...lorsque j'ai vu ce que j'ai aussitôt reconnu comme "ma" vague enfler avec magnificence dans mon dos. Juste avant qu'elle ne me percute , j'ai pris conscience de mon erreur. Une terrible , terrible erreur. Il ne s'agissait pas de ma vague . C'était le Chrysler Building . Le Kilimandjaro . La grande muraille de chine , ses milliers de kilomètres dressés à la verticale près de s'effondrer sur moi.
Ce qu'elle a fait , me pétrissant et m'envoyant tournoyer en tous sens , de sorte qu'il m'était impossible de différencier le haut du bas . J'ai atterri violemment sur le sable à plusieurs reprises , pour me retrouver chaque fois aspirée en arrière ,ou vers le fond, ou dans toute autre direction, excepté à l'air libre. Les poumons au bord de l'explosion , je me suis obligée à suivre le conseil de mes anciens instructeurs de troisième : ne jamais lutter contre la vague. Aussitôt, celle-ci m'a recrachée sur le rivage sans ménagement ni cérémonie.