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Critiques de Jérôme Lèbre (4)
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Éloge de l'immobilité

Voilà un ouvrage qui sort de l'ordinaire. En effet, je ne suis pas philosophe ni sociologue mais je m'intéresse aux questions sociétales et contemporaines. Et c'est bien le sujet ; un essai à contre-courant dans notre monde où tout est mobile. Prôner l'immobilité comme le fait l'auteur est donc une gageure et Jérôme Lèbre relève le défi.

Le livre est présenté en cinq parties. Chacune détaillées en petits chapitres qui permettent de s'arrêter et de réfléchir aux propos évoqués. Lire, penser, arrêter justement le mouvement. Vivre une succession de pauses nommées des stations. A travers ces pauses, l'auteur interroge, nous propose une lecture de notre société et de nos choix politiques de la cité par rapport au passé, à l'Antiquité. Il oppose et compare aussi les sociétés occidentales à l'orient, à la sagesse chinoise par exemple à travers le bouddhisme. Il analyse les différentes civilisations et la place de la statique selon les âges et les cultures.

Il parle également de la signification de l'immobilité pour les personnes empêchées, la prison ou la maladie, les personnes paralysées et privées de mouvements.

De nombreuses références à l'antiquité, aux religions, à l'art et à l'architecture.

Un livre très riche pour un public disponible, prêt à rester immobile pour une concentration intellectuelle maximale.
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Éloge de l'immobilité

J'étais très content de recevoir ce livre. Moi le type qui est dans 3/4 des cas à contre courant vous pensez bien que l'éloge de l'immobilité dans un monde qui est en constante effervescence ça me parle !

Hélas le livre ne m'a pas conquis. Il est intéressant, ça je ne dirais pas le contraire, mais honnêtement c'est pas très facile à lire, j'ai eu du mal.

L'auteur évoque beaucoup diverses facettes du bouddhisme ou du moins plusieurs pratiques assez proches du bouddhisme ou qui en découlent.

C'est assez long, plus de 300 pages découpées toutefois en de nombreux chapitres.

Jetez-y un oeil si vous en avez envie, ça peut vous intéresser, il y a un vrai et bon travail de la part de l'auteur.

Merci à Babelio et aux éditions DESCLEE DE BROUWER pour ce livre reçu dans le cadre de masse critique.
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Éloge de l'immobilité

L'éloge de l'immobilité après le marathon des révisions, corrections, conseils de classe et réunions diverses... voila qui tombait plus ou moins à pic. Oui, mais... Peut-être ledit marathon avait-il eu raison de quelques neurones?

Plus sérieusement, c'est son titre qui m'avait interpellée : il m'avait évoqué un thème qui me parle, en cette époque où tout semble (devoir) aller toujours plus vite, où on aspire parfois à un retour à certains fondamentaux, à prendre du temps pour soi, à vivre autrement. Je pense que j'avais imaginé un ouvrage autour de cette thématique, un livre nettement moins "théorique". L'auteur passe en fait en revue de manière assez systématique l'idée de l'immobilité à travers l'Histoire, les religions, la politique ou encore l'art. Je l'avoue : j'ai eu beaucoup de mal à m'y plonger, et parfois à comprendre ce que je lisais, au point que j'ai finalement décidé de me contenter d'un chapitre ou deux à la fois.

Disons que ce n'est pas inintéressant (et que la somme de références est à souligner), mais que tout ne m'intéresse pas forcément. Si les pages sur le yoga, l'éducation ou la désobéissance civile m'ont parlé, je suis passée totalement à côté d'autres, qui m'ont semblé hyper répétitives.

C'est à mon sens un livre qui, dans son ensemble, ne sera pas accessible au plus grand nombre, parce que nous ne sommes pas tous connaisseurs du vocabulaire propre au bouddhisme, au Dao, à la Loi..., et parce que tout ne peut pas nous passionner. Par contre, la richesse et la grande variété des thèmes abordés peuvent permettre à tout un chacun de trouver l'angle qui pourra l'intéresser, selon son vécu, ses désirs ou ses croyances. Selon sa curiosité, peut-être, également : et si on y voyait une porte d'entrée vers d'autres ouvrages, plus spécifiques?
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Repartir. Une philosophie de l'obstacle

Tout commence par la physique et même par le Big bang : l'origine de la vie, de la Terre et peut être d'autres planères, des continents et des océans, des formes de vie simples et complexes autour de nous, des tunnels qui traversent la montagne et de tous les artefacts humains ont pour point de départ la rencontre de corps ; de ces premiers corps que sont les particules élémentaires, photons, neutrons, protons, positrons qui entrent en collision pour devenir autre chose et donner naissance à l'univers en expansion. Sans cette rencontre de corps, qui constituent des obstacles les uns pour les autres, nous ne serions pas là pour philosopher à ce propos.



