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Citation de Olaf


Il passa une demi-heure assis sur une souche à regarder l'eau jusqu'à ce que sa transpiration eût séché et qu'il fut glacé, en se demandant vaguement comment les Ojibways, ou les Anishinabe comme ils s'appelaient eux-mêmes, les premiers habitants de la région, les vrais autochtones, voyaient ces cascades, puis il décida que c'était forcément un endroit sacré pour eux, même si cette conception de la nature était tout à fait étrangère à notre propre culture. Quand il se leva, il découvrit avec étonnement qu'un groupe d'une dizaine de corbeaux s'étaient réunis sans bruit dans les arbres derrière lui. Quand l'un deux croassa, il croassa en retour. Ces échanges de croassements se poursuivirent tout le long de son trajet dans le goulet de la rivière et jusqu'au lac. Son père lui avait appris de bonne heure à parler aux corbeaux, car ils adoraient ça et ils lui tenaient compagnie lors de ses promenades en forêt. En plus d'être simplement eux-mêmes, ces oiseaux abritaient peut-être des fantômes de ses ancêtres. Cette idée le fit frissonner sur le chemin, à la fois à cause de son caractère biscornu et parce qu'à Shingleton il avait oublié de prendre son petit déjeuner. Marion avait insisté sur le fait que la religion a tendanceà dépendre du paysage, et que l'austérité des croyance anishinabe confirmait cette théorie. Le christianisme pourrait mieux faire passer son message en y incluant les ours, les corbeaux et d'autres animaux, du moins le pensait-il, mais le désert où cette religion était née n'incluait aucune de ces merveilleuses créatures. Sans doute Sunderson devrait-il chercher quelles religions naissaient dans les jungles.
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