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Critiques de Jeroen Brouwers (35)
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Le bois

Années 50, Pays-Bas. Un pensionnat dirigé par des moines franciscains est le théâtre de mauvais traitements et d'abus sexuels sur les jeunes garçons hébergés. Aucun échappatoire possible pour ces derniers soumis au traitement du bois (et pas que) par le directeur sous l'oeil complaisant des frères.

Seule une légère lueur d'espoir survient avec les velléités d'indépendance de Frère Bonaventura...

Voilà un texte dur, dérangeant où il faut avoir le coeur bien accroché...

Malgré le sujet, j'ai été totalement happée par ce roman éprouvant, parfaitement mené, qui dénonce les abus des religieux de manière explicite, montre le pouvoir de l'Eglise catholique et relate un vrai endoctrinement. Un récit difficile mais terriblement efficace. À découvrir.
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Rouge décanté

Janvier 1981, l'auteur perd sa mère, décédée en maison de retraite, au terme d'années de maladie de Parkinson pendant lesquelles il n'a pas voulu la voir se dégrader. Il n'ira pas davantage voir sa dépouille, ni à la cérémonie funéraire...comme il l'avait annoncé 35 ans plus tôt, lorsqu'il avait 5 ans...

Cet événement est prétexte à se remémorer et témoigner des moments terribles de leur passé commun, une mère et son fils, prisonniers pendant 2 ans à l'approche de la fin de la seconde guerre mondiale dans le camp japonais de Tjideng, en Indonésie néerlandaise.



Dans les yeux d'enfant du petit Jeroen, la conscience du bien et du mal n'est pas encore complètement formée, les apparences l'emportent, les "Japs" peuvent ainsi être drôles, presque beaux dans leurs uniformes militaires et leur magnifique drapeau national, et sa mère apparaître comme une étrangère dont on ne veut plus comme maman lorsqu'elle gît à terre humiliée et rouée de coup par les geôliers...



Mais en ce moment présent grave, les souvenirs remontent de ces années de camp sous un autre jour : cette mère admirable, exemplaire, toujours rieuse et digne dans la souffrance, protectrice pour son enfant, la cruauté et le sadisme inouïs du commandant Kenitji Sone, qui sera fusillé en 1946 pour crimes de guerre, et de ses hommes...

Des images reviennent sans cesse : ces prisonnières, même les plus âgées, obligées de faire les grenouilles en sautant et coassant...la faim lorsqu'il faut compter les grains de riz et l'eau...et ces véhicules de la Croix Rouge arrivant dans les derniers jours de guerre pour livrer une profusion de denrées alimentaires...aussitôt brûlées, sous les yeux des prisonniers affamés, par les japonais vaincus mais jusqu'au-boutistes...



On sent l'auteur écorché, traumatisé par ce vécu, et pourtant il étouffe cette émotion par une forme d'indifférence à sa propre vie, et surtout en sublimant l'image de courage et d'exemplarité de sa mère, qui devient à jamais une icône inaltérable, figée et auréolée dans sa gloire.



Beaucoup d'émotion dans ce récit autobiographique...témoignage magnifique sur la réalité des camps de concentration, et spécialement sur la terrible culpabilité des japonais dans les horreurs fascistes de la seconde guerre mondiale...mais aussi sur l'amour pudique et les relations complexes entre un homme et sa mère...



Une belle découverte d'un auteur chevronné malheureusement peu traduit en France.

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Le bois

Quel homme étrange cet Eldert qui prend la plume pour nous raconter sa vie au sein d'un pensionnat de garçons tenu par des moines franciscains.

Entré comme professeur laïc pour y enseigner l'allemand, le voilà en deux temps trois mouvements devenu frère Bonaventura vêtu d'une robe de bure "couleur de merde". Il n'avait pas la vocation mais les manoeuvres sournoises des frères ont peu à peu attiré cette proie facile dans une véritable toile d'araignée qui le retient prisonnier. Privé de ses biens matériels, de sa liberté, de son identité et de toute volonté, il subit la vie monastique sous la férule d'un tyran cruel et répugnant. Cet homme à fort accent germanique, surnommé "le sanglier" en raison de sa ressemblance physique avec l'animal, est venu d'un monastère allemand pour rétablir l'ordre et la discipline en faisant régner la peur.

