Des vagues d'émotion balayèrent la moindre fibre de son être. A la différence des sons en boîte d'un CD, cette musique en direct ébranlait son âme jusqu'aux fondations. Lui inspirant une frénésie paroxystique qui se communiquait à tout son corps physique et le tourneboulait, le rendait presque fou.
Et il était loin d'être le seul.
Le rock and roll, au plein sens de ses deux termes : tangage et roulis. Tanguant et roulant comme des convulsionnaires, comme des chrétiens intégristes, des fanatiques religieux faisant l'expérience de la résurrection lors d'une réunion du Renouveau, les gens, tout autour de lui, étaient agités de saccades et dansaient comme des pantins soûls reliés à d'invisibles fils. Dans la lumière spectrale du stroboscope, les corps, figés dans une certaine position lorsque le projecteur clignotait, réapparaissaient la fois suivante dans une posture totalement différente.
[Rites de printemps - Paul Dale Anderson]
- On dit du rock qu'il est la musique du diable, poursuivit la voix. Nous nous montrons toujours si foutrement rationnels, si spécieux, quand nous nous en défendons devant nos fans - devant notre "public" - mais qui pourrait jurer qu'ils ont entièrement tort ?
[Piratage - Mark Verheiden]
Tiré de
Le Lama par Bentley Little
Je suis quasiment sûr d'avoir aperçu le fantôme de ma femme dans les toilettes pour hommes d'une station-service Exxon. J'ai nettement distingué son reflet sur une paroi en plastique brillant, à droite du lavabo. Une paroi vert sombre.
Pour en avoir le coeur net, j'ai soufflé sur le petit miroir qui se trouvait en face de moi, au-dessus du lavabo crasseux, et cela n'a fait que confirmer mes doutes. Quelqu'un avait écrit son prénom sur la glace. Les lettres se sont dessinées très distinctement dans la buée, puis ont disparu peu à peu.
Dans la poubelle, à moitié recouvert par du papier-toilette et des kleenex usagers, j'ai vu quelque chose qui ressemblait fortement à un foetus ensanglanté. J'aurais dû m'y attendre. Tout concordait.
J'ai laissé le lama mort étendu dans la ruelle, sans prévenir la police ni les services municipaux de nettoyage et j'ai demandé aux autres commerçants du quartier de ne pas dire un mot du cadavre à qui que ce soit. Il ne fallait surtout pas qu'on l'enlève de là, c'était primordial pour la suite de ma vie.
J'ai passé toute la nuit dans la boutique à ne dormir que d'un oeil, couché dans la réserve, entre les rayons de livres.
Le Diable... le vrai... déteste le rock'n'roll. Il crève d'envie de l'anéantir, par le biais de ses faux prophètes. Le Diable hait le rock'n'roll parce que le Diable hait la liberté, la liberté d'expression et tout ce qui peut unir les hommes entre eux. Et Dieu... lui ... Dieu aime la musique. Dieu pense musique. Et lorsque Dieu a le choix... [...] Dieu danse le rock'n'roll !
[Télépathes flamboyants - John Shirley]
Tu sais combien un Carambar peut ressembler à une crotte de chien, quand on déchire l'emballage ? Pas du tout appétissant à voir, tu trouves pas ? Mais, dès que tu mords dedans, y a pas plus délicieux. Certaines filles sont exactement pareilles. Elles ne sont peut-être pas très jolies extérieurement mais tout au fond d'elles-mêmes, elles sont belles à damner un saint.
[Blood Suede Shoes - Ronald Kelly]
Volume à fond. Faire péter les fusibles. Violer les règlements. Griller les cerveaux.
[Overdose - David J. Schow]