Jérôme Soligny et ses lectures
Quel est le livre qui vous a donné envie d`écrire?
Aucun. Je ne suis pas un “littéraire” au sens propre du terme. Depuis l’enfance, je transforme le “temps de lecture” en temps pour écouter ou faire de la musique. Voire lire à propos de musiciens. J’ai écrit dans la presse rock par accident (en répondant favorablement à une requête), et il en va de même pour les livres. En plus de la BD (
tintin, Rahan, les superhéros de
Stan Lee…), et sans compter les livres se rapportant à la musique, ceux qui m’ont bouleversé étant môme sont :
Qu`elle etait verte ma vallee ! de
Richard Llewellyn,
Une journée d`Ivan Denissovitch d’
Alexandre Soljenitsyne,
Le monde du silence de
Jacques-Yves Cousteau et
Les Années Lula de
Serge Rezvani.
Quel est le livre que vous avez relu le plus souvent ?
“Writing On The Edge”, mon livre d’articles augmenté du récit de mon parcours, que je peaufine depuis cinq ans.
Quelle est la perle méconnue que vous souhaiteriez faire découvrir à nos lecteurs ?
Les meilleures autobiographies ou biographies de musiciens et acteurs anglo-saxons n’existent pas en français. Si un jour j’étais directeur de collection, je publierais en français “Walk This Way”, la bio d’Aerosmith, un des trois meilleurs livres sur le rock, et “Don’t Tell Dad”, de Peter Fonda, le mois de mon arrivée à ce poste ! Et, au risque de me distinguer, j’emploierais de bons traducteurs.
Quel est le classique de la littérature dont vous trouvez la réputation surfaite ?
La bible. Dans le genre, je préfère
L`Iliade et
L`Odyssée Avez-vous une citation fétiche issue de la littérature ?
La dernière phrase d’ “Une journée d’Ivan Dennisovitch” : “Une journée de passée. Sans un seul nuage. Presque de bonheur. Des journées comme ça, dans sa peine, il y en avait, d’un bout à l’autre, trois mille six cent cinquante-trois. Les trois de rallonge, c’était la faute aux années bissextiles.”
Et en ce moment que lisez-vous ?
Je viens d’achever
La grande aventure des baleines , de
Georges Blond (son véritable nom est Jean-Marie Hoedick), et je vais me procurer ses autres ouvrages.
Peux tu présenter en quelques lignes ton roman ? Tu as souvent déclaré qu’il était en partie autobiographique… Est-ce que l’on peu parler d’autofiction ou refuses-tu cette étiquette?
C’est un roman court gorgé d’éclats de vie, de réalité. Mais peu importe de savoir où est la fiction et où est la réalité. Les personnages encore vivants du livre se retrouveront en partie dedans, mais pas tout à fait. De toutes façons, il ne s’adresse pas à eux. Mais à tous ceux qui savent à quoi rime l’amitié noble, qu’on peut parfois porter comme un fardeau, au-delà de la mort, pendant vingt-cinq ans…
Le texte est écrit à la première personne alors que tu te glisses dans la peau d’un ami… Ce choix de la première personne, s’est-il imposé tout de suite ?
Je ne suis pas le narrateur, juste un personnage, celui qui est traité avec le moins d’indulgence certainement. Le héros, c’est mon ami. La maladie l’a dégommé, mais ce livre fait qu’on ne l’oubliera pas. Si le livre devait être un succès, ce serait le sien. J’avais un compte à régler avec moi-même et avec le temps. Une ardoise à effacer. Il reste quelques traces, mais ça va mieux.
Tes lecteurs sont habitués, dans tes écrits, à croiser des gens tels que David Bowie, Alice Cooper, Paul McCartney et tellement d’autres… en sera-t-il de même dans ce roman dont l’action se situe dans les années 1970 ?
Ce n’est absolument pas un livre sur les stars du rock ou la musique, même si elle est omniprésente. C’est l’histoire d’un destin tragique dont le théâtre a été le passage d’une décennie à l’autre, et notre passage de la fin de l’adolescence au début du reste de la vie.
