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Critiques de Jeff Smith (101)
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Bone, Tome 1 : La Forêt sans retour

1945, la Finlandaise Tove Jansson crée les moumines, créatures étranges douées de raison qui ressemblent à des hippopotames.



1995, soit cinquante ans plus tard, l’américain Jeff Smith crée les bones, créatures étranges douées de raison qui ressemblent à des hippopotames.



Faut-il y voir une simple coïncidence ? Pour se faire une opinion douée de raison, récapitulons les faits. Les moumines sont au nombre de trois, Papa Moumine, Maman Moumine et leur fils Moumine. Les bones sont également trois, Fone Bone et ses cousins, Phoney Bone et Smiley Bone. Les premiers arborent un blanc immaculé, les seconds aussi. Les premiers vivent dans une vallée imaginaire que d’aucun considéreraient « à la con », les seconds vivent dans le même genre de vallée. Et ce n’est pas tout, aux uns comme aux autres il arrive des aventures improbables sans queue ni tête, peuplées d’êtres zarbis pas toujours dotés de tête mais quelquefois de queue.



Ces révélations ne peuvent que nous plonger dans un abîme d’expectation. Les explications sont évidemment nombreuses et peu convaincantes. La plus crédible reste l’éjaculation créative bi-séculaire qui engendrerait, comme son nom le suggère, l’apparition de personnages à la forme de spermatozoïdes tous les cinquante ans dans la fiction mondiale.



Il n’en reste pas moins, qu’au de-là d’une éventuelle approche métaphysique (et pourquoi pas ontologique) des récits de Jansson et Smith (posture intellectuelle cependant déconseillé si vous êtes sujet à l’hippopophobie et néanmoins facilité par l’excès de narcotique), leurs héros sont particulièrement attachants.

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RASL, tome 1 : La Dérive

Par l'auteur de Bone, c'est ce qui m'a rendu curieux.



En gros, RASL, c'est l'histoire sans queue ni tête d'un type très très viril qui vole des tableaux d'art dans des univers alternatifs pour les revendre dans le nôtre.



Le gros de l'histoire tourne autour de sa super masculinité auquel aucune femme ne résiste. C'est pas pour dire, il trompe sa maîtresse avec une danseuse nue qui lui offre, dès le premier coup d'œil, la totale gratuite parce qu'il est irrésistible.



Il est aussi alcoolique. Mais ça n'a aucune importance dans l'histoire. C'est juste pour montrer qu'il est viril.



Bref, la machine à voyager dans les univers parallèles, c'est lui qui l'a inventée. Parce qu'entre deux séances d'hététosexualité intensive, c'est aussi un génie.



Évidemment, des méchants veulent mettre la main sur son invention. Parce que n'importe qui avec un grain de cervelle comprend qu'il y a mieux à faire avec ça que de voler des Picasso. En saurons-nous éventuellement plus sur ces vilains mystérieux?



Non.



Mais au moins, il y a aussi des alliés mystérieux. Ceux qui lui ont donné les carnets disparus de Nikola Tesla qui ont permis de construire la machine. En saurons-nous plus, un jour sur ces alliés?



Non.



Parce que l'intrigue est aussi bien pensée que ses personnages.

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Bone - Intégrale N&B

Fone Bone et ses deux cousins, Phoncey et Smiley, sont contraints à l'exil, chassés par les habitants de Boneville. Ils errent dans le désert, finissent par se perdre et atterrissent dans une mystérieuse forêt qui n'apparaît sur aucune carte.



Ils découvrent un monde peuplé d'incroyables créatures et font la connaissance de Mamie Ben, forte comme un boeuf et solide comme un roc, et de sa petite fille la belle Thorn dont Fone Bone tombe amoureux. Mais aussi le petit village de Barrelhaven et sa taverne tenue par Lucius Down ou encore des lieux mythiques comme l'antique cité d'Athéia et Tanen Gard, le cimetière des Dragons. Une lutte ancestrale est sur le point de reprendre dans la vallée, tous y prendront part, des hordes de rats-garous, au Dragon rouge, en passant par Mach Far le lion géant des montagnes et bien évidemment les trois cousins Bone et leurs nouveaux amis.



Cette intégrale de Bone (de 1328 pages en noir et blanc) constitue une aventure grandiose, une fantastique quête entre le bien et le mal. Jeff Smith a crée un univers à part entière, avec des personnages et des lieux nombreux et variés ainsi qu'une histoire riche qui rend cette BD passionnante et haletante.



On se prend d'affection pour les personnages, les Bone, bien que cousins ont des caractères bien distincts. Fone est le héros qui ne recule devant aucun obstacle surtout quand il s'agit de venir en aide à Thorn. Phoncey, lui est cupide et ne pense qu'à faire fortune, ce qui attire souvent des ennuis à ses cousins mais il est rusé et courageux. Et enfin, Smiley est celui qui prend la vie du bon côté, pas très malin mais qui a bon coeur. Sans oublier Ted la bestiole ou Bartleby. L'humour est une composante essentielle du récit, les moments où Fone lit des passages de son livre préféré, Moby Dick, et que cela endort tout le monde ou les deux stupides rats-garous qui raffolent des quiches.



Laissez-vous tenter par cette fantastique saga, vous ne le regretterez pas !
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Bone, Tome 1 : La Forêt sans retour

La série "Bone" est un incontournable dans les comics. Sortie en 1991 aux Etats-Unis, récompensé par un fauve d'or en 1996, elle reste une lecture intemporelle. L'ouvrage nous captive assez rapidement. Les trois cousins Bone ont chacun un caractère bien particulier. Malgré leur apparence de petit bonhomme blanc assez similaire, un élément extérieur va les distinguer comme un tee-shirt avec une étoile, Phoney Bone ou un cigare, Smiley Bone. Suite à un passage d'un nuage de criquets, les voilà séparer et chacun doit se débrouiller. On se focalise rapidement sur Fone Bone, le plus sympathique et bienveillant de la famille. Grâce à lui, on rencontre un étrange animal vert de la taille d'une mouche qui bondit. Puis c'est au tour des rats-garous à l'aspect inquiétant mais pas très malin. Et enfin, l'adorable et l'attachant dragon rouge qui apparaît discrètement ici et là. C'est toujours un moment assez comique quand il pointe le bout de son museau.



