Jeremy T. Leroy

Roman étonnant et dérangeant, Sarah retrace l'histoire d'un jeune garçon, se faisant appeler Sarah, comme sa mère, et rêvant de devenir comme elle, la meilleure prostituée de routiers. Pendant tout le roman nous ne savons pas l'âge de ce jeune garçon qui se vends à des hommes, rendant la lecture du roman parfois assez difficile. À travers diverses rencontres, Sarah se retrouvera embarquée par le pire des maquereaux et utilisée à ses fins à lui.

Entre horreur, torture, sexualité, peut être pédophilie, transidentité et fascination malsaine, J.T Leroy dresse un portrait acerbe de la prostitution américaine qui se déroule principalement sur les parkings de différents Diners.

J'ai beaucoup aimé ce roman qui m'a totalement retournée et en même temps amusée. Le sujet est hard, c'est trash, mais les différents personnages sont drôles, et tellement colorés. Je ne sais pas exactement ce que j'ai ressenti à la lecture de ces quelques pages, je sais juste que cette lecture me marquera pendant encore longtemps.

À lire, mais attention aux personnes sensibles, le sujet est assez dur.
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Une lecture très étonnante, brillante, un premier livre étourdissant. Le sujet, crapoteux à souhait, évite quasiment tout voyeurisme tant l'auteur bâtit un monde onirique, étrange. La première qualité de cet écrit est de nous cueillir dans nos certitudes ; à chaque page on se dit "ah je sais, je connais ça, je peux m'y raccrocher et juger où j'en suis", pour mieux quelques lignes plus tard dire, "mince, en fait non". La seconde qualité est de nous faire traverser cette odyssée moderne et crade avec une aisance incroyable. Comment peut-on évoquer un univers aussi impitoyable qui se révèle aussi confortable, taillé sur mesure ? Toute proportion gardée, je hisserais "Sarah" au niveau du "Parfum" de Süskind, l'humour grinçant en plus. Car Sarah est une histoire collective, l'histoire d'un garçon qui surnage dans l'immonde grâce aux mains tendues. On sort de ce livre enchanté, presque déçu que cela s'arrête aussi vite. Une très belle et désarçonnante expérience.

J'ai lu "Sarah" à l'époque où le monde entier pensait que c'était JT, je trouvais que ce jeune homme avait beaucoup de talent, de courage de parler de ce dont il avait vécu. Et puis, un jour, j'ai vu un reportage avec des gens qui, des reporters, des gens qui s'étaient rendus compte que JT Leroy était une femme! Quel drame! C'est fou ! Les gens peuvent être si stupides, avec des mentalités si étroites ! Je n'ai pas compris cet acharnement, c'est moche, je ne trouve pas d'autre mot! C'était presqu'une chasse aux sorcières! Laura Albert a, selon moi, beaucoup souffert, je pense qu'elle n'était pas prête, qu'elle se sentait mal dans sa peau et elle a donc utilisé un pseudonyme, la seule différence, c'est qu'elle s'est fait passer pour un garçon, et alors? Il y a une personne, un musicien qui a bien réagi, c'est bien sûr Billy Corgan, le chanteur et guitariste d'un des meilleurs groupes de rock de mon adolescence, "The smashing pumpkins" ! Qui se soucie de savoir si c'est JT qui a écrit ce livre ou pas ? Ce livre me fait un peu penser à "A suspicious river" de Laura Kasischke, un livre aussi magnifique et très noir. Combien d'auteurs n'utilisent pas un pseudonyme pour signer leurs livres? Des tas et personne ne le leur reproche! En fait, je vais aller plus loin, l'idée était géniale et j'adore la comparaison que Laura Albert/JT Leroy fait parfois que fait souvent Laura Albert avec la fée Clochette ! J'adore ce livre, il est poignant, bien écrit, alors que ce soit JT ou Laura qui l'ait écrit, pour moi c'est la même chose et vous savez pourquoi ? Parce que Laura et JT sont une seule et même personne!



