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Critiques de Jeff Jensen (25)
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Le tueur de la Green River

Le tueur de la Green River ne parle pas du tueur de la Green River.

Enfin, si... mais ce n'est pas lui qui est mis au premier plan.



Nous suivons un détective, Tom Jensen qui a suivi l’enquête jusqu'au bout pour finalement participer à l'interrogatoire du tueur en série.

Ce dernier avait accepté un accord pour éviter la peine de mort : révéler les lieux où il a enterré les femmes qui n'ont pas encore été découvertes.

Le récit ne nous décrit donc pas l'enquête de 20 ans pas à pas mais l'épilogue de cette chasse à l'homme.



Il est difficile de ne pas être touché par ce détective et par cette histoire en générale racontée par un des fils de Jensen.

Certaines scènes sont puissantes. Je pense notamment à la confrontation finale entre le chasseur et le traqué.

Et point positif : l'auteur a voulu inséré de l'humain en parlant des victimes et de leur famille.



La forme me semble adaptée à l'histoire : du noir et blanc sans jeu d'ombre et de lumière mais jouant avec le contraste fort entre ses deux "couleurs" et une ligne épurée.

Pas besoin de couleur pour amplifier l'horreur de ces faits...non, vraiment pas besoin...ces faits le sont déjà bien assez.
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Le tueur de la Green River

Le tueur de la Green River retrace le parcours des policiers sur l'enquête de ce tueur en série des années 80 au début des années 2000.



C'est le fils de l'enquêteur principal qui a écrit cette BD. Il y présente comment la police a essayé de tirer les aveux et de retrouver toutes ses victimes. Mais malgré leur bonne volonté ils leur a fallut plus de deux décennies pour arriver à l'arrêter.

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Le tueur de la Green River

L'auteur de cette bande dessinée nous raconte les 20 années que son père, policier, a passé à enquêter sur des meurtres de prostituées, par un tueur en série appelé le "tueur de la Green River".

Cet homme aurait tué plus de soixante dix femmes mais de nombreux corps n'ont jamais été retrouvés.

L'ambiance de l'époque (des années 1980 à 2000) est vraiment bien décrite, le travail de policier également. On s'attache à cet homme, Tom Jensen, qui s'est entièrement consacré à la recherche de la vérité dans le but d'alléger le fardeau des familles des victimes. Il a souvent fait passer son travail avant sa famille, car ses meurtres irrésolus le hantaient littéralement.

Le dessin en noir est blanc est sobre, les dialogues sont réalistes et les personnages tout à fait cohérents.

La colère et la frustration des enquêteurs sont bien présentes tout au long des vingts années qu'à duré la recherche du tueur et son arrestation.

On s'attache aussi aux familles des victimes, lesquelles ont perdu une fille, une soeur ou une mère alors que le tueur ne les voyait que comme des prostituées anonymes dont il n'a parfois retenu ni le nom ni même l'endroit où il s'est débarrassé des corps.

Cette histoire est donc riche en émotions, et retranscrit bien les différentes étapes d'une enquête.

On y ressent aussi l'amour d'un fils pour son père, auquel il rend ici un vibrant hommage .
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Le tueur de la Green River

Au début des années 1980, les corps de plusieurs femmes, toutes prostituées, ont été retrouvés à Seattle près de la Green River, donnant ainsi son nom au tueur en série qui sévissait : le tueur de la Green River.

Dès lors la police ne cesse de traquer ce meurtrier mais se heurte aux hésitations de l'administration : "Le comté s'inquiète aussi du coût de l'enquête. On dirait que c'est difficile de les convaincre qu'une épidémie de meurtres de prostituées constitue une menace à la sécurité publique.".

Finalement, la cellule est dissoute et seul l'inspecteur Tom Jensen, soutenu par son collègue et ami Jim Doyon, continue de mener l'enquête.

Après quelques années calmes, les meurtres reprennent dans les années 90 et il faudra attendre le début des années 2000 pour que le tueur soit enfin identifié par son ADN.

