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Critiques de Jirô Taniguchi (2152)
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Le journal de mon père

Mon libraire m'a mis ce manga dans les mains en m'expliquant que Jirō Taniguchi était le "père du roman graphique". C'était assez drôle à entendre puisque ledit roman graphique a pour titre "Le journal de mon père". Intriguée et consciente d'être d'une ignorance crasse pour tout ce qui touche au manga, je me suis laissé séduire.



Bien m'en a pris, quelle merveille ! La finesse du trait et la délicatesse du dessin sont remarquables. Tout au long des 280 pages de cette biographie fictive (mais basée sur le propre vécu de Jirō Taniguchi), nous suivons les souvenirs d'enfance poignants de Yôichi Yamashita. Le décès de son père Take est le prétexte pour revenir sur la (mé)connaissance de Yôichi sur celui qu'il croyait connaître, qu'il avait jugé (sévèrement) avec ses yeux d'enfant blessé par le divorce de ses parents et affectivement frustré.



Le voyage mémoriel de Yôichi parlera à chacun, il se dégage de son récit une très belle humanité.



"Le journal de mon père" est effectivement un roman graphique, structuré en chapitres avec une narration personnelle en plus des échanges entre les protagonistes. J'ai vraiment apprécié le format et surtout son contenu. Une belle découverte qui justifie le conseil de mon libraire. J'ai de plus énormément appris sur la culture nipponne et sur l'environnement de vie d'une famille japonaise dans les années 1950-1970. Passionnant et émouvant.





Challenge MULTI-DEFIS 2022

Challenge XXème siècle 2022
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La montagne magique

Mélancolie, esprits inquiétants, esprits protecteurs, puissances telluriques, visages tristes, calmes, résignés. Couleurs bistres, pastelles, parfois sépia. Telles sont les impressions que me laissent ce magnifique manga de Jiro Taniguchi.

L’histoire, en elle-même, importe peu ; sorte de conte fantastique qui n’est que le support à ce travail que l’auteur effectue sur nous, faisant entrer en résonnance esprit, cœur et matière.

Chaque fois que je lis un Taniguchi, j’éprouve ce sentiment de confort cotonneux, ce contrepoids apaisant à l’effervescence insipide de la recherche outrageante du pseudo bonheur à tout prix.

La mélancolie, la nostalgie, le calme ont beaucoup plus à voir avec le vrai bonheur. Tel est le message très clair de l’auteur.

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Le journal de mon père

Au nom du père…



C’est la magnifique couverture de ce livre qui a attiré toute mon attention. Une photo de famille d’un père et son fils, puis j’ai vu le nom de l’auteur, Jirô Taniguchi, et là, bien sûr, je n’ai plus hésité une seconde. Sa présentation léchée fait de ce livre un petit bijou. On le prend avec tendresse, on tourne les pages avec soin et on le hume pour en prendre entière possession. Sa vue sur ma table de chevet a empli mon cœur de joie et les quelques pages tournées chaque soir, juste avant de m’endormir, m’ont assuré des moments de bonheur car ce journal est un vrai plaisir pour les yeux et pour le cœur.



Jirô Taniguchi s’est inspiré de sa longue absence de sa ville natale, Totorri, pour écrire ce manga, l’histoire de Yoichi. A l’annonce du décès de son père, qu’il n’avait pas vu depuis 15 ans, Yoichi, retourne sur les lieux de son enfance. Durant la soirée de veillée avec son oncle et sa sœur, il va se remémorer tous les souvenirs malheureux qui ont contribué à creuser le fossé entre son père et lui. C’est à cause ou grâce à cette soirée de deuil qu’il va mesurer l’ampleur de la rupture et de son absence. Ses flashbacks guidés par sa famille vont lui révéler peu à peu que finalement son père n’était pas l’homme qu’il croyait être : un homme distant et silencieux comme lui ?



Cette rétrospective est très touchante et émouvante par sa justesse. Elle nous plonge dans une histoire submergée par des sentiments divers comme le doute, l’incompréhension, la tristesse, la surprise mais surtout l’Amour. Nous suivons le cheminement de ce petit garçon qui devient adulte et comprenons la vision qu’il porte sur ses parents avec son lot d’erreurs, de jugements, de maladresses, parce que la communication ne passe plus ou parce qu’il lui devient impossible de faire le premier pas.



Le dessin des personnages, d’une très grande finesse, m’a émerveillé tout au long du récit. On entre de plain-pied dans la vie traditionnelle japonaise, la place du père au sein de la famille, la pudeur maternelle et les valeurs d’un pays souvent fragilisé par les catastrophes naturelles.



Le Journal de mon père ou comme un rendez-vous manqué.

Quand il est trop tard pour dire je t’aime, il ne nous reste plus que les regrets…






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Les Gardiens du Louvre

Toujours dans le cadre du challenge multi-défis, un des items proposait la lecture d'un manga ou d'un roman graphique d'un.e auteur.e asiatique. Mon choix s'est porté sur un auteur singulier dont j'ai pu déjà apprécier ses oeuvres les plus connues, « Quartier lointain » et « Le sommet des Dieux ».

