Les cailloux me paraissaient les êtres les plus enviables de la Création. D'abord parce qu'ils ne s’embarrassent pas de savoir s'ils sont heureux ou non. Ils sont. Point barre. Ensuite parce qu'ils sont toujours bien là où le destin les a posés. Un caillou ne dépare jamais son environnement. Même un galet de plage qui se retrouverait par un concours de circonstances au milieu d'une forêt aurait toujours l'air à sa place. Il ne serait ni trop plat, ni trop salé, ni trop joli. Et je suis sûr que les autres cailloux de la forêt l'accueilleraient sans préjugés. Les cailloux ne jugent pas, les cailloux ne se plaignent pas.