Il s'agit de Gary Leon Ridgway, suspecté dès les années 80 mais sans preuve, et durant son interrogatoire de 180 jours il se révélera être un meurtrier froid et glacial.

Seul Tom Jensen parviendra à percer une fois sa carapace : "Le lendemain matin, mon père est retourné au travail et a repris les interrogatoires. Sa "percée" n'a jamais été évoquée et rien d'autre de la sorte ne s'est plus produit.". Parce qu'il a passé un accord avec la justice, Gary Leon Ridgway est condamné en 2003 à la prison à perpétuité.

A ce jour quarante-neuf meurtres lui sont attribués mais il en a avoué soixante et onze, les corps de certaines femmes disparues n'ayant pas été retrouvés.



Pour retracer l'histoire de ce tueur en série, c'est Jeff Jensen, le fils de l'inspecteur Tom Jensen, qui a écrit le scénario de cette bande dessinée.

Le travail de reconstitution est minutieux, d'autant plus que je ne connaissais pas jusqu'alors ce tueur en série américain qui est pourtant présenté comme l'un des plus grands.

La scène d'ouverture est surprenante et met tout de suite dans l'ambiance du récit.

L'histoire, découpée sur cinq jours, mêle passé et présent, à savoir les interrogatoires de Gary Leon Ridgway et les enquêtes menées dans les années 80 et 90.

Il ne faut surtout pas blâmer les inspecteurs, en cela cette bande dessinée est une forme d'hommage qui leur est rendu, car ils ont fait ce qu'ils ont pu avec les moyens qu'ils avaient.

Il faudra attendre la découverte de l'ADN et les progrès de la science pour dupliquer des échantillons trop fragiles pour résoudre ces meurtres.

Toutefois, Jeff Jensen a su présenter son père comme un homme derrière l'inspecteur, un homme qui doute, émet des hypothèses, et jongle entre sa vie professionnelle et a vie privée.

Mais plus qu'aux inspecteurs de police, cette bande dessinée est un formidable hommage rendu aux victimes et à leur famille.

Pour tous ces parents, leur fille n'était pas une prostituée, c'était leur fille, une personne qu'ils aimaient et en qui ils croyaient.

Même si certains dessins sur les cadavres sont durs, les auteurs ont redonné une identité à toutes les victimes de ce tueur, sans oublier toutes les familles plongées dans le doute et qui ne savent toujours pas ou qui ont su tardivement ce qui était arrivé à leur fille disparue : "Parfois je me sens ridicule d'espérer qu'elle soit en vie. Mais ensuite, je me sens coupable d'abandonner tout espoir. D'autres fois, je pense que le pire est de ne pas savoir. Qu'elle soit vivante ou morte, je veux juste être fixée. Ou peut-être que je dis n'importe quoi pour me rassurer, parce que je sais bien que le jour où vous viendrez m'apprendre sa mort sera le pire jour de mon existence.".

Les dessins uniquement en noir et blanc de Jonathan Case servent bien le récit et sont de belle facture.

Il a su donner vie aux personnages et surtout leur faire traverser les époques, jouant sur les transformations physiques au cours du temps.

C'est un récit très prenant que j'ai lu d'une seule traite, bien documenté et ne tombant à aucun moment dans le voyeurisme.

La préface de Stéphane Bourgoin, spécialiste des tueurs en série, est intéressante à lire, pour ma part je l'ai fait après la lecture de ce roman graphique pour apporter un autre éclairage sur l'histoire et ce tueur tout en contraste : il est un meurtrier implacable et glacial sous une apparence tout ce qu'il y a de plus banal, ce qui explique aussi en partie pourquoi il a été aussi difficile de l'appréhender.



"Le tueur de la Green River" relève sans doute plus du documentaire graphique que d'une bande dessinée pour la détente mais s'illustre par de beaux graphismes et un côté sobre donnant de l'éclat à cette histoire sur un tueur en série qui reste une énigme.
Lien : http://lemondedemissg.blogsp..
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Le tueur de la Green River

La fin de l'enquête sur le serial killer de la Green River, accusé du meurtre de près de 50 prostitués dans les années 1980, peut-être également dans les années 1990.