A cela on rajoute, deux personnages importants avec deux femmes fortes et téméraires. La jeune et sublime Thorn, dont est tombé amoureux Fone et Mamie Ben, une force de la nature, courageuse et fonceuse. Grâce à elle, le destin des petits gars blancs prend un nouveau chemin. Le dessin tout en rondeur de Jeff Smith, donne à l'histoire de la douceur et du dynamisme. Le scénario est vraiment très punchy. On déplore quelques blagues misogynes tout de même. On ne s'ennuie pas une seule seconde. Un premier tome qui pose le cadre ce qui contribue bien évidemment à l'envie d'aller plus loin. Une lecture très agréable qui peut être proposé à partir de 11/12 ans et après plus de limite d'âge.
Lien : https://22h05ruedesdames.com..
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Bone, Tome 1 : La Forêt sans retour

Avis portant sur la série:



Je viens de faire la connaissance de Bone et j'en suis ravi. J'ai dévoré littéralement tous les tomes de cette fabuleuse histoire en quelques jours seulement.



J'avais un a priori assez négatif qui m'empêchait finalement de lire cette oeuvre. Sur la couverture, on voit un espèce de fantôme à la Casper... cela m'avait un peu rebuté. Mais à peine avais-je mis mon nez sur les premières pages que j'ai été littéralement fasciné au point de ne plus pouvoir quitter cet univers bien singulier. C'est subtil et intelligent! C'est beau et c'est drôle! Bref, le plaisir est au rendez-vous pour notre plus grand bonheur.



Bone n'est pas un fantôme mais un petit personnage très sympathique accompagné de deux compagnons: l'un simple d'esprit mais un peu espiègle, l'autre en quête d'affaires juteuses mais très douteuses. Ils se perdent dans une vallée fantastique et va commencer une véritable saga mêlant d'ailleurs plusieurs genres différents: héroïc fantasy, humour, aventure... Mais ce cocktail explosif a finalement très bon goût! C'est un vrai coup de coeur!

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Bone, Tome 1 : La Forêt sans retour

MICKEY :

Cette BD raconte l'histoire de Bone et de ses cousins qui fuient Boneville. Ils arrivent dans une forêt sombre et hideuse dans laquelle les attendent des dangers. Des frelons les attaquent, l'un tombe d'une falaise et les autres s'enfuient. En cherchant ses amis, Bone croise des dragons...

J'ai bien aimé cette BD et je la recommande.



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:-) :-) LoL15 (-: (-:



Cette BD m' a plu car elle est imaginaire et humoristique. Elle permet de s'évader de notre monde et j' ai pris beaucoup de plaisir à la lire.

Je vous conseille de lire les tomes les uns à la suite des autres pour mieux comprendre le déroulement de l'histoire !

Ce qui m'a beaucoup surpris c'est que je pensais que cette BD concernait plus les enfants du primaire !

La seule critique que j'ai à faire c'est qu'à certains moments, l'histoire n'est pas très compréhensible. Par contre j'aime beaucoup les dessins.



Bonne lecture à tous !
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Shazam contre la société des monstres

Ce tome comprend une histoire complète indépendante de toute autre. Il contient les 4 épisodes de la minisérie, initialement parus en 2007, écrits, dessinés et encrés par Jeff Smith, avec une mise en couleurs réalisée par Steve Hamaker. Il se termine avec un dossier de 32 pages, conçu par Jeff Smith, commençant par une introduction d'une page rédigée par lui, 16 pages d'études graphiques, et le reste de photographies et d'annotations. Ce tome s'ouvre avec une introduction de 2 pages réalisée par Alex Ross disant toute l'importance de ce personnage pour lui, pour lequel il avait réalisé une histoire Shazam! Power of Hope en 2005, avec Paul Dini.



Dans un immeuble à l'abandon, La Green, un petit voyou, pénètre dans un appartement abandonné, squatté par un jeune enfant Billy Batson. Il exige que ce dernier lui donne l'argent qu'il a récupéré auprès d'une personne à la rue. Il survient une panne de courant : Billy en profite pour s'enfuir et rejoindre Talky, le clochard devant son bidon servant de brasero de fortune, dans un terrain vague. Ils partagent une boisson chaude, évoquent l'hiver qui arrive. Billy souhaite rendre la monnaie des courses à Talky qui refuse indiquant que cela correspond à son dédommagement pour avoir fait ses courses. Billy Batson aperçoit une silhouette qui semble les épier. Il se lance à sa poursuite, car l'individu ressemble à son père. Il le suit quand il descend l'escalier qui accède à une station de métro. Il monte dans la rame, car la silhouette paternelle y monte aussi, tout en refusant de lui parler. Au premier arrêt, la silhouette vêtue d'un imperméable noir intime à Billy de descendre.



Billy Btason se retrouve dans une sorte de grotte, en forme de long couloir et le long de la paroi de gauche se trouvent 7 statues, celles des sept péchés capitaux : l'acédie, l'avarice, la colère, l'envie, la gourmandise, la luxure, l'orgueil. 5 statues ont les yeux ouverts. Au bout de ce corridor, se trouve un vieil homme à barbe blanche assis sur un trône de pierre, avec un cube de pierre suspendu au-dessus de lui, un globe terrestre sur pied à droite, un grand tome et un petit feu dans une coupelle à sa gauche. Timide, et même un peu apeuré, Billy Batson s'approche lentement de lui, et le vieil l'interpelle par son nom. Il lui indique qu'il a été choisi pour être le prochain et lui intime de prononcer le mot magique : Shazam ! Impressionné, le garçon finit par s'exécuter et il se retrouve transformé en adulte, et salué par le vieil homme comme étant Marvel. Ensuite, le vieil homme se rassoit sur son trône de pierre en indiquant que son heure est presqu'arrivée de quitter ce plan d'existence.



L'attention du lecteur est attirée par ce projet, à la fois pour l'auteur, à la fois pour le personnage. Jeff Smith s'est fait connaître en créant, écrivant, dessinant et auto-éditant la série tout public Bone (1991-2004) traduite en nombreuses langues. Il a par la suite réalisé une autre série RASL (2008-2012). Il est donc a priori un créateur à même de retranscrire l'innocence et le charme de Captain Marvel. À l'origine, ce personnage a été édité par Fawcett Comics et créé en 1939 par le scénariste Bill Parker et le dessinateur C.C. Beck. Au milieu des années 1940, les comics de Captain Marvel vendaient plus d'exemplaires que ceux de Superman. Puis ses ventes ont chuté et il a été repris par DC Comics sous licence jusqu'en 1991, date à laquelle DC Comics en a racheté les droits. Une relance plutôt fidèle avait été réalisée par Jerry Ordway en 1994 : The Power of Shazam!. Mais entretemps Marvel Comics a interdit aux éditeurs d'utiliser l'appellation Captain Marvel dans le titre (les droits de cette appellation étant détenus par Marvel), contraignant DC à préférer le titre de Shazam !