Le "bois" fait référence non seulement au bois de la croix mais aussi à celui de l'archer utilisé pour administrer les corrections. Bonaventura observe les humiliations, les terribles châtiments corporels et les abus sexuels infligés aux pensionnaires par les "bons frères". Il en fait des commentaires critiques mais reste passif, soumis au système fasciste imposé par le "sanglier" sans jamais oser s'opposer directement à ces méthodes dignes d'un camp de prisonniers car se taire est la règle pour survivre.

Mais frère Bonaventura a un secret salvateur…

Situé peu de temps après la fin de le seconde guerre mondiale, le roman dénonce de façon abrupte les dérives de l'Eglise, son hypocrisie, sa complaisance coupable à l'égard du régime nazi et de ses anciens criminels parfois recyclés dans les ordres mais aussi, et surtout, envers l'immonde pédophilie qui la gangrène. L'atmosphère y est extrêmement particulière, nauséabonde et violente mais parfois rendue amusante par le ton sarcastique des réflexions que se fait Bonaventura en son for intérieur.

Une lecture intense et captivante même si elle ne sent pas toujours bien bon. Un bémol quand même pour les longueurs à propos de certaines subtilités linguistiques, chères à l'auteur néerlandais mais sans aucun intérêt pour le lecteur francophone. Et pour finir, l'épilogue parait un peu trop théâtral mais s'intègre quand même bien, émotionnellement et symboliquement, à l'ensemble du récit.
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Le bois

Quel est le point commun entre les nazis et les moines franciscains d'un pensionnat aux Pays-Bas ?

C'est à partir de cette comparaison déclinée tout au long ce beau roman, que l'auteur dénonce le régime de dictature et de cruauté barbare qui sévit dans ces institutions catholiques. Les enfants y sont maltraités, violés, affamés par des moines, qui, sous l'emprise d'un directeur machiavélique, se livrent en toute impunité à des actes pédophiles d'une grande sauvagerie.

Un jeune moine, enrôlé par faiblesse, va peu à peu ouvrir les yeux sur un système de corruption et de sadisme. Mais que faire lorsque l'on a peur, lorsque l'on n'ose pas, lorsque l'on est seul contre une communauté bien rigide. Il va falloir la rencontre d'une jeune femme et la découverte du désir amoureux pour qu'il puisse cheminer dans sa foi et dans la révélation du bien et du mal.

Ce roman est d'une rare densité sans jamais être pesant ou racoleur. La résistance du moine, émaillée d'hésitations, est parfaitement traduite dans la langue par ces phrases qui s'arrêtent brutalement, ces mots qui se bousculent au fur et à mesure que la pensée bascule.
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L'Eden englouti



Comme je le disais à l’ami qui me l’a conseillé "heureusement que je ne me suis pas arrêtée au titre!"

Ce petit livre se déguste comme un bonbon. En deux bouchées je l’ai terminé!

JB y décrit la période heureuse de son enfance à travers ses yeux d’enfants. Ce que j’y ai vu et apprécié en miroir a été ses traits de naïveté, sa simplicité et toute la magie démesurée qu’on peut avoir du monde à cet age de pureté. Malgré tout et parce que c’est JB, on y retrouve des traces, des pistes de son mal être "je ne voulais pas être là...je ne voulais pas vivre" Mais comme il le dit:

- "heureusement-ceci n’est pas un livre d’histoire ni de chroniques familiales- c’est un livre de rêve."

Mais pas que car il ajoute:

"je m’unis à mon autre moi- un reflet. Je me rêve. Je suis un être fictif"

Un être perdu entre songes, souvenirs écrans, brides de réalités et confusions d’émotions ... le tout décrit dans une dentelle textuelle en pointillés que je ne connais que chez lui.



C’est un torturé assumé, un "ensorcelé par le désamour" comme il dit. Et ce livre permet de porter sur lui un regard psychanalytique intéressant.

Je me suis délectée de ces souvenirs forts relationnelles.