Jirô Taniguchi me plait pour son registre fantastique teinté de réalisme magique, son style introspectif et intimiste, profond et rêveur.



Sorti en 2014, ce manga au beau format BD est une flânerie dans les couloirs du temps, un voyage dans l'intime aussi. Il allie un côté esthétique, une dimension contemplative et une rencontre originale avec le monde de l'art.



« le Palais du Louvre est un dédale situé à la frontière du rêve et de la réalité. »



*

Dans cette histoire, le célèbre dessinateur de manga semble se mettre en scène. de retour d'un salon de la BD à Barcelone, il en profite pour faire un crochet de quelques jours à Paris pour visiter quelques grands musées de la capitale, notamment Le Louvre.



Mais le dessinateur tombe malade. Fiévreux et délirant, il profite d'un moment où il se sent un peu mieux pour se rendre au Louvre. Mais rebuté par la foule qui se presse dans les allées les plus touristiques du musée, il s'éloigne et prend des chemins de traverse. Au détour d'une salle déserte, il est pris d'un malaise et tombe par terre, inconscient.

A son réveil, les salles sont vides. le bruit et l'agitation les touristes ont disparu. Seule, une femme en habits d'époque se tient à ses côtés et se présente comme une des gardiennes du Louvre.



La maladie de l'auteur sert ainsi de cadre à un magnifique voyage dans ce musée-monde exceptionnel à la découverte des artistes, des oeuvres ainsi que de l'histoire du lieu.

Dans ce rêve embrumé, l'homme traverse les époques et rencontre divers artistes qui, par leurs oeuvres, continuent à vivre dans la mémoire collective. Mais c'est aussi un cheminement de l'homme dans son propre passé. Et petit à petit, par touches délicates et retenues, on devine quelles souffrances se dessinent sur son visage défait et sombre.



« En songe, en réalité et dans nos chimères…

que nous est-il donné de voir ?

Ce qui vient en nous, et ne nous quitte plus…

ce sont toutes nos émotions…

tous nos rêves ! »



*

Le lecteur flotte entre songe et réalité, vie personnelle de l'artiste et tragédies de l'Histoire, quiétude intérieure et tristesse. On ne sait pas vraiment si on est dans le réel, dans un monde parallèle, dans un rêve éveillé ou immersif ; si l'homme est dans sa chambre d'hôtel, assommé par la fièvre, ou s'il est au Louvre et vit une expérience étrange et unique.



J'ai tourné les pages sans m'en rendre compte, absorbée par le récit, par la qualité des dessins, par les différentes ambiances qui enveloppent le récit.



*

Pour réaliser cette bande dessinée appartenant à la collection de romans graphiques du Louvre, Jirô Tanuguchi a passé près d'un mois dans le musée.

Le résultat est superbe. Il y a une élégance, une délicatesse et une poésie incontestables dans les traits de l'artiste japonais. Les illustrations sont de toute beauté, certes, mais on ressent également l'atmosphère mystérieuse et intime qui imprègne les lieux.



Le grand format est idéal. Les dessins à l'aquarelle se déploient parfois sur la page entière. le choix des couleurs à dominante sépia, les contrastes très tranchés, renforcent le sentiment de douceur et de mélancolie. L'auteur s'attache à l'expression des sentiments et des émotions par le jeu des regards, la posture des corps.

Ainsi, il s'en dégage de l'ensemble une douce sensibilité autant qu'une grande force.



Les cadrages sont aussi originaux et amènent du mouvement dans le récit. Les planches sont très réalistes, excessivement détaillées, avec une mention spéciale pour les arrière-plan et les décors, les paysages urbains et campagnards, les façades du Louvre, l'intérieur du musée avec ses plafonds, ses tableaux et ses sculptures.

On croise de nombreuses oeuvres, notamment celles de Van Gogh, de Léonard de Vinci, d'Eugène Delacroix, de Corot. J'ai adoré l'intensité qui se dégageait de la Victoire de Samothrace ou du tombeau de Philippe Pot.



*

Avec ce bel album, Jirô Taniguchi nous invité à une réflexion autour de l'art, du temps qui passe, des souvenirs, de l'expérience de la solitude .



*

Pour conclure, c'est toujours avec délice que je me plonge dans les livres de Jirô Taniguchi. Ce que j'apprécie chez lui : l'atmosphère nostalgique et poétique de ses récits, leur dimension onirique et rêveuse, mais aussi la beauté esthétique de ses dessins.



C'est un magnifique voyage qui apporte une vision authentique et raffinée sur le musée du Louvre. A la croisée entre l'imaginaire et le fantastique, l'hallucination et le rêve, la traversée dans le temps et l'art, le combat intérieur de l'artiste vers une forme d'acceptation.