Pour cette histoire, Jeff Smith a repris le titre d'une des aventures originales les plus longues du personnage. S'il connaît déjà ce Captain Marvel, le lecteur a déjà une bonne idée de l'intrigue. Dans les faits, Jeff Smith a choisi d'écrire une aventure débutant par les origines du personnage, puis le faisant affronter un de ses ennemis emblématiques, avec également la première apparition de Thaddeus Sivana. Il effectue quelques aménagements par rapport aux histoires originelles, mais en conserve aussi les éléments enfantins. Billy Batson se transforme toujours en prononçant le mot magique Shazam, les initiales des dieux qui lui donnent ses pouvoirs : Salomon, Hercule, Atlas, Zeus, Achille, Mercure. 2 personnages emblématiques de la série sont présents : Mary Marvel et Talky Tawny, dans des versions un petit peu modifiées. La force de la narration de Jeff Smith est de présenter tout ça de manière très naturelle, avec une logique de conte qui fait que ces éléments enfantins s'insèrent dans l'ordre logique du récit. Billy Batson éprouve un véritable plaisir sans culpabilité ou remords à disposer de pouvoirs extraordinaires. Mary Batson se montre encore plus enchantée par ses pouvoirs, avec une joie enfantine qui fait plaisir à voir. Le sorcier se retrouve vite neutralisé ce qui évite une présence patriarcale caricaturale trop pesante. La nature de Talky Tawny lui confère une réelle légitimité à donner des conseils à Billy.



Le lecteur de Bone retrouve bien le coup de crayon de Jeff Smith : ses dessins descriptifs avec des traits de contour un peu irréguliers, son aisance à transcrire les émotions sur les visages, la vivacité de ses mises en scène. Billy Batson n'est pas Fone Bone : visuellement il est plus marqué par ses conditions de vie, et forcément moins rond. Il porte des vêtements confortables et bon marché, un tout petit peu trop grands pour lui, ce qui renforce l'impression de jeunesse qui se dégage de sa personne. Mary Batson porte des vêtements très similaires. Helen Fidelity, la journaliste télé, porte un tailleur plus habillé, et Sterling Morris porte un complet-veston comme il sied à sa fonction. De la même manière, le lecteur reconnait aisément les tenues des policiers. Le dessinateur ne met pas en avant la technologie du temps présent, mais le lecteur peut remarquer des détails qui attestent que le récit se déroule bien au début du vingt-et-unième siècle. Smith se conforme à l'apparence classique des personnages, sans chercher à innover, mais en les représentant avec ses caractéristiques graphiques. Par exemple, Thaddeus Sivana est égal à lui-même, les sept péchés capitaux également. Le lecteur se laisse facilement entraîner dans cette histoire avec des vrais gentils et des vrais méchants, d'autant que la narration visuelle est d'une grande fluidité. Jeff Smith n'hésite pas à réaliser régulièrement des pages sans texte pour raconter son histoire, à utiliser les conventions propres aux superhéros, à commencer par l'usage de la force pour régler les problèmes et sauver les innocents.



Même s'il connaît déjà l'histoire, le lecteur retrouve le plaisir de ce métro inattendu, de cette rencontre un vieux monsieur qui semble en savoir beaucoup plus qu'il ne dit, de cette vie de sans abri à la merci de jeunes voyous, de l'effet libérateur de se transformer en un adulte surpuissant, en imposant à tous les autres. Jeff Smith sait conserver intact le plaisir de Billy, introduire des moments d'humour simple et venant du fond du cœur. Le lecteur retrouve les sensations de base à la lecture d'un récit de superhéros : le plaisir de la force physique, la gentillesse d'aider les plus faibles, le refus de plier devant les plus forts. Il admire les moments spectaculaires : la galerie des sept péchés capitaux, la première transformation en Captain Marvel, le voyage dans l'espace-temps avec des effets spéciaux remarquables réalisés par Steve Hamaker, l'arrivée des 2 colosses à Central Park, le plaisir sans borne de Mary Marvel en train de voler par elle-même, etc. Il sourit régulièrement devant les mimiques de Captain Marvel, empruntes de la franchise de Billy Batson. Il en vient à retenir sa respiration quand Billy doit faire face aux dangers sans pouvoir se transformer.



Une fois passée la séquence des origines, le scénario se focalise sur les 2 géants étranges apparus à Central Park et promettant de détruire toute civilisation à la surface de la Terre. Le scénariste focalise bien sûr son récit sur les hauts faits de Billy Batson, en prenant soin de mettre en avant son courage et sa gentillesse, sans qu'il n'apparaisse jamais naïf ou neuneu. Le lecteur adulte peut donc prendre plaisir à ces aventures simples et enjouées, et le lecteur plus jeune trembler avec Billy au fur et à mesure des épreuves à affronter. L'histoire mélange donc l'entrain de l'enfance, avec la volonté de grandir, de devenir un individu adulte grand et fort, tout en montrant que Billy Batson doit quand même surmonter ses peurs, et s'engager pour défendre ses valeurs. Le lecteur ressort avec le sourire de cette histoire, ayant (re)découvert ce qui fait toute la spécificité de Captain Marvel, en profitant de l'élégance de la narration visuelle de Jeff Smith. Dans le même temps, il se dit que l'auteur a réussi un hommage de qualité, sans aller jusqu'à sublimer l'original. Il s'agit d'une bonne mise à jour, respectueuse de l'original, permettant à des lecteurs contemporains d'apprécier ce qui rend ce personnage unique, mais sans en proposer une relecture, ou plutôt une interprétation personnelle.
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RASL, tome 1 : La Dérive

J'ai plaisir à retrouver cet auteur Jeff Smith qui nous a gratifié d'une excellente série à savoir Bone. Là, il nous étonne car il a su se renouveler dans un répertoire plus adulte. L'idée de voyager dans des mondes parallèles n'est pas franchement nouvelle.



En effet, il y a avait une série du nom de Sliders dans les années 90 sur un sujet pratiquement similaire. Cependant, RASL va un peu plus loin en s'inspirant des travaux d'un certain Nikola Tesla, l'un des plus grands scientifiques dans l'histoire de la technologie.