Il s'agit pour le tueur, afin d'éviter la peine capitale, de montrer aux enquêteurs les lieux où sont enterrés d'autres cadavres. Ceux de jeunes filles portées disparues et dont aucune trace ne fut jamais retrouvée. Et qui sont ses victimes présumées.

Le lecteur suit Tom Jensen (le père d'un des auteurs), inspecteur chargé de l'enquête depuis ses débuts, en 1982. Et qui prend fin en 2003.

Le récit alterne entre séquences au présent et flash back selon les souvenirs de Tom.

Une traque longue et éprouvante.
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Le tueur de la Green River

Le comic "Le tueur de la green river" tourne autour d'un interrogatoire de 180 jours, confrontant Tom Jensen, détective de la police de Seattle, et Gary Leon Ridgway, coupable reconnu d'une cinquantaine de meurtres. Cette confrontation avait pour but de combler les vides de l'enquête et de retrouver de nouveaux corps mais aussi pour les enquêteurs d'essayer de comprendre les motivations et le modus operandi de l'assassin.

L'originalité de cette BD est que le scénariste n'est autre que le fils de l'enquêteur ; son père ayant consacré pas moins de 20 ans de sa vie à pourchasser et résoudre cette affaire, ceci explique peut-être cela...

J'attendais beaucoup de ce livre, et suis quelque peu dépitée... Il reste superficiel, légèrement décousu et rend au final peu hommage à ce détective obstiné. Je conçois qu'il était difficile d'approfondir la psychologie du tueur, mais j'aurai souhaité que les auteurs dépassent son côté énigmatique pour aller plus loin dans l'analyse.

Dommage.
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Le tueur de la Green River

Seattle, au nord-ouest des Etats-Unis. Dans les années 1980, plusieurs femmes disparaissent : des prostituées, pour la plupart mais aussi, comme s'attache à le montrer l'auteur, des mères, des sœurs, des filles. Certains des corps sont retrouvés dans la forêt, nus le plus souvent. Elles ont été étranglées après avoir eu un rapport sexuel.



Très vite, le lien est fait entre ces cadavres. Le surnom est vite trouvé par la presse locale : ce sera le tueur de la Green River. Car c'est près de cette rivière, et dans la rivière même, que sont retrouvées plusieurs des victimes. Une enquête est rapidement diligentée. Parmi les enquêteurs se trouve Tom Jensen, le père de l'auteur Jeff Jensen, qui consacra plus de 20 ans à essayer de découvrir la vérité et l'identité du tueur.



Les indices sont minces ; l'homme a laissé peu de traces derrière lui. Il n'a laissé que des familles éplorées, des mères se demandant si leur fille est vivante ou bien morte. L'auteur ne laisse pas de mystère sur l'identité de cet homme : c'est Gary L. Ridgway, un ouvrier automobile de Seattle, dont personne n'aurait pu soupçonner une telle perversité, une telle cruauté. De fait le récit navigue effectivement entre le déroulement de l'enquête et les interrogatoires qu'ont réalisés les enquêteurs sur Ridgway après son arrestation, au début des années 2000.



De là, un dialogue permanent s'installe entre les époques. Le récit se fait aussi hommage à la figure d'un père opiniâtre dans son travail, dévoué pour sa famille et dont la vie est pourtant profondément marquée par la quête d'une vérité certes horrible mais nécessaire. On voit d'ailleurs le personnage de Tom Jensen changer physiquement ainsi que ses collègues.



