Citations de Jim Harrison (1895)
J'ai commencé à me promener à ton âge, tout simplement parce que la nature semblait absorber le poison qui était en moi.
Je trouve passablement ironique que ce soit un Français qui ait pris les plus belles et les les plus authentiques photographies des Indiens d'Amérique que j'aie jamais vues. Guy Le Querrec a l'oeil splendide mais impitoyable d'un tragédien Le Parcours de la Mémoire de Big Foot, organisé afin de commémorer le centième anniversaire de Wounded Knee, a eu lieu au mois de décembre, par un froid terrible: il a fait au dessous de moins quinze pendant des jours et des jours. Malgré cette température polaire, ces photos allumeront un feu dans votre esprit, un feu qui durera toujours si vous êtes un être humain digne de ce nom. Il reste à décider si en Amérique nous sommes collectivement des êtres humains. L'âme de notre nation restera condamnée tant que sur cette affaire nous n'agirons pas avec honneur.
Si tu refuses de mettre au monde ce qui est en toi, ce que tu ne mets pas au monde te détruiras.
Vous préoccupez-vous de votre santé?
J. Harrison. Bien sûr que oui ! Dès le matin, je commence la journée avec 9 cigarettes et 9 cafés ! Ma santé n'est pas très bonne. J'ai du diabète, de l'hypertension, des problèmes cardiaques, des calculs rénaux, et un état de mélancolie permanente!
Interview au Nouvel Obs Propos recueillis par Didier Jacob,
traduction Dana Burlac
"Donner une voix aux gens qui n'en n'ont pas, je crois que c'est ça, la responsabilité de l'écrivain"
Lire OCTOBRE 2015
Contrairement à beaucoup d'écrivains, je n'ai pas envie d'être compris.
Perdre une femme n’est pas une défaite ; on perd une femme et voilà tout. Ca arrive à tout le monde... J’ai perdu ma femme lorsque j’étais encore jeune mais à cette époque-là, j’étais aussi encore très bête. Elle était moins bête que moi et c’est pour ça qu’elle est partie.
C’était cette période de la vie où l’on veut être comme tout le monde, même si l’on commence à comprendre que ce « tout le monde » n’existe pas et n’a jamais existé.
L'homme est perdu s'il ne prend pas la peine d'améliorer sa propre nature.
Au risque de paraître mièvre, je préfère m’attacher encore et encore aux amours et aux déceptions humaines plutôt que mourir prétentieux.
Il y a peu de choses à dire au sujet du bonheur ; il se contente d'être lui-même, placide, presque somnolent. C'est un état que l'on adopte d'un cœur léger mais avec un esprit parfois torturé
Quand, après plus de quarante années de mariage, tu as toujours le cœur qui s'emballe au seul contact de la main de ton épouse contre tes propres doigts, tu peux sans doute en conclure qu'ensemble vous avez peut-être accompli quelque chose de bien.
"Si vous êtes amené à faire quelque chose d'illégal, ayez la gentilleuse de ne pas me le dire. Les avocats sont soumis à une certaine éthique, malgré ce qu'on en dit.
-Ouais, c'est pour ça qu'ils finissent tous par faire de la politique.
C'est l'ironie des sept péchés capitaux : presque tout le monde est coupable.
(interview pour La Grande Librairie, 03 septembre 2015)
En observant les autres dans la douce torpeur provoquée par le whisky, je réalisai à quel point mon attachement à la vie était faible. Je n’étais pas impliqué, même en tant que simple observateur, et encore moins en tant que pèlerin. Disons que je n’étais ni dans les tribunes pour voir le match, ni sur le terrain pour jouer. J’étais plutôt dans les sous-sols, observant avec indifférence la structure de base toute entière. Mes amis n’existaient plus, ma femme non plus. Je n’avais ni État, ni patrie, ni gouverneur, ni président. C’est ce qu’on appelle être nihiliste, mais je trouve que c’est un mot beaucoup trop fort pour désigner le vide...
Quand quelqu'un tombe le masque, on se demande toujours si son nouveau visage n'est pas un autre masque.
p102
" Je suppose que la chose essentielle quand on aime quelqu'un, c'est que votre amour vous donne une immense envie de continuer à vivre."
"La littérature peut faire mûrir l'esprit"
L'Express 30 octobre 2015
J'ai vainement tenté de me rappeler un vers de Rilke lu à l'université: selon le poète, les amants essaient de s'avaler mutuellement jusqu'à ce qu'il ne reste plus rien d'eux, sinon un type spécial de maladie émotionnelle.
" Si nos existences réelles ne sont que la parodie de nos idéaux, alors en ces périodes où nous perdons notre idéal notre vie se réduit à une sacrée confusion".