Et puis dans le jardin, au cœur des étés mous,
Que le parfum de la terre humide était doux.
"Poèmes marins" 1911
Je me souviens des jours, si rares, où les canons se taisaient. Terrés dans notre tranchée, nous attendions l'ordre de monter à l'assaut, qui ne venait pas. Le temps était alors suspendu. La guerre elle-même semblait dans l'expectative. Loin de nous, dans des bureaux propres, l'état-major réfléchissait sans doute à de nouvelles et savantes stratégies. En face, c'était le même silence énigmatique et les mêmes ombres figées.