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4.15/5 (sur 168 notes)

Nationalité : Hongrie
Biographie :

Né à Budapest en 1901, János Székely se fait d'abord remarquer comme poète. Il devient scénariste pour le cinéma expressionniste allemand, puis pour Hollywood, où il sera à l'origine du succès cinématographique mondial de Désir de Frank Borzage, produit par Ernst Lubitsh. C'est en publiant en 1948 le chef d'œuvre L'Enfant du Danube qu'il s'affirme véritablement comme écrivain.
Après vingt ans passés aux États-Unis, il s'établit en 1956 à Berlin. Très malade, il fait une demande de retour en Hongrie, mais meurt avant d'obtenir son visa, le 16 décembre 1958.

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Comme chaque année, les équipes de la Griffe Noire vous proposent leurs coffrets de Noël. Une sélection de livres accompagnée de goodies. Gérard Collard et Thomas Raymond vous présentent les contenus... COFFRET JEUNESSE 7-10 ANS (45,80 €) : - Mortelle Adèle au pays des contes défaits, Mr Tran et Diane le Feyer, Tourbillon - le journal de Gurty, mes bébés dinosaures, Bertrand Santini, Sarbacane - Charlie se change en poulet, Sam Copeland, R. Laffont https://www.lagriffenoire.com/100771-coffret-coffret-histoire.html COFFRETS JEUNESSE ALBUM (45,70€) : - Jules et le renard, Joe Todd-Stanton, Ecole des loisirs - Maman noel, Ryan T. Higgins, Albin-Michel jeunesse - Il était une fois la corne des licornes, Béatrice Blue, Little Urban https://www.lagriffenoire.com/100772-coffret-coffret-histoire-poche.html COFFRET ADO (50,70€): - Cogito, Victor Dixen, R. Laffont - Les pluies, Vincent Villeminot, le Livre de Poche jeunesse - La maison des oiseaux, Allan Stratton, Milan https://www.lagriffenoire.com/100773-coffret-coffret-litterature.html COFFRET SCIENCE FICTION (55,90€): - Métaquine indications, François Rouiller, Atalante - Chiens de guerre, Adrian Tchaikovsky, Denoel - Chevauche-brumes, Thibaud Latil-Nicolas, Mnémos https://www.lagriffenoire.com/100776-coffret-coffret-detente.html COFFRET MANGAS (37,80€) : - L'atelier des sorciers 1, Kamome Shirahama, Pika - Bip-Bip Boy 1, Rensuke Oshikiri, Omaké - Dr Stone 1, Riichiro Inagaki et Boichi, Glénat - Heart Gear 1, Tsuyochi Takaki, Kioon https://www.lagriffenoire.com/100777-coffret-coffret-polar.html COFFRET BD SCIENCE FICTION (57,85€) : - le château des animaux : Miss Bengalore, Delep & Dorison, Castermann - Nathanaelle, Charles Berberian & Fred Beltran, Glénat - The kong crew : Manhattan jungle, Eric Hérenguel, Ankama COFFRET BD ADULTE (53,85€) : - Monsieur Jules, Aurélien Ducoudray & Arno Monin, Bamboo - Bruno Brazil : Black Program, Aymond & Bollée, Lombard - Lecio Patria Nostra : le tambour, Yerles & Boidin, Glénat COFFRET BD JEUNESSE (54,95€) : - le royaume de Blanche fleur, Benoit Feroumont, Dupuis - Les quatre de BakerStreet : Les maitres de Limehouse, Dijian & Etien & Legrand, Vents d'Ouest - Raowl : La belle et l'Affreux, Tebo, Dupuis COFFRET LITTERATURE FRANÇAISE (71,30€) : - Murène, Valentine Goby, Actes Sud - Les simples, Yannick Grennec, Anne Carrière - Rien n'est noir, Claire Berest, Stock https://www.lagriffenoire.com/100783-coffret-coffret-detente-poche.html COFFRET LITTERATURE ETRANGERE (73,40€) : - Dévorer le ciel, Paolo Giord

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Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
J'étais envahi d'une étrange lassitude, pareille à celle qui vous étreint dans un rêve, quand vous avez marché pendant des semaines vers un but déterminé et que vous ne pouvez vous souvenir de la raison qui vous poussait, une fois ce but atteint.
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Budapest était blanche et irréelle comme un hiver de conte de fées. Pas un souffle de vent dans les rues ; la ville entière semblait retenir son haleine. De gros flocons de neige, étincelants de diamants, flottaient rêveusement ; et mon imagination enfantine voyait des castels enchantés à travers la brume laiteuse.
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Livre 1
Le beau jeune homme et moi
Comme dans un roman à un sou,ma vie débuta par une tentative de meurtre sur ma personne.Dieu merci,cela m'arriva cinq mois avant ma naissance; je pense donc que je n'en fus pas autrement affecté. Et pourtant ,si ce qu' on dit au village est vrai,le danger était d'importance.C'est par le plus grand des hasards que je n'ai pas été assassiné avant que cette main qui tient aujourd'hui la plume ait eu sa chance de devenir une main.( Page 13).
