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Citations de Jeremy Narby (74)


Le fait est que boire de l'ayahuasca est nécessairement une proposiion risquée. Dans la mesure où le breuvage agit comme un "psychédélique" - ce qui signifie révélateur de la psyché - on prend un risque avec sa propre psyché lorsqu'on en boit. On ne sait jamais avant de l'avoir avalé, ce que ce puissant hallucinogène va révéler sur soi ; mais alors, il sera trop tard pour faire marche-arrière.
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Jeremy Narby
Les cellules à l'intérieur d'un être humain sont en conversation permanente par un système de signalisation complexe et symbolique. Il existe environ onze mille signaux moléculaires ou électriques qui sont véhiculés dans une sorte de bavardage permanent entre nos cellules pour que nous puissions exister. (...) . On decouvre (également) que les mêmes signaux neuromoleculaires véhiculés par nos neurones sont utilisés par les cellules d'une plante lorsqu'elle perçoit le monde de façon sensible et prend des décisions.
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Les scientifiques ont étudié le tabac depuis plus longtemps, et plus en profondeur que l'ayahuasca. Dès le XVIè siècle, le tabac a fasciné les observateurs du monde entier. Tandis que l'ayahuasca est restée un hallucinogène amazonien obscur jusqu'à la seconde partie du XXè siècle. En réalité, l'étude scientifique de l'ayahuasca en est à ses débuts.
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Des abeilles au passage d’un labyrinthe élémentaire en forme de Y.
(Résumé de l’auteur à partir de la publication de Martin Giurfa en 2001 : « The concept of « sameness » and « difference » in an insect.)
L’entrée était marquée par un symbole particulier, en l’occurrence la couleur bleue. L’abeille qui volait à travers l’entrée parvenait à un carrefour, ou « chambre de décision », où elle pouvait choisir entre deux voies. L’un des embranchements était marqué par la couleur bleue, l’autre par la couleur jaune. Les abeilles qui suivaient la piste bleue trouvaient en fin de parcours une fiole contenant une solution sucrée. Celles qui choisissaient la piste jaune ne recevaient aucune récompense. Les abeilles avaient appris que le sucre se trouvait au bout de la piste portant le même symbole que celui qui marquait l’entrée extérieure du labyrinthe. En d’autres termes, « même » égale « sucre ». Dans une expérience ultérieure, l’entrée avait été marquée par un symbole différent, des lignes horizontales de couleur sombre, par exemple. Dans ce deuxième cas, en atteignant la chambre de décision, les abeilles rencontraient à nouveau les deux voies, qui, cette fois, ne se signalaient plus par des couleurs, mais par des lignes – lignes verticales pour l’une, horizontales pour l’autre. Les abeilles réussissaient brillamment, en se dirigeant DIRECTEMENT vers le motif semblable à celui qu’elles avaient vu à l’entrée.
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La plupart des projets que j'ai présentés, à des individus, des communes, des groupements de citoyens, des fondations et même une organisation gouvernementale, ont été financés, puis réalisés sur le terrain. Au cours de cette période, j'ai appris à donner des conférences publiques pour expliquer pourquoi il était écologiquement utile de confier la forêt tropicale à ses habitants ancestraux. Dans mes présentations, j'exposais la nature rationnelle de leur utilisation de ce milieu fragile, insistant par exemple sur le rôle-clé, dans les techniques agricoles indigènes, de la polyculture et du déboisement de petites surfaces. Mais plus je parlais, plus je me rendais compte que je taisais une partie de ce que je pensais.
Je ne disais pas que ces indiens, qui détiennent un savoir empirique attesté par la science, affirment que celui-ci provient des hallucinations induites par certaines plantes. J'avais moi-même expérimenté ces hallucinogènes végétaux sous leur direction, et ma rencontre avec les serpents fluorescents avait véritablement modifier ma manière de considérer la réalité. En hallucinant, j'avais appris des choses importantes pour moi - à commencer par le fait que je ne suis qu'un être humain intimement lié aux autres formes de vie et que la vraie réalité est plus complexe que ce que nos yeux nous font voir et croire habituellement. Telle était devenue ma conviction.