Le dessin est dans la grande tradition du comics à la Burns : trait épais, précision et sobriété. Pour autant, il est davantage une illustration de dialogues : il y a clairement une hiérarchie entre le texte et le dessin. Cependant, une grande attention est apportée à la mise en scène. Les cases sont comme autant d'épisodes d'un storyboard de film (on peut penser, par le sujet, à Zodiac de David Fincher) : de là découle un rythme de narration soutenu, particulièrement bien adapté à cette BD qui oscille entre polar et documentaire.
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À la poursuite de demain - Les Origines

Avant même que vous débutiez la lecture de ma chronique, je tiens à vous signaler que j'ai abandonné ce roman. Faute d'attrait particulier, j'ai préféré arrêter ma lecture, qui ne m'a nullement conquise.



Ce livre est une histoire signée Walt Disney, adaptée au cinéma en mai dernier, avec George Clooney dans le rôle principal - vous pouvez visionner la bande-annonce du film ci-dessous. L'histoire se déroule dans un monde merveilleux, imaginaire, à la limite d'un monde entièrement remplie de science-fiction. Des "scientifiques" malveillants veulent changer la face de l'humanité, en créant des technologies dignes des rêves les plus fous (comme des robots autonomes, ou des pouvoirs surhumains qui permettraient l'immortalité). Clara et son fils Lee, en voyage à New York, vont être les acteurs de test technologiques très violents.



J'aimerais justifier la note que j'ai donné à cet ouvrage - soit 2/10 - au fait que l'histoire est à des années-lumières d'être claire. J'ai essayé d'écrire ci-dessus un résumé de ce que j'ai compris, sans pour autant être certaine d'être moi-même comprise par vous, chers lecteurs. Il n'y a aucun fil conducteur dans cette histoire. Tout est flou, incertain, les bords de l'intrigue ne sont pas clairement définis. Les scènes s'étirent en longueur et lassent le lecteur. Pour être parfaitement claire avec vous : je n'ai rien compris à ce livre. J'ai pourtant essayer de m'intéresser - j'ai dû lire au moins 150 pages sur plus de 300 -, mais l'histoire est vraiment très mal ficelée, l'écriture trop peu cohérente et clairement incompréhensible. Peut-être que le film vaut le détour... mais alors le livre est à éviter !!!!



Une histoire qui part dans tous les sens, à l'intrigue inintelligible, aux scènes d'actions longuées. Je ne le conseille pas.
Lien : http://addictbooks.skyrock.c..
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Le tueur de la Green River

Il s'agit d'une histoire complète indépendante de toute autre, en noir & blanc, initialement parue en 2011. Le scénariste est Jeff Jensen, le fils de Tom Jensen ; l'illustrateur est Jonathan Case.



En 1965, à 16 ans, Gary Leon Ridgway poignarde un jeune enfant de 6 ans, juste pour savoir ce que ça fait de tuer quelqu'un. Pendant les années 1970, Tom Jensen fait son service militaire dans la marine, puis il s'engage dans la police dans la région de Seattle. En juin 2003, Gary Ridgway est transféré secrètement dans le commissariat où Jensen est devenu détective pour être interrogé. Il est inculpé de 4 meurtres attribué au tueur en série appelé Green River Killer. L'enjeu pour les policiers qui l'interrogent est de déterminer l'étendue de sa culpabilité, c'est à dire d'acquérir la certitude qu'il s'agit bien du tueur en série et qu'il est bien le responsable d'une quarantaine de meurtres. Outre les interrogatoires, il faut organiser des sorties sur le terrain pour retrouver les cadavres de ses victimes dont il se souvient avec plus ou moins de précision des endroits où il les a laissés, ou enterrés. Au cours de ces journées, Jensen se souvient des 20 années qu'il a passé à enquêter sur ces meurtres.