C'est aussi un beau récit qui s'ancre dans le présent, dans les événements du quotidien et s'attache à exprimer les sentiments de ses personnages.



Un auteur à découvrir pour son univers poétique, la qualité de ses illustrations.
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Un zoo en hiver

Quelle relecture plaisir pour ce manga....

Pour info je ne lis quasi jamais de mangas alors que ma fille aînée et mon mari en sont férus (ma cadette est comme moi : vous croyez qu'il existe un gêne qui dit "aimera/ n'aimera pas les mangas" ? à croire....). En fait quand je dis "quasi jamais".... J'ai lu Gen d'Hiroshima, les 1ers tomes du Maître des Livres et Taniguchi.... Voilà j'ai fait le tour de ma culture en manga....

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Mais alors Taniguchi j'adore ! Je me sens presque comme une fan de base ! Quel auteur exceptionnel ! Je ne remercierai jamais assez le festival de BD d'Angoulême qui en lui attribuant son prix pour "Quartier lointain" m'a donné envie d'essayer. Et depuis j'adore....

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Pour celui-ci Taniguchi nous fait revivre ses années où il n'était qu'assistant d'un auteur de manga. On découvre la vie au quotidien de ces auteurs de séries à rallonge qui paraissent au Japon dans de multiples revues spécialisées (la pression de l'heure à rendre, la division du travail entre l'Auteur et ses petites mains etc....).

Un régal qui nous fait découvrir l'envers du décor.

Et puis les premiers émois d'un héros d'à peine 19 ans.....

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Une très jolie histoire, un très beau manga. Mais bon Taniguchi est un maître.... Je ne peux que vous conseiller ses oeuvres, celle-ci bien sûr, mais aussi Quartier lointain, Le journal de mon père, L'orme du Caucase....

En plus ils se lisent dans le bon sens :-)
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Elle s'appelait Tomoji

Deux adolescents qui se croisent sans vraiment se voir, sans savoir que des années plus tard ils passeront leur vie ensemble et fonderont bien plus qu’une famille…



Des paysages apaisants, des personnages bienveillants et des dessins emprunts de douceur. C’est avec une sensation de plénitude qu’on referme cet album de Jirô Taniguchi.



Une histoire toute simple, des gens de peu mais porteurs de grandes valeurs et n’est-ce pas là l’essentiel ?



Il s’appelait Fumiaki. Elle s’appelait Tomoji.



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Le sommet des Dieux, tome 1

L'alpinisme, l'Himalaya, un mystère autour d'un vieil appareil photo, et les superbes dessins de Taniguchi. Un beau manga, qui prend le temps de nous raconter une histoire, et donne très envie de lire la suite.

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Furari

Un moment de grâce et de poésie, voici le beau cadeau que nous fait Jirõ Taniguchi dans son ouvrage intitulé Furari.

Tokyo, ou peut-être devrais-je dire Edo, au milieu du XVIIIème siècle nous est conté et nous mettons nos pas dans ceux d'un géomètre et cartographe passionné qui a entrepris de livrer au Shogunat la première carte de la ville.

Notre visite guidée au gré des saisons est bucolique, à l'ombre des cerisiers en fleur, de jour comme de nuit, éclairée par la voûte étoilée aussi bien que par le vol des lucioles. Une promenade initiatique et culturelle où nous lions connaissance avec des artistes de cette période florissante: poètes auteurs de haïkus comme Baschô et Issa Kobayashi. Le mont Fujiyama n'est jamais très loin dans sa majesté tutélaire. Pour ma part j'aurais aimé prolonger cette aventure qui m'a propulsée dans l'espace et le temps: émotion et frissons garantis!

Furari veut dire au gré du vent, une brise fraîche comme un matin de printemps...

Aligato
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Quartier lointain, tome 1

Il y a longtemps que je désirais faire la connaissance de Jirô Taniguchi qui nous a quitté il y a quelques temps.



Qui n’a pas rêvé de faire un voyage dans le temps ? Quoi de mieux pour remonter le temps que se tromper de train et revenir dans la ville de son enfance ?



J’ai bien aimé la manière dont Taniguchi le fait : se retrouver dans le corps de l’enfant que le héros Hiroshi Nakahara, a été à quatorze ans, alors que dans sa tête il en a toujours quarante huit et retourner à l’école, apprendre les choses beaucoup plus facilement, voir ses camarades d’un autre œil, car il sait ce qu’ils vont devenir plus tard .



Même ses performances sportives sont meilleures qu’autrefois, car son corps est devenu tellement plus léger…



Hiroshi va pouvoir mieux analyser ses relations avec ses parents, comprendre pourquoi son père est parti un jour sans explications.



l’auteur évoque aussi un autre aspect de ce retour dans le temps : peut-on modifier le cours des choses, corriger ce qui a laissé des regrets ?



