Citations de Jirô Taniguchi (893)
Je crois que la petite tristesse des choses quotidiennes est quelque chose d'intéressant.
Personne ne devient jamais vraiment adulte. L'enfant que nous avons été est toujours là, bien vivant, tout au fond de nous. Il est comme ce ciel. Avec le temps, nous croyons grandir. Mais la maturité n'est qu'un leurre, une entrave à notre âme libre d'enfant.
La souffrance de ce père que j'avais méconnu... Et sa gentillesse.
Sa trop grande gentillesse...
Je me mis à pleurer. Les larmes roulaient sur mes joues.
La course de fond.
En malmenant mon corps, j'essayais probablement d'échapper à ma mélancolie.
Ne pas supporter les feuilles qui tombent, c'est oublier que nous vivons avec la nature.
Un instant...je me suis demandé ce qui rendait cet endroit si paisible...peut-être l'air, tout simplement ? Celui qui flottait autour de la rivière semblait différent... Le cours du temps y était comme celui de l'eau...lent...un interstice, une parenthèse dans le fil de jours ordinaires...
Tandis qu'à l'intérieur de la tente régnait un silence oppressant, à l'extérieur le vent soufflait et la montagne grondait.
Ces animaux d'intérieur, ils ne pourraient pas survivre sans les humains. En échange, ils acceptent nos caprices et notre égoïsme et l'air de rien ils nous font redécouvrir la pureté oubliée des choses. Ca parait peut être rien du tout comme ça...Mais c'est peut être ça Le Bonheur.
«Pour le réalisateur que je suis, le travail de Jirô Taniguchi est celui d'un grand cinéaste armé d'un crayon et de papier. Et pourtant, son œuvre est totalement spécifique à la bande dessinée.
L’émotion, le rythme, la durée, le mouvement, le hors-champ, autant de paramètres propres au cinéma – je pourrais presque parler de son et de musique-sont ici réinventés comme seule la bande dessinée peut les rendre. Le rythme de ses plans, ou plutôt les variations de l’écoulement du temps pendant que l’œil voyage sur sur la planche me donnent l’impression que chacune de ses cases a une durée précise dont le lecteur est captif. Taniguchi a développé un langage qui lui est propre par la précision des cadrages, la richesse de ses personnages, les mouvements des gestes suspendus, par l’importance de la hauteur des points de vue- j’allais dire de la caméra – lorsque l’œil du narrateur par moment épouse celui du personnage, ou au contraire s’en écarte pour montrer ce que le personnage ne peut voir. Il nous fait rêver par l’importance des vides, en faisant exister ce qui est au-delà de la case, ce qui ne nous est pas montré, et il donne ainsi le champ libre à notre imagination.
Mais surtout il fait aimer ses personnages de papier, il leur donne vie et profondeur et nous fait nous demander jusqu’où on peut connaître ceux qu’on aime, ceux que pourtant on aimera toujours. Qui sont vraiment nos parents ? Et dès lors, qui sommes-nous pour nos enfants ?
Comme rarement en bande dessinée, Quartier Lointain est une expérience de vie. Taniguchi nous ouvre la porte du Japon d’après-guerre et moderne, il nous livre une enfance que nous n’avons pas vécue et dont pourtant il nous rend nostalgique. Il nous donne la plus belle impression qu’on puisse connaître en lisant : celle d’avoir vécu.
Jaco Van Dormael
Préface
12 ans... en quelque sorte le premier carrefour entre l'enfance et la vie adulte.
Après les difficultés, il y a toujours quelque chose d'heureux qui arrive.
Je ne savais pas... Je n'ai rien su. Je ne savais rien ni de mon père...ni de ma mère...ni de ma famille. Si je pouvais...aujourd'hui, j'aimerais parler avec mon père.
Comme je l'ai déjà souvent dit, je dois beaucoup à la BD qui m'a stimulé, et dont je me suis inspiré dans mon travail, pour trouver le style qui est le mien aujourd'hui.
- Holà, tu entends. On dirait qu'il ronchonne. C'est parce que le saké est vivant. Le saké, c'est comme l'homme. Il faut bien s'en occuper pour avoir de bons résultats.
Les mots que m'avaient dits ce jour-là mon oncle sont restés gravés dans ma mémoire.
En regardant le paysage nocturne, le maître avait les yeux embués.
Moi aussi, j'ai pleuré.
Nous avons pleuré chacun de notre côté, en pensant sans doute à des choses différentes.
Portant le fardeau d’un homme adulte, j’arpentais, pour la deuxième fois, le chemin de mes 14 ans. Et ce chemin prenait, au fil des jours, de plus en plus de virages…
Quand on peint on ne doit pas s'abandonner au pinceau mais mettre son coeur dans la main qui le tient.
Elle se dit qu'il est comme un gamin qui découvre une boîte d'allumettes. Il sait que çà brûle, mais il ne peut s'empêcher de jouer avec. Et elle espère qu'il reviendra quand il aura grillé toute la boîte.
Les années peuvent passer, vous, les hommes, vous ne restez jamais que des mômes ! Mais le plus fort, c’est que vous trouvez toujours une gourde pour vous le pardonner .
La saké [•••] c’est comme un homme… il faut donner de son temps et de son attention pour le faire grandir, sinon ça ne donne rien de bon.