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Citations de Jeanne Bourin (237)


Une bonne mort n'est que l'aboutissement et comme le couronnement d'une bonne vie. C'est tout au long de nos jours que nous nous acheminons, chacun à notre manière, vers l'heure de vérité. Cessez de vous tourmenter, ma fille. Continuez simplement à faire votre tâche habituelle. [...] Comportez-vous, ainsi que vous n'avez jamais manqué de le faire, dans le respect des autres et l'amour du Seigneur. Je ne pense pas qu'il vous soit demandé autre chose. C'est suffisance de notre part que de nous vouloir sans reproche. Nous ne le sommes jamais !
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Livre retrouvé au hasard de ma bibliothèque, lu à l'adolescence, à l'âge où Héloïse et Abélard comme Anna Karénine me faisaient rêver! Beauté des vers de Ronsard à l'adresse de la Belle Cassandre à savourer!

- D'un baiser humide, ores
Les lèvres pressez-moi,
Donnez-m'en mille encore,
Amour n'a point de loi,
A sa grande déité
Convient l'infinité.

Page 86

- Si ma main, malgré moi, quelque fois
De l'amour chaste outrepasse les lois
Dans votre sein cherchant ce qui m'embraise,
Punissez-la du foudre de vos yeux,
Et la brûlez : car j'aime beaucoup mieux
Vivre sans main, que ma main vous déplaise.