J'ai beaucoup aimé la mise en scène qui ne dit pas tout. Il faudra lire la suite pour en savoir un peu plus mais on devine déjà les contours. Le héros est affaibli par ses voyages au point de se transformer physiquement. J'ai déjà ma théorie sur le mystérieux tueur à la face de lézard. Je dois avouer que l'auteur maîtrise réellement son sujet ce qui rend la lecture assez palpitante.



Bref, cette série démarre sur les chapeaux de roues. On suivra avec un grand plaisir ce comics attrayant.
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Bone, Tome 1 : La Forêt sans retour

Chassé manu militari de Boneville par ses habitants en colère, Phoncible P. Bone alias « Phoney », se retrouve à errer dans la lande avec ses deux cousins, Fone Bone et Smiley. Enfin… la lande… c’est vite dit.



Fone Bone (que j’appellerais Bone par soucis de rapidité… et puis, c’est le héros qui donne le nom à cette série éponyme)… Bone donc constate rapidement qu’ils sont perdus dans la pampa, dans un lieu qui n’est pas recensé par les cartes de Boneville. L’espoir renaît timidement lorsque Smiley ramasse une carte perdue sur le sol, elle semble correspondre au lieu dans lequel ils se trouvent. Mais le trio a à peine le temps de se repérer sur cette carte miteuse qu’ils se font attaquer par un essaim de criquets.



« Quoi qu’il arrive, n’ouvre pas la bouche ! »



C’est le dernier conseil lancé par Phoney à Smiley, un peu idiot. Et c’est la débandade. Dans l’affolement, chaque cousin tente de fuir cette colonie de volants venue d’on ne sait où. Bone chute alors d’une falaise et se retrouve totalement seul. Où sont passés Phoney et Smiley ? Il reprend alors la carte et tente de retrouver l’endroit où il était peu avant avec ses cousins. Lorsqu’il aperçoit au bord d’un chemin un mégot de cigare de Phoney, Bone décide de suivre cette direction. Après plusieurs jours de marche, il arrive dans une vallée verdoyante. Il y rencontrera Ted la « Bestiole », des rats-garous, le dragon rouge… et toute une cohorte d’habitants aussi bizarres qu’accueillants. Contraint de faire une halte prolongée dans la vallée, Bone se demande s’il reverra un jour ses cousins…



On doit cette petite perle à Jeff Smith, auteur né en 1960 qui a essentiellement consacré sa carrière d’auteur de comics à Bone. Il prend conscience des atouts du medium BD en découvrant Franck Miller (et son Dark Knight returns) en 1989 et publie le premier épisode de Bone deux ans plus tard. Il auto-édite cet épisode (l’album que je vous présente en compte 6 d’une bonne vingtaine de pages chacun). Depuis, Smith n’a pas lâché son projet ; il n’a eu de cesse de le développer et de le faire connaitre. Initialement, les épisodes étaient en noir et blanc ; ils ont rencontrés la couleur depuis… à l’instar de la réédition française publiée chez Delcourt. Avant Bone, Jeff Smith avait travaillé sur la réalisation d’un strip intitulé Thorn… ce projet n’a jamais réellement décollé, mais Jeff Smith a trouvé un moyen de réemployer son plantureux et courageux personnage dans sa série phare puisque Thorn va épauler Bone dans ses aventures (sources Wikipedia et Bedetheque remixées et commentées par mes soins).



la suite : http://chezmo.wordpress.com/2012/07/25/bone-tome-1-smith/
Lien : http://chezmo.wordpress.com/..
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Shazam contre la société des monstres

Dans un style très cartoonesque, Jeff Smith propose une nouvelle origin story de Shazam. Publié en 2007, ces quatre épisodes reviennent sur le quotidien de Billy Batson, livré à lui-même dans la rue, peu avant qu’il ne reçoivent ses pouvoirs.



Le style de Jeff Smith coule de source dans l’univers de Shazam. Le récit a ce côté enfantin et jeune public qui dénote d’avec mes précédentes lectures DC Comics. Ça se prend moins au sérieux, c’est plus léger, voire drôle par moment. Le Dr Sivana et Mr Mind sont des antagonistes plus amusants que réellement inquiétants.



Le récit n’étant pas très bavard, ça se lit assez facilement. Le coup de crayon à ce côté arrondi, tout en courbes, qui adoucit les planches. Ce n’est jamais agressif ou violent pour l’œil.
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Bone, Tome 1 : La Forêt sans retour

Cette critique est difficile pour moi à faire, j'ai aimé mais suis à la fois déstabilisée puisque je n'ai jamais goûté au genre fantastique déjanté.

Nous avons Bone (Fone Bone), Phoney Bone, Smiley Bone, tous trois cousins, chassés de Boneville. Tous trois se retrouvent dans une forêt inconnue, séparés les uns des autres et cela nous ouvre les portes du genre fantastique. Ainsi commencent les aventures tumultueuses de nos trois compagnons qui vont rencontrer un dragon fumeur, une créature (un point sur les dessins...!) nommée Ted, des rats géants qui font peur mais un peu niais, une jeune-fille Thorn et sa grand-mère (une super mamie, attention les secousses) qui bat les vaches à la course. C'est drôle, déjanté et loufoque et j'ai bien envie de lire la suite pour savoir ce que deviennent ces trois asticots! Je recommande chaudement pour passer un bon moment.
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Bone, Tome 1 : La Forêt sans retour

Il s'agit du premier tome d'une histoire complète et indépendante, qui en compte 9 au total. La série "Bone" a été écrite et dessinée par Jeff Smith ; elle est initialement parue sous forme sérialisée, en noir & blanc, à partir de 1991. Ce tome comporte les épisodes 1 à 6 ; ils ont bénéficié d'une mise en couleurs nuancées réalisée par Steve Hamaker.



L'histoire commence alors que 3 cousins sont perdus dans un désert. Il s'agit de Fone Bone, Phoncible Bone (surnommé Phoney) et Smiley Bone. Ils ont dû partir précipitamment de Boneville, suite aux exactions commises par Phoney quand il était maire de cette ville. Suite au passage d'un grand nuage de sauterelles, les 3 cousins se retrouvent séparés. Fone Bone finit par échouer dans une vallée boisée, où il fait la connaissance de Ted (un insecte). Après avoir dû échapper à des créatures rats (et avoir croisé un grand dragon rouge), il finit par être recueilli par Thorn Harvestar, une charmante demoiselle qui vit dans une cabane dans les bois. Il attend que l'hiver prenne fin pour partir retrouver ses cousins et rentrer à Boneville.



