , vont se succéder au point de perdre un peu en crédibilité tant le danger est perpétuel pour les proies faciles que sont les migrants auxquels Lydia et Luca se sont joints . Toutes les exactions possibles et imaginables ...Rien n'est épargné. On tremble , on s'offusque , on se révolte mais , peu à peu aussi , on s'accoutume et l'intrigue perd en intensité..La "Besta " ne roule plus assez vite....ou est en surchauffe ....

C'est un peu le paradoxe de ce roman , tant de choses à dire ..." Tant va la cruche à l'eau qu'à la fin elle se brise ...".Je vous l'ai dit , ce roman est un pavé qui démarre " au sprint " et ... s'essouffle peu à peu . C'est mon avis , rien que mon avis . D'autres lecteurs l'ont vécu différemment, ils ont leurs raisons et leur vécu ....J'ai aussi trouvé certains personnages quelque peu " robotisés" , comme , par exemple , le petit Luca . Intelligence ( ou connaissances ) hors normes , résistance physique incroyable , émotions maîtrisées au delà du réel....Un gamin de son âge ou un petit " robot " accordé à l'intrigue ? Et je vous laisse juges de l'idyle dont il est question entre...et ....( ah , ben oui , là, vous vous débrouillez )

Après , il y a des scènes fortes et émouvantes , voire perturbantes car criantes de vérité et de dureté. Jeanine Cummins a effectué un énorme travail de recherches et ses propos n'ont sans doute , hélas ici , que le défaut de l'accumulation . Ses écrits ont suscité des polémiques au moment de la parution de son roman , en raison de son statut de " blanche " . N'entrons pas dans ce débat qui nous entraînerait trop loin .

Pour conclure , c'est simple : malgré mes griefs , j'ai lu ce livre en 2 jours et j'ai appris énormément de choses . La traduction m'est apparue très à la hauteur et a très bien servi ce sujet si délicat. C'est un roman qu'il est utile de lire , pas désagréable dès lors qu'on prend suffisamment de recul par rapport au contexte et aux personnages pas vraiment charismatiques , mais peut être est- ce une volonté de l'auteur pour garder une certaine et salutaire distanciation . A bientôt.





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American Dirt

Au Mexique, la ville d'Acapulco n'est plus la station balnéaire paradisiaque qu'elle était jadis. Aujourd'hui, elle subit le joug de cartels de la drogue ultra-violents, qui se déchirent pour le pouvoir, l'argent et le territoire, et les habitants en sont souvent les victimes collatérales, soit qu'ils tombent directement sous les tirs croisés, soit qu'ils subissent les conséquences économiques de cette violence : effondrement du secteur du tourisme, racket des petits commerçants par les narcos, impuissance ou corruption généralisée des autorités. le danger est désormais présent partout, tout le temps et pour tout le monde, mais encore plus pour les journalistes téméraires (lire : suicidaires) qui persistent à enquête sur les cartels. Tel est le cas pour Sebastián, assassiné avec une douzaine de membres de sa famille lors d'une fête d'anniversaire. Seuls sa femme Lydia et son fils Luca, 8 ans, en ont réchappé par miracle. Mais Lydia sait que le cartel va revenir pour les tuer eux aussi, alors elle n'a d'autre solution que de fuir le Mexique et d'essayer de passer aux Etats-Unis. Et pour éviter de laisser des traces qui permettraient au cartel de les localiser, il faut renoncer à utiliser téléphone, internet, cartes de crédits, passeport, avion, autocar... le seul moyen, paradoxalement le moins "dangereux", est de se fondre dans le flux de migrants qui remontent l'Amérique centrale en direction du nord et de voyager clandestinement, à pied ou sur le toit d'un train de marchandises (surnommé « La Bestia », un nom méchamment évocateur), avant de tenter de passer la frontière et traverser le désert avec un passeur. Un périple au cours duquel tous les dangers et toutes les horreurs sont possibles.



Grand succès de librairie aux Etats-Unis, « American dirt » a également fait l'objet d'une polémique, parce que écrit par une Américaine blanche sans racines mexicaines ou latinos, et en conséquence taxée d'appropriation culturelle illégitime. Je n'ai pas d'avis sur la question, sauf que l'auteure s'est manifestement documentée sur son sujet, que ce qu'elle raconte à propos du parcours épouvantable de ces migrants semble tout à fait plausible, et que sa démarche paraît sincère.



