Le capitalisme est mort.
Et paradoxalement, cela n'annonce pas sa fin, mais son triomphe... C'est la poursuite effrénée de ses postulats de départ qui va le mener à sa perte. C'est la rationalisation de ses coûts qui va le conduire à un étrange état de fait : La recherche de la limitation des coûts marginaux (matériaux, personnel, énergie, recherche et développement) conduit à ce qu'en dernière extrémité, ils avoisinent zéro.
L'émergence du phénomène du " Libre " fait disparaître les coûts de R&D. L'énergie vient de sources de plus en plus renouvelables, gratuites. Le développement des imprimantes 3D, à base de matériaux recyclés, limite drastiquement les coûts de fabrication... Des gains de productivité, extrêmes, fatals...
Mais il faut proposer une alternative crédible à la mort des composants fondamentaux de la deuxième Révolution Industrielle. C'est tout le propos de l'économiste Jérémy Rifkin. Moderne Cassandre, dont les propos face aux dérives de la finances pré-crise des subprimes n'ont, comme de juste, pas été entendues... Ce n'est plus le cas maintenant...
Une alternative crédible fait aujourd'hui face aux monopoles verticaux de recherche d'optimisation des ressources et capitaux par la concentration quasi-monopolistique des grands groupes. Cette innovation économique trouve sa source dans le passé pré-Révolution Industrielle : La gestion entre pairs des biens collectifs (notamment fonciers), librement utilisable par chacun, acceptant des règles de bonne administration édictées par la communauté des usagers : Les Communaux... Le développement de petites unités, locales, autosuffisantes, autogérées. Fonctionnant au sein de réseaux horizontaux de partage en fonction des besoins...
La généralisation d'Internet (rendant le coût à son accès marginal) permet la gestion au plus près. La conception d'outils d'administration applicable tout autant à la distribution d'énergie électrique, qu'à la mise en commun de process de fabrication, qu'à la mise en commun des savoirs les plus pointus (MOOCs)naissent des génération du Millénaire. Au sein de structures communautaires réfléchissant en terme d'accès et non plus en terme de propriété privée exclusive. Réfléchissant plus en terme de capital social, plutôt qu'en terme de capital financier.
Tout cela pourrait passer pour la douce utopie d'un alter-contestataire attendrissant de naïveté. Mais si l'ensemble est asséné avec une douce conviction, la méthode est irréfutable : Inéluctabilité des chiffres. Les énergies vertes sont. Leur coût d'équipement diminue de façon exponentielle. Leur intérêt écologique pour la société des hommes est manifeste. L'impression 3D, quand elle s'empare de l'urgence de recycler les quantités de gravats des lieux de catastrophe pour recréer des abris pour les réfugiés n'est plus le gadget de grands informaticiens puérils. En matière médicale, la partage des connaissances au sein de communautés de malades fait plus progresser la recherche thérapique que tout les protocoles scientifiques...
Jérémy Rifkin n'est pas une sorte de futurologue excentrique. Il est tout simplement convainquant.
En démontrant comment les citoyens peuvent se réapproprier le communal public confisqué par la propriété privée, il ne se réjouit pas de l'agonie d'un paradigme économique. Il démontre en quoi, en qui, il place ses espoirs.
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Encore une fois, je lis un essai qui sert de plateforme pour vendre un concept, une idée. Jeremy Rifkin, dans ce cas, nous promeut la troisième révolution industrielle. Pas celle de l'intelligence artificielle, qui permet de faire du prédictif, pas celle de l'or numérique avec les big data, pas celle qui voit l'internet de plus en plus intrusif avec ses algorithmes d'influence mais qui nous aide à peaufiner la gestion du quotidien, pas celle de la 3D qui permet de fabriquer toutes les pièces que l'on désire même si elles ne sont plus produites (c'est vrai que, pour la 3D, il en parle un peu). Non, la révolution industrielle de Rifkin est celle de l'énergie renouvelable qui va voir la communauté de l'individu supplanter celles des entreprises.
Alors, comme il le répète tout au long de son livre, car la pédagogie est dans la répétition, il vend cette révolution au cours de diners-soirées et débats passées avec les décideurs du monde occidental pour nous montrer comment il les influence. Et ça a fonctionné. Grand bien lui fasse et peut être tant pis pour nous.