Dans le bref mot de remerciements, Jeff Jensen indique qu'il a souhaité écrire ce comics pour mieux comprendre son père, Tom Jensen. Le tueur en série de la Green River a réellement existé (en 2012 il purge toujours sa peine de prison) et Tom Jensen a fait partie de l'équipe constituée pour le traquer. Jensen a la particularité d'être un simple détective de police, pas un expert en tueurs en série. D'une certaine manière, il s'agit d'un fonctionnaire effectuant le travail routinier de l'enquête, les recueils de faits, la rédaction des rapports minutieux, la saisie des éléments dans les bases de données, etc. Jeff Jensen le présente comme un individu affable, déterminé, obstiné, sans être obsessionnel. Il apporte quelques touches personnelles telles que la chanson favorite de son père (In-a-gadda-da-vida d'Iron Butterfly), son habitude de fumer malgré les observations de ses collègues, son canard en plastique dans son tiroir, etc.



Jeff Jensen a construit une biographie de son père très particulière, évitant le sensationnalisme, évitant l'approche psychologique, évitant la fascination pour le tueur en série, refusant la psychanalyse, proscrivant les coups de théâtre, la mise en scène par les médias, la dramatisation, etc. Bref Jeff Jensen fait attention à ne jamais transformer cette histoire en spectacle. Au contraire, il s'attarde sur la rigueur de la démarche policière, les aspects les plus prosaïques de l'enquête, les culs-de-sac, les années qui passent sans résultat, sans avancée, et la banalité de la personnalité de Gary Ridgway pendant les interrogatoires ou les recherches des cadavres. Il réussit à faire transparaître l'horreur des actes de Ridgway sans jamais recourir à une scène choc, à une mise en scène de meurtre, ou à des déclarations sadiques ou haineuses. Il n'y a pas d'analyse psychologique du tueur ou de Tom Jensen. Il y a quelques faits biographiques de Jensen (études, mariage, déménagement, carrière) et son travail patient et déterminé. Au-delà du récit passionnant sur ce travail de fourmi, Jeff Jensen montre, avec une économie de moyens remarquable, l'évolution des convictions et des motivations de son père au travail, ainsi que sa conviction inébranlable de travailler à quelque chose d'utile. J'ai été sidéré par l'aisance avec laquelle Jeff Jensen a su rendre compte de l'angoisse existentielle latente inhérente à consacrer 20 ans de sa vie à une entreprise dont il n'est pas possible de connaître l'issue, dont il n'est pas possible de savoir s'il est possible d'atteindre le but que l'on s'est fixé. Tom Jensen consacre sa vie professionnelle à déterminer l'identité du tueur de Green River, sans assurance de réussir. Au fil des pages, le lecteur ne peut que s'interroger sur l'absurdité d'un tel engagement, sur l'espoir fallacieux d'aboutir, sur l'inanité de la vie, son manque de sens. À partir d'une série de meurtres abjectes et de la détermination d'un fonctionnaire ordinaire, Jeff Jensen saisit une question philosophique des plus difficiles, des plus délicates, des plus essentielles : quel est le sens des actions d'un individu, quel est l'intérêt d'une vie professionnelle, à quoi ça sert ? Il le fait sans jamais être démonstratif, ou pédant, mais sans qu'il soit possible au lecteur de passer à coté de ce thème. Il réussit le tour de force de faire douter le lecteur quant au bienfondé de l'obstination tranquille de Jon Jensen, alors même le résultat en est connu.



Cette histoire terrible est mise en images par Jonathan Case, en noir & blanc, sans niveaux de gris. Il utilise un style réaliste, avec une simplification des textures et des ombres portées, pour des dessins très faciles à lire, également dépourvus de tout sensationnalisme. Case a une mission difficile : décrire les individus de la manière la plus prosaïque qui soit, tout en faisant en sorte que les images apportent quelque chose aux dialogues. À nouveau l'économie de moyens est remarquable et le résultat redoutablement efficace. Jensen et Case sont complémentaires dans leur approche de la narration. Jensen compose des scènes qui incorporent des mouvements, des déplacements, des interventions de nouveaux individus, des gestuelles. Tous ces éléments fournissent de la matière à Case pour éviter scène après scène de dialogues avec uniquement des dessins de têtes en train de parler, avec un phylactère. Au lieu de ça, le lecteur est en présence d'individus vivants ayant une gestuelle naturelle, des expressions de visage normales et parfois ambigus. Les illustrations en retenue de Case mettent en avant la banalité des individus, la quotidienneté des actions. Tout son savoir faire est mis au service d'une mise en page rigoureuse avec des personnages normaux et ordinaires, dans des mises en scène vivantes, sans être spectaculaire. Le lecteur reconnaît ce quotidien, il se sent proche des actions de ces individus et l'immersion est intense. Du coup chaque élément sortant de l'ordinaire prend un relief incroyable et occasionne un ressenti émotionnel fort dû à son incongruité dans un environnement si normal.