Là où je coince un peu, c'est sur la façon dont elle raconte cette histoire. Son écriture m'a semblé par moments tellement scolaire, appliquée, naïve, qu'elle échoue à susciter la compassion, l'effroi ou l'horreur qu'elle recherche. Avec la conséquence que je n'ai pas éprouvé d'empathie pour les personnages qui, par ailleurs, sont un peu caricaturaux : Lydia est intelligente, belle, cultivée et était vaguement amoureuse sans le savoir du chef du cartel qui a abattu son mari, Luca est très intelligent, très mignon et étonnamment mature pour son âge, les deux jeunes soeurs Honduriennes qu'ils rencontrent pendant le voyage sont hyper-belles, hyper-solaires et hyper-courageuses. Fallait-il en plus que tout cela se termine en happy-end peu subtil, et que le texte soit parsemé de mots et d'expressions en espagnol pour faire plus authentique ?



Je ne remets évidemment pas en question la tragédie vécue par les migrants sud-américains (et les autres d'ailleurs), dont le désespoir et la détermination sont déchirants, ni le fait qu'il est nécessaire de parler et d'écrire sur ce sujet. Ce roman, malgré qu'il soit un peu long, répétitif et prévisible, a le mérite de rendre hommage à ces damnés de la (leur) terre. de là à comparer l'auteure (comme le fait Don Winslow) à John Steinbeck, c'est une autre histoire.



En partenariat avec les Editions 10/18 via Netgalley.



#AmericanDirt #NetGalleyFrance
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American Dirt

En débutant American dirt, j'étais loin de me douter à quel point j'allais être marquée et bouleversée par cette lecture. Et pourtant, ce roman pourrait très bien être un récit tiré d'une histoire vraie où une femme et son enfant survivants fuient le Mexique avec l'espoir d'une vie meilleure sur le territoire américain comme il y en a tant malheureusement chaque jour.



Lisant très peu de livres sur la violence des cartels mexicains et des flux migratoires en découlant, j'ai trouvé cette lecture très difficile, mais, en même temps, la plume de Jeanine Cummins a su la rendre magnifique.

J'ai également été impressionnée par la grande qualité de ce texte que ce soit tant par l'écriture que par le travail de recherche de l'auteure.



Côté personnages, je ne pensais pas autant m'attacher à eux et pourtant...



J'ai trouvé que Jeanine Cummins a su nous offrir un magnifique ouvrage touchant et très riche en émotions sans pour autant tomber dans le pathos...



Je tiens à remercier les Éditions 10/18 et Netgalley France pour la découverte d'American dirt pour lequel j'ai eu un gros coup de cœur et que je vous conseille de lire...



Étant d'un naturel pessimiste, je me suis surprise à retenir de ce texte, que j'ai terminé il y a déjà un certain temps, que l'espoir se révèle être un élément essentiel...
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American Dirt

Quand les touristes occidentaux s’extasient devant la carte postale de rêve qu’offre Acapulco, la plupart d’entre eux passent à côté de la face cachée de ce paradis artificiel : une ville et un comté qui se vident peu à peu, sous la coupe de Los Jardineros, cartel de la drogue dirigé par El Jefe Javier. Et pendant que les uns trempent et s’extasient, les autres rançonnent, corrompent, menacent, violent, mutilent et assassinent.



Il reste bien la presse… Mais pour avoir commis l’article de trop, Sebastian et 15 autres membres de sa famille sont sauvagement mitraillés par les sicarios du gang, ne laissant vivants que Lydia, la femme de Sebastian et Luca, leur fils de 8 ans. Malgré la douleur et l’horreur du massacre, la fuite s’impose comme une évidence. Car Javier ne les lâchera plus désormais, sauf à s’enfuir loin, très loin. Aux USA. D’un car de nuit aux sauts sur les toits de La Bestia, des montagnes au désert, des barrages des Jardineros au mur de Donald, commence alors une fuite épique, dantesque, inhumaine.