La troisième révolution industrielle s'appuie sur, non pas sur deux, Mesdames et Messieurs, non pas sur trois ou quatre, mais sur cinq piliers ! 1/ les énergies doivent être renouvelables. 2/ le parc immobilier doit être transformé pour que chaque occupant soit autonome pour sa consommation énergétique. 3/ le surplus de la production autonome énergétique doit être stocké dans des piles à hydrogène. 4/ Internet doit aider à gérer finement la production. 5/ les transports doivent changer pour l'électrique. Cela ne vous rappelle pas quelque chose ? Ah si ! la nouvelle politique énergétique européenne. Bingo pour Rifkin ! Bien vendu.
L'énergie renouvelable, très bien mais pas suffisant pour tous les besoins. le parc immobilier autonome, très bien mais comme l'écrit La Fontaine, « la loi du plus fort est toujours la meilleure ». Pas certain que la communauté des petits producteurs résistent longtemps face aux armées de Sauron des entreprises mondiales de production et de distribution. Le stockage dans des piles à hydrogène, ce serait bien mais on n'y est pas encore. Internet qui gère la distribution, très bien, mais Internet est déjà un consommateur d'énergie. Quant à la voiture électrique, ben c'est pour 2035 nous dit l'UE. Des idées, il en faut pour lutter contre le réchauffement climatique mais cette révolution ne peut occulter qu'elle sera également énergivore. Ce que je reproche à Rifkin, c'est de ne pas avoir une vue globale qui prend l'ensemble du processus, de la fabrication au démantèlement des moyens, et donc de son coût et de ses véritables effets sur le climat. Je ne suis pas climatosceptique mais je me méfie des grands buzzeurs de notre temps.
Rifkin enrichit le débat mais il y a trop du représentant de commerce en lui. Je n'ai pas accroché.
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« La nouvelle société du coût marginal zéro » est une réflexion pertinente sur l’économie mondiale de notre temps. J.RIFKIN, économiste américain a écrit de nombreux ouvrages, souvent visionnaires, sur l’évolution du monde économique et les liens sociologiques qui régissent l’activité humaine. Sa thèse est simple, tout le contraire de simpliste : les règles du grand jeu de l’économie mondiale sont en train de changer. Le capitalisme se meurt. Le retour aux communaux associatifs, revisités par l’Internet, est le nouveau paradigme qui vient tout bousculer.
D’entrée de jeu, annoncer la mort du capitalisme peut paraître excessif. Et pourtant… Avec son expérience d’analyste indéniable, J.RIFKIN pose sur l’échiquier ses idées, l’une après l’autre. Illustrant ses propos par de nombreux exemples, il appuie ses dires sur moult recherches scientifiques qu’il cite de manière précise et parfaitement référencées.
Le premier moteur, selon RIFKIN, de ce changement est l’avènement de l’Internet. Celui de la communication, celui de la gestion des énergies et celui des objets dont la stupéfiante mais réaliste impression en 3D. Il insiste, l’Internet ‘partagé’ est la source de croissance économique qui permet de passer d’une économie de la pénurie (favorable au capitalisme qui peut y réguler l’offre et la demande à son seul profit) à une économie de l’abondance dont le coût marginal tend vers zéro (liée au partage des logiciels et à la possibilité de produire ce qui est utile, durable et proche du coût marginal zéro, là où le besoin se fait sentir et où les utilisateurs résident).
Ce nouveau paradigme économique jouit d’un deuxième apport déterminant, celui de la préséance donnée par les utilisateurs à l’accès plutôt que la propriété, à l’usage partagé plutôt qu’exclusif, à la durabilité raisonnée de la production plutôt qu’à la création de consommables à faire consommer.
Ce nouveau paradigme est renforcé par la recherche de modèles de décisions raisonnées entre pairs plutôt qu’à la soumission à des modèles pyramidaux qui augmentent la nécessité d’intervenants intermédiaires et qui, de facto, diminuent l’approche d’un coût marginal proche de zéro.