La couverture ne laisse pas de place au doute : il s'agit d'un récit tout public qui s'adresse avant tout aux plus jeunes, avec une touche humoristique qui peut parler à tout type de lecteurs. Jeff Smith a concocté un récit de grande envergure qui sait prendre son temps pour que le lecteur puisse s'immerger confortablement dans ce monde très particulier.



Il y est donc question de Dragon Rouge, de créatures rats, et d'opossums, tous dotés d'intelligence et de la parole (par contre les vaches ne parlent pas). Le récit semble se dérouler dans une sorte de haut moyen-âge, sans technologie, mais avec des constructions en pierre, la maîtrise du feu, et l'existence de charrettes. L'environnement est celui d'un conte bon enfant et dédramatisé.



Jeff Smith a choisi une apparence très mignonne pour ses personnages. Les 3 cousins sont des êtres anthropoïdes tout rond, aux expressions exagérées (tant au niveau de la bouche que des yeux et des sourcils), éloignés du réalisme, à l'apparence adorable et dénuée de tout sérieux, de tout aspect dramatisant. Autour d'eux, les décors et les autres personnages sont représentés de manière un peu plus réaliste, tout en restant épurés, simples sans être simplistes.



Il s'agit d'un dispositif visuel très efficace qui consiste à dessiner le ou les personnages principaux avec moins de détails pour que le lecteur puisse plus facilement s'y projeter, quels que soient son âge, sa culture, sa personnalité. Ce dispositif fait également ressortir les 3 Bone avec force, du fait du contraste qui existe entre leur représentation et ce qui les entoure. Dans la série "Bone", la limite de ce mode de représentation se trouve dans le fait que les 3 Bone apparaissent comme des enfants, se conduisant parfois en jeunes adultes. De ce fait le lecteur adulte éprouve une empathie atténuée pour ces 3 individus enfants dans leurs attitudes émotionnelles, dans leur apparence, mais jouant un rôle d'adulte.



Avec ce premier tome, le lecteur constate que Jeff Smith lui propose de lire un chapitre qui s'inscrit dans le cadre d'un récit plus long (9 tomes). Il n'y a donc pas de sentiment d'urgence à la lecture, plutôt une possibilité accueillante de prendre le temps de faire connaissance avec les personnages (essentiellement Fpne Bone, Thorn Harvestar et Grand-mère Ben, Rose de son prénom). Smith laisse le lecteur se faire une idée de leurs personnalités, juste en les regardant interagir et accomplir leurs tâches. Il n'y a pas d'exposition artificielle de leurs parcours, ou de leur profil psychologique.



La découverte des aventures de Fone Bone est rendue très agréable par l'aspect visuel. Smith se montre un conteur très prévenant, œuvrant dans un registre familial, sans scène choc, sans image gore ou immonde. Les 3 Bone sont vraiment mignons, et les autres personnages disposent d'une forte identité visuelle qui les rend immédiatement mémorables et qui leur insuffle une personnalité.



Jeff Smith se révèle un très bon metteur en scène. Sa mise en page impulse un rythme et une tension, aussi bien dans les scènes d'action que dans les scènes de dialogues (en autre grâce à l'expressivité du visage des Bone). Il intègre un humour visuel irrésistible (la tombée de l'hiver, ou la tarte que Phoney enfourne de force dans la bouche de Bone). La mise en couleurs fait plus que d'améliorer la distinction entre les différents éléments de chaque dessin, elle étoffe discrètement les cases, lorsqu'à l'origine elles étaient dépourvues d'arrière plan (dans la version noir & blanc).



Au fil des séquences, il apparaît quelques éléments dont il finit par émaner comme une dissonance. En fonction de leur sensibilité, certains lecteurs pourront éprouver des difficultés à se sentir concernés par cette histoire. La forme si séduisante des personnages peut rendre la projection du lecteur difficile parce qu'ils sont à la fois trop simples, et trop d'un seul tenant. Dans certaines séquences, les 3 Bone se réduisent à des acteurs comiques, exécutant leur sketch, sortant de leur personnage. En particulier, à des fins comiques, Smith introduit des anachronismes (en particulier quand Foney Bone est accusé d'avoir fait construire un bâtiment sur des déchets radioactifs). Prise pour elle-même, la blague est drôle, mais dans le contexte de l'histoire elle apparaît déplacée (clairement cet environnement ne dispose pas d'une telle technologie, ni même des concepts qui lui sont liés).



Ce premier tome peut se lire comme le premier chapitre d'un long roman, une sorte de prologue donnant le temps aux lecteurs de se familiariser avec les personnages. Jeff Smith a créé des personnages immédiatement attachants, dans un environnement de type médiéval. Il réussit à éviter l'écueil de la mièvrerie, mais certains partis pris narratifs introduisent quelques dissonances, provoquant un moment de recul chez le lecteur.
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Rasl, tome 2 : The Fire of St. George

Cette nouvelle série porte bien le titre de ce premier tome : La Dérive. Où sommes nous ? RASL est-il vraiment le héros ? Déroutant visuellement, l'auteur réussit le tour ne force de nous accrocher jusqu'à la fin. Une réussite narrative et technique. Le nouveau Jeff Smith est arrivé et on en redemande !
Lien : http://www.auracan.com/album..
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Rasl, tome 2 : The Fire of St. George

Un premier tome très réussi, qui donne envie de découvrir la suite au plus vite !
Lien : http://www.bdgest.com/chroni..
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Bone, Tome 1 : La Forêt sans retour

Certains passages sont drôles et on pourrait presque se laisser prendre à cette lecture... Mais je n'ai pas été captivée ! J'ai abandonné cette bande dessinée en plein milieu, ce qui est très rare... La seule chose qui m'a plu est le graphisme, mais je n'ai pas accroché au scénario.
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Bone, Tome 1 : La Forêt sans retour

J' ai découvert cette BD grâce à un article Babelio.

Et j'ai eu un vrai coup de cœur !! Les dessins ont un côté enfantin et fantastique vraiment génial. L' histoire est prenante et va crescendo au fil des tomes. Sans compter l'humour, très présent.

Il y a une vraie ambiance, plein d' idées originales, toute une atmosphère vraiment géniale !

C'est une vraie pépite bien trop méconnue à mon avis ! A lire, sous un plaid et avec un chocolat chaud, c'est de saison et vous passerez un super moment cocooning loin, très loin, du quotidien !
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Bone - Intégrale N&B

Les cousins Bone ont été chassés de Bonneville suite à une magouille de l'un d'eux. Arrivés dans une vallée, ils se trouvent rapidement séparés. Chacun de leur côté ils vont découvrir une contrée étrange composée de dragons, de rats-garous et d'autres animaux fantastiques. 



