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Critiques de Jeanne Labrune (2)
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Depuis la terre, regarder les naufrages

Je me suis lancée dans ce roman sans savoir exactement à quoi m'attendre. Au moment de refermer ce livre, la perplexité est le sentiment qui subsiste. J'ai apprécié la lecture et l'écriture, l'atmosphère étrange et les personnages déroutants, mais quelque chose me faire dire que je suis passée à côté de l'histoire, ou du moins de son sens profond. Le premier mot qui me vient à l'esprit pour décrire cette lecture est "uncanny" que rien ne peut vraiment traduire en français, mais qui représente exactement ce que je ressens de l'atmosphère de ce bouquin.



Voici quelques éléments du texte qui m'ont interpellé:



L'ouverture de ce roman est fracassante. Le ton est donné dès la troisième page lorsque



L'écriture est aérienne, parfois décousue, mais tend à créer une ambiance ombragée et troublante qui correspond aux trois personnages principaux. Sur certains passages, les phrases sont désordonnées, emmêlées et imbriquées les une dans les autres; au fond, elles miment le destin de chacun de ces personnages, ces vies qui se superposent un temps, s'éloignent mais restent liées. Le début du récit est bancal, fracturé; il imite la vie bancale de ces personnages et leur isolement. Mais au fil du récit, lorsque les trois personnages se rencontrent et évoluent ensemble, le texte est beaucoup moins saccadé, il devient fluide et plus continu, on trouve beaucoup moins de ruptures.



Les personnages du roman sont décalés, même parfois perturbants:

Il y a d'abord Elias, aigri par la vie et les humains qu'il "maudit". en a fait un homme solitaire et sombre.

Puis il y a Léa, cette femme qui vit à travers le vague souvenir du marin de Rhodes, et qui semble insensible à la vie et aux évènements qui l'entourent.

Et il y a surtout Matthieu qui reste la plus grande interrogation (énigme?) de ce livre. Matthieu, cet être qui cherche à se définir, plus sensible et intuitif que le monde qui l'entoure. Celui qui cherche à se trouver à travers des lois physiques, pour appréhender sa différence. Celui des trois qui se trouve être le plus en marge de la société, celui qui a abandonné le conformisme social pour se vivre pleinement.

Et puis il y a aussi Julien (personnage secondaire) qui m'a particulièrement marqué. Parce que Julien, c'est cette allégorie du lecteur, celui qui assiste, spectateur aux évènements, et qui se demande: "quel est le sens de tout cela ?" (p.216), cette question qui hante la lecture, et qui rencontre le lecteur, écrite noir sur blanc, vers la fin du roman. Julien, c'est moi, celui qui cherche des explications, un sens, une rationalité là où il n'y en a pas.



Les descriptions de mer agitée sont brillantes. Très sombres et poignantes, elles évoquent vraiment le caractère puissant et impétueux d'une tempête en bord de mer. Cette atmosphère lourde, presque apocalyptique qui caractérise le déchaînement des eaux. Les images sont très parlantes pour qui connait la mer et le ciel du Nord.



La mort est partout dans le roman, à chaque coin de page, à chaque rencontre:



C'est aussi un roman très animalier, mais les animaux n'apportent pas la douceur que l'on pourrait attendre. Ils sont inquiétants, féroces, parfois sanguinaires - Ils sont souvent synonymes de mort.



J'ai trouvé l'histoire surréaliste, les personnages et leurs réactions à divers évènements très étranges. Il se passe des choses qui n'ont ni queue ni tête, mais qui ne semblent déranger personne. Les situations s’enchaînent, elles sont souvent farfelues et parfois incompréhensibles. Mais il n'y a ni début, ni fin, puisque la fin rejoint le commencement et boucle un cycle d'évènements fantastiques.
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Depuis la terre, regarder les naufrages

Je préfère émettre un avis uniquement sur le style et l'écriture, car le fond m'avait laissé perplexe et j'en suis à la deuxième lecture. C'est sûrement bon signe, je suis happé par l'univers bien particulier du récit.

Pour en revenir à l'écriture, c'est une belle découvert. Il s'agit là d'un auteur de grand talent dont la plume suffit à ravir le lecteur, en tout cas moi.

J'apprécie l'écriture droite et simple la plupart du temps, mais je ne rechigne pas non plus à me nourrir d'un phrasé plus poétique avec les circonvolutions à même de tuer tout ennui. Une plume solaire dans un univers sombre. De la délicatesse et du talent.

Seul bémol avec les belles lettres, on se plaît à relire certains passages tellement c'est agréable. À en détruire le déroulé de l'histoire... 😄
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