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C’est la dernière fois que je vis mon maître. Six mois plus tard, sa sœur mourut et il devint de plus en plus impossible. En fin de compte, il y eut une enquête, on le reconnut coupable de menées politiques, il fut révoqué avec suppression immédiate de toute pension. Quand je revins au village, bien peu de gens se souvenaient de lui. On contait encore ses escapades, comme l’aventure de la comtesse ; mais ses propres élèves avaient perdu la mémoire de sa science étonnante et de ses dons exceptionnels d’éducateur. Il devint un héros des histoires de bonnes femmes ; mais sa vraie personnalité était tombée dans l’oubli.
Le nouvel instituteur avait eu du succès. Les notables l’appréciaient avec enthousiasme ; les paysans n’en étaient pas fous, mais ils lui tiraient leur chapeau et admettaient que c’était un brave homme. Il s’acquittait de sa tâche de façon exemplaire ; il ne buvait pas, ne jouait pas ; et si, d’aventure, ses yeux s’égaraient, c’était à la grande joie de toutes les mères de filles à marier. « Il serait de bonne prise. », disaient-elles, non sans raison. C’était un jeune homme travailleur, bien élevé, sans prétention, il venait d’une famille connue de tous. Il était parent d’un conseiller municipal de Budapest, homme de droite, et, comme lui, un de ces hongrois cent pour cent d’origine allemande. C’est ce cousin qui l’ avait fait nommer au village ; et, par un accord tacite, il était convenu que le jeune homme ne resterait pas longtemps dans ce hameau perdu, mais serait transféré à Budapest dès que l’ambitieux conseiller municipal serait devenu ministre de L’Education.
Le nouvel instituteur supprima tout de suite les « causeries de l’après-midi » et ne s’inquiéta guère de savoir si les petits pauvres possédaient des souliers pour venir en classe. Pareille sensiblerie lui était inconnue. Sa mentalité et ses opinions étaient la copie exacte de celle du ministre royal de la Religion et de l’Education publique de Hongrie. Fidèle à sa race, il remplissait ses devoirs à l’allemande, avec précision, discipline et exactitude. En accord avec les lois, édits et règlements en vigueur, il enseignait avec conscience les matières prescrites ; et avec la même conscience, il fermait les yeux sur ce qui était en dehors du programme. Il était le genre d’homme que sa notice nécrologique décrirait comme « un pédagogue exemplaire et d’une moralité de bonne aloi ». C’est grâce à ses « pédagogues exemplaires » que se perpétuait l’ordre social en dépit des millions de petits paysans sans souliers.
Les villageois pensèrent, tout d’abord, que mon maître d’école avait accepté sa révocation d’un cœur léger. Il avait reçu l’ordre de quitter son logement le 1er septembre 1930 ; dans la nuit du 31 août, il fit une fête à tout casser. Le lendemain, le nouvel instituteur arriva pour prendre sa succession ; mais c’est en vain qu’il sonna à la porte. Il dut appeler les gendarmes qui firent ouvrir par un serrurier. On trouva mon maître sur son divan, au milieu de flaques de vin, de verres brisés et de bouteilles vides ; un filet de sang coulait de sa poitrine. Le médecin de la région, qui avait bu en sa compagnie jusqu’à cinq heures du matin, ne pouvait plus rien pour lui. Mon maître était un tireur excellent, il avait visé en plein cœur.
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L'ivresse était à bon marché, en Hongrie ; les maîtres du peuple, tels les charlatants, utilisaient l'alcool au lieu de remèdes, pour apaiser les angoisses de la misère. Le peuple était abreuvé de vin et de haine, de crainte qu'un beau jour, il ne s'éveille à la réalité. L'ivrogne en haillons battait sa femme, l'ivrogne en uniforme battait l'"ennemi", et tous deux réalisèrent trop tard que leurs véritables ennemis étaient indemnes. "Nous ne mourrons jamais !" avaient-ils hurlé des siècles durant ; pendant ce temps, le pays dépérissait, et bien rarement par la faute de l'"ennemi". Pour nous, la paix a toujours été plus dangereuse que la guerre, car personne n'a inventé de bombe plus meurtrière que la pauvreté.
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Je m'assis bien vite sur le bord du lit,car j'étais tout étourdi de faim.
C'était terrible et merveilleux,Je me retirais le pain de la bouche pour nourrir ma mére affamée.
Désormais,je lui rapportais tous mes repas.
J'avais toujours faim,j'avais toujours sommeil.Et je travaillais douze heures par
Jour,sans compter mes Huit heures de promenade hygiénique.
Je vivais dans une hébétude d'ivrogne.J'avais des étourdissements et j'étais
couvert de sueurs froides. En rentrant ,je m'appuyais aux réverbéres,je restais
Immobile de longs moments : mes pieds ,se refusaient à avancer,,,.....
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Le majordome ne jurait que par l’armée ; aussi jouait-il aux petits soldats avec nous. Chaque matin, il nous faisait aligner pour nous passer en revue. Les boutons de cuivre de nos uniformes rouges devaient briller comme des miroirs, et malheur au mécréant dont le pantalon n’avait pas un pli impeccable. Notre chevelure devait obéir au « règlement» : nous portions la raie de côté et les cheveux collés avec de l’eau ou de la pommade. Au commandement, nous présentions nos mains pour l’inspection des ongles ». Le majordome examinait aussi nos oreilles et notre cou ; il allait même jusqu’à nous renifler comme un chien avec la farouche détermination de dépister l’odeur de sueur.