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Le tabac a une âme, il a un esprit, qui est de deux sortes, la médecine et la malice (maldad), ou ce que nous appelons en espagnol la sorcellerie (brujeria). Il a deux esprits.
_ Est-ceque toutes les plantes ont deux esprits, ou seulement le tabac ?
_ Surtout les plantes qui ont du pouvoir, c'est-à-dire les plantes enseignantes, l'ayahuasca, le tabac, le toé, le catahua, le palmier chambira, toutes les plantes puissantes ont deux esprits ou deux âmes.
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D'où vient la vie ? Peut-être la réponse n'est-elle pas connaissable par de simples êtres humains. Tchouang-Tseu le laissait entendre il y a longtemps déjà : « Il y a un commencement. Il y a un commencement qui n'a pas encore commencé à être. Il y a un commencement qui n'a pas encore commencé à être un commencement qui n'a pas encore commencé à être. Il y a l'être. Il y a le non-être. Il y a le non-être qui n'a pas encore commencé à être. Il y a le non-être qui n'a pas encore commencé à être un non-être qui n'a pas encore commencé à être. Soudain, il y a le non-être. Mais je ne sais pas, en ce qui concerne le non-être, lequel est réellement l'être et lequel est le non-être. Maintenant, je viens de dire quelque chose. Mais je ne sais pas si ce que j'ai dit a réellement dit quelque chose ou non. »
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On voit ce que l'on croit, et pas seulement l'inverse. Et pour changer ce que l'on voit, il est parfois nécessaire de modifier ce que l'on croit.
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Tous les recoupements que j'avais trouvés jusque là entre le serpent cosmique et l'axe du monde, d'une part, et l'ADN, d'autre part, opéraient surtout au niveau de la forme. Cela rejoignait ce que Carlos Perez Shuma m'avait dit : la nature parle en donnant des signes et, pour la comprendre, il fallait être attentif à des similarités formelles. Il avait également dit que les esprits de la nature communiquaient avec les humains dans les hallucinations et les rêves, c'est-à-dire par des images mentales. Cette idée est très répandue dans les traditions « pré-rationnelles ». Par exemple, Héraclite d'Ephèse disait de l'oracle pythien (du grec puthôn, serpent), qu'il « ne parle pas, ne dissimule pas, mais donne un signe ».
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La culture occidentale s'est coupée du serpent / principe vital, autrement dit de l'ADN, depuis qu'elle a adopté un point de vue exclusivement rationnel. Les autres peuples, qui pratiquent ce que nous appelons 'chamanisme', communiquent avec l'ADN. Paradoxalement, c'est la partie de l'humanité qui s'est coupée du serpent qui a réussi, trois mille ans plus tard, à découvrir son existence matérielle dans un laboratoire.
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La première fois qu'un homme ashaninca m'a dit que les propriétés médicinales de plantes s'apprenaient en absorbant une mixture hallucinogène, j'ai cru qu'il s'agissait d'une plaisanterie. Nous étions en pleine forêt, accroupis à côté d'un buisson, dont les feuilles, disait-il, permettaient de guérir la morsure d'un serpent mortel. « C'est en buvant l'ayahuasca que l'on apprend ces choses », avait-il conclu - mais il ne riait pas.
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Ma première rencontre avec le tabac remonte à 1985, alors que je vivais dans une communauté d'indigènes ashaninca en Amazonie péruvienne. C'étaient des gens qui pensaient que les plantes comme le tabac et l'ayahuasca pouvaient transmettre des connaissances à ceux qui les consommaient ; et à leur avis, le tabac était la plante enseignante principale. Lorsque les Ashanincas rencontraient un problème ou une maladie, ils consultaient le seripiari, ce qui signifie "tabac-chamane" dans leur langue.
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La critique est connue, et il est temps qu'elle soit inversée ; au nom de quoi se permet-on d'occulter certaines similitudes fondamentales dans le symbolisme humain - si ce n'est 'une fidélité bornée à la fragmentation rationaliste ? Comment expliquer ces ressemblances avec un concept autre que le hasard - ce dernier constituant plutôt une absence de concept ? Pourquoi cherche-t-on toujours à séparer la réalité, mais jamais à la reconstruire ?