L'histoire:

"Un roman habile et imaginatif..." -New York Times Book Review



Sarah n'admet jamais qu'elle est sa mère, mais le beau garçon l'a vue survivre en tant que "lot lizard" : une prostituée travaillant dans les relais routiers de Virginie occidentale. Désespérant de gagner son amour, il décide de la surpasser en tant que meilleur et plus célèbre lézard de lot. Muni de sa propre mini-jupe en cuir et d'une trousse de maquillage qui se ferme avec du velcro, le jeune "Cherry Vanilla" se lance dans un voyage à travers les Appalaches sauvages, mangeant une cuisine transcendantale, suppliant le mystique Jackalope, rencontrant le plus terrifiant des proxénètes, marchant sur l'eau, étant vénéré comme une innocente sainte - puis dénoncé comme le diable.



Tour à tour exaltante et choquante, magique et réaliste, Sarah apporte urgence, esprit et imagination à un monde inconnu et inoubliable.







Je me permets de joindre à ma petite chronique le lien d'un documentaire au cas où vous voudriez en savoir plus. J'avais vu ce documentaire sur Sundance (que nous n'avons malheureusement plus en France et en Belgique). Ce documentaire est très intéressant car Laura Albert a eu la chance d'expliquer ce qui l'a poussée à prendre cette décision, elle se livre d'une façon très touchante! Tout comme dans ce livre inoubliable... https://www.popmatters.com/sundance-2016-wild-author-the-jt-leroy-story-2495456124.html

Entre roman et recueil de nouvelles, Le Livre de Jérémie est écrit à hauteur d'enfant, sans jamais faire l'impasse sur une langue à la fois argotique et terriblement poétique. JT Leroy aka Laura Albert nous plonge la tête la 1e dans une enfance abusée, une innocence volée, une Amérique white trash qui n'oublie jamais de tirer profit de tout un chacun, et surtout de Jérémie. L'autrice sait décrire les émotions de ce gamin avec la force de détails quasi insupportables, sans jamais perdre en intensité littéraire. Dommage que Le Livre de Jérémie ne soit pas plus connu des lecteurs français, alors que le monde entier l'a plébiscité, et pas seulement pour l'histoire extraordinaire de JT Leroy/Laura Albert, mais bien pour le talent littéraire indéniable présent dans ce roman.

Voilà un ouvrage étonnant et détonnant, un OVNI littéraire total qui ne laisse aucun lecteur indifférent.

Ouvrage sur la prostitution aux Etats-Unis, on retrouve une ambiance de saloon de Far West avec des personnages assez incroyables à la gouaille savoureuse formant une véritable cour des miracles de prostitués, souteneurs, michetons et toxicos.

Cette écriture très imagée et trash peut décontenancer mais a le mérite d’être très originale.

On regrettera plutôt un récit trop court, manquant parfois d’un peu de profondeur et aux ficelles scénaristiques un peu faciles.

Malgré tout, il se dégage de ce roman une belle énergie et toute la mythologie autour de son auteur(e) mérite qu’on s’y arrête…

Récit de vie , d'une vie malheureuse aux état unis. Enfant tantôt laisser à sa mère prostitué quelques peu folle , tantôt à ces grand parents couple ultra religieux. Emouvant en tout point

Le roman raconte l’histoire d’un jeune adolescent qui veut devenir, comme sa mère, la meilleure des « gagneuses » de parkings. Il vole les vêtements de sa mère et commence sa « carrière » sous l’œil attentif de Glad, le plus respecté des souteneurs. Jusqu’au jour où celui qui va se faire appeler Sarah fera la rencontre de Le Loup et entrera dans un univers encore plus sordide.