J’ai bien aimé l’histoire et les dessins de Jirô Taniguchi, donc je vais continuer à explorer son œuvre.
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Le sommet des dieux, tome 2

C'est long et c'est lent, mais une fois qu'on est pris dedans c'est passionnant. "Le Sommet des dieux", série en 5 tomes parue au début des années 2000, est l'adaptation en manga du roman "Kamigami no itadaki" de Yumemakura Baku, célèbre auteur de récits de Science-Fiction et d'aventure au Pays du Soleil Levant, et effectivement cela se sent tellement la narration est emprunte toutes ses ficelles aux techniques littéraires. Mais attention, c'est Jirô Taniguchi le meilleur dans sa partie qui est en charge des graphismes très réalistes : les décors qu'ils soient anodins ou grandioses fourmilles de détails, et avec les visages très expressifs filmés sous tous les angles les personnages prennent vie sous nos yeux. Avec ses artistes, jamais la montagne n'aura été aussi belle (mais dangereuses aussi ^^) ! Et pour ne rien gâcher, cela a été édité en France en format deluxe par Glénat… La vie est belle, oh yeah !





Fukamachi, photographe alpiniste traumatisé par la mort récent de deux amis, traîne sa misère dans Katmandou avant de faire l'acquisition d'un vieil appareil photo dont les secrets pourraient révolutionner l'Histoire de l'alpinisme mondial. Et de fil en aiguille savoir si George Mallory et Andrew Irvine ont été les premiers hommes à avoir atteint le sommet du mont Everest lui emporte presque moins que savoir comment Habu Jôji est devenu Bikhalu Sank, « le serpent venimeux » redouté de tous les sherpas du Népal…

Dans ce tome 2, Fukamachi continue de dérouler la vie d'Habu Jôji et d'Hase Tsunéo : l'accident d'Habu dans les Grandes Jorasses, superbement mise en scène et qui occupe un bon tiers du volume, l'expédition conjointe d'Habu et d'Hase sur l'Everest, formidable échec pour l'un mais formidable succès pour l'autre, la mort tragique d'Hase sur le K2 dans un défi fou, le sauvetage du sherpa Ang Tshering par Habu au péril de sa vie…

Nous explorons aussi les tranches de vie des différentes personnes qu'il interview, à commencer par la soeur de Kishi qui entretient avec Habu une relation chaste mais forte, et notre journaliste prépare son retour à Katmandou pour éclaircir les mystères qui l'obsèdent, à commencer par celui de l'appareil photo de George Mallory autant que pour fuir sa propre vie.

Car en parallèle on suit sa non relation avec la belle Kayoko pour laquelle il n'ose ni s'engager ni rompre, en sachant qu'elle allait épouser son meilleur ami avant que celui ne soit lui aussi emporter par la montagne…



Magnifiquement dessinée et magnifiquement racontée, la montagne n'aura rarement été aussi belle que dans ce manga. Une top série et peut-être le manga qu'il faut à ceux qui n'aiment pas les mangas… blink
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Quartier lointain - Intégrale

Lorsqu’une amie m’a proposé de découvrir l’univers des mangas, j’étais pour le moins sceptique, voire réticente.

Ne t’inquiète pas, me dit-elle, on va faire ça en douceur !

Je me suis laissée convaincre et je dois dire que la surprise fut aussi immense qu’inattendue.

Un dessin épuré, une histoire poétique avec de nombreux personnages attachants, un ton empreint de nostalgie et de mélancolie, un rythme narratif très lent et apaisant … voilà ce que propose « Quartier lointain » à travers l’incroyable expérience vécue par Hiroshi, 48 ans qui se retrouve inexplicablement plongé à l'époque de ses 14 ans en gardant sa conscience d’adulte.

Il revivra ainsi les moments forts de son enfance dont le fait majeur fut la disparition de son père.

L’adulte redevenu enfant parviendra –t-il, à empêcher le drame qui a bouleversé son enfance ?

L’auteur nous transporte dans un univers où rêve et réalité se confondent… pour ne plus faire qu’un. Un formidable album !

Je vais sans aucun doute poursuivre ma découverte de cet univers « manga » qui me semble plein de promesses.



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L'homme qui marche

Il s'agit d'un recueil de 18 histoires courtes de 8 pages chacune (sauf la dernière de 11 pages), en noir & blanc, écrites, dessinées et encrées par Jirô Taniguchi, initialement parues en 1995. Cette édition de 2003 comprend une histoire supplémentaire par rapport à la première édition, réalisée 10 ans après. Casterman a choisi de présenter ces histoires dans un sens européen (de gauche à droite), ce qui n'a aucune incidence sur les images (difficile même de repérer si l'homme qui marche est droitier ou gaucher).



Le dispositif narratif est identique d'une nouvelle à l'autre : un monsieur (trentenaire ou quadragénaire ?) se promène dans une ville (toujours la même) au Japon. Soit il s'agit d'une promenade d'agrément au cours de laquelle il observe ce qui l'entoure (une personne âgée qui se promène, l'état des rues après un typhon), soit il s'est fixé un but à sa promenade (comme se baigner dans une piscine fermée, ou observer le lever de soleil depuis le toit en terrasse d'un immeuble).