Avec son grand père qui brille d’admiration pour lui. Après avoir été balayé par une onde de choc du a un explosif alors qu’il jouait il se souviens:

- "je ne risquais rien… j’étais assis sur le bras de Dieu"

La relation avec sa mère est marquée par un souvenir magnifiquement décrit lors ce qu’il apprend à nager.

Quant-à son père qu’il aime et a qui il fait subir son "indigence lexicale"... que de moments marquant, que de douleur aussi à travers tout cela ! Des états de crises d’angoisse calmée par mutilation de quasi noyade...!

Je garderai l’image de ce petit bonhomme assis près de la piscine à l’indonésienne, caché dernière son chapeau colonial qui lui sert d’objet transitionnel, rêveur...et qui montrait déjà une certaine hostilité au monde.

-" Toute ma vie j’ai été faché avec le monde entier… personne ne m’a appris a caresser" et pourtant il a su transmettre dans ce livre une bien belle part de lui…
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Rouge décanté

Brouwers livre ici un des trois volets de son autobiographie. Nul besoin de lire les trois, les oeuvres restent liées dans la cohérence du vécu mais indépendantes. C'est un bijoux d'un point de vu littéraire. Le texte est ciselé, incisif, naif et se raconte à travers le style d'un écrivain aguerri et celui de ses régressions enfantines. Équilibre captivant pour le lecteur qui face à la densité du vécu à parfois besoin de souffler! La mise à nu de cet auteur torturé permet de mieux le cerner...
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L'Eden englouti

L'eden englouti est constitué d'une série d'images qui tissent le lien résiduel entre Jeroen Brouwers et sa petite enfance au temps des Indes néerlandaises. Un monde disparu, une langue disparue, des visages dont il ne sait même plus s'ils ont existé. La figure du père et du grand-père, la maison, la piscine sont des sortes d'impressions floues, que Brouwers convoque tels des fantômes, bienveillants mais disparus, sans qu'il éprouve de nostalgie. Et puis, c'est le temps de l'histoire, de la souffrance. Nous connaissons mal la guerre dans le Pacifique, les souffrances endurées par l'invasion japonaise, aux Indes néerlandaises comme dans beaucoup d'autres îles. L'histoire contemporaine des Pays-Bas est marquée par cette blessure, l'internement dans les camps japonais, la perte des colonies.

Tout cela a formé l'écrivain Brouwers, comme une substance qui infuse et se dissout, mais reste et finit par s'éteindre. Livre de l'absence, du temps, de l'histoire, de l'origine de l'écriture. Des mots anciens surgissent, vont, viennent, des mots de l'enfance, qui rappellent la vie réelle d'avant, l'incarnent au point qu'elle n'existe plus sans eux.
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Rouge décanté

C'est l'histoire d'un jeune garcon âgé de moins de 6 ans , déporté dans un camp appelé Tjideng et gardé par les Japs ( japonais ) lors de la guerre à Batavia dans les années 1940. Ce camp héberge que les femmes et les garcons de moins de 10 ans , les hommes eux allaient au Japon. Les conditions de vie au camp sont extrêmes et la violence ne cesse d'apparaître sous l'oeil des autres. Mais la force d'un lien vital ,la famille , va permettre aux enfants comme à la mère de garder espoir et de ne jamais baisser les bras malgré la souffrance qui s'y fait ressentir. Lorsqu'il devient adulte , il garde des traces de cet enfer vécu tout petit , des traces physiques et morales. Les liens avec sa mère peu à peu s'effacent pour au final disparaîtrent et faire apparaître des regrets. Quant à sa copine , ce n'est qu'une relation d'un jour qui va pourtant marquer son coeur . En revanche, il aura des flashs backs de son passé , qu'il va reporter dans le présent . Jeroen Brouwers , raconte sa propre histoire, aprés 1943 son pére fut transporté dans un camp de concentration à Tokyo. Lui , sa grand-mére, sa mére et sa soeur sont internés au camp de Kramat , puis à Tjideng.

C'est un roman dur, où le combat de toute une vie est mis en valeur. On vit avec lui ces moments difficiles comme ses joies; mais le plus dur pour eux c'est d'accepter la réalité qui met en jeu leur existence.