Fone Bone est celui que le lecteur suivra principalement tout du long du récit. Il est courageux, malin et honnête. Tout le contraire de Phoney, qui est lui, cupide, capable de la pire escroquerie. Cela jouera des mauvais tours à plusieurs reprises aux cousins. Enfin le dernier se nomme Smiley. Comme son prénom l'indique, il est souriant. Il joue de la musique et est un peu naïf car il a tendance à suivre un peu trop souvent le second des 3 cousins dans ses bêtises. Tous les trois vont vivre une véritable aventure. 



Créé par Jeff Smith, ce comics à été publié aux États-Unis entre 1991 et 2004. L'année suivante, la série paraît en France via 11 numéros en noir et blanc (comme cet intégrale) et ensuite, 9 tomes en couleurs. La série a obtenu de nombreux prix, gage de la qualité de celle-ci.



Les premières parties sont principalement centrées sur l'humour mais ensuite et même si il est toujours présent, l'aventure monte progressivement en puissance. Un excellent récit de plus de 1300 pages dans lequel on ne s'ennuie jamais ! 



Lu et commenté sur iznéo
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Bone, Tome 1 : La Forêt sans retour

C'est Lelf qui n’arrêtait pas de parler de Bone comme étant sa lecture BD doudou, en en vantant tous les mérites, qui m'a donné très envie de découvrir ce comics. J'ai pu emprunter le premier tome à la bibliothèque.



J'avoue que les premières planches m'ont déstabilisée. D'abord, je ne m'attendais pas au classement jeunesse, pensant qu'il y aurait un côté sombre peu adapté au jeune public. Et pourtant, effectivement, le début est assez simpliste, l'ambiance plutôt joyeuse. Il faut attendre quelques pages pour qu'un début de noirceur apparaisse et qu'un adulte y trouve pleinement son compte (sans pour autant que cela ne fasse trop peur à la jeunesse).



Ce qui fait avant tout le charme de ce premier tome, c'est l'humour et l'aventure, partout présents. Grâce à Fone Bone d'abord, le gentil héros pas très intelligent mais avec un cœur énorme et beaucoup de courage. Le dessin tout en rondeur en fait un personnage parfait dont nous allons suivre les péripéties. À ces côtés, ses cousins Phoney Bone, gripsou et égoïste au possible qui provoque les rebondissements, et Smiley Bone, un peu benêt sur les bords mais parfois étonnamment de bons conseils. Ils flirtent à la limite de la caricature mais sans jamais tomber complètement dedans. Autour d'eux, la galaxie de personnages secondaires est tout à fait savoureuse : le dragon fumeur de cigares, Mamie Ben et Thorn, les rats-garous...

Il y a clairement l'influence du dessin animé (type Disney) dans ces personnages, et cela ajoute au côté très accessible de l'histoire, tirant sur la fantasy (un monde et des êtres fantasmés) et l'aventure avec finesse et humour. Mais aussi un peu de noirceur, car pour l'instant le personnage de Thorn reste très mystérieux et dans le premier tome le lecteur ne comprend pas encore très bien ce qui se joue entre les différentes forces présentes dans la forêt. Jeff Smith propose ici un vrai univers, bien construit, dans lequel il emmène son lecteur avec habileté, et avec parfois même un brin de poésie.

Ce premier tome m'a bigrement donné envie de découvrir la suite. Je pense même sérieusement à m'acheter l'intégrale.
Lien : http://nourrituresentoutgenr..
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Bone: Coda

Ce tome est initialement paru en 2016. Il se compose de 5 parties dont seule la première est une bande dessinée en noir & blanc, écrite, dessinée et encrée par Jeff Smith.



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- Coda (36 pages de bande dessinée) - L'action se déroule juste après la fin du dernier tome de Bone Crown of horns. Les 3 cousins progressent à bord de leur carriole tirée par 2 espèces de bœufs. Comme à son habitude, Smiley Bone asticote Phoney Bone à propos de la nourriture. En effet c'est lui qui gère les réserves, assis à l'arrière dans la paille avec Bartleby (la créature rat) à ses côtés. Phoney prête plus ou moins attention à la direction prise par l'attelage, et Fone Bone le rappelle régulièrement à l'ordre pour éviter que la charrette ne verse dans le ravin. Phoney rumine encore sur son trésor qu'il a dû laisser. Fone constate que la gorge se poursuit sur des kilomètres, impossible à franchir, ce qui les détourne tant et plus de la direction qu'ils devraient suivre pour rejoindre Boneville.



Jeff Smith l'a dit lui-même, cette histoire n'est pas indispensable pour un lecteur de Bone = il peut s'en tenir aux 9 tomes, sans rien regretter. L'auteur a souhaité ajouter une coda, un petit récit pour les fans enamourés 12 ans après la fin de la série. Le lecteur retrouve les 3 cousins en train d'interagir, de se chamailler, et finalement de s'entraider. La carriole finit dans le ravin, et ils doivent échapper à un énorme oiseau prédateur. Smiley est toujours autant dans l'instant présent, avec un caractère d'enfant. Il jouit de sa relation privilégiée avec Bartleby qui est capable de prononcer une dizaine de mots. Il taquine Phoney jusqu'à l'agacer, et lui faire perdre le contrôle de ses nerfs. Ce même entrain le pousse à proposer son aide et à se montrer courageux, surtout parce qu'il n'a pas conscience du danger. C'est également le cousin qui énonce l'évidence, à commencer par le besoin de s'entraider. Jeff Smith n'a pas perdu la main pour représenter sa silhouette dégingandée dans des postures décontractées et détendues.



Bartleby a conservé sa fourrure qui masque sa bouche la plupart du temps, ainsi que ses gros yeux inexpressifs et brillants. Il reste donc un fantasme d'animal de compagnie croisé avec une peluche, et un peu plus interactif dans la mesure où il peut prononcer quelques mots. Phoney est dessiné toujours excité et dans l'excès. Il n'est pas contrarié, il est énervé. Il ne hausse pas le ton, il crie franchement. Il ne fait pas des gestes amples, il gesticule violemment. Il reste animé par l'appât du gain et la rancœur de ne pas avoir pu emmener son trésor avec lui. Malgré tout, sans aller jusqu'à dire qu'il a un bon fond (car rien n'est moins sûr), il conserve une volonté de solidarité pour ses cousins, ce qui l'empêche de partir de son côté et le pousse à leur venir en aide quand les circonstances l'y contraigne.