Les titres de ces 18 nouvelles sont les suivants : (1) Observer les oiseaux, (2) Tombe la neige, (3) Dans la ville, (4) Grimper à l'arbre, (5) Il pleut, (6) Nager dans nuit, (7) Après le passage du typhon, (8) Le long du chemin, (9) La nuit étoilée, (10) Dans la ruelle, (11) Un paysage flou, (12) Sous le cerisier, (13) Objet perdu, (14) L'aube, (15) Un store en roseau, (16) Un bon bain, (17) Voir la mer, et (18) Dix ans après.



Ces 18 nouvelles disposent donc d'un personnage récurrent dont la propension à observer ce qui l'entoure constitue le lien d'une histoire à l'autre. Il s'agit d'un monsieur un peu rondouillard, arborant souvent un sourire (seule la canicule dans "Un store en roseau" le fait tellement souffrir qu'il en perd sa bonne disposition d'esprit), vêtu avec soin (chemise, pantalon de costume, parfois cravate et veston, plus rarement une tenue décontractée), certainement un cadre moyen ou supérieur (on le voit aller ou revenir du travail à une ou deux occasions). L'autre personnage récurrent est son épouse qui ne fait montre d'aucune personnalité dans les quelques cases où elle apparaît.



Dès la première page, le lecteur peut apprécier les qualités de dessinateurs de Jirö Taniguchi. Il s'agit d'un dessin pleine page montrant l'homme qui marche s'avançant vers le lecteur au milieu d'une ruelle, avec la perspective montrant les façades et clôtures des 2 côtés de cette ruelle. L'homme est vêtu d'une belle parka, il a les yeux tournés légèrement vers l'horizon, et il arbore un sourire de contentement. Le lecteur peut détailler l'arrière plan qui est criant de réalisme : 2 clôtures de nature différente dont l'une carrelée (il ne manque aucun carreau), les arbustes, une roue de vélo qui dépasse, les toitures et leurs tuiles (il ne manque aucune tuile), les gouttières, les antennes, le tampon de regard de l'égout, etc. Dans chacun de ces 18 nouvelles, le lecteur est invité à rendre le temps de regarder, de détailler l'environnement dans lequel évolue l'homme qui marche. Il peut contempler ce qui l'entoure comme s'il était lui-même l'homme qui marche. Tanigchi utilise un trait très fin pour délimiter les contours ce qui aboutit à des dessins à l'apparence éthérée et délicate, même si le nombre de détails est élevé.



Taniguchi alterne les plans montrant l'homme qui marche en train d'avancer, le mettant en situation dans le décor qui l'entoure, ou interagissant (échanges de propos avec une autre personne, transport d'un objet, promenade du chien, etc.), avec des plans subjectifs (la case montre ce que l'homme est en train de regarder, avec son point de vue physique, à partir de la position de ses yeux). Le lecteur éprouve donc aussi bien la sensation d'être un spectateur des mouvements de l'homme, que de parfois voir la réalité par ses yeux.



À l'évidence chacune de ces nouvelles ne racontent pas une histoire sur la base d'une solide intrigue. Il y a parfois une forme de chute, mais ce qui importe avant tout est l'instant présent (le voyage plutôt que la destination) et la capacité d'être curieux des petites choses. Taniguchi met en en scène un individu qui prend le temps de se promener et de regarder. L'homme qui marche n'est pas à la recherche de sensationnel, de grands événements, ou de réalisations spectaculaires. Il observe la vie quotidienne dans ce qu'elle a de plus ordinaire et de plus banale, au point d'en devenir insignifiant et invisible. Observer les oiseaux, cheminer à côté d'un inconnu, s'allonger sous un arbre, souffrir de la chaleur, regarder un paysage nouveau (en bordure de mer), l'homme qui marche observe avec un regard ouvert au monde, avec une disposition d'esprit dont la sérénité lui permet de voir ce que l'esprit écarte d'habitude comme étant trop commun.



Il devient alors évident que Taniguchi ait choisi un personnage sans marque distinctive de capacité physique ordinaire, et encore moins remarquable. Il construit ses nouvelles pour proposer un regard orienté sur le calme de la ville, sur des oasis de paix. Pour un citadin, cette façon de voir les choses est une illusion. La ville n'est jamais calme, jamais au repos.



Pour un lecteur occidental, se pose la question de savoir si ce que montre Taniguchi est réel ou non. En tant qu'auteur, il recompose forcément ses observations, il y a donc une forme d'interprétation du réel, un regard orienté pour faire émerger une composante, une particularité plutôt qu'une autre. Taniguchi mêle le vrai et le faux. Lorsque le lecteur contemple un dessin comprenant un haut degré de détails techniques et urbanistiques, il se dit que l'auteur a dû travailler d'après photographie ou suite à des repérages minutieux. Nouvelle après nouvelle, le niveau de précision est hallucinant. Taniguchi n'utilise aucun raccourci graphique pour réaliser une case plus vite. Il fait preuve du même degré d'investissement qu'il s'agisse de représenter des herbes folles, une façade de maison ou des toitures vues du ciel (page 80).