L'auteur écrit la réalité de l'époque telle qu'elle , mais ce n'est qu'une belle lecon de morale qui porte à réfléxion. Je conseille vivement ce livre.
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Jours blancs

Cet ouvrage m'a été recommandé par un ami professeur universitaire qui maîtrise la langue d'origine de l'auteur. Par chance on a ici une belle traduction en Français.

Ce livre nous plonge dans la triste vie d'un personnage à l’âme sombre et égarée. Ceux qui cherche un peu de soleil dans leur lecture doivent passer leur chemin! La psychologie est fine, l'avancement savamment mené, et son style est a savourer! Un auteur sensoriel comme j'aime les appeler, un talent qui vous prend aux tripes...une des plus belle écriture néerlandaise à ne pas manquer.
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Jours blancs

Je poursuis mon chemin parmi les grands auteurs néerlandais, qui continuent de me surprendre. Jeroen Brouwers, nés a Djakarta, est connu pour son livre Rouge décanté. Il revient ici (récente traduction d'un livre paru aux Pays-Bas en 2007) avec une histoire des grands sujets : la filiation, le temps qui s'égrène et la mort. Dans un style direct et souvent riche de métaphores inattendues, il trace le parcours de son héros, devenu père contre sa volonté, poursuivi jusqu'à la fin par cette étrange filiation. Tout au long du livre, tel le temps inexorable et patient, il compte les arbres. La relation a son fils est brutale et pourtant une partie de lui, qui le hante a mesure que le temps passe. La mort devient peu a peu la grande question du livre, traitée sans ménagement mais avec la vérité du doute. J'ai trouvé dans ce livre une vraie force.
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Le client E.Busken

Le roman le plus pathétique et le plus désopilant qu’il m’ait été donnée de lire ces derniers temps.



Pathétique parce qu’il narre la déchéance physique et psychique d’un homme qui fût reconnu et encensé par ses pairs, qui resteront une énigme car le cerveau endommagé du narrateur n’est pas très clair sur sa carrière passée et brillante selon ses pensées. Jusqu’à ce qu’un accident regrettable dû à une consommation excessive, bien qu’habituelle d’alcool, (c’était dans cet état que ses capacités intellectuelles étaient les plus productives dit-il). Il a chuté violemment sur le dos et s’est retrouvé prisonnier de son corps tout d’abord, et surtout enfermé dans une institution pour personnes âgées dépendantes. Peuplée de déments plus ou moins atteints comme lui et de blouses blanches.

La description qu’en fait le narrateur, ne donne pas vraiment envie d’y terminer sa vie. Assez réaliste selon ce que j’ai pu observer en fréquentant un EHPAD pour y faire des lectures aux résidents que cela intéressait.



Désopilant par les observations féroces du client E. Busken, selon les coutumes de l’institution, il n’y a pas de patients, il n’y a que des clients. Les contemporains qu’il est amené à côtoyer, ses congénères aux nombreuses déficiences, le personnel soignant, jeune, inexpérimenté et plutôt bienveillant. et enfin l’encadrement qui déclenche particulièrement son courroux par le vocabulaire hypocrite pour restreindre ses mouvements et surtout son accès aux cigarettes.

Le narrateur n’est pas tendre avec lui et ses défaillances qui s’accentuent et lui font honte. Ils les utilisent parfois comme une vengeance malodorante et fétide envers ceux qui décident de son sort. Par protestation, il se refuse à énoncer le moindre mot et fait le sourd, quoiqu’il entende très bien par contre il n’est pas sûr d’être encore capable de parler n’ayant pas essayé. Il reste à journée longue devant la fenêtre de sa chambre, les yeux fixes même quand il reçoit des visites particulièrement quand elles sont non désirées.



Le lecteur ne sait pas, et ne saura pas, si les pensées qui agitent le client E. Busken, correspondent ou non à une période de son passé ou si ce ne sont que le reflet de sa démence.

En tous les cas, je me suis délectée des paroles du narrateur muet.

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Rouge décanté

Sans l'insistance des amies de mon groupe lecture, je serais passé à côté de ce bouleversant témoignage.