Autrefois privilégiés, Lydia et Luca sont devenus de simples migrants comme des milliers d’autres, mexicains ou honduriens, salvadoriens, guatémaltèques… Le courage, l’argent, la foi, la résistance, sont des atouts nécessaires mais pas suffisants ; les rencontres ajoutent parfois à la peur quand elles sont marquées du tatouage du gang, ou à l’humanité quand les désespoirs se rejoignent et Soledad, Rebeca, Beto ou El Chacal vont tour à tour changer le cours de la fuite de Lydia et Luca.



Encensé par Winslow, Grisham ou King, American Dirt de Jeanine Cummins – traduit par Françoise Adelstain et Christine Auché – est assurément un grand livre, porté par une écriture brute et sans concession, où souffle cependant un vent de bienveillance sur ces abandonnés de tous. Quand Winslow décortique ces cartels de l’intérieur dans son exceptionnelle trilogie, Cummins choisit de nous montrer le côté face de ceux qui les subissent et tentent d’y échapper.



D’aucuns remirent en cause la légitimité de cette blanche new-yorkaise à écrire sur ces migrants hispaniques, comme s’il fallait disposer des mêmes origines ou de la même couleur de peau pour entrer en humanité avec l’autre. Dans quelle époque étrange vivons-nous… Cummins a tenu bon, permettant à son livre d’arriver jusqu’à nous. Alors précipitez-vous !

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Le garçon du dehors

Le narrateur, Christy est un garçon de 11 ans, nous sommes en Irlande en 1959, Christy et sa famille sont des travellers, des gens du voyage. Il ne supporte pas d’être dans une maison, il s’y sent oppressé, confiné, c’est un garçon du dehors.



Je suis littéralement tombé sous le charme de ce roman qui a beaucoup à offrir aux lecteurs. L’écriture de Jeanine Cummins est simple et poétique, ce récit sur le passage d’un enfant à l’âge adulte est sublimé par le personnage attachant de ce garçon qui porte le poids de la mort de sa maman à sa naissance. Christy essaye de se réconcilier avec un monde qui n’aime pas les étrangers et particulièrement les gitans. L’auteur nous plonge dans le quotidien et la culture empreints de liberté des gens du voyage. Un roman d’amour et d’amitié dont il m’est difficile de parler car il fait partie selon moi des livres qui se ressentent. Une belle rencontre.



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American Dirt

Avec ce livre vous partez pour un voyage violent, voire ultra violent. le pire étant que cette histoire, ce roman sont construits sur une base réelle : celle des Latinos-Américains qui essayent de rejoindre les Etats-Unis.

L'auteure va resserrer son histoire autour d'une mère et de son fils (qui fuient un cartel qui a massacré leur famille) et de deux jeunes filles qui elles, fuient les hommes attirés par leur beauté. Leur objectif : les Etats-Unis.

Le sentiment d'oppression qui accompagne chacune des pages est très bien rendu. A noter que la violence qui accompagne ce périple ne nous est pas cachée.... Elle peut heurter.... Pourtant quelque chose me dit que la réalité est même au delà de ce qui est décrit dans de ce livre.

Il est toujours important de lire ce genre de livre, de rappeler, en ces temps où un bateau tourne depuis 20 jours en Méditerranée, la vie de ces femmes et hommes qui n'ont pas eu la chance de naître dans nos contrées privilégiées....
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American Dirt

Quel roman ! Impossible à lâcher. Je suis d'accord avec Stephen King. Le commencer, c'est l'adopter. J'ai lu avec enthousiasme et beaucoup de passion cette course poursuite dans le Mexique des cartels et de la violence ; Cette fuite en avant de Lydia et son fils pour échapper à la mafia qui vient de décimer leur famille ; Cette plongée terrible dans le monde des migrants.

Lydia, libraire tranquille, a en effet choisi de tout quitter en une poignée de secondes. Pour une vie meilleure. Pour échapper à la mort, aux viols, à la misère. Et ce, malgré le danger et le terrible périple qui l'attend pour accéder au possible eldorado que sont les Etats-Unis.

Sa route va être parsemée de rencontres, de jeunes filles perdues, d'hommes violents, d'enfants en quête de sécurité et d'avenir meilleur. De tragédies aussi.