Jeff Jensen et Jonathan Case réussissent la gageure d'impliquer le lecteur dans une enquête laborieuse étendue sur 20 ans, en créant un suspense psychologique basé sur d'autres ressorts que la simple dynamique chassé / chasseur. Ils mettent en scène les approches irréconciliables du tueur et du fonctionnaire de police, mais aussi l'impossibilité d'appréhender un comportement aussi aberrant et monstrueux par rapport aux normes sociales, et l'engagement sans faille de Tom Jensen dans cette enquête. Ils transmettent le point de vue de Tom Jensen, sans bulles ou cellules de pensée, un tour de force.
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À la poursuite de demain - Les Origines

La trame en elle-même peut dérouter. J’avoue que je l’aurai sans doute été si je n’avais pas vu le film avant. Beaucoup de personnages, d’informations, énormément de points soulevés, l’ensemble risque de rendre difficile l’approche. Tout en ayant un côté attractif. Paradoxale, je sais. Je reste mitigée. L’idée de départ est excellente, à la limite du génie. J’ai aimé plusieurs passages tout en restant en retrait. Faute à la tournure des phrases, ou au vocabulaire employé, très technique, j’ai mon attention qui a eu des ratés. Les pauses étaient nécessaires pour avancer. L’alternance présent 1939 et passé avec les souvenirs des protagonistes appuie un peu plus sur le décrochage. Pas toujours aisé de se retrouver. Puis la distinction pas toujours évidente de qui est le gentil ou le méchant m’a un peu perturbée dans sa présentation.



Le style des auteurs est riche, trop peut-être. Du coup, la lecture sera plus aisée pour des 15 ans et plus, en dessous, il faudra davantage s’accrocher j’ai envie de dire. Les dialogues sont souvent mis en retrait, plus détaillés ils auraient permis d’aérer le récit.

Les gros points positifs sont le côté vintage de l’aventure, une part science-fiction très agréable, et les personnages, attachants. Lee et Clara ont su me séduire. Leur duo marque des points. J’ai refermé le roman avec un sentiment d’inachevé. Comme si j’étais restée sur ma faim. J’ai préféré le film.
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Le tueur de la Green River

Rédigée par le propre fils de l’enquêteur, le journaliste Jeff Jensen, aidé du dessinateur Jonathan Case, cette oeuvre raconte l’histoire vraie de l’un des plus grand tueur en série des Etats-Unis. Dans la lignée d’un James Ellroy, les auteurs sondent l’âme humaine, ses noirceurs et ses vices.

Une BD terrible par son contenu mais qui reste une magnifique déclaration d’amour de Jeff Jensen au travail et à l’engagement de son père.

L’image, souvent noire et opaque, rappelle la noirceur de ces années, le deuil des victimes et la sauvagerie humaine.

Un ouvrage intense mais qui cache la pudeur d’un homme qui a donné sa vie à la recherche de l’auteur des meurtres sans jamais oublier la souffrance des victimes. A découvrir.
Lien : http://leblogdeyuko.wordpres..
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À la poursuite de demain - Les Origines

Personnellement je n'ai pas du tout apprécié cette lecture. Il a été adapté d'un film et on se rend compte que l'univers n'était pas assez riche pour en faire un livre. Dans une bonne partie de l'histoire, deux aventures sont racontées, j'ai plutôt bien accroché à la première qui était plus attachante selon moi. La seconde par contre étaient fournie d'incohérences sur incohérences. Malgré tout je pense que si on a vu le film ça peut être une bonne redécouverte sinon, passez votre chemin.
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Le tueur de la Green River

