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3.56/5 (sur 27 notes)

Nationalité : Allemagne
Né(e) à : Berlin Est , le 12/05/1967
Biographie :

Jenny Erpenbeck a appris la reliure, puis étudié la mise en scène de théâtre musical.

L'enfant sans âge est son premier livre. Elle a publié depuis une pièce de théâtre, Les chats ont sept vies, qui a été montée à Graz, en Autriche, où elle a vécu et a été directeur adjoint à l'Opéra de Graz, en 1997.

Depuis 2002, Jenny Erpenbeck vit à Berlin.

Source : www.albin-michel.fr
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International Literature: Jenny Erpenbeck


Citations et extraits (9) Ajouter une citation
¨Pour deux minutes encore, la voûte d'un ciel laiteux, traversé de quelques nuages, s'arrondit au dessus d'elle, comme au bord du lac dans les instants qui précèdent la pluie; pour deux minutes encore, elle respire l'odeur si familière des pins, mais les pins eux-mêmes restent invisibles derrière la haute palissade (...) Pour deux minutes encore, elle sent le sable sous ses chaussures, quelques petits silex et des graviers de quartz ou de granite, puis elle ôte ses chaussures pour toujours et monte sur la planche pour être tuée d'un balle dans la tête.
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N'empêche.
Après sa mort, l'armoire paysanne à la baguette manquante ne demeurera sûrement plus sous le même toit que la tasse qu'il prend tous les après-midi pour son café turc ; son fauteuil pour regarder la télé sera, tous les soirs, poussé par d'autres mains que celles qui ouvriront les tiroirs de son bureau ; son téléphone ainsi que le couteau tranchant qu'il utilise toujours pour les oignons ne partageront pas leur propriétaire, son rasoir non plus. On jettera tant de chose qu'il apprécie, qui fonctionnent encore très bien, oui qui lui plaisent, tout simplement. Entre la décharge où atterrira son vieux réveil, par exemple, et le foyer de celui qui pourra s'offrir son service en porcelaine au décor d'oignon, il y aura un lien invisible : ces deux choses lui auront appartenu, autrefois. Mais s'il n'est plus de ce monde, il va de soi que personne ne sera au courant de ce lien. Ou faut-il croire, tout de même, qu'un tel lien existe à jamais, pour ainsi dire objectivement ? Et si oui, avec quelle nuit de mesure faudrait-il le mesurer ? Si ce qui transforme son foyer en univers, depuis la brosse à dents jusqu'au crucifix gothique accroché au mur, est bien le sens qu'il a institué, il se pose aussitôt la question suivante, qui est fondamentale : le sens a-t-il une masse ? (page 18)
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Une nouvelle de Karen tombe à point nommé pour Richard, interrompant la lecture affligeante de ces commentaires.
Hi, écrit le maigre, how are you ?
Richard répond : fine, how are you ?
Il apprend que le maigre a un rendez-vous administratif à la mairie.
Richard écrit : tu as quelqu'un pour t'accompagner ?
Karen répond : I have no body.
No body, c'est vraiment ce qu'il écrit ; je n'ai pas de corps, au lieu de nobody, personne, et Richard pense automatiquement à Mort en sursis. Tous les hommes qu'il a connus ici pourraient aussi bien reposer au fond de la Méditerranée, il se l'est souvent dit. Et, à l'inverse, ceci ; tous les Allemands assassinés pendant le fameux Troisième Reich, ne cessent de hanter l'Allemagne, tous ces absents, ainsi que les enfants et les petits-enfants qu'ils n'ont pas eue, pense parfois Richard ; ils marchent à côté de lui dans la rue, vont au travail ou chez des amis, sont assis dans des cafés, invisibles, se promènent, font leurs courses, se baladent dans des parcs, vont au théâtre. Je vais, tu vas, ils vont. A ses yeux, la ligne de démarcation entre les fantômes et les gens a toujours été infime, et sait à quoi c'est dû, sans doute parce que lui-même, à l'époque où il était bébé, a bien failli se perdre dans le bazar de la guerre et culbuter dans l'empire des morts. (pages 271-272)
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Ici, il y a des pins et des chênes à l'ombre desquels poussent lentement des buissons, ici un jardinier arrose le gazon, les fleurs sont vivaces et la petite va cueillir l'aneth pour les pommes de terre chez la voisine au début du chemin de sable. Ici, les gens ne s'attardent dans le jardin que pour être dans le jardin. Sans doute est-elle arrivée au bon moment au bon endroit, car elle aussi ne fait plus que s'attarder dans sa vie pour être en vie.
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Et pourtant, chaque fois que Richard vient leur rendre visite dans ce bâtiment à deux étages, c'est plus fort que lui, il se dit que dans un bâtiment de deux étages, un désespéré ne peut pas se défenestrer. Au dernier étage de l'hôpital de la Charité où sa mère est morte, le service des cancéreux en phase terminale avait la plus belle vue, et, en contrepartie, des fenêtres qu'on ne pouvait pas ouvrir. (page 204)
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Les déplacements humains d'un continent à l'autre, durent depuis des millénaires, on n'est jamais resté sur place. Il y a eu du commerce, des guerres, des expulsions, des gens ont souvent suivi leur bétail en quête d'eau et de nourriture, on a fui la sécheresse et les épidémies, on est allé cherche de l'or, du sel ou du fer, seule la diaspora a permis de rester fidèle à sa foi en Dieu, il y a eu des déclins, des mutations, des reconstructions et des colons, de meilleurs chemines ou des pires mais jamais de surplace.
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Au printemps, il aide les paysans à greffer leurs arbres fruitiers ; aux environs de la Saint-Jean, il écussonne les sauvageons à œil poussant ou, lors de la deuxième montée de sève, à œil dormant ; pratique la greffe en fente ou en oblique selon l’épaisseur du porte-greffe, confectionne le mélange indispensable de goudron de pin, de cire et de térébenthine, puis panse la plaie avec du papier ou du raphia
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Il ne faut pas s'étonner, pense t il, si le mot action désigne tout autant nos actes que des titres de propriété.
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Sans mémoire, l'être humain n'était qu'un bout de chair sur une planète.
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