Un roman qu'on lit comme on regarde un film d'action. En apnée. Sans temps mort, sous tension et avec horreur. Un texte passionnant et nécessaire. Le récit d'une amitié improbable. Un roman qu'on oublie pas.

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American Dirt

Réfugié dans la salle de bain et terrifié, Luca entend les coups de feu qui anéantissent sa famille. Sa mère est saine et sauve, mais les autres membres de leur entourage ont tous été tués. Lydia et son fils s’enfuient. Lydia a une idée : ils vont se travestir en migrants. En fait non, ils sont des migrants. Et c’est leur fuite à travers un Mexique corrompu et largement tenu par les cartels que le livre raconte.



Après ce début poignant (les explications tardent à venir), les scènes suivantes sont un peu longues, jusqu’à ce que, Lydia et Luca rejoignent des migrants qui n’ont qu’une solution (je ne parle pas de rêve, mais de survie), partir pour l’Amérique.



Si la fuite ajoute du suspens au roman, j’ai surtout apprécié le passage terrible où ils empruntent la Bestia, suivi par la traversée du désert pour atteindre l’autre côté de la frontière.



À mon sens, l’histoire n’avait pas besoin d’être plus dramatisée qu’elle ne l’est déjà pour les milliers de gens qui tentent le voyage. Le fait que le chef du cartel à l’origine du massacre soit un ami de Lydia (elle l’ignorait quand elle a fait sa connaissance) n’apporte pas grand-chose au récit ; sauf — peut-être — de mettre en exergue la différence entre la vie d’avant (y compris avec le mensonge de l’amitié avec un client charmant et érudit) et le quotidien de migrants. C’est la seule réserve que je fais sur ce roman.



American Dirt n’en reste pas moins un livre important pour donner des vies et des visages à des hommes et des femmes trop souvent oubliés.


Lien : https://dequoilire.com/ameri..
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American Dirt

C’est une lecture prenante, déroutante et extrêmement difficile.



J’ai souvent versé une larme, on ne peut que s’attacher à ses personnages souhaitant seulement sauver leur vie.



Vivre de tels atrocité et être obligé de tout fuir pour survivre. C’est presque inconcevable, même inimaginable pour nous petit français.

C’est une lecture qui va longtemps hanté mon existence. J’aurais toujours une petite pensée pour eux. Je ne peux rien faire d’autre, malheureusement !

C’est si cruelle et si déstabilisant que des êtres humains encore à notre époque, peuvent être traité comme des bêtes même pire que des animaux.

Leurs seules tort vouloir « VIVRE » simplement « VIVRE ».



Extrait :



A l'échelle mondiale, en 2017, alors que j'achevais le roman "American Dirty", un migrant mourait toutes les quatre-vingt-dix minutes, en Méditerranée, en Amérique centrale, dans la Corne de l'Afrique.

Le nombre de personnes déclarées disparues au Mexique s'élève actuellement à quarante mille, et les enquêteurs de police découvrent régulièrement des fosses communes contenant des dizaines, parfois des centaines de corps.





Bonne lecture !



CHALLENGE PAVES 2024
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American Dirt

Un roman intense, celui d’une Mexicaine qui fuit les cartels, âmes trop sensibles s’abstenir.



Acapulco au Mexique, les narcotrafiquants contrôlent la ville et tuent tous ceux qui les dérangent, dont les journalistes et leurs proches. Le jour de la fête de quinze ans d’une nièce, toute la famille est assassinée autour du barbecue. Le hasard permet à Lydia et son fils d’échapper au massacre, mais leur vie est en danger. Pour fuir la menace des « Jardineros », ils s’enfuiront vers « el norte », en empruntant même les trains de migrants.



Un parcours dangereux, ils rencontreront le meurtre, le viol et le chantage. Ils croiseront aussi des gens honnêtes et généreux et se lieront d’amitié avec des jeunes honduriennes et un petit Mexicain des « dompes » de Tijuana.



C’est d’abord un roman d’émotions fortes, ce parcours d’une libraire, d’une qui a tout perdu mais qui veut sauver son fils. C’est aussi la vie d’un enfant de huit ans qui conserve précieusement la casquette de son père, la seule chose qu’il lui reste, un gamin passionné de géographie qui fait des cauchemars la nuit et qui vit des réalités cauchemardesques tous les jours.



