Citations de Jérémie Moreau (147)
La ville est toxique. Elle vous rend tous malades. Tu as des trous dans ton esprit.
Tout ce qu'on fait, tout ce qu'on dit, tout ce qu'on pense, reste là dans le monde.
Le tennis est un art. C'est un art de l'échange.
Comme le métal du forgeron qui refroidit, comme la coulée de lave qui atteint l'extrémité de son expansion, nos vies se figent. Ce n'est qu'à cet instant précis que l'on peut dire qui on a été. Quand la coulée de la vie a pris sa forme définitive.
Ô monde, tu glisses, danses, frappes, siffles, scintilles, éblouis... et je me crois bien le seul à voir ta beauté. Car les autres, tous les autres passent leur vie à courir.
Cherche bien. Elle est là, forcément. Une vie, ça ne disparaît jamais. Le monde en garde toujours la trace.
Les voyageurs m'agacent. Ils sont pareils à des moutons égarés.
Ou bien ils ont soif, ou bien ils ont faim, ou bien froid, ou bien sommeil.
Moi c'est bien simple, je ne voyage pas. Le monde défile pour moi.
Les ciels se remplacent, les jours et les nuit se succèdent, les saisons passent, la neige laisse place à la boue de laquelle pousse l'herbe, qui devient foin...
Le monde est une immense roue en mouvement. Il faut être idiot pour courir dans une roue.
p.148
Moi c'est bien simple, je ne voyage pas. Le monde défile pour moi.
Les ciels se remplacent, les jours et les nuit se succèdent, les saisons passent, la neige laisse place à la boue de laquelle pousse l'herbe, qui devient foin..
La forêt voit. Les animaux aussi. Il n'est rien qu'on puisse cacher, pas même nos pensées les plus profondes. Tout ce qu'on fait, tout ce qu'on dit, tout ce qu'on pense, reste là-dehors dans le monde.
- Mon petit Penss... J'ai peur pour toi... Tout le temps tu te trompes ! Tu te trompes de vie... Tu vois les reflets quand il faut regarder les poissons. Tu préfères l'obscurité froide des montagnes au feu de ton clan. Tu regardes la mousse à tes pieds quand il faut regarder l'horizon... (…)
- Ce que tu ne comprends pas, maman, c'est que ces montagnes, ces étoiles sont infiniment plus belles que n'importe quel homme . Et ça, nous n'y pouvons rien.
Le monde n'est jamais à court d'idées pour te faire choir !
Tu regardes encore comme les enfants. Le monde croque les enfants.
Votre homme a marché sur la lune mais il ne sait plus habiter la terre.
Le monde moderne a produit une terre muette et dénuée de sens.
Où plus personne ne rêve.
Une vie tortueuse, étreinte par l'angoisse battue par les vents du monde, mais si belle et généreuse dans son labeur.
Nos vies sont faites de métal incandescent. Tant qu'elles rougeoient, nous restons les forgerons. Créateurs et inventeurs de nous-mêmes. Mais comme le métal du forgeron qui refroidit, comme la coulée de lave qui atteint l'extrémité de son expansion, nos vies se figent. Ce n'est qu'à cet instant précis que l'on peut dire qui on a été. Quand la coulée de la vie a pris sa forme définitive.
Un jour, tu te réveilleras seul dans ta belle forêt qui pleut des fruits et tu crèveras comme un con d'en avoir reçu un trop gros sur le coin de la tête !
p.181
Dis, Vigmar, en vrai tu t'appelles pas Vigmar le valeureux...
Non... On m'appelle Vigmar le voleur... parce que j'ai dû me servir de ma ruse pour survivre, mais maintenant, tout ça va changer.
Tant qu'on n'est pas mort, il n'est jamais trop tard pour rattraper sa situation.
p.40
Le vent dans les feuilles, c'est la voix de Pan. Le rire des ruisseaux, c'est le rire de Pan. Il y a très, très longtemps, quand les hommes vivaient dehors avec les bêtes et les oiseaux, Pan était le dieu des bergers. Il leur jouait des tours, leur faisait peur, mais il était leur ami. Il avait des pieds de bouc et des petites cornes au front. - Plus tard, on l'a pris pour le diable. On a même dit qu'il n'existait pas ou que son espèce avait disparu. C'est parce que les hommes s'enfermaient en ville et ne savaient plus écouter le monde.
Partout ce même motif. Comme un pli. Pliés. Dépliés. La plante, la roche, la forêt, la montagne, la rivière, la bête, le ciel, le monde. Oui, le pli, tel est ta chair ! Toi le monde, tu n'es qu'une boule de plis ! Tu es ce grand bouton de fleur en plein déploiement !