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Jeremy Narby
- Alors, comment la plante fait-elle pour décider? lui ai-je demandé.

Trewavas a répondu qu'il avait réfléchi de nombreuses années à la question. En 1990, ses collègues et lui avaient fait une percée. Ils étaient en train d'étudier comment les plantes percevaient les signaux et transmettaient l'information en interne. A l'aide de manipulations génétiques, les chercheurs ont introduit une protéine, dans des plants de tabac, qui les faisait luire quand le niveau de calcium augmentait à l'intérieur des cellules. Ils avaient émis l'hypothèse que l'altération de la concentration cellulaire en calcium était l'un des principaux moyens par lequel les plantes percevaient les évènements extérieurs. A leur grande surprise, ils avaient découvert que les plants de tabac réagissaient instantanément au toucher. Bien que le tabac ne soit pas connu pour cette sensibilité, une petite caresse suffisait à provoquer, chez les plantes modifiées, une émission de lumière induite par l'augmentation de calcium dans leurs cellules. Trewavas était ébloui par la réaction: "Sa vitesse était telle qu'elle était à la limite de ce que nous pouvons mesurer. Alors que je vous ai dit que les plantes ne réagissent qu'en termes de mois et d'années, dans ce cas-ci, elles répondaient en quelques millièmes de secondes à un signal dont nous savions qu'il aurait plus tard un effet morphologique. Quand on touche une plante régulièrement, sa croissance ralentit et la plante devient plus épaisse."

Trewavas savait que les neurones humains, eux aussi, montraient une augmentation du calcium interne lorsqu'ils transmettaient de l'information. Ayant constaté la vitesse à laquelle les plantes réagissaient au toucher, il avait commencé à penser à leur intelligence. Bien que les plantes n'aient pas de neurones, s'était-il dit, leurs cellules utilisent un système de signalisation du même type, de sorte qu'elles ont peut-être la capacité de calculer et de prendre des décisions.
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Les nématodes mangent des bactéries qu'ils trouvent dans le sol. Tous les animaux se nourrissent d'autres organismes. Même les végétariens sont des prédateurs: leurs proies sont des plantes. On ne peut pas manger une carotte sans la tuer. Qu'un régime végétarien soit plus éthique que celui d'un omnivore est une question d'opinion. En ce qui me concerne, je suis conscient d'être un prédateur.
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Un être humain moyen est constitué d'environ cent mille milliards de cellules. Cela veut dire qu'il y a deux cent milliards de kilomètres d'ADN dans un corps humain - ce qui correspond à soixante-dix allers et retours entre Saturne et le Soleil. Vous pourriez voyager votre vie entière dans un Boeing 747 lancé à pleine vitesse, et vous ne parcouriez même pas un centième de cette distance. Votre ADN personnel est capable d'embobiner la Terre cinq millions de fois.
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Shapiro (1988) écrit "Cependant, les explications scientifiques cafouillent quelque peu, et les possibilités se multiplient lorsqu'il s'agit de se demander comment cette première cellule est née sur terre. Les théories les plus opposées abondent, ce qui est d'ailleurs le cas lorsqu'on en sait peu sur quelque chose. Bien sûr, quelques-unes de ces théories nous arrivent avec l'étiquette 'La Réponse'. En tant que telles, elles méritent plus d'être classées dans a catégorie 'mythologie' ou 'religion' que dans celle de 'science'.
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Tout compte fait, la sagesse exige non seulement l'investigation de nombreuses choses, mais aussi la contemplation du mystère.
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... mon hypothèse affirme que le principe vital est animé et que la nature dans son ensemble est capable de communication, ce qui contredit le principe fondateur de la biologie moléculaire qui a actuellement pignon sur rue.
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Lors de mon séjour à Quirishari, je savais déjà que la croyance "animiste", selon laquelle tous les êtres vivants sont animés par le même principe, avait été corroborée par la découverte de l'ADN. En effet, j'avais appris en classe biologie au collège que la molécule de la vie était la même pour toutes les espèces, et que l'information génétique nécessaire à l'élaboration d'une rose, d'une bactérie ou d'un être humain était codée dans un langage universel à quatre lettres, A, G, C et T, qui sont quatre composés chimiques formant la double hélice d'ADN.
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