Un polar captivant et déroutant qui met une fois de plus à l'honneur la collection Hostile Holster d'Ankama !
Lien : http://www.psychovision.net/..
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Le tueur de la Green River

En 1965, Gary Ridgway a 16 ans et poignarde un jeune garçon qui jouait tout seul dans la rue. Quelques années plus tard, Tom Jensen s'engage dans la Marine et se retrouve derrière un bureau, à remplir des papiers. Après avoir épousé son amour de lycée, il décide de rejoindre la police et finit par se retrouver affecté sur une série de meurtres ayant eu lieu dans la région de Seattle. On est alors en 1980 et toutes les victimes sont des femmes prostituées, parfois encore des adolescentes, fugueuses n'ayant pas trouvé d'autres moyens de survivre. Le tueur est vite surnommé le tueur de la Green River car certains des cadavres ont été retrouvé dans cette rivière. Mais malgré une enquête minutieuse, les indices sont rares et aucun des suspects potentiels ne peut être incriminé. Ce sera une affaire qui durera plus de 20 ans et qui hantera l'inspecteur Jensen une grande partie de sa carrière …

Cela faisait longtemps que cet album trainait dans ma PAL et je profite toujours de l'été pour la faire diminuer un peu ! Roman graphique américain en noir et blanc de facture assez classique, celui-ci a été écrit par Jeff Jensen, journaliste et fils de l'inspecteur Tom Jensen, qui a donc collaboré et apporté des informations de première main. Le sujet m'intéressait beaucoup vu que je suis passionnée par tout ce qui concerne les tueurs en série et celui-ci n'a pas été facile à attraper, ce qui pique d'autant plus la curiosité. La narration alterne des scènes se déroulant en 2003, lors d'une négociation avec Gary Ridgway pour retrouver une partie des corps manquants, et des scènes aux différentes époques de la longue enquête dans les années 1980 et 1990. Il est facile de reconnaître les personnages malgré les différences d'âges entre chaque période et le dessin est sobre, réaliste, sans fioriture mais efficace (et pas de scènes trop sanglantes non plus). J'ai trouvé l'ensemble intéressant mais peut-être un peu superficiel et peu détaillé. Comme je connaissais l'affaire, je n'ai eu aucun mal à suivre mais je me demande si cela aurait été facile pour quelqu'un qui ignore tout de ces meurtres. Gary Ridgway est assez effrayant mais j'ai regretté de ne pas voir son personnage plus travaillé, plus fouillé dans sa psychologie. J'aurais aimé voir un semblant d'analyse de ses actions et de son passé, même si je sais pertinemment que les auteurs ne sont pas spécialistes de la question. C'est donc plus l'enquête et son déroulement qui sont mis en avant que le tueur et son histoire, même si celui-ci est mis en valeur lors des quelques semaines passées à négocier avec les flics en 2003. Il paraît tellement banal et poli que ça en fait froid dans le dos et qu'on peut ainsi avoir un aperçu de la raison pour laquelle il a été si difficile à repérer ! Même si elle a été différente de ce à quoi je m'attendais, cette lecture a de nombreux points intéressants et un graphisme agréable et donc je n'ai pas été trop déçue car j'ai apprécié les quelques heures passées à dévorer cet album (et à noter aussi l'excellente préface du spécialiste français des tueurs en série Stéphane Bourgoin).
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Le tueur de la Green River

Dans les années 80 à Seattle, plusieurs corps de femmes sont retrouvés à proximité de la Green River. Les pistes mènent rapidement à Gary Leon Ridgway. Il est entendu plusieurs fois mais le manque de preuves ne permet pas de le confondre à l’époque. L’enquête piétine.



