Jéromine Pasteur

Je suis une femme:cela doit signifier bien des choses,peut être donner bien des pouvoirs.Ne pas être un homme!...Mais plutôt son contraire? Ou peut être même son complément?...

Je n'ai pas choisi la solution la plus simple.Je n'ai rien choisi du tout.Je vis,j'existe,j'avance,suivant ma route,construisant mon temps au jour le jour.

J'en appelle à une écologie du coeur et de l'âme. L'écologie est avant tout une question d'état d'esprit. D'état d'amour pour ce qui nous entoure.
Réapprenons à être fils et filles de la nature ! Nous ne sommes pas les propriétaires de cette planète ; nous en sommes des habitants comme le sont les montagnes, la mer, le vent, les plantes et les autres mammifères. Nous ne sommes ni inférieurs ni supérieurs, mais un élément parmi d'autres. Et c'est ainsi que pensent et vivent encore les peuples premiers non déculturés. Tant que l'homme moderne continuera de se positionner en conquistador de l'univers, irrespectueux de ce qui l'entoure, il ne pourra pas changer de cap, reprendre le chemin vers respect et vie harmonieuse.
Réapprenons qui nous sommes, quelle est notre place et quelle est l'attitude adéquate à avoir face à la Mère nourricière et à tous ceux avec lesquels nous partageons l'espace.

Le vrai bonheur est de rendre les autres heureux ; c'est avec du simple que l'on fait la vraie joie. Tout le reste, tu peux l'oublier ! (p.73)

Je laisse doucement changer la perception des choses.Et c'est comme si l'éternité montait en moi.Mon corps est là,soudé à cet arbre,me moulant telle une écorce:je ne sais plus si je suis arbre ou ciel,oiseau ou vent,lumière ou totalité.

Suis je un être humain ou un petit animal sauvage?

Je ne sais faire que les choses que j'aime.Et je n'aime faire que les choses dictées par mes instincts les plus profonds je suis alors en total accord avec moi même et les forces qui régissent ma vie.

Ça sentait la mer, ça marmonnait le grand large. L'esprit des océans traînait entre ces murs. Suivant la fantaisie des hommes, il était venu s'échouer là en curieux. Vivant, actif, festif...

" J'ai couru le monde pour calmer ma faim de savoir. Pour découvrir où se cachait la Terre Promise. Mais elle est en tous lieux, en permanence à l'intérieur de moi. Je viens enfin de le comprendre !"

-Vous avez un beau bateau...
-Un peu que j'ai un beau bateau! Mais ce n'est pas un bateau. C'est plus.C'est quoi?C'est tout...C'est moi.C'est lui.C'est nous.

Tu as fait comme tu devais, dit Shelena qui s'était blottie contre lui pour le calmer. Ta journée est accomplie. Tous les jours que tu mènes ainsi jusqu'au bout, ça te fait un tas de petites vies bien finies, et le temps devient éternel ! Moi je fais ça et je m'endors bien, et cela ne serait pas tellement grave si je ne me réveillais pas ! (p.151)

Sur la terre, plus le paysage est lointain, plus il s'habille de tons clairs jusqu'à se fondre au ciel, mais, à quarante mètres de profondeur, l'éloignement rend les formes plus noires, plus indistinctes et plus troublantes .

" Il y a trop de bruit dans ton cerveau. Quand tu marches dans la forêt tu ne devrais penser qu’à tes pieds. (…)
Si tu savais vivre pleinement l’instant, il n’existerait rien d’autre que tes pas sur la mousse et ton coeur serait en paix."

(Jéromine Pasteur)

Elles se fredonnaient l'une l’autre des soupirs de ruisseaux, des ronronnements de pierres, des chuintements de sable et des bourdonnements d'insectes.

Jéromine Pasteur est revenue parmi les Indiens de la jungle péruvienne qui l'ont adoptée sous le nom de Chaveta. La vie qu'elle a choisie est pourtant menacée : par la civilisation qui gagne sur la forêt, les tueurs du "Sentier lumineux" et ceux des narco-trafiquants. Mais Chaveta découvre aussi l'amour, celui qui s'avère impossible pour le beau Barriti et celui que lui porte le chef Shirampari à qui elle promet un enfant...

À force de courir vers d'idéales unions, on en oublié d'être son meilleur amie et de faire connaissance avec sa propre personne.

Saint Martin était une poubelle, un hôpital à névroses, un exutoire en tout genre. Et, à un niveau plus international, une plate-forme essentielle à la distribution de la drogue.

Les hommes n'ont pas d'ailes. Ils ne volent pas au-dessus du monde. Ils ne possèdent pas le don de percevoir les paroles des ancêtres. Seules les femmes le peuvent. Les hommes détiennent la force de la Mère elle-même. Ils appartiennent à la Terre. Ils sont la puissance. Nous, nous sommes l'Amour. Et la Mémoire.

Il y a trop de bruits dans ton cerveau. Quand tu marches sous la forêt tu ne devrais penser qu'à ton pied. Mais toi, tu ne cesses de te parler dans ta tête et tu n'es pas là. Tu n'es jamais avec nous. Si tu savais vivre pleinement l'instant, il n'existerait rien d'autre que tes pas sut la mousse et ton coeur serait en paix. Mais tu dors éveillée et tu fais des mauvais rêves, comme durant la nuit. Si tu continues, tu vas te tromper de chemin. Et je ne pourrai plus tenir ta main.

Je dois mourir… ou changer, dit-elle (…) Elle comprit qu’elle n’avait jamais accepté son existence. Elle n’avait vécu que de résistance, de refus et de désintérêt. Transformer ses habitudes pour s’adapter à une situation nouvelle, oublier le passé et faire face au présent, jamais elle n’en avait été capable.