Page 152
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- [...] Par Notre-Dame, que savez-vous de moi ? Rien, n'est-ce pas ? Comme tout le monde. Que connaît-on jamais de son prochain ? Les apparences, seulement les apparences !
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Être [malade] chez soi n'est déjà pas plaisant, mais l'être en voyage, chez les autres, est aussi gênant pour l'invité que pour celui qui reçoit.
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Tout en s'en blâmant, elle continuait à employer crèmes, parfums, onguents, partagée qu'elle était, en cela comme en tout le reste, entre une complaisante indulgence envers ses propres faiblesses et son attente de Dieu. Son existence avait-elle jamais cessé d'être autre chose que ce maladroit combat ?
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Avec le début du printemps le moment avait enfin paru favorable à un nouveau départ, et les pèlerins s'étaient retrouvés à Brindisi avec les deux armées et leurs chefs.
Flaminia avait déjà aimé la mer hivernale, elle fut éblouie par sa beauté printanière. Une sorte de griserie s'était emparée d'elle lorsqu'elle s'était sentie caressée par la brise marine et qu'elle avait respiré les senteurs du large. Il lui avait semblé que, sous son bliaud de toile verte, défraîchi, usagé, dont elle était lasse, son jeune corps, dru et neuf, était revigoré, nettoyé des sueurs du chemin et comme purifié par ce vent si vif, si gai, qui crêtait d'écume les vagues joyeuses... C'était comme respirer l'haleine suave de Dieu... Ce bain vivifiant lui donnait l'impression de participer de tout son être à la splendeur de la Création.
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- Quand je pense, dit Mathilde avec une sorte d'amère férocité tournée contre elle-même, oui, quand je pense avoir proclamé, durant des lustres, que les joies de la maternité l'emportaient de beaucoup sur ses tourments, j'ai l'impression d'être passée, comme une aveugle, à côté des réalités les plus évidentes !
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Un couple, c'était d'abord un homme et une femme qui ouvraient ensemble les yeux sur le jour naissant, qui, avant toute chose, se contemplaient, en manière de salutation ; pour chacun desquels le visage de l'autre était celui du matin, de la journée, de la vie.
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Pierre et ses compagnons ont démontré de façon éclatante combien la lutte écrite pouvait avoir de poids dans un conflit religieux ou politique, et qu'en définitive les armes de l'esprit surpassent le fer et le feu.
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Marie gagna sa table. En dépit de tous ses soucis, elle ne délaissait pas un travail qui demeurait pour elle, au milieu de tant de remous, le seul point stable, l’unique satisfaction qui ne fût pas menacée ou douteuse.
Plus l’œuvre était absorbante, difficile, plus elle pouvait s’y perdre, s’y oublier. C’était seulement en s’y donnant tout entière qu’elle parvenait à se détacher, pour un temps, de ses multiples alarmes.
Dieu merci, l’ouvrage ne manquait pas ! L’été étant la meilleure saison pour procéder aux séchages successifs que nécessitaient les diverses phases de la dorure, il convenait de profiter de ces journées ensoleillées et chaudes.
Marie avait justement à préparer, pour un manuscrit dont le texte, les dessins, les nombreuses couches de couleur, étaient déjà achevés, les fonds où elle aurait ensuite à appliquer l’or, à la feuille ou au pinceau.
Il s’agissait de cette fameuse « Chanson du chevalier au cygne » dont elle avait elle-même illustré bien des pages. Elle en était parvenue au moment où il fallait composer la première assiette, en langage de métier, soit le premier fond. Deux autres suivraient avant qu’elle ne soit en mesure de passer à l’application de l’or pur. La réussite et l’éclat de la composition finale dépendaient du soin avec lequel on accomplissait cette série de préparations.
Elle prit dans un des pots rangés sur sa table de la fleur de plâtre des plus fines qu’elle déposa devant elle sur une pierre dure, polie et de grande dimension. Elle y ajouta un peu de safran en poudre et de bol d’Arménie, les mélangea minutieusement, intimement, avant d’humecter le tout, par petites quantités, avec de l’eau, et se mit en devoir de remuer la préparation obtenue avec les plus attentives précautions. Le mélange devant durcir, mais non pas sécher complètement, elle alla déposer la pierre dans une flaque de soleil devant une des fenêtres, et se dirigea ensuite vers les aides qui s’activaient à entretenir, en vue des suites de l’opération, un feu doux de charbon de bois, sous une grille, dans la cheminée de la salle. A cause de la chaleur estivale, ce travail était pénible pour les jumelles qui en tiraient prétexte pour relever leurs cottes jusqu’aux genoux et pour délacer leurs chemises sur de jeunes seins découverts.
-Allons, mes filles, dit Marie, profitez de ce que je suis forcée d’attendre le séchage de ma préparation pour aller respirer l’air du jardin. Je vous rappellerai dans un moment.
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Qui dira l'émoi d'une jeune femme mal mariée, mal aimée, en découvrant la preuve d'une fidélité proclamée avec une telle intensité par un homme dont l'éloignement ne semblait en rien avoir diminué l'attachement ?
Je me baignai dans ces vers comme dans une onde rafraîchissante dont le contact, pourtant, me brûlait.
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- Dieu vous garde, messire!
Guillaume salua à son tour en souriant, mais la déception qui avait assombri fugitivement son visage parut révélatrice au frère de Florie.
- J'ignorais qu'on goutât à Angers la philosophie grecque.
- Il y a en Anjou comme partout des personnes qui aiment s'instruire, répondit Guillaume avec aisance. De plus, j'ai fait mes études à Paris, ne l'oubliez pas, et j'en ai conservé un fort penchant pour les Belles Lettres.
- Je vous en félicite. Ce n'est pas chose si courante. Parvenus à l'âge d'homme, bien d'anciens écoliers oublient allégrement les connaissances qu'ils ont pu acquérir autrefois.
- Mettons que je ne suis point de ceux-là.
Il y eu un silence. Dans la rue, l'habituelle bousculade des étudiants qui interpellaient les passants et, surtout, les passantes, des maîtres en bonnets de docteur, des prêcheurs et des mineurs, se mêlait aux allées et venues des parcheminiers, des relieurs, des enlumineurs, des libraires. Des porteurs d'eau, des paysans qui criaient leurs fruits, leurs légumes, ou qui guidaient leurs troupeaux, des cavaliers, dont certains entourés d'une escorte de gens d'armes, y apportaient encore plus de bruit et de mouvement.
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Déchirant la nuit qui déclinait, le cor, soudain, sonnait le jour. Les éclats rauque du cuivre retentissaient du haut des principales tours de la ville pour avertir les bourgeois du guet qu'avec l'aube leur service se terminait, qu'on pouvait relever les postes.
Par-delà les toits de tuiles, les clochers foisonnants, les tourelles, les flèches de pierre, le palais du roi et la cathédrale dédiée à Notre-Dame, par-delà les deux ponts qui enjambaient la Seine sous le faix des maisons qu'ils portaient, les jardins, les vignobles, les vergers enclos entre les murailles, par-delà les remparts trapus, leur cinq douzaines de tours crénelées et leurs portes fortifiées qui protégeaient Paris, l'appel de la trompe se propageait dans l'opulente vallée, sur les collines, les champs, les abbayes, les villages et les forêts sous les branches desquelles allaient se briser ses échos.
La nuit se diluait, les coqs chantaient, la capitale commençait à bruire. La vie s'éveillait.
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- L'amour que Notre Seigneur Jésus-Christ a prêché durant sa vie terrestre est bien autre chose que l'accouplement, même décoré de mille fleurs comme il l'est à présent dans nos romans de chevalerie et dans les règles de la Courtoisie. Il s'agit d'amour absolu, d'une communion d'âme et d'esprit, d'une tendresse universelle, qui nous rapprocherait de celle du Père, qui nous fondrait en une seule adoration, faite de toutes les affections épurées au feu du Seul Amour. Il faut dépasser la chair pour atteindre à une vie plus haute.
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... En vous je vis, je m'anime et respire,
Mon tout, mon coeur, mon sang et tout mon bien.