Que le lecteur se rassure, même si la pensée à suivre semble complexe, J.RIFKIN parle simplement et structure sa pensée de manière abordable.
Cerise sur le gâteau, après avoir exposé sa pensée à titre de chercheur scientifique (sans état d’âme), J.RIFKIN offre au lecteur ses réflexions personnelles à propos de la mort du capitalisme. Très justement, il fait remarquer qu’il ne s’agit pas, avant tout, de faire le procès d’un système capitaliste en fin de vie, mais qu’il s’agit plutôt de lire, à travers l’histoire, l’évolution d’une pensée entrepreneuriale économique qui relève d’une vision ‘artisanale’ du monde des entrepreneurs qui, de tout temps, ont fait preuve de créativité. Même si l’évolution actuelle semble inexorablement nous conduire là où il est bon que nous allions, J.RIFKIN attire notre attention sur les freins et résistances qui ne manqueront pas de permettre à certains de tout faire pour rester assis sur leur capital. C’est à la marge de la gestion des ressources humaines que se gagnera – ou se perdra – le combat pour une société de production proche du coût marginal zéro. La recherche de l’intérêt personnel doit laisser la place à a volonté d’une croissance du bien-être général.
A nous donc de répondre à la question fondamentale : « Voulons-nous vraiment porter un regard confiant sur l’évolution d’un système plus égalitaire et agir en conséquence là où nous vivons ? »
« La nouvelle société du coût marginal zéro » de J.RIFKIN est une belle invitation à repenser nos modèles économiques et à nous inscrire dans la mise en place d’une société durable pour nous … et les autres !
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Quoique développant des idées intéressantes, telles que la décentralisation des production d'énergie, la connection des réseaux d'électricité à l'échelle de l'habitation individuelle, Rifkin pêche par une sur-simplification de son modèle.
Il en perd en crédibilité et n'apparaît que comme un Guru parmis d'autres, faisant mirroiter des solutions simples à des problèmes complexes.
Son discours gagnerait en crédibilité s'il prenait en compte les pertes de transmission dans son modèle.
En effet, une batterie ne rend pas la totalité du courant qu'elle à reçu, un cable dissipe de l'énergie en chaleur... De plus tout au décentralisé ne permet pas de profiter des effets d'échelles (une grosse éolienne coûte moins cher à construire et à entretenir que x petites), des gains en efficacité (un cycle combiné est plus efficient qu'une micro-cogen) voire en pollution (une centrale peut bénéficier d'un traitement des fumées non disponnible pour l'installation individuelle).
Cédant à la pensée unique, l'auteur perd la possibilité de faire valoir les contributions indéniables que ses propositions peuvent apporter aux enjeu de la réindustrialisation, de la pollution, et de l'accès à l'énergie.
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Pour un esprit écologiste m.Rifkin est une référence . Cet homme n'a de cesse de dire qu'un espoir est présent , qu'il faut étre optimiste et que la solution est en nous. Il ne dis jamais que ce sera facile , non . Mais il propose des pistes pour mieux définir les priorités dans une société ou l'on ne se parle plus , ou l'on vis avec les tribuns médiatiquescomme référence . Son pari c'est faire repartir l'homme dans un contexte ou il est en difficulté. Et force est de reconnaitre que l'idée est bonne . On lis ce livre sans difficulté , il est trés pédagogique et particuliérement érudit . A découvrir.
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Inlassablement, Jeremy Rifkin poursuit son travail de publication et tente d’enrichir, au fil des années, son modèle de Troisième révolution industrielle (l’ouvrage éponyme de 2011 - dans son édition anglaise). Après l’avoir complété d’une dimension économique dans « La nouvelle société du coût marginal zéro », il envisage, avec cette nouvelle production, un élargissement de son périmètre (initialement centré sur l’innovation technologique dans le domaine énergétique) vers des aspects plus particulièrement écologiques. Ce faisant, d’une certaine manière, il tente ainsi de répondre à la critique « techniciste » qui lui est généralement adressée.