Si le roman parle des drames individuels des migrants qui risquent leur vie parce qu’il serait encore plus risqué de ne pas partir, on y entrevoit aussi le drame de la société mexicaine aux prises avec les cartels de la drogue et la corruption du système juridique et policier avec la complicité des États-Unis qui font semblant d’empêcher les migrations, tout en profitant d’un réservoir de main-d’œuvre essentiel.



Un roman coup de cœur, pour comprendre un peu le Mexique et la frontière, un autre point de vue en lien avec le pays de la trilogie de Don Winslow.

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Une déchirure dans le ciel

Une déchirure dans le ciel est le récit d’un drame qui touche deux familles, celle des deux soeurs Kerry - Julie 20 ans et Robin 19 ans et celle de leur cousin Tom Cummins 17 ans, survenu en 1991. Les trois jeunes gens étaient partis en expédition pour lire un poème que Julie avait peint sur un vieux pont désaffecté le Old Chain of Rocks Bridge qui enjambe le Mississipi et relie le Missouri à l’Illinois. Une mauvaise rencontre va changer le destin des trois jeunes gens et fera de Tom, le seul survivant de la violente agression perpétrée par quatre jeunes violents et désœuvrés, une double,victime....

Jeanine Cummins est la sœur de Tom, n’avait que seize ans à l’époque du drame qui a bouleversé sa vie. A partir de ses souvenirs et sensations mais surtout en interviewant les membres de la famille, les parents et grands-parents des deux sœurs, les amis des jeunes victimes, Jeanine Cummins retrace les étapes et les acteurs du drame mais surtout elle remet en cause et dénonce une enquête menée à charge qui va faire de Tom, le principal suspect. Une police qui va s’avérer inhumaine, n’explorant qu’une seule piste, usant de moyens de coercition, de bluff, de mensonges et de violences physiques. Elle met également en lumière et réhabilite les victimes, trop souvent assimilées à de simples photos diffusées lors d’un journal télévisé, privées de paroles et vite oubliées quand les agresseurs paradent, pour certains, au micro des journalistes ou s’inventent un passé censé les exonérer de leurs crimes.



Une déchirure dans le ciel est une enquête passionnante dans laquelle tous les aspects du drame sont analysés objectivement, sans parti pris : victimes, contexte, reactions de la famille, attitude de la police, comportement des agresseurs, une enquête passionnante et très humaine.
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American Dirt

C'est l'histoire d'une mère qui va suivre la difficile route de l'immigration clandestine du Mexique aux USA pour mettre son enfant à l'abri.

La fuite pour échapper aux narco-trafiquants est atroce, semée de violences, d’agressions sexuelles, de corruption, de désespoir et parfois d'un peu d'espoir et de solidarité.

Le style précis et le rythme lent procurent une tension à chaque page ; on ressent la peur, la chaleur, la faim, la saleté, les douleurs et le chagrin.

Un roman émouvant.

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Le garçon du dehors

Coup de coeur absolu pour ce roman bouleversant, tendre, rageur, drôle ! Eh oui, tout cela à la fois...Et un grand merci à Yves ( montmartin) de m'avoir incitée à le lire, comme il a eu raison!



Irlande, 1959. Nous voilà plongés dans un camp de travellers, les Pavees, ou, nommés sur un ton méprisant de la part des sédentaires, les Tinkers ( rétameurs). Autochtones mais vus un peu comme des gitans, car ils se déplacent en roulottes et vivent de divers travaux ici et là , ils ont leurs coutumes propres et aiment par-dessus tout l'espace et la liberté, même s'ils ont souvent faim.



J'ai été passionnée de découvrir, grâce à l'auteure, qui s'est beaucoup documentée, cet univers particulier. Cela aurait déjà contribué à l'intérêt du livre.



Mais surtout, j'ai fait la connaissance de Christy, onze ans, un garcon de leur communauté. Une rencontre -coup de foudre avec un personnage ! Gouaille, humour ( parfois un peu désespéré ), poésie, imagination délurée, sensibilité, il a eu tout pour me plaire. Je l'ai suivi sans hésiter, avec délice, émotion souvent, dans sa quête de lui-même, ses pérégrinations. Il m'a fait rire, réfléchir, pleurer.