L'obstacle est au cœur de la vie, il est fondateur du réel à toutes les échelles : de la géologie à la biologie, au fonctionnement des sociétés humaines et à la psyché humaine. La vie est une affaire de corps qui se rencontrent et sont des obstacles les uns pour les autres : de la racine de l'arbre qui s'insinue dans la terre et contourne la roche, de l'animal qui rencontre le corps de sa proie et l'absorbe, de la pierre qui éclate au contact répété de la glace, de la volonté de l'enfant qui rencontre l'obstacle du "non" émis par son parent, de la rencontre du corps de l'autre qui ouvre à la conscience de soi, dans le contact des chairs animées par le désir...



" Il y a un monde, des corps se sont rencontrés et se rencontrent encore, ils se font par moments obstacles" (page 37)



Le monde est rempli de formes qui font obstacle : les montagnes, les océans, les forêts, les déserts. Rien n'est vide. La nuit ou la distance sont aussi des obstacles. Les humains dans leur volonté de dominer la nature et de lever les obstacles en créent de multiples : l'autoroute est un obstacle pour le promeneur et le cerf. Le barrage est un obstacle pour le poisson migrateur comme pour le limon qui venait enrichir les terres d'aval. Les voitures sont des obstacles les unes pour les autres, comme les voies qui s'entrecroisent en carrefour. Les quartiers de nos villes séparent les riches et les pauvres de part et d'autre d'une voie ou d'une ligne de chemin de fer. Les murs qui se construisent partout dans le monde sont des obstacles aux migrants. Les frontières ne sont pas essentiellement des obstacles naturels mais des lignes de partage sur lesquels les Etats se sont mis d'accord ou qu'ils contestent, comme le montre l'actualité récente, et qui deviennent des fronts. Les Etats sont arrêtés par d'autres Etats plus que par des obstacles naturels.



Tous les obstacles sont-ils surmontables ? Les verbes sont nombreux dans le texte sur la façon de faire face à un obstacle on peut le surmonter, le contourner, l'éviter, le traverser, le transpercer, s'insinuer, le sauter, le survoler, l'aplanir, le polir, le détruire. Les êtres vivants ont fait toute sorte de choix face à ce problème. L'être humain fait souvent le choix des moyens qui permettent de faire disparaitre l'obstacle en tentant d'effacer l'irrégularité de la terre.



La liberté n'est pas ce qui supprime tout obstacle à notre spontanéité : le scandale n'est pas l'obstacle que le monde met à notre liberté (car la liberté doit être juste pour se justifier) mais que j'anéantisse l'autre par le meurtre et que j'anéantisse le monde qui me fait obstacle. Etre libre ne s'accomplit que par l'action juste.



Quelles pistes face à tous ces constats et des débats pour une humanité confronté des défis qui n'ont jamais été si grands? quelle relation au vivant, au reste du monde ? quelle relation à la technique? comment réinsuffler du sens et de la liberté humaine?



Les réflexions que j'ai pu retenir sont de plusieurs natures. Voici ce que je retiens à la fin de la lecture : donner sa voix au monde non humain dans un dépassement de la démocratie, penser une séparation de l'homme et de nature qui peut exister sans nous, revoir nos attentes et nos conceptions du rôle de la technique, retrouver le sens d'une vraie liberté (cf plus haut), retrouver le sens des confins et des limites dans la sobriété, apprendre à se tenir droit, à rester et à résister.



Débordant de la posture philosophique et le champ éthique, l'auteur conclue en valorisant les actes de résistances (type Occupy Wall Street ou ZAD etc. ) face aux Etats englués dans leurs intérêts et leur contradiction et incapables de mener des actions réelles. Il me semble qu'il oublie qu'entre ces deux termes, il y a la majorité de la population de nos sociétés démocratiques dont les pressions l'égard des Etats sont aussi de nature contradictoires. Ce n'est pas seulement les Etats le problème mais notre propre enfermement dans nos modes de vie.
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