Jérôme Noirez -
Brainless .
A l'occasion du festival "Les imaginales" d'Épinal, rencontre avec
Jérôme Noirez autour de son ouvrage "
Brainless" paru aux éditions Gulf Stream. Retrouvez le livre : http://www.mollat.com/livres/noirez-jerome-
brainless-9782354882488.html Notes de Musique : Black Twig Pickers and Steve Gunn - Old Strange. Free Music Archive. Retrouvez la librairie Mollat sur les réseaux sociaux : Facebook : https://www.facebook.com/Librairie.mollat?ref=ts Twitter : https://twitter.com/LibrairieMollat You Tube : https://www.youtube.com/user/LibrairieMollat Dailymotion : http://www.dailymotion.com/user/Librairie_Mollat/1 Vimeo : https://vimeo.com/mollat Instagram : https://instagram.com/librairie_mollat/ Pinterest : https://www.pinterest.com/librairiemollat/ Tumblr : http://mollat-bordeaux.tumblr.com/ Soundcloud: https://soundcloud.com/librairie-mollat Blogs : http://blogs.mollat.com/
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LE GRAND TEST DE L'ÉTÉ !
Es-tu un zombi ?
[...]
1. Lorsque tu danses...
a) Il t'arrive parfois de perdre un bras.
b) Tu aimes surtout les slows parce que tu peux grignoter l'épaule de ton partenaire.
c) Tu ne danses pas, ça craint de danser.
2. À l'école tes professeurs sont...
a) Morts et enterrés.
b) À la recherche de leurs cervelles volées par les zombies de la cinquième B.
c) Débiles.
3. Au petit-déjeuner, ta mère te sert un bol de céréales.
a) Tu es bien embêté parce que tu n'as plus de menton. Alors tu t'en mets plein les genoux.
b) Tu réclames de la viande cru avec tes céréales.
c) Le matin, c'est un truc qui te coupe l'appétit, Ça ne devrait même pas exister.
5. Tu vois un clip d'une chanteuse à succès à la télévision.
a) Tu te dis que les maquilleuses ont fait du bon travail car ça ne se voit presque pas qu'elle est un zombi.
b) Tu gémis en la montrant du doigt : "cerrrrrvellllle !"
c) Tu éteins le poste. La télé, de toute façon, ça craint.
Deux conditions sont nécessaires pour devenir un bon proviseur. La première, une évidence, est de ressentir un profond, intense, inébranlable dégoût pour les jeunes. La seconde est de mépriser de tout son cœur les professeurs, ces ratés, ces minables. Quand cela est acquis, on peut commencer à faire correctement son job.
La haine, nourrie par la bêtise ordinaire, est une crasse dont on ne se débarrasse pas facilement.
J'ai noté d'autres signes. De la mousse entre les pavés, des fougères au pied des murs, du lierre accroché à des façades. Les fêtes de mai sont pourtant achevées. Les guirlandes de feuilles ou de fleurs ont été retirées. Les jack-in-the-green ont jeté leur costume, les arbustes autour desquels les gens dansaient ont été débités pour faire du petit bois. Quand je suis arrivé à Londres, il n'y avait pas tant de verdure. La cité change de couleur. Suis-je le seul à m'en apercevoir ?
Ça va mon gars ? demande monsieur Randy. T'as mal quelque part ?
Tom émet un grognement.
- Mon Dieu ! s'écrie Cassidy. Vous croyez qu'il va devenir tétrapigique ?
- Tétraplégique, la corrige le prof.
- C'est pire, non ?
- Oui. Je suis mort.
- On vous a déclaré mort. Mais vous ne l'êtes plus.
- J'ai l'impression de l'être encore. Qu'est-ce qui vous dit que je ne le suis plus ?
- Nous sommes en train de nous parler.
Pour un docteur, je n'ai pas trouvé son argument très scientifique. Plus tard, j'ai compris que donner une définition de la mort n'était pas une choses évidente et que personne n'était vraiment d'accord sur la question.
Deux conditions sont nécessaires pour devenir un bon proviseur. La première, une évidence, est de ressentir un profond, intense, inébranlable dégoût pour les jeunes. La seconde est de mépriser de tout son cœur les professeurs, ces ratés, ces minables. Quand cela est acquis, on peut commencer à faire correctement son job.
Il paraît que la plupart des gens meurent les yeux ouverts. Parfois, ceux-ci se ferment spontanément, parfois ils restent ouverts, et je suppose que personne n'aime voir les yeux d'un mort, alors on abaisse les paupières, par une sorte de pudeur. Les morts, on les aime morts.
En Amérique, il est si facile de tout quitter, de s'inventer une nouvelle vie. Plusieurs employés se sont ainsi volatilisés du jour au lendemain. Il suffit de franchir la frontière de l'état et l'on entend plus parler de vous. Vous partez faire fortune dans l'Ouest, vous devenez trappeur, vous mourez criblés de flèches ou de balles, qui s'en soucie vraiment.
Derrière les vitres teintées de son bureau, le proviseur Ortiz penche son regard vers cette nouvelle fournée d'élèves. Des fainéants, des délinquants, des obsédés sexuels, des médiocres qui ne feront jamais rien de leur vie, autant de boulets attachés à ses chevilles.