Le lecteur retrouve avec beaucoup plus de plaisir Fone dont le comportement montre qu'il a effectivement mûri au cours des 55 épisodes du récit. Les expressions de son visage attestent qu'il est toujours de bonne composition et généralement de bonne humeur. Les formes simplifiées des cousins ont conservé toute leur expressivité, leur capacité à faire apparaître les émotions brutes. L'histoire est majoritairement racontée à raison de 3 cases de la largeur de la page, par page, donnant ainsi une grande largeur pour que les personnages aient la place d'exister et d'interagir avec les environnements. Lors des séquences de dialogue, l'artiste peut diviser une case en deux pour améliorer le rythme de la discussion. Il peut aussi réunir 2 cases ensemble pour donner plus d'importance à une situation ou à une action. Enfin il réalise une poignée de dessins en pleine page.



Le lecteur se laisse facilement prendre au jeu de cette aventure, pour savoir comment ils répareront leur charrette et comment ils passeront de l'autre côté du canyon. Il prend plaisir à retrouver les 3 cousins avec leurs caractères bien différenciés, pour une histoire qui respecte les unités de temps, de lieu et d'action. Il remarque aussi que Jeff Smith se contente d'évoquer quelques moments des aventures passées, et de reproduire les mêmes schémas relationnels, ayant finalement tout dit dans l'histoire principale en 55 épisodes. L'appréciation du lecteur de cette coda est donc fonction de son attachement aux personnages : 5 étoiles pour le plaisir ineffable de les revoir se chamailler, 3 étoiles pour un récit sympathique mais qui n'apporte rien au-delà desdites retrouvailles.



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- A moveable pizza party (22 pages) - Il s'agit d'un texte écrit par Jeff Smith en 2016, copieusement agrémenté de dessins et de photographies. L'auteur revient sur le développement de la publication de Bone, et sur ses relations avec la profession. Il expose ensuite les fonctions des employés de son emprise, ce en quoi ils ont contribué au succès de Bone.



Pour un lecteur qui n'a aucune connaissance de l'envers du décor, il découvre la vision de Jeff Smith sur son projet professionnel, la manière dont il conçu son plan de publication, comment il a procédé, quel était l'environnement éditorial de l'époque dans l'industrie des comics. Il découvre d'autres créateurs et éditeurs, certains dont il a déjà entendu parler (Neil Gaiman), d'autres plus obscures dont l'importance lui échappera sûrement. Comme tous les créateurs de comics, Jeff Smith a dû penser la production de sa série en fonction des contraintes du marché. Pour un lecteur qui n'est pas familier du monde de l'édition des comics, il est à craindre que cette évocation soit en partie absconse. Pour un lecteur familier du monde de l'édition des comics, mais pas des années 1980/1990, l'importance des autres créateurs cités ne sera guère parlante, par contre les choix éditoriaux prennent tout leur sens.



Pour un lecteur ayant observé le monde de l'édition des comics fin des années 1980, début des années 1990, il découvre la version de Jeff Smith, pour des événements souvent commentés par d'autres, à commencer par Dave Sim, le créateur de Cerebus. Il apprécie les nombreuses photographies d'époque, avec Neil Gaiman (encore jeune, sans d'énormes poches sous les yeux), Colleen Doran, Dave Sim, Stan Sakai, Frank Miller, Don Simpson, Jim Valentino, Art Spiegelman, Jules Feiffer, Kyle Baker, Scott McCloud, Bryan Talbot, Terry Moore, Guy Delcourt, etc.



Cette partie revêt une importance historique certaine quant à l'évolution du monde de l'édition des comics à la fin du vingtième siècle. Entre 2 étoiles pour un lecteur intéressé uniquement par Bone, et 5 étoiles pour un lecteur intéressé par l'histoire de l'industrie des comics.



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- A Bone companion (45 pages) - Il s'agit d'un commentaire de la série Bone, écrit par Stephen Weiner, comprenant une introduction de 6 pages rédigée par Christopher Couch. Dans ces pages, le préfacier et l'auteur abordent la série Bone sous différents angles : leur avis personnel, les personnages, les influences de Jeff Smith (de Star Wars au Seigneur des Anneaux, en passant par Pogo de Walt Kelly et les dessins humoristiques de Don Martin).



Stephen Weiner effectue un remarquable travail descriptif en prenant des exemples précis (avec le numéro du tome et la page concernée) pour illustrer la demi-douzaine de lignes directrices qu'il examine. Le lecteur peut donc apprécier la pertinence de ses observations. Pour un lecteur qui n'a jamais lu Bone, il court le risque de découvrir beaucoup de points clef de l'intrigue, ce qui en gâchera d'autant sa lecture subséquente. Pour un lecteur qui a déjà lu Bone, il a l'impression de parcourir une liste de points superficiels dont il avait déjà conscience à la simple lecture de Bone. L'analyse des forces graphiques de Jeff Smith reste au niveau du simple constat. L'analyse des caractères des cousins Bone est également descriptive, sans analyse de la psychologie des personnages en fonction de leur histoire personnelle. La description des différents lieux reste au niveau de ce que le lecteur peut constater par lui-même.



Dans la présentation de Stephen Weiner, il n'y a que la mise en perspective de l'importance du réseau de bibliothèques qui n'est pas évidente. Il explique comment Bone a bénéficié d'une volonté des bibliothécaires de développer un rayon de romans graphiques. Pour cet angle de vue, il analyse avec pertinence en quoi Bone était le bon produit au bon moment, c’est-à-dire un récit tout public répondant à un besoin exprimé. Même le lecteur familier du monde de l'édition des comics découvre alors une partie du mécanisme qui a assuré la renommée de cette série. 2 étoiles pour un commentaire plus frustrant qu'enrichissant.



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- Interview de Jeff Smith réalisée par Stephen Weiner en 2013 (7 pages) - Le lecteur se régale à l'avance de pouvoir découvrir des réflexions de l'auteur sur son œuvre, une dizaine d'années après son terme. Il se rend compte que les réponses données par Jeff Smith sont soit déjà présentes dans le texte de 22 pages qu'il a rédigé, soit déjà exploitées et retranscrites par Stephen Weiner dans Bone Companion. Du coup, le lecteur a l'impression de relire ce qu'il a déjà lu dans un autre ordre. 3 étoiles.
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Bone, tome 2 : La grande course

Ce tome fait suite à Out from Boneville qu'il faut avoir lu avant. C'est le deuxième tome dans une histoire complète qui en compte 9. L'histoire est écrite, dessinée et encrée par Jeff Smith. Elle a initialement été sérialisée en noir & blanc en 1992/1993. Ce chapitre comprend les épisodes 7 à 11, et 13 1/2 qui ont bénéficié d'une mise en couleurs réalisée par Steve Hamaker.