Je ne veux pas en dire davantage, découvrez par vous-mêmes ce roman, il mérite de nombreux lecteurs ! Je remercie l'auteure d'avoir créé Christy, de nous l'avoir rendu si proche, si vivant, ce traveller de mon coeur...



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American Dirt

On fait la connaissance de Lydia qui s’investit à fond dans sa librairie, discutant avec ses clients pour les conseiller au mieux et leur faire découvrir les livres et les auteurs qu’elle aime. Son mari Sebastian est journaliste et travaille sur les cartels, dénonçant les meurtres, les enquêtes qui n’aboutissent pas. Ils ont un fils Luca et vivent en harmonie avec leur famille, donc tout va bien pour eux pourrait-on dire.



Un homme devient un client assidu de la librairie et surtout de la libraire ; ils échangent sur les auteurs qui leur plaisent. Et Lydia tombe sous le charme de cet homme qui évoque sa famille, l’amour qu’il porte à sa fille… Mais, il s’avère que cet homme, séducteur, manipulateur de grande classe n’est autre que Javier, chef du nouveau cartel et Lydia découvre que Sebastian enquête sur lui. Lorsque l’article sur Javier est publié, c’est le carnage lors d’une fête de famille.



Lydia parvient à rester en vie et à sauver son fils et c’est l’exode qui commence avec toutes les souffrances qui l’accompagnent, alors que la tête de Lydia est mise à prix. Elle devient un « migrante » comme tant d’autres.



Elle apprend à se tenir sur ses gardes à sauter sur le toit des wagons de marchandise en marche, au risque de tomber, se fracasser le corps, et même y laisser la vie, et d’encourager Luca à faire de même alors qu’elle était une mère poule à peine quelques jours auparavant. Une fois parvenu sur le toit, il faut ensuite s’attacher solidement, attacher le sac de voyage pour ne pas tomber, ne pas bouger surtout si un tunnel approche. Ce fameux train que les migrants ont surnommé la Bestia…



" Les différentes façons de mourir à bord de la Bestia sont plus épouvantables les unes que les autres ; vous pouvez être écrasé entre deux wagons quand le train emprunte une courbe. Vous pouvez vous endormir, tomber du toit, être aspiré sous les roues, avoir les jambes sectionnées…"



Ce livre nous permet de découvrir le long calvaire des migrants sur les routes de l’exil, la nécessité de se cacher, d’être constamment sur la défensive pour ne pas être reconnus, pour Lydia, comment on peut devenir un « migrante » du jour au lendemain alors qu’on menait une vie agréable. On découvre aussi la manière dont les flics pourris de tous bords rançonnent prennent jusqu’au dernier sous le peu d’argent qu’ils ont emporté avec eux pour payer les passeurs, les viols notamment quand dans le cortège il y a de jolies (trop jolie) jeunes filles et comment elles sont traumatisées à vie.



Je connaissais bien le sort des migrants qui fuient le Honduras, le Venezuela, entre autres pour fuir la misère sociale la pauvreté, ainsi que les méthodes des cartels au Mexique qui tuent en toute impunité, chacun se souvient des étudiants qui ont disparus sans laisser de traces il y a quelques années à peine, mais c’est autre chose de suivre une famille traquée, de marcher avec elle la nuit, la peur au ventre, parfois sous une pluie diluvienne pour échapper à la police des frontières la Migra, aux narcotrafiquants, repentis ou non, qui infiltrent les groupes de migrants, puis le mur trumpien et les cow-boys suprématistes blancs qui vont à la chasse aux migrants la nuit…



On apprend également beaucoup de choses sur les tatouages des narcotrafiquants, leur signification, ce qui permet de les identifier.



Ce livre est bien écrit, de la manipulation du chef de cartel, pervers narcissique, pour séduire une femme lettrée et se faufiler vers son époux journaliste, en passant par les familles qui cherchent leurs disparus pour pouvoir enfin faire leur deuil, en passant par la route elle-même car on se la représente vraiment très bien en mettant nos pas dans les leurs.