L’ouvrage est indéniablement intéressant. On retrouve le talent pédagogique de Rifkin. Cet auteur – prospectiviste ? essayiste ? penseur ? probablement un peu tout à la fois – est particulièrement doué pour s’appuyer sur un nombre considérable d’articles, de rapports, de documents divers et fournit alors des raisonnements bien étayés par des statistiques appropriées et des exemples illustratifs. Personnellement, j’ai trouvé l’entrée en matière très stimulante.
Cependant, mon appréciation au départ très favorable s’est progressivement émoussée au fil de la lecture. Si je mets de côté un certain nombre de critiques relativement mineures et me concentre sur l’essentiel, il me semble que le livre manque quelque peu sa cible ou plus précisément laisse se développer un écart entre le titre donné – L’âge de la résilience – et le contenu véritable. En fait, l’auteur traite de nombreuses thématiques – le patrimoine génétique, les relations électromagnétiques, les horloges biologiques, etc. – parfois de manière critique – critique du capitalisme, de l’efficience, de la marchandisation, de l’exploitation de la nature, etc. –, mais, paradoxalement, le sujet de la résilience en tant que tel est assez peu traité. Qu’en est-il du lien entre résilience écologique et résilience économique, du lien entre adaptation et atténuation, des diverses solutions d’adaptation (ou des fausses solutions de « maladaptation »), de la notion de résilience (versus vulnérabilité) appliquée aux territoires, de la place de l’innovation technologique ou du biomimétisme dans les propositions de réponses, des « solutions d’adaptation fondées sur la nature » – prônées notamment par l’UICN –, etc. : ces différents sujets sont peu, voire pas, explorés. Quand il s’agit de passer à la présentation des voies de résolution, l’auteur revient en fait à son modèle canonique (de Troisième révolution industrielle) et on voit mal les raisons pour lesquelles ce qui est proposé justifierait le titre de « modèle de résilience » ; ce qui ne veut pas dire qu’il ne soit pas résilient, mais la démonstration du lien fait grandement défaut.
Au total, donc, une fois le livre refermé, j’éprouve un sentiment assez mitigé.
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Si vous en avez marre de tous ces discours abscons sur le travail et l'emploi, notamment au travers des médiocres politiques mises en place par les différents gouvernements des pays européens, cet essai vous fera du bien.
Ecrit par un ancien conseiller de Bill Clinton, qu'on ne saurait donc qualifier de gauchiste, ce livre démonte tout simplement les discours et manières de penser le travail et l'emploi. Rifkin sort de la doxa, du paradigme imposé pour proposer une vision alternative et bien plus crédible des problématiques contemporaines d'accès à l'emploi, tout en proposant une réflexion plus large autour de la valeur travail et de sa mutation au cours des années.
Si vous en avez marre de vous faire enfumer sur ces sujets et que vous ne cautionnez pas d'autres auteur(e)s plus orientés idéologiquement, jetez-vous sur "La fin du travail".
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Alors que je cherchais depuis des années des ouvrages qui me permettent de mieux cerner ce que recouvre l'empathie (si on met de côté ceux, nombreux, persuadés d'avoir toujours su ce que c'est - alors que c'est un concept qu'on a découvert au fil du XXème siècle et sur lequel on ne cesse de faire des découvertes) je suis tombé un peu par hasard sur ce livre de 2010. Je vois d'ici votre moue dubitative. Le titre français d'abord... Il faut savoir qu'en anglais c'est "The Empathic Civilization: The Race to Global Consciousness In a World In Crisis". Déjà mieux. Et la personnalité de Rifkin, le gentil prospectiviste un peu benêt, il y a de quoi sourire.
Et pourtant j'ai été vraiment bluffé par la compilation d'informations sur l'empathie, et la réflexion qu'il a pu conduire autour de ce thème. J'y retrouve beaucoup de choses que j'avais lu dans des livres de neurosciences, de psychologie, de pédagogie... Mais avec l'impression qu'on m'a aidé à mettre en place les pièces d'un grand puzzle. Je serais curieux d'échanger avec d'autres lecteurs de ce livre très inspirant.