L'auteur raconte l'horreur d'un camp de concentration tenu par les Japonais lors de la dernière guerre mondiale.

Ce poignant récit propose une réflexion approfondie sur le bien et le mal, tels que perçus par un enfant soumis à l'enfermement et témoin des tortures pratiquées sous ses yeux, puis tels que ressentis à l'âge adulte.

C'est enfin un magnifique hommage à sa mère qui a partagé, avec ses deux enfants, des années d'épreuve, de douleur et de courage.

Coïncidence, j'ai été particulièrement sensible à ce livre lu le jour de la Fête des Mères.





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Rouge décanté

Ce livre a été une sacré claque pour moi. Il est rude, âpre mais tellement captivant. L'auteur, à l'annonce de la mort de sa mère, décide de se plonger dans les souvenirs. Derrière une apparente indifférence se cache tout le mal être d'un homme qui, petit garçon, a subi les horreurs de la guerre dans un camp de concentration japonais. Le récit des moments dans le camp est effroyable de vérité et le récit de la vie actuelle de l'auteur nous montre toute la difficulté de "survivre" à de telles atrocités! Un témoignage poignant, saisissant...
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Le bois

Conseillé par mon libraire, je me suis plongée dans l'univers de ce pensionnant franciscain aux Pays-Bas, peu après la seconde guerre mondiale. On suit le frère Bonaventura, témoin de plusieurs scènes de pédophilie, et qui s'ancre dans l'ambivalence de protéger ses paires ou d'apporter son soutien à ces enfants victimes.



Je pense que c'est la première fois que je suis aussi gênée, dérangée, dégoutée même par certains passages, à la limite du supportable. J'ai été révoltée, choquée, et je pense que ce livre est très fort et qu'il me marquera.

Mais d'un autre côté, j'ai trouvé l'expérience difficilement soutenable, et la lourdeur de certaines phrases, alliée à un champ lexical religieux que je ne maitrise que très peu, j'ai eu du mal à avancer dans la lecture.



je reste mitigée donc, mais je lirai néanmoins d'autres livres de Jeroen Brouwers.
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Le bois

Eau coup d’émotions pour moi dans ce livre que j’ai emprunté mais que je vais acheter

L’histoire se déroule aux Pays Bas dans les années 1950

Il ne m’a pas été simple d’entrer dans l’histoire mais une fois pleinement intégrée au pensionnat et « aux franciscains » , j’ai enfin pu apprécié la portée du livre et comprendre le cheminement de frère Bonaventura, de son engagement, de ce que je prenais pour de l’inaction et enfin sa décision’ Je n’oublie pas pour autant le sort des jeunes pensionnaires livres aux bons soin d’un directeur aux méthodes pédagogiques particulières.
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Le bois

Ceci n'est pas un film d'horreur mais ça pourrait y ressembler, tant l'atmosphère instillée par Jeroen dans Le Bois est lourde et sombre- Poisseuse aussi La bure rêche des frères franciscains du pen sionnat néerlandais Saint-Joseph des Anges force la sudation de ces malheureux porteurs placés sous la férule du cruel supérieur- Le frère Bonaventura, entré là comme professeur d'allemand et devenu presque sans le vouloir novice, semble se d'un cauchemar- Un matin, l'un des élè1Rs manque à l'appel et personne n'ose soulever cette mystérieuse disparition- Lors de son enquête, le jeune enseignant met au jour la politique d'abus et le sadisme d'une communauté religieuse de la fin des années 40. Impressionnant !
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Rouge décanté

J'ai terminé le livre de Brouwers et la force de cette tentative de "reconstruction" (horrible mot auquel je n'arrive pas à trouver un équivalent) qui ne se dit pas, m'a tenue sous son emprise. Lu après la représentation du spectacle que a tiré Guy Cassiers. Le montage était bien fait, sabrant dans les horreurs du camp, mais en gardant de longs passages qui permettent de penser saisir l'origine du sentiment de culpabilité de l'enfant de cinq ans qui avait ri en voyant les femmes battues, humiliées.. (un collier et une laisse qui nous rappellent des souvenirs récents), l'impossibilité de supporter les êtres aimés dont il a vu la souffrance - resserrant l'histoire d'amour en respectant son importance et son rapport avec l'ensemble - gardant la construction en marqueterie, et l'approfondissement progressif
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Le bois