La foire du printemps bat son plein. Thorn Harvestar et Fone Bone font le tour des marchands ; Thorn l'emmène voir Tom, un vendeur de miel et un très beau jeune homme. Piqué au vif par une remarque de Tom sur la taille de son nez, Fone décide d'aller récolter du miel en forêt par ses propres moyens pour montrer à Thorn que cela n'a rien de compliqué. Pendant ce temps là, Phoney Bone organise son arnaque sur les paris relatifs à la grande course de vaches. Il fait croire à l'existence d'une vache exceptionnelle, avec la complicité de Smiley Bone, pour inciter les villageois à parier dessus. Il compte bien empocher le gros lot quand Gand Ma Ben gagnera la course comme tous les ans. Lucius Down flaire le mauvais coup de Phoney sans réussir à vraiment le circonscrire. Pendant la nuit, Thorn cauchemarde qu'elle est emmenée enfant par une silhouette encapuchonnée qui la confie à un dragon.



Les 3 Bone sont toujours aussi mignons et adorables que dans le tome précédent. Cela reste le plus grand avantage du récit, mais aussi une forme de limite. Il est impossible de rester de marbre devant les actions de ces 3 individus au caractère entier. Fone porte un amour d'enfant à Thorn, l'idolâtrant, et ayant le cœur brisé parce qu'elle s'intéresse à un autre homme. Le lecteur est partagé entre une empathie qui vient naturellement pour ce nigaud qui ne sait pas montrer son amour (à une jeune femme que ça arrange de ne pas le voir) et entre l'incrédulité. En effet, Jeff Smith continue d'entretenir le doute sur l'âge réel de Fone qui se conduit avec des réactions d'enfant et un rôle de jeune adulte ou de grand adolescent.



L'ambiguïté est de même nature concernant Smiley. Les autres personnages voient en lui quelqu'un d'un peu simplet, et de fait il remplit la fonction de ressort comique, le sérieux des autres personnages se heurtant à son humeur lunatique et à ses réparties décalées. À nouveau Jeff Smith lui donne un caractère infantile, et des capacités physiques d'adulte.



Le comportement de Phoney Bone participe lui aussi du même amalgame entre des actions adultes, et un comportement enfantin. Son plan pour s'enrichir rapidement repose sur une logique simpliste (faire croire à l'existence d'une vache terrible pour influencer les paris), avec une volonté de s'enrichir rapidement. Au fur et à mesure que cette partie de l'intrigue prend de l'ampleur, le lecteur finit par se demander qui pouvait bien faire office de bookmaker les années précédentes, et pourquoi il ne se manifeste pas alors que Phoney a usurpé sa fonction.



D'un autre côté, le reste de l'intrigue continue aussi de prendre de l'ampleur et Jeff Smith est un conteur qui sait divertir son auditoire. Pour commencer il y a donc cette grande course qui a bien lieu, avec un vainqueur clairement identifié, et quelques péripéties très inattendues. En outre le lecteur peut constater que Rose Ben en sait bien plus qu'elle n'en dit, que l'intervention du grand Dragon Rouge dans le tome précédent était bien révélateur d'une situation plus complexe qu'il n'y paraît, et que qu'il se trame des plans inquiétants. Enfin les racines du mal semblent remonter au moins à la génération précédente. Concrètement, Jeff Smith augmente l'envergure de son intrigue de manière organique, en installant une attente chez le lecteur qui souhaite en découvrir d'avantage.



Jeff Smith est également un fin conteur, dans sa mise en scène et par sa capacité à transcrire les personnalités et les émotions. Le lecteur pourra à la rigueur regretter que les personnages aient une tendance marquée à se parler tout seul à voix haute pour expliquer ce qu'ils sont en train de faire. Pour le reste Smith fait preuve d'une grande maîtrise du vocabulaire et de la grammaire propres à la bande dessinée. Il y a donc l'expressivité des personnages qui porte avec force chaque émotion. C'est le moins que le lecteur soit en droit d'attendre des 3 Bone dont la conception graphique se prête admirablement bien à l'exagération des expressions du visage. C'est tout aussi remarquable dans les degrés de nuance des expressions des autres personnages.



Jeff Smith n'a rien perdu de sa capacité à intégrer des moments humoristiques savoureux et sophistiqués. Il peut s'agit aussi bien d'un comique de situation (Fone se retrouvant face à une très grosse abeille), que d'un comique de personnages. Les 2 créatures rats croisées dans le tome précédent continuent de tenter d'alpaguer Fone, sans plus de succès. Dans le chapitre 5, Smith leur consacre 6 pages où elles discutent entre elles de leur échec et de leurs options pour la suite. Smith leur croque des expressions irrésistibles, les dote d'un caractère peureux et revendicatif, tout en filant sa blague récurrente sur les quiches. Il faut voir aussi la grimace de satisfaction de Gand Ma Ben lorsqu'elle franchit la ligne d'arrivée : une posture des plus parlantes qui illustre la maxime voulant qu'un dessin vaut mieux qu'un long discours.



D'une manière générale, Jeff Smith conçoit des mises en scène vivante qu'il s'agisse des scènes d'action, ou des scènes de dialogue. Il sait aussi bien animer un dialogue émouvant ou comique entre 2 personnages (même avec un plan fixe), qu'une discussion entre plusieurs individus (Grand Ma Ben s'enquérant des paris à la taverne). À nouveau l'expressivité des personnages et leur langage corporel fait des merveilles. La mise en couleurs discrète apporte un peu de consistance aux cases lorsqu'elles manquent de décors, avec des couleurs pastel rappelant celles des cases précédentes, ou simplement en améliorant la distinction entre les différentes formes, ou la teinte de la lumière.



Ce deuxième tome confirme la bonne impression du premier. Il développe un peu plus l'intrigue qui promet des révélations pour les tomes précédents. Il tient sa promesse d'une course de vaches mouvementée, et il permet de continuer de découvrir des personnages très attachants (et pas seulement les 3 Bone). La sympathie qui se dégage des personnages nuit à la tension dramatique, le lecteur ayant du mal à prendre au sérieux les menaces qui pèsent sur eux. En particulier il est certain dès le début que les conséquences des magouilles de Phoney seront très relatives.
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