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Il n'a échappé à personne que l'économie vivait une métamorphose. Est-elle profonde? Est-elle irréversible? Seul l'avenir nous le dira. Mais en tout cas, l'approche du coût marginal zéro gagne des adeptes. Des biens communs sont développés tous azimuts sur base de la seule bonne volonté des collectifs (wikipedia par exemple). Ces dynamiques sont économiques, même si elles se retirent parfois des échanges. A tout le moins, elles retirent des marchés des services qui y étaient parfois centraux (la documentation dans le cas de wikipedia). Désormais, il faut compter avec la collectivité, non plus uniquement avec les consommateurs. Et consommer n'est plus une question d'argent. Il est possible de consommer pour presque rien.
Comment est-ce possible? C'est ce qu'explique ce livre.
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Jeremy Rifkin est un intellectuel américain. En Europe, il a été conseiller de plusieurs dirigeants dont Angela Merkel.
Dans ce livre publié en 1995, il parle de la disparition du travail et de la nécessité de réfléchir à une autre forme de société. Il retrace tout d'abord l'histoire de l'économie industrielle américaine et mondiale et présente ces effets sur le travail et les différents type de travailleurs (les noirs américains par exemple).
Il présente les effets de la perte d'emploi sur notre société et nous effraie de la montée de la délinquance que cela devrait entraîner. Dans un dernier chapitre, il propose et discute quelques unes des solutions qui ont été proposées : le développement du bénévolat, le revenu minimum, le partage du travail et du temps libre.
Ce livre peut parfois avoir des accents technophobes et il m'a parfois semblé qu'il cherchait à nous effrayer. Il n'en reste pas moins, qu'il aborde un sujet et des questionnements très intéressants et toujours d'actualité et qu'il essaie de balayer le plus largement possible les connaissances disponibles à ce sujet en 1995.
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Livre intéressant avec toujours des sujets d'études originaux de la part de J.Rifkin.
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Il y avait bien longtemps que je n'avais lu un livre qui m'instruise autant qu'il m'interpelle sur les changements en cours avec l'économie de l'internet. Se lit avec beaucoup d’intérêt et est très documenté; ce n'est pas de l'utopie.
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Cet hommage à l'Europe de Jeremy Rifkin n'aura jamais pris autant de sens qu'aujourd'hui, à l'heure ou celle-ci doute, se travestit et semble ne plus savoir répondre aux aspirations de vie communes de plus de 740 millions d'habitants.
Jeremy Rifkin, économiste américain, prend appui sur le rêve américain qui ne fait plus rêvé depuis longtemps son peuple et voit dans l'Europe, ce nouveau rêve commun et prend de très nombreux exemples de réussites de l'Europe, qui nous paraissent évident mais qui sans elles, n'auraient pas pu être.
Elle cherche aujourd'hui un second souffle car remise en cause de toute part, violentée par des réflexes nationalismes, mais pourtant, de nombreux aspects de nos vies quotidiennes, sont depuis longtemps régis par des règles européennes, notamment sur les questions environnementales (ex : directives cadre sur les déchets, sur l'eau, Natura 2000...).
L'Europe n'est pourtant pas audible car elle n'est pas portée par un(e) leader charismatique mais au contraire par une communauté d'hommes et femmes à l’œuvre chaque jour tant bien que mal pour notre bien commun, pour ce vieux continent plein de cicatrices mais aussi si riche en diversités culturelles.
Sin l'on doute du pourquoi une Europe, déjà promue par Victor Hugo, en avance sur son temps, ce livre est un beau plaidoyer pour nous en convaincre et regorge d'arguments objectifs pour se réinterroger sur ce que pourrait encore être ce rêve européen.
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C’est sans doute une gageure que de commenter cet ouvrage, je m’y risque, les ouvrages de prospectives sont rares, et chausser des lunettes (longue-vues!) américaines me semble indispensable dans ces temps de doute voire de déclin de notre vieille Europe.
Trois idées fortes, structurent l’ouvrage :
- Les grandes révolutions économiques de l’histoire sont des révolutions des infrastructures et ce qui donne aux grandes révolutions des infrastructures leur puissance transformatrice, c’est la convergence de nouveaux moyens de communication avec de nouveaux régimes énergétiques.