Y avait-il au monde une autre voix que celle de Pierre pour me parler ainsi ? Y avait-il un autre homme pour me vouer un tel amour au bout de tant d'années de vaines espérances? Y aurait-il jamais un autre poète pour me chanter comme celui-là savait le faire ?
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- [...] Dans le trajet des rivières comme dans celui de nos vies, on rencontre des rapides, des cascades et parfois même des chutes. C'est ensuite seulement que le flux s'apaise.
- Vous avez sans doute raison, mais il y a toutefois des crues qui submergent et emportent tout sur leur passage.
- Jusqu'au retrait des eaux.
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Ayant le grand honneur de faire partie des jeunes gens choisis pour composer la sainte cohorte chargée d'évoquer, auprès du basileus, les anges entourant le trône du Seigneur, il ne pouvait se laisser aller à aucune incartade. Si son père avait décidé jadis de le faire émasculer, c'était dans l'unique but de lui assurer une brillante carrière. Il s'en félicitait depuis lors. A Constantinople, tout le monde savait qu'il fallait d'abord procéder à cette opération pour préparer son fils à un avenir de haute volée à la cour...
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- J'ai découvert [en Terre Sainte] que nous avions plus de ressemblance avec les infidèles qu'on ne le pense communément en France, disait-il. Il y a parmi eux des sages et des lettrés qui s'entendaient fort bien avec certains d'entre nous. Leur civilisation est des plus raffinées. Nous avons à apprendre d'eux tout un art de vivre. [...] Entre eux et nous, il est souhaitable que les échanges se multiplient. Tout le monde y gagnerait !
- Vous oubliez, mon fils, que ce sont des mécréants !
- Chez eux, comme chez nous, ceux dont la foi est vraiment pure sont rares. La plupart de ceux que j'ai rencontrés admettent que nous n'ayons pas la même religion qu'eux. [...] On peut imaginer, sans déraison, une tolérance mutuelle de nos deux fois sur une terre où tout parle de Dieu !
- Il m'est pourtant revenu que le Prophète recommandait à ses fidèles d'occire les chrétiens.
- Nous nous sommes déjà tellement combattus, eux et nous ! Il me semble que, des deux côtés, on est las de ces carnages. Puisqu'il n'y a qu'un Dieu, ma mère, pourquoi tous les croyants du monde ne parviendraient-ils pas, un jour, à se rejoindre pour l'adorer ?
- Nous n'en sommes pas encore là !
- Sans doute, mais ne nous faut-il pas œuvrer afin que ce moment vienne le plus vite possible ?
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Dieu nous aidera une nouvelle fois à vaincre ses ennemis. (p.356)
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Amour me brûle, et l'hiver froidureux.
Qui gèle tout, de mon feu chaleureux
Ne gèle point l'ardeur qui toujours dure.

Ronsard
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