À ces moments, le lecteur acquiert la conviction que ce qui lui est donné à voir est bien réel, qu'il y a un quartier d'une ville de moyenne importance au Japon qui ressemble à ce qui est dessiné. En même temps, il ne peut qu'être surpris de la faible densité de population, du peu de personnes que croise l'homme qui marche. Le calme et l'apaisement ressentis par l'homme qui marche ne sont possibles que dans un environnement où il a la place d'exister, la possibilité de prendre le temps de regarder sans être entraîné par la foule. Sur 18 nouvelles, un tiers comprend une interaction verbale significative entre l'homme qui marche et quelqu'un d'autre. Dans les deux autres tiers, la ville n'est que le décor de ses déambulations. Le lecteur la voit telle que l'homme qui marche la perçoit. Il ne s'agit donc plus du réel, mais bien de la représentation qu'il s'en fait. D'ailleurs les individus avec qui il échange quelques propos peuvent également être considérés comme des figurants dans sa vie intérieure, sans réelle personnalité ou épaisseur. Ces nouvelles montrent comment l'homme qui marche s'affranchit des êtres humains (sauf quand il souhaite en voir certains) pour mieux percevoir la ville qui l'entoure, qui constitue son environnement.



Avec 18 récits courts très axés sur l'environnement urbain, Jirô Taniguchi propose au lecteur de partager des moments de paix intérieure d'un individu capable de regarder le quotidien en face pour voir ce qu'il a d'extraordinaire. Taniguchi reconstruit avec habilité la banalité d'un urbanisme de banlieue nippon pour en faire apparaître les singularités et les bons côtés (même quand on est trempé sous une pluie d'été). Il ne fait pas l'éloge d'une qualité de vie urbaine. Il montre plutôt comment l'individu peut s'approprier la réalité, l'assujettissant à sa curiosité pour en faire le décor de ses rêveries, de sa façon de voir les choses.
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L'homme qui marche

L’homme qui marche : voilà un concept d'une simplicité extrême et dénuée mais aussi empreint de zen 'attitude'.



Enfin quelqu’un qui prend le temps. Il prend le temps de se promener et de découvrir la nature, la ville, les gens. Il prend surtout le temps de vivre. Tout simplement ! L'instant présent !



Des rencontres fortuites, des sourires et des clins d'œil... Des discussions avec les oiseaux, avec les arbres et même - vous allez le prendre pour un fou voir un psychopathe - avec des inconnus...



Cette ballade dans les faubourgs de Tokyo, sous le soleil ou la pluie, de jour comme de nuit, me montre la vie sous un aspect contemplatif. La grandeur d’un orme, le piaillement d’un oiseau, le bruissement des feuilles par un doux vent, tout nous semble magique, d’une beauté surprenante, aussi paisible que dans un rêve.



Mais il ne s’agit pas d’un voyage onirique : c’est tout simplement la réalité. J'en ressors forcément optimiste, avec une joie de vivre regonflée à bloc, d’avoir pu apercevoir ces quelques merveilles présentes tout autour de moi, mais dont je prends trop rarement le temps de m’y pencher, de m’y arrêter.



S’allonger sous un cerisier en fleur et regarder ses feuilles onduler en vagues communes par une douce brise d’été...



Le rythme est lent, mais c’est pour mieux profiter de cette promenade. La contemplation de notre monde peut ainsi se faire pour le plus grand des plaisirs, celui des yeux, puis celui du cœur avant de toucher en profondeur mon âme.



Et si, Jirô Taniguchi, par les lentes flâneries de son salaryman, ne me proposerait pas, en tout simplicité, des haïku mis en image, m'invitant à contempler mon environnement, à vivre l'instant présent.



Une BD comme un koan zen
Lien : http://leranchsansnom.free.fr/
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Un zoo en hiver

Comment devenir mangaka au Japon ?

Ce métier particulièrement en vue au pays du soleil levant. Beaucoup en rêvent, mais beaucoup n'y arriveront pas : il y a fort peu d'élus.

Les débuts sont très difficiles, il est bien compliqué de se faire remarquer et avoir une première histoire publiée n'est pas chose aisée.

Aussi, en attendant une hypothétique réussite, nombre de jeunes dessinateurs triment au service d'un mangaka reconnu. Production intensive, dessins à effectuer au pas de charge, travail dans l'ombre, ingrat et sous pression, particulièrement dans les jours précédant les dates de remise.

Jirô Taniguchi nous montre, à travers son héros, Hamaguchi, l'envers du décor et le parcours semé d'embûches qui attend le débutant.

Hamaguchi est touchant de sincérité et d'innocence, de naïveté aussi. Jeune, il découvre non seulement le milieu de l'édition de mangas, mais aussi la vie... et bien sûr, l'amour.