Un grand merci à NetGalley et aux éditions 10/18 qui m’ont permis de découvrir ce roman et de découvrir la plume de son auteure.



#AmericanDirt #NetGalleyFrance !
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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American Dirt

L'une des premières balles surgit par la fenêtre ouverte, au-dessus de la cuvette des toilettes devant laquelle se tient Luca...Et ainsi de suite pendant 7 longues pages résumant la tuerie de toute une famille, enfin presque, 16 personnes sur 18 pendant une fête. Seuls sont rescapés la mère Lydia et Luca son fils de 8 ans.

Terrible incipit, terrible épisode. Tout s'effondre pour cette femme rescapée. Le mari, Sebastian, mort, celui qui était visé, le journaliste, mort de ses articles anti cartels, entraînant sa famille car autant faire les choses complètement. Tous morts, personne ne parle. Deux rescapés, ça ne parlera pas plus!

La trame est lancée. Une seule issue, fuir. Acapulco, Mexico, le pays, le Mexique, l'espoir s'appelle Amérique, Etats-Unis.

Mais la route est longue, très longue jusqu'à la frontière et ensuite franchir le mur érigé par la volonté d'un ancien président américain et puis, une autre longue route jusqu'à Denver, Colorado où habite un oncle, une tante ou un cousin, enfin de la famille.

Dans la tête c'est déjà difficile, alors à marcher, c'est pire!

Les tripes c'est pour l'autre, le gamin, sa chair de sa chair, il faut y arriver, oui, y arriver.

Les méchants, le cartel des Jardiniers, ainsi nommé parce qu'ils tuent avec des outils, bêches, pelles, marteaux et couteaux pour décapiter. Une ou des balles, on remercie, c'est une grâce octroyée, pas de souffrance.

"Siège social" Acapulco, mais ils sont partout, partout les murs ont des yeux et des oreilles, jusqu'en Amérique dit-on.

Lydia ne savait pas que le client de sa librairie, gentil, cultivé, amoureux d'elle était un parrain, le jardinier en chef. C'est son mari qu'il lui a ouvert les yeux. Trop tard.

Trop tard, le ver était dans le fruit.

Alors le seul espoir, la fuite.

C'est cette fuite avec tous ses aléas, ses peines, quelques joies partagées, si peu, la route que raconte ce livre.

Grande aventure, des rencontres belles et mauvaises aussi, la surveillance constante, aux aguets même en mangeant, aucun ami, ni la police ni personne, personne dans aucun camp, aide-toi encore et toujours et veille, veille sur Luca.

Il y a eu controverse sur ce livre de la part d'intellectuels mexicains qui ont remis en question la légitimité de l'autrice pour écrire cette fiction, de sa méconnaissance du terrain et du flux migratoire mexicain et sudaméricain. C'est une américaine sans attache mexicaine.

Pour moi, j'ai fait abstraction de tout ça pour avancer dans ce roman en lisant un livre d'aventures qui pouvait être proche de la réalité que, personnellement, je ne connaissais pas beaucoup plus que ce que l'on entend dans les médias.

J'ai trouvé cette aventure prenante, bien écrite, même parfois haletante bref je ne regrette pas cette lecture qui, en aucun cas, m'a paru fantaisiste.

C'est parfois un peu long, certains passages notamment les retours en arrière mais, dans l'ensemble, on tremble assez pour cette femme et son fils, dont le sort ne fait envie à personne, moi y compris.
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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American Dirt

Y a pas que les touristes qui fuient la violence des cartels d'Acapulco. On suit le voyage de Luca et sa mère, miraculeusement rescapés du massacre de leur famille, fuite parmi les migrants sud américains, d'abord sur le toit de 'la bestia', train de marchandise remontant vers 'el norte', refuge précaire contre la police et autres raquetteurs, puis traversée du désert aidés d'un passeur pas trop véreux.



En flash back, l'historique menant au massacre mais tout n'est pas noir, comme la solidarité entre migrants, un réseau de refuges tenus par de bienveillants pasteurs ou la maturité étonnante de Luca qui n'a pas dix ans.



Il m'a fallu un peu de temps avant d'entrer dans l'histoire.

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