Un jour, en arrivant à moi, il se mit tout à coup à hurler :
– Qu’est-ce que c’est que ces souliers là ?
Je ne savais que répondre. Pouvais-je lui dire que c’étaient les souliers du maître d’école et que j’avais traversé l’enfer pour les acquérir ? Qu’à cause d’eux, j’avais été jeté en prison, frappé à coups de crosse et chassé de mon village ? Que j’avais dû quitter l’école par la faute de ces maudits godillots ?
Il y eut un silence terrifiant. Le majordome me fusillait du regard, attendant ma réponse. J’avais l’impression que le monde allait s’écrouler.
[…]
– Maman, lui dis-je, j’ai bien peur de perdre ma place.
– Et pourquoi donc ?
– Le majordome n’aime pas mes souliers.
– Qu’est-ce qu’il leur reproche ?
– Je ne sais pas. Ils étaient assez bons pour le maître d’école ; et Dieu sait qu’il vaut mieux, dans son petit doigt, que le majordome dans toute sa personne, monocle et tout.
Cette nouvelle ne parut guère émouvoir ma mère.
– Eh bien, s’il le faut absolument, dit-elle, nous t’achèterons une paire de souliers.
Je n’en croyais pas mes oreilles.
– Et le loyer ?
– Si le portier dit vrai, tu rattraperas le prix des souliers en deux ou trois jours.
–Tu as raison, ma foi. Je n’y pensais pas. J’étais fort soulagé.
Le lendemain, je coupai à l’école d’apprentissage et accompagnai ma mère pour acheter une paire de chaussures. Ce fut une grande date dans ma vie. J’ai sous les yeux mon petit calepin. J’y avais inscrit, dans la colonne du « Doit » : « 18 février 1928 : dû à ma mère, une paire de souliers : 7 pengoe 20. » Et au-dessus : «Pas de chaussures d’occasion. De vrais souliers neufs. »
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Un véritable gentilhomme ne considérait les ouvriers et les paysans que comme une espèce supérieure d'animaux domestiques, créés par Dieu pour le servir. Les jours de la Commune n'avaient pas plus de signification pour lui que le jour où son cheval s'était emballé ; jamais son cerveau si distingué ne songeait à se demander : est-ce par hasard que le communisme a choisi ce pays-ci entre tous les autres ? Il ne prêtait aucune attention aux soucis des pauvres bougres, et les siens ne lui apprenaient rien. Même alors, après que la haute finance eut ruiné sa classe sociale, il continuait à l'appuyer en politique et il ne votait que pour les ennemis jurés du monde de travail. Il avait toujours été le plus ferme soutien de la réaction et, maintenant, il se tournait encore plus vers la droite. Il voyait son salut dans quelque fascisme hongrois pour gens du monde ; pendant quelque temps, il se défia de Hitler uniquement parce que son parti s'appelait Arbeiterpartei ou parti ouvrier. Plus tard, lorsque le parti nazi hongrois fut créé, ce mot détestable se trouva omis du titre officiel ; il y a une limite à tout, pense le gentilhomme hongrois. Les temps peuvent changer, mais les lois divines sont éternelles : un ouvrier est un chien, même sous Hitler : et un homme du monde est un homme du monde, même en enfer.
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Il y avait une petite taverne au rez-de-chaussée, dont l’entrée était surmontée d’une ampoule électrique ; je constatai qu’en effet la porte était toujours ouverte. Nous nous mîmes à courir de nouveau. Juste avant d’arriver, ma mère me prit par le bras et nous nous glissâmes furtivement dans la maison, tels deux voleurs. Elle monta les escaliers au galop, ne faisant une pause qu’un instant au deuxième étage pour reprendre haleine. Plus on habite haut, moins le loyer est cher ; nous habitions au quatrième, parce qu’il n’y avait pas de cinquième.
Ma mère s’arrêta en haut des escaliers.
– Je vais faire mes affaires tout de suite, dit-elle. Attends-moi, puis tu feras les tiennes.
Les seuls cabinets de ce palier servaient à toute famille. Je n’avais pas été gâté sous ce rapport chez la tante Rosika, mais il n’y avait pourtant pas de comparaison avec ici. Au village, la planche était récurée au moins une fois par semaine, par la servante ou par moi ; mais ici, aucune main n’avait jamais touché à cette épaisse litière d’ordures amoncelées. Les cabinets donnaient sur la cour, l’eau était gelée, il n’y avait ni papier ni lumière.
Pendant ce temps, ma mère était entrée dans notre logement. Il y en avait douze sur ce palier ; en sortant des lieux d’aisances, je ne pus retrouver le nôtre dans le noir. La maison avait l’air encore plus bizarre vue de l’intérieur. On aurait dit que l’immense brique était creuse. Les logements donnaient tous sur l’espace libre dans le milieu. Ils étaient