Nous sommes en 1953 aux Pays-Bas dans un pensionnat de moines franciscains qui éduquent de jeunes garçons. Très vite en cours de la lecture on remarque des actes de sadisme , de violence sur ces jeunes garçons hébergés. Pas moyen de s'enfuir, le collège est comme une prison. Ceux qui ne se comportent pas bien sont punis, frappés avec une tige en bois qui laisse des traces indélébiles sur la peau nue. Avec la venue d'un nouveau moine avec des tendances SS qui dirigera le couvent on sombrera dans l'horreur de la pédofilie avec des scènes comme le décalottage brutal du pénis de gamins, la masturbation de ceux-ci puis les pénétrations anales .

Frère Bonaventura viendra mettre une lueur d'espoir.... pour tous ces malheureux.

Un roman je que je conseille de lire ; j'ai eu l'honneur de le lire en néerlandais.

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Le bois

Roman dérangeant, parfois à la limite de la nausée.

Pays-Bas, nous sommes dans l’après-guerre et les « amitiés » allemandes planent encore à l’horizon.

Un pensionnat pour jeunes garçons comme il en existait beaucoup à l’époque. Bien sous tout rapport vu de l’extérieur, mais au coeur de ce lieu, que de souffrances, d’humiliations, et parfois de sévices corporels et plus encore.



Et au milieu de tout cela, Eldert, professeur d’allemand, devenu Frère Bonaventura, sans l’avoir vraiment demandé. Il deviendra comme une petite porte de secours pour certains de ses élèves, même s’il ne peut faire tout ce qu’il souhaite, règle franciscaine oblige encore et encore.

Mais il a en parallèle, un secret qui lui vaudra de fâcheux moments, mais également la découverte d’un monde jusqu’alors inconnu…..

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Le bois

L'histoire se déroule probablement en 1953 puisqu'on y fait mention de la Watersnoodramp, dans un pensionnat pour garçons tenus par des Frères franciscains.



L'ambiance de l'après-guerre dans ce Limbourg, à quelques kilomètres à peine de la frontière allemande est très bien rendue. Le fantasmagorique soupçon d'un passé nazi de certains plane sur certains passages.



Je ne reviendrai pas sur l'histoire (très mince d'ailleurs) d'un jeune homme sans famille - j'ai tout de suite pensé qu'il s'agissait de Fritz von Egters de De Avonden de Gerard Kornelis van het Reve (d'ailleurs, les dates concordent) qui aurait continué sa vie de roman dans ce pensionnat limbourgeois.



En effet, on retrouve la même indécision, la même manière de se laisser porter par le flot de la vie : aucun des deux ne choisit rien, ni ne prend aucune décision.



C'est la raison pour laquelle on ne peut pas dire que le héros du livre s'insurge ou se dresse contre les abus commis par les moines : ils viennent à sa connaissance mais lui ne fait rien, ni pour les dénoncer, ni pour protéger les garçons, ni pour s'y opposer.



En revanche, l'auteur s'en donne à cœur joie en dénonçant les crimes de l'Eglise, et en ratissant large, mettant tout le monde dans le même bateau : les moines, les moniales dont il parle aussi, le curé de la paroisse et les fidèles !



Son langage est vraiment sale et blasphématoire et bien que la lecture de "Rouge décanté" m'ai un peu préparée, j'ai été choquée.



Le personnage de Patricia Delahaye dont on parle peu - toutes les critiques ne parlent que des abus sexuels (même fixation que celle du Sanglier) - est équivoque : tentatrice, elle séduit ce malheureux moine malgré lui et c'est entre ses griffes de luxure qu'il ressent finalement (enfin, il ressent quelque chose !) un sentiment de peur devant le Mal qu'elle incarne à ses yeux.



Quant à la fin, elle m'a déçue. Je ne trouve pas du tout plausible que cette chiffe molle ait agit ainsi. Et la mise en scène de la sortie et de l'égaiement n'est pas du tout croyable.

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