Quelle serait la bande son idéale pour la lecture du livre ?
Elle est dedans. Une trentaine de chansons sont citées. Par contre, “Je suis mort il y a 25 ans” a été écrit en n’écoutant qu’un seul disque. Un best-of de mon ami
Ryuichi Sakamoto, au piano. Quelques vers de sa chanson “Amore” figurent sur la page de garde. Il a été flatté d’apprendre ça, c’est le monde à l’envers !
En tant que rock-critique, biographe et musicien, tu as une grande connaissance du monde de l’édition musicale.. Est-ce que tu as été surpris par le monde de l’édition littéraire? Fonctionnent-ils différemment ?
Ce monde m’a terrorisé. J’ai entendu, en quelques mois, plus d’inepties et d’horreurs qu’en vingt-cinq ans de show-biz, pourtant infesté de malappris. Le dédain affiché par certains éditeurs m’a sidéré. La pire chose qu’on m’est dite ? “Elle est à gerber cette histoire”. Je me suis contenté de répondre que c’était la nôtre, la mienne. La plus belle lettre de refus ? Celle de Paul Otchakovsly-Laurens, qui a pris le temps de me répondre, de me parler de mon écriture, de m’indiquer quelques portes. Je dois dire que mes démarches ont été guidées et facilitées par des ami(e)s auteurs,
Valérie Tong Cuong en tête, mais que c’est finalement Boris Vedel, directeur artistique chez Naïve qui m’a suggéré de faire lire mon texte à Laurence Patrice. Le rendez-vous qui a suivi restera un des moments les plus importants de ma carrière. J’avais devant moi quelqu’un qui avait tout compris.
Tu as signé chez naïve, que beaucoup connaissent surtout en tant que maison de disque. Est-ce que cela présage d’une sortie physique pour ton album « Island of distress » ?
L’équipe de
Naïve s’est intéressée à “25 ans”, qui était ma priorité du moment, et je n’en demande pas plus. Il serait malvenu de ma part, de parler d’autre chose. Chez Naïve, tout le monde connaît l’ensemble de mes activités. Si des choses doivent se faire, elles se feront. Pour mon album, j’ai de bons contacts avec un label qui m’a demandé la globalité des titres pour la fin janvier 2011, et ce n’est pas Naïve.
Un mot sur ton recueil d’articles « Writing on the edge ». Peut-on être optimiste quant à une sortie dans l’année 2011 ?
“Writing On The Edge”, dont Laurence Patrice, Françoise Cruz et moi avons parlé mi-décembre, devrait être mon prochain livre. Elles ont compris son caractère unique, et il pourrait voir le jour entre leurs mains. Mais nous avons déjà du pain sur la planche avec “25 ans” ! Finalement, le destin est formidable. Si l’éditeur de Tournon, qui m’a commandé “Writing On The Edge” n’avait pas disparu dans la nature il y a un peu plus d’un an (me laissant en carafe avec mes millions de signes), je n’aurais jamais écrit “25 ans” en réaction, sur un coup de… cœur ! Merci à lui ! Sinon, j’ai commencé un autre roman, il y a quelques semaines (une pure fiction), et planche également sur le prequel de “25 ans”, qui s’appellera “Crazy Little Thing”, et pourrait être une BD.
Merci Jérôme Soligny pour avoir accordé un peu de temps à l`équipe de Babelio ! merci également à Peterglitter
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David Bowie (biographie)

Je suis mort il y a 25 ans (roman, parution le 9 mars 2010)
Compositeur, musicien, journaliste et biographe, autant de cordes que Jérome Soligny a à son arc. Grand fan spécialiste de David Bowie et des Beatles, il nous livre son interview feel good !
Pour découvrir son dernier ouvrage, David Bowie - Rainbowman, 1983-2016, aux éditions Gallimard c'est par ici : https://bit.ly/3tdw9GV !
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