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Citation de Cielvariable


Les Marats n’avaient pas parlé, pas plus entre eux qu’aux Aléréens. Quatre d’entre eux s’étaient contentés de presser la pointe de leur lance contre la gorge de Tavi et d’Ombre, tandis que les deux autres leur liaient bras et jambes à l’aide de solides cordes tressées. Ils prirent à Tavi son couteau et sa sacoche, puis fouillèrent et confisquèrent le vieux sac abîmé d’Ombre. Ensuite, ceux qui les avaient ligotés les hissèrent sans plus de cérémonies sur leurs larges épaules et s’en furent au trot dans la tempête.

Au bout d’une demi-heure passée à rebondir sur l’épaule d’un Marat, le ventre de Tavi lui donnait l’impression d’avoir plongé de l’arbre le plus haut au bord de la Rill et d’avoir fait un plat. Le guerrier qui le portait courait avec la grâce pure d’un prédateur avalant les kilomètres. Il sauta par-dessus un ruisseau et, à un moment, une rangée de broussailles basses, sans être gêné le moins du monde, manifestement, par le poids de son prisonnier.

Tavi essaya de repérer le chemin qu’ils prenaient, mais l’obscurité, la tempête et sa position inconfortable (la tête en bas, essentiellement) l’en empêchaient. La pluie se transforma en une neige humide, torrentielle et glacée, l’aveuglant presque entièrement. Les vents continuaient à grossir et à se refroidir et Tavi voyait des harpies se mouvoir dans la tempête, féroces et agitées. Aucune d’elles n’approcha le groupe de guerriers marats.

Tavi essaya de deviner sa position à la topographie du sol qui défilait sous son nez, mais la tempête commençait à recouvrir celui-ci d’une couche de blanc uniforme et monotone. Il n’avait aucun moyen de se repérer à la nature de la roche ou de la terre en dessous de lui, ni de s’orienter par rapport aux étoiles. Il s’obstina encore pendant une heure, puis se résigna à la vanité de ses efforts.

Cela ne lui laissa plus que sa peur à l’esprit.

Les Marats les avaient capturés, Ombre et lui. Bien que physiquement ils ressemblent beaucoup à des Aléréens, ils n’étaient pas vraiment humains et n’en avaient jamais montré le désir, préférant rester des barbares primitifs qui mangeaient leurs ennemis morts au combat et s’accouplaient avec des bêtes. S’ils étaient incapables de manier les furies, ils le compensaient par la force physique brute, un courage qui tenait plus de la folie que de la vertu, et des nombres importants qui peuplaient les contrées sauvages et inexplorées commençant à l’est de l’ultime fort de la légion, Garnison.

Quand les Marats avaient envahi la vallée, tuant le Princeps et anéantissant ses légionnaires jusqu’au dernier, ils n’avaient pu être repoussés que grâce à d’abondants renforts envoyés de tout Aléra et au prix d’un combat violent et acharné. Et voici qu’ils étaient de retour, probablement pour attaquer par surprise – or Tavi les avait vus et connaissait leurs plans.

Qu’allaient-ils lui faire ?
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