Juin 2003. Le suspect est de nouveau interpellé. Une quarantaine de corps ont été retrouvés depuis 20 ans. Les progrès en matière de traitement des preuves sont d’une aide précieuse, mais si les analyses ADN correspondent, certaines preuves sont malheureusement trop dégradées pour être retenues dans un procès.

Pendant 5 jours, Ridgway va être cuisiné. Dans l’équipe, Tom Jensen est le seul membre à avoir suivi l’affaire depuis l’origine. Il a d’ailleurs poursuivi le tueur de la Green River pendant toute sa carrière. Policier à la retraite, il intervient désormais comme consultant extérieur pour son expertise sur ce cas. Ces quelques jours doivent permettre de rassembler le maximum de preuves en vue du procès.



Jeff Jensen est journaliste. Il s’essaie avec succès à la bande dessinée en scénarisant une affaire criminelle qu’il connaît bien puisque que le détective Tom Jensen n’est autre que son propre père. D’ailleurs, il choisit de le placer au centre de l’action ce qui permet de bien saisir les questionnements, les doutes, la colère ou la frustration devant une enquête qui piétine, les répercussions sur la vie familiale.



Au dessin, Jonathan Case use du noir et blanc avec un trait net et réaliste, un style assez classique qui colle très bien au récit. Il manie subtilement les allers retours entre passé et présent, et restitue bien la tension montante de cette chasse à l’homme, notamment lors de ces cinq journées cruciales.



Cette BD n’est pas particulièrement haletante, mais ce n’est pas non plus le but du jeu. Les auteurs se sont davantage appliqués à restituer les faits avec une ambiance à la fois pesante et toute en pudeur. On cerne le caractère dérangeant de ce Gary L. Ridgway, et la dimension de cette lourde enquête grâce à la précision documentaire apportée au récit.



A conseiller aux amateurs de polars.
Lien : http://casentlebook.fr/le-tu..
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Le tueur de la Green River

Un polar incroyable, intrigant et inhumain.
Lien : http://www.bdencre.com/2012/..
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Le tueur de la Green River

C'est un livre vraiment passionnant. […] N'hésitez pas à vous plonger dedans même si le sujet n'est pas très gai. C'est aussi un excellent récit policier.
Lien : http://www.sceneario.com/bd_..
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Le tueur de la Green River

A lire pour les personnages

Mon dieu, que l'on doit être seul à pourchasser les serial killers...
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Le tueur de la Green River

A travers cette bande dessinée, Jeff Jensen, au scénario, et Jonathan Case, au dessin, nous raconte l'histoire de Gary Leon Ridgway, l'un des pires tueurs en série américains.

Une lecture que j'ai apprécié. J'ai aimé l'atmosphère pesante et tendue, le récit alternant passé et présent, et les graphismes en noir et blanc.
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Le tueur de la Green River

BD documentaire retraçant l’enquête menée sur les agissements d’un sérial Killer appelé « Le tueur de la Green River »

De son premier crime à l’adolescence dans les années 80 à la disparition de plusieurs femmes, 20 années vont s’écouler avant que Gary Ridgway ne soit enfin arrêté. Ce tueur de prostituées reconnaîtra 71 meurtres. Les macabres découvertes, les réactions des familles, l’enquête, l’investissement des policiers, nous sont relatés ici tel un rapport de police. Pourtant l’insertion des commentaires du tueur nous font frémir. Un seul policier Tom Jensen restera sur cette enquête relevant de l’obsession.

C’est le long de la route qui relie Seattle à Tacoma que le tueur va sévir, repérant ses victimes potentielles. Sur son trajet des bars mais aussi des hôtels ouverts 24h sur 24.Les crimes sont toujours prémédités avec soin, il ne s'agit pas de pulsions. Tout est minutieusement calculé pour les mettre en confiance, les rassurer.

La mise en image en noir et blanc, le trait fin et précis de Jonathan Case, retranscrivent parfaitement cette traque angoissante. Evocation sobre d’une véritable affaire judiciaire.

Sélection polar 2013 d’Angoulême.


Lien : http://www.reseau-colibris.fr
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