Beasts: What animals can teach us about the origins of good and evil. Jefferey Moussaieff Masson

J'ai remarqué qu'à table, quand j'explique aux gens que j'écris des livres sur la vie émotionnelle des animaux de ferme, j'ai droit à des sourires en coin, comme si j'avais dit quelque chose d'un peu ridicule. Ensuite, chacun reprend une bouchée de son steack, de son tagine d'agneau, de sa fricassée de poulet ou de son rôti de porc sans sembler éprouver la moindre curiosité concernant l'existence de l'animal qu'il est en train de manger.
La question qui me vient alors aux lèvres n'est pas "Que mangez-vous ?", mais "Qui mangez-vous ?". La souffrance à une si vaste échelle doit-elle être considérée comme une préoccupation ridicule ?
(...) Pourquoi est-il généralement considéré comme ridicule de rappeler que chacun de ces innombrables animaux tués avait une mère, presque toujours des frères et des soeurs, et que certains d'entre eux ont certainement été pleurés par un parent ou regrettés par un ami ? Même s'ils avaient été élevés pour être abattus, cet élevage n'a jamais altéré leurs capacités émotionnelles. Ils avaient des souvenirs, ils ont souffert et ils ont eu du chagrin. Il est bien difficile de justifier une échelle de la souffrance sur laquelle ce qui est "humain" compterait beaucoup tandis que les animaux compteraient peu.
"Masson explique de façon convaincante que (...) c'est de l'arrogance humaine que d'ignorer l'abondance croissante de preuves que les animaux ont des sentiments profonds et complexes."
The Boston Herald
"Enfin, nous avons un ouvrage traitant les animaux de ferme comme des individus, avec des émotions semblables à celles qu'ont les chiens et les chats. Masson est un excellent auteur, et c'est là le livre le plus important qu'il ait écrit. Je souhaite que tout le monde le lise. Il changera la façon dont les gens pensent aux animaux qu'ils rencontrent chaque jour... dans leur assiette."
Peter Singer, auteur de "La Libération animale", professeur de bioéthique à l'université de Princeton
Dans son premier article, toutefois, il n'y a aucun doute quant à ce que Freud entend par séduction sexuelle : un acte sexuel réel, imposé sous la contrainte à un enfant qui en aucun cas ne le désire ni ne l'encourage. La séduction, dans ce contexte, est un acte cruel et violent qui meurtrit l'enfant dans tout son être. Le corps de l'enfant (Freud précise que la victime est généralement une petite fille) n'est pas préparé à l'acte adulte de la relation sexuelle (souvent sous forme de viol, aux conséquences parfois mortelles). Les capacités émotionnelles de l'enfant ne peuvent le protéger, ni de la passion sexuelle adulte, ni des inévitables sentiments de culpabilité, d'anxiété et de peur qui s'ensuivent. L'adulte se décharge de sa propre misère sexuelle sur un enfant sidéré, trop terrorisé pour protester, trop faible pour se défendre, et trop dépendant de l'adulte pour pouvoir demander réparation.
L'opinion qui prévaut chez les psychothérapeutes est que la victime construit elle-même sa torture. Karl Abraham, un disciple de Freud, a notamment revendiqué la posture qui veut que les crimes sexuels violents n'existent que dans l'imagination de la victime, une posture que Freud lui-même a adoptée avec enthousiasme. Cette interprétation freudienne, à savoir que la violence sexuelle qui affecte la vie de tant de femmes n'est qu'un fantasme, est très confortable pour la société en ce qu'elle ne bouscule en rien l'ordre établi. Ainsi, les thérapeutes peuvent se ranger du côté des puissants plutôt que de celui des malheureuses victimes des violences familiales. Questionner cette arrangement avec la réalité implique bien plus qu'une simple enquête historique, cela met dangereusement en cause la structure de l'approche psychothérapeutique.
Il est courant de garder secrets des documents dans les domaines militaires ou politiques afin de préserver la sécurité et l'indépendance d'une nation. Mais qui pouvait s'attendre à ce qu'il existe des documents classés "secrets" dans le domaine de la psychanalyse" ? Quels secrets s'agit-il de préserver ? Où est le péril ? A qui profite la censure ?
(Préface de Michel Meignant)
On dit souvent que, si les abattoirs avaient des parois de verre, les gens seraient végétariens.
Si, comme de plus en plus de thérapeutes, de penseurs et de journalistes, vous avez toujours été circonspects et dubitatifs face à la théorie des pulsions, mais trouviez difficile de la critiquer ou pire de mettre en doute ce qui a si longtemps été présenté comme une vérité, que seuls les faibles d'esprit ne pouvaient pas comprendre, ce livre sera pour vous comme une véritable libération. Vous ne serez plus pris au piège de ce raisonnement pratiqué par tant d'analystes : "si vous ne croyez pas à la pertinence de la théorie des pulsions, c'est parce que vous résistez inconsciemment à cette révélation, ce qui prouve la justesse de cette théorie."
Préface de Michel Meignant.
Matt ajoutait : “Je pense qu’il est très important pour tous de savoir qu’une douleur intense est forcément induite par le fait d’avoir reçu autant d’amour, et d’en avoir donné tout autant, à nos enfants à fourrure. Et qu’il est normal pour tout un chacun d’aller au bout de ce processus, sans avoir à se sentir coupable ou humilié parce que ce n’est pas un être humain. (page 216)
Comme pour toutes les autres choses dont j’ai parlé dans ce livre, mon sentiment est que la manière dont vous vivez le deuil comme la manière dont vous célébrez la vie avec votre compagnon animal relève d’une décision entièrement personnelle et individuelle. Nul ne peut prétendre vous dicter votre conduite. Il n’y a pas de façon “correcte” de vivre un deuil et chacun s’y prendra différemment, à sa façon. Certains pourront juger que votre “douleur aiguë” est exagérée. Laissez-les penser ce qu’ils veulent. Ils penseront peut-être que vous aurez fini dans quelques semaines. Laissez-les dire. La vérité, c’est que cela ne les regarde pas. Cela vous appartient entièrement. (page 171)
Les enfants sentent bien que leur animal n'a vraiment rien à critiquer et ne discerne rien en eux qui ne soit pas digne d'être aimé.