La nuit creuse sa route dans le cœur de chacun. Des paupières se ferment. D'autres abritent sous leur si mince membrane des visions que celui ou celle qui dort oubliera quand ses pieds se poseront au matin sur le sol, que le corps reprendra son poids sur terre. Pourtant parfois les visions reviendront, inattendues, au détour de la journée et quelqu'un ralentira son pas, se souviendra, s'interrogera peut-être. Dans le sommeil certains ont ri d'autres ont pleuré, parlé, crié. Quelques-uns ont volé, légers si légers, dans ce même corps du jour comme soulevé et tenu par un souffle. Libres. Le matin appesantit les corps mais quand on se souvient du vol, où qu'on soit, on sourit, on soupire, les ailes repliées. L'obscurité a fait son travail. Elle rend au jour les dormeurs.
Chaque jour un peu différents.