Star des années 80, Jeanne Mas a ensuite été boudée par les médias, pire, dénigrée ou rejetée par une majorité d’entre eux alors que sortait son troisième album « les crises de l’âme ».
Un rejet en bonne et due forme que je ne m’expliquais, car personnellement, j’avais aimé tout autant (si ce n’est plus) les crises de l’âme autant que ces deux précédents disques (que j’avais en vinyle). Aussi quand j’ai découvert au détour d’un livre « Réminiscence », je l’ai ajouté sur mes listes des livres à m’offrir. Un anniversaire plus tard, je le lisais.
Réminiscences retrace la carrière, essentiellement musicale, de Jeanne Mas. Pas moins de 7 albums en fait, dont les derniers n’ont pas eu beaucoup d’échos pour diverses raisons qu’elle explique dans son livre et qui découle essentiellement de 3 faits.
1. Le premier single de « les crises de l’âme » (1989) fut « Y a des bons… » dont les paroles suivantes sont « mais y’a toujours des cons ». Difficile d’imaginer aujourd’hui qu’un tel propos ait pu choquer. J’avais 22 ans à l’époque et je ne fus pas choqué, il doit donc s’agir de la génération d’avant. Heureusement que les mœurs ont changé pour Lily Allen (Fuck You) ou l’excellente Angèle avec son va te faire en… (Balance ton quoi). En tout cas, Jeanne Mas avait bien raison, y’avait (et y’a toujours) des cons, suffisamment pour rejeter en masse cet album, jugé trop « sombre »… Laissez-moi rire !
2. Une lettre ouverte de la chanteuse au Président (François Mitterrand) suite au meurtre odieux d’une enfant. Cette lettre, elle l’a réimprimé dans ce livre et, je dois admettre, que sans connaître la personnalité de Jeanne Mas que l’on découvre un peu dans ce livre, on peut y voir une demande de retour de la peine de mort, mais aussi et plus humainement une justice plus sévère. Ce second point de vue était celui ce Jeanne Mas, mais les journalistes ont préféré y voir la première option, clouant au pilori la chanteuse et la mettant sur leur liste noire.
3. Difficile lorsque l’on a été une star des années 80 de se départir de cette image à laquelle les médias vous attachent, refusant de voir que vous évoluez comme tout à chacun et que donc votre musique suit.
Quelques autres faits viennent s’ajouter à cette incapacité à repartir sur autre chose et à faire oublier cette lettre.
Le livre nous dévoile un peu de la personnalité de la chanteuse qui découvre avec bonheur de grands noms, son respect et son amitié pour Ballavoine, et sa bienveillance envers la majorité des artistes ou présentateurs qu’elle a croisé. L’exception est sans doute Marc Olivier Fogiel auquel elle trouve néanmoins quelques excuses à son agressivité.
Deux petits regrets tout de même.
Tout d’abord une introspection insuffisante sur elle-même, en particulier sur son ressenti envers cette levée de bouclier contre elle, même s’il transparaît un peu.
Ensuite un vide sur ces 15 dernières années. Sans s’étaler sur le sujet, elle aurait pu nous dire ce qu’elle devenait. Il semblerait qu’elle ait écrit un livre sur sa passion végane, mais est-ce tout ? A-t-elle encore une activité artistique et si oui dans quel domaine ?
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