Dans son histoire, Taniguchi nous offre une belle découverte de la vie nocturne à Tokyo et de ses milieux artistiques.



Amateurs de péripéties en tous genres, s'abstenir. Un zoo en hiver ne regorge pas d'actions ; c'est un manga fin et sensible, joliment mélancolique.

Un brin nostalgique, Jirô Taniguchi raconte ses débuts dans cet ouvrage en grande partie autobiographique.

J'ai retrouvé la qualité des dessins que j'avais tant appréciée dans Le sommet des dieux, mais les décors changent radicalement : ici, point de montagnes, mais un paysage urbain. Le héros a une figure douce et ses émotions s'y lisent parfaitement.

Une jolie lecture qui change de ce que je choisis habituellement.

Un grand merci à ma fille qui m'a offert ce zoo en plein hiver. Elle avait deviné que cela pourrait me plaire : elle connaît bien mes goûts ! ❤️
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Quartier lointain, Tome 2

On continue à suivre Hirochi Nakahara dans son retour dans l’adolescence, sa vie de famille, sa scolarité, ses amis, sa copine Tomoko… Pour notre plus grand plaisir.



Ce tome 2 est plus axé sur la famille car Hirochi cherche à comprendre pourquoi son père a disparu brutalement ce fameux trente et un août laissant son entourage désemparé, plein d’interrogations, de questions qui resteront sans réponses. Ce n’est pas un simple retour dans le passé, car il analyse les situations avec son œil d’adulte.



Jirô Taniguchi s’intéresse davantage à la famille, la façon dont les parents de Hirochi se sont rencontrés, mariés, ont eu des enfants. L’adolescent cherche à comprendre, si ses parents s’aimaient, s’il y a une raison à ce départ et surtout: peut-on modifier le cours des choses, en recommençant l’histoire?



Mine de rien, l’auteur nous livre une très belle réflexion sur le temps qui passe, sur les moyens pour prendre nos vies en mains, sans subir, sur le libre choix et la force de l’habitude, sur la notion de fatalité.



Les dessins sont toujours aussi beaux, et poétiques, précis, comme par exemple le métier à tisser de la grand-mère, le détail des gares, les postures à table, le mouvement est bien capté également.



J’ai beaucoup aimé ce manga, et lui ai trouvé un seul petit défaut: il se lit comme une BD et non à l’envers, comme les mangas traditionnels, mais je chipote …
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Le journal de mon père

Le journal de mon père fait partie de ces livres qu'il est difficile de critiquer tant ils touchent à l'intime.

Pour ma part, j'ai été happée par ce récit d'une manière que je n'attendais pas. A tel point que j'étais réellement chamboulée en refermant ce livre - preuve que le mangaka a su interpeller son pulic ! Et je vais essayer de rendre justice à ce récit du mieux possible.



Ce manga s'ouvre sur un triste évènement, le décès du père du narrateur. Celui-ci ne s'était pas rendu auprès des siens dans sa ville natale depuis de nombreuses années. Ce retour aux sources va lui permettre de redécouvrir son enfance, son père et de comprendre l'adulte qu'il est devenu.



Le récit et les planches de Jirô Taniguchi sont très pudiques mais évoquent avec une sincérité et une vérité bouleversante des déchirures familiales, du divorce, des échappatoires que l'on se trouve et de la parentalité.

Chaque chapitre alterne entre présent et passé et permet au lecteur - comme au personnage - de se découvrir et de prendre conscience des regrets et des blessures qui l'étouffent.

Un manga qui nous rappelle que nul n'est éternel et que l'on attend souvent qu'il soit trop tard lorsqu'on se rend compte qu'on est passé à côté de l'essentiel.
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Quartier lointain - Intégrale

Monter dans un train, à l’âge mûr, et retrouver son enfance au bout du voyage…



Mon premier (ma première ?) manga… ignorante des codes du genre, j’ai trouvé en tout cas dans ce récit délicat et puissant le meilleur de ce que j’ai pu ressentir à la lecture d’un roman graphique : une esthétique magnifique, quasi filmographique servie par des angles de regard puissamment évocateurs dans laquelle on sent les personnages vibrer de vie comme le vent bruisser dans les arbres ; une histoire à la fois originale sur le fond avec une pointe subtile de fantastique, et classique dans le déroulement, brillamment construite ; un regard touchant sur l’adolescence, la famille et une interrogation toute en finesse sur les choix que l’on fait ou qu’on omet de faire dans l’existence, sur le déterminisme et l’énergie vitale de chaque vie.



« Quartier lointain » est une petite merveille pour les sens et pour l’esprit à savourer lentement, dont chaque chapitre qui s’ouvre sur de superbes planches pleine page ouvre un nouvel espace de réflexion.

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Quartier lointain - Intégrale

Ce que j'aime particulièrement, quand je commence un livre ou un film, c'est d'en savoir le strict minimum avant. Pour Quartier Lointain, c'était le cas: je savais que j'aimerais le graphisme, je savais que ça parlerait d'enfance et du Japon il y a quelques décennies.