- Notre futur est la guérison de la communauté biosphérique
- Nous allons vers une société du coût marginal zéro car nous avons la plate-forme d’échange, à l’échelle mondiale qui nous permettra de troquer la recherche de l’enrichissement individuel pour la qualité de vie durable, l’économie reposera alors sur l’Etat, le marché capitaliste réduit et les « communaux » qui eux aussi fourniront (encore bien plus qu’auparavant ) biens et services.
L’ouvrage fourmille d’exemples, détaille les concepts, présente aussi les atouts et menaces, les impacts, positifs et / ou désastreux, auxquels nous pouvons nous attendre.
Je vais simplement illustrer, au vu de vous mettre en appétit de lecture !, les trois idées structurantes évoquées ci-dessus :
- Les couples communication /énergie furent : homme, cheval, eau, vent / oral, écriture
puis : vapeur, charbon, acier / imprimerie, puis pétrole, électricité (donc machine-outil) /téléphone, puis aujourd’hui énergie fossile/télécommunications et demain : énergie renouvelables/ internet des objets :
L’internet des objets se composant des trois internet : Internet des communications, Internet de l’energie, Internet de la logistique.
- Aux USA , l’efficacité énergétique totale est passée de 3 % pour plafonner à 13 %, demain (dans 40 ans) elle pourra atteindre 40 %, c’est donc à une explosion de la productivité que nous allons assister. Le prix Nobel de l’économie Robert Solow a expliqué que la croissance ne s’expliquait que pour 14 % par le capital-machine et l’éfficacité de la main d’oeuvre, 86 % proviennent de l’usage des infrastructures de communication !
- Hier notre économie était basée sur le capital financier, le coût marginal élevé, le retour sur investissement, les échanges monétarisés, la propriété intellectuelle, des grandes structures verticalisées
- Demain la nouvelle économie sera fondée sur le capital social, le coût marginal proche de zéro, les échanges sur communaux collaboratifs, l’open-source, la démocratisation de tout, activités collaboratives et pouvoir latéral
Bien sûr, c’est un défi qui nous attend :
Celui de permettre cette transition entre les deux économies, ce sera notre œuvre politique majeure, à construire.
Si la technologie peut être révolutionnaire, par exemple l’impression 3D va nous permettre de réinventer notre façon de construire, mais l’intelligence nécessaire pour mieux exploiter l’Energie (renouvelable) ne pourra se maintenir que dans la démocratie et la paix, et donc l’amour et la culture y ont aussi toute leur place !
J’ai bien aimé le développement sur la cosmologie et le fait que la religion justifie toujours l’économie. Nous allons abandonner la gloire de la propriété privé (la propriété est toute la loi comme disent les anglais) qui grandit chaque homme, pour bâtir un ordre naturel nouveau. Exit le bien du plus apte qui légitime les grandes structures verticales construites pour le « bien commun »
Cette pensée, magique, a accompagné le capitalisme et le socialisme, c’est devenu inadapté.
Cet essai, a la force d’une démonstration d’inspiration mathématique, brillante, l’auteur revient sur chaque notion, les emboîte, les hiérarchise, elles font système. C’est truffé d’exemples, de définitions, j’en cite quelques unes : fablab, makers, réplicateur, prosommateur, pair à pair, hacker, MOOC, bio-informatique, copyleft ( à opposer à copyright), URL, BIG DATA…
Je n’en donne ici qu’un modeste échantillon ….
Les écueils sont bien sûr évoqués, et peut-être le plus grand est celui de la tentation des « enclosures ». Je cite : « Les grands réseaux sociaux emmurent l’information produites par leurs usagers et ils la cachent du reste du web, ils créent des enclos commerciaux »
L’antidote : ? « Ne vous fiez jamais à qui veut prendre ce que nous partageons tous et utilisons à égalité pour le donner à quelqu’un qui sera le seul à en profiter ».
voilà j’en arrête là, bonne lecture ! c’est dense, passionnant et donne à voir les promesses qui appartiennent avant-tout à nos jeunes, et nous avons vieilli bien vite….
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Rifkin n'est pas un écrivain , il ne le prétend pas non plus , mais ce livre est pénible à lire : répétitions , assertions sans preuves ou références . Il se peut que l'auteur voie juste , mais ce n'est qu'une éventualité incertaine . je ne suis pas convaincu .
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