Comme l’indique le synopsis, le livre est très glauque. L’auteur ne précise pas l’âge de Sarah, laissant planer le doute, et le trouble. Trouble renforcé par les paroles et réflexions parfois presque enfantines de Sarah, narrateur du récit. Malgré une histoire sordide, on est surpris de trouver de la tendresse et de la compassion dans ce roman. Le héros vit avec sa mère (ce que l’on apprend après quelques pages). Une mère très absente du roman et de la vie de son enfant. Sarah cherche désespérément l’attention et l’amour de celle-ci. L’auteur décrit, de façon surprenante, dans les premières pages, à travers la présentation de Glad et de ses prostituées, un univers pas loin d’être rassurant. Les personnages sont atypiques et haut en couleur. Lorsque Sarah quitte ce territoire et rencontre Le Loup et son équipe, elle sombre dans un monde plus hostile. Mais une fois encore, l’auteur évite le sensationnalisme, il ne va pas au bout du sordide et décrit une ambiance burlesque, absurde, presque fantasmagorique. Tout est malsain, vulgaire, criard, mais de façon si exagérée qu’on se place au-delà du réel, au-delà du plausible, ce qui permet de lire un récit qui, raconté différemment, mettrait le lecteur bien plus mal à l’aise. Certaines scènes, notamment celles où Sarah joue son rôle de sainte aux pouvoirs magiques, relèvent tellement de l’absurde qu’elles nous éloignent de ces parkings sales, sur lesquels se déroulent les scènes les plus atroces. La plume de l’auteur, ses descriptions, et ses dialogues se placent au même degré.



Il n’en reste pas moins que le roman est très dur, donne souvent la nausée et laisse après lecture un goût amer.
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Un livre qui m’a ému et qu’on ne peut refermer que le coeur serré. J’ai poussé un ouf ! de soulagement en terminant difficilement les dernières pages. Non pas que c'était mal écrit au contraire, mais le contenu de ce roman (autobiographique ?) vous met sans dessus dessous.



L’HISTOIRE

Jeremiah est un petit garçon. A travers son regard, sa compréhension limité d’innocent, on découvre sa mère. Sarah. Elle déboule dans sa vie sans prévenir. Pur produit de la décadence de l'Amérique ; elle se prostitue, se drogue et maltraite jeremiah.

Entre passe sur les highway et les multiples beaux papas, jeremiah nous décrit une jeunesse torturée.



Ce qui m’a le plus plu ; la narration. C’est empreint d’enfance. Celle du narrateur bien sur. L’auteur a réussit le tour de force de se mettre à sa place avec des mots, des impressions d’enfant pour traduire son ressentit.

On découvre une fuite à travers les états unis, des grand parents puritains et des traumatismes qu’un enfant ne devrait pas connaitre...



J’ai aimé mais à ne pas lire pour les sensibles qui veulent du bonheur.

le coté obscur du rêve américain, dark side of the american dream , c'est pas le grand bleu mais le grand noir, un crochet au foie , âmes sensibles s’abstenir un livre obligatoire pour certaines assistantes sociales
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Le livre de Jérémie est un roman très dur qui raconte la vie de Jérémiah, alias Jérémie qui dès l'âge de 4 ans, est arrachée à sa famille par celle qui prétend être sa vraie mère. Celle-ci a plutôt l'âge d'être sa sœur, avec son rouge sur les lèvres et son maquillage un peu trop exagéré. Dès lors, Jérémie va être trimballé sur les routes de l'Amérique profonde, dormant dans des motels miteux ou s'arrêtant sur des aires d'autoroutes sur lesquelles sa mère se prostitue pour les routiers. Entre violence, drogue et prostitution, Jérémie voit souvent des «pères» de substitution arriver dans leur nouvelle maison. Comme le dit Jérémie, «ceux qui lui donnent des bonbons sont ceux qui ne vont pas rester et ceux qui la frappent (sa mère) sont ceux qui vont rester, au moins un moment».

Entre la mère et le fils s'instaure une sorte de «je t'aime moi non plus». Entre amour et désamour et une lutte acharnée pour survivre, Jérémie connaitra ainsi une sorte de «conte désenchanté». Il fera également la connaissance de ses grands-parents, catholiques à l'extrême, qui tenteront de lui enseigner le notion de «péché» mais cela de manière assez radicale, voire même tortionnaire.

Livre très dur mais extrêmement bien écrit et qui raconte, malheureusement, certaines réalités de la vie. Les sujets traités sont divers et passent d'un extrême à l'autre : de prostitution à la pratique du christianisme de manière exacerbée, de drogue à la pratique du culte...tout y est traité.

L'adaptation cinématographique est bien adaptée et vous y retrouverez notamment dans un second rôle Marilyn Manson...sans maquillage. À découvrir !