Mais en plongeant dans les premières pages, quelle découverte!

Nakahara, père de famille porté sur l'alcool commence son récit par ce jour de gueule de bois où, pensant prendre le train pour Tokyo, se retrouve en fait dans celui le ramenant à la petite ville de son enfance. Nakahara accepte et prend le temps, en attendant le prochain train, de se recueillir sur la tombe de sa mère décédée lorsqu'il avait à peine vingt ans. Il s'assoupit... et se réveille dans le corps d'un jeune garçon de 14 ans, lui-même quelques mois avant la subite disparition de son père.

Nakahara va ainsi revivre, et peu à peu transformer, sa vie d'adolescent., osant davantage profiter des plaisirs que lui offre sa jeunesse mais guettant les moindres changements de comportement de son père pour enfin comprendre les raisons de sa disparition.

Comme lui, on se surprend à revisiter cette période de notre vie, à en regoûter la saveur, à vouloir, peut-être, en changer le cours et à retrouver tous ces fantômes du passé, oubliés, disparus ou bien tout simplement victimes du temps qui passe.

C'est un très beau roman graphique, une belle découverte pour ma première participation à un club de lecture.

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Relecture en février 2022

Une belle redécouverte dans laquelle la magie de ce récit a de nouveau opéré, avec une curiosité plus particulière cette fois-ci pour le Japon des années 50 et la relation homme-femme, ou les relations tous court: pas de contact physique dans le roman, ça m'a manqué...





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Un ciel radieux

Lors d’un terrible accident routier, Kazuhiro, 42 ans, et Takuya, 17 ans rentrent en collision, leurs destins deviennent alors étrangement liés.

Avant de mourir, l’âme de Kazuhiro vient se nicher pour quelques jours dans le corps de l’adolescent qui sort de vingt jours de coma… Cette situation est inconfortable et déroutante pour Takuya qui ne reconnaît plus ses proches mais elle va lui permettre de les voir sous un autre angle…

Jirô Taniguchi, s’empare du destin d’un quadragénaire surmené, en pleine crise de milieu de vie, obligé de se tourner une dernière fois vers son passé avant de mourir plus apaisé. Kazuhiro, souhaite parler une dernière fois à sa femme et à sa fille, Takuya acceptera-t-il de collaborer à cette folle expérience ?

Loin de toute mièvrerie, les albums de Jirô Taniguchi sont toujours émouvants, justes, poétiques. Cet auteur talentueux a l’art de me faire du bien à chaque fois que je découvre l’un d’eux. A partir d’un sujet particulièrement tragique, cette histoire illustre toute la philosophie de vie de cet auteur humaniste.

Le deuil et l’amour sont au cœur de cette bouleversante histoire, le talent de Jirô Taniguchi la transforme en message de sérénité.

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L'orme du Caucase

En huit nouvelles le tandem Taniguchi au pinceau et Utsumi au stylo nous embarque pour une aventure riche en émotions.

L'orme du Caucase, l'arbre par qui le scandale arrive, celui qui était là bien avant les habitants du quartier et qui gêne å cause de son feuillage ouvre ce recueil. Sera-t-il abattu cet arbre remarquable?

Le cheval de bois nous fera comprendre la souffrance d'un tout petit bout de chou qui a été confié à ses grands-parents pour un temps indéterminé. Angoisse de l'abandon...

La petite fille à la poupėe, autoportrait d'une jeune femme abandonnée par son père dans sa petite enfance. Ce dernier retrouve sa trace à l'occasion d'une exposition. Peut-on réparer une absence?

La vie de mon frère, celui qui a choisi une autre voie, une façon de vivre marginale. Que me renvoie-t-il ce frère que je voudrais remettre sur la voie de la normalité?

Le parapluie symbole de protection, celle que notre aîné a assuré à notre égard ou pas. Frère et soeur, une histoire qui s'écrit à l'ombre du couple parental. Que reste-t-il quand les parents ont cassé ce lien?

Les environs du musée sont un lieu chargé d'émotions. Qu'est-ce qui pousse une grand mère à s'y rendre tous les soirs au point d'en oublier l'heure du dîner?

Dans la forêt, il peut se passer bien des choses, le Petit Chaperon Rouge pourrait en témoigner.La forêt, lieu d'initiation où l'on apprend à surmonter ses peurs et où l'on trouve parfois des réponses aux questions laissées en suspens par les adultes...

Son pays natal: partir quand même, pour suivre l'être aimé. Tout laisser derrière soi: amis, famille pour une culture très différente. Quand déracinement rime avec isolement... Alors l'accomplissement de soi devient une victoire arrachée de haute lutte!

Chaque nouvelle est une petite perle d'humanité.

Quand la vie nous rattrape et que nous parvenons à donner du sens à ce qui nous échappait, le bonheur semble à portée de main.

En tous cas lire L'orme du Caucase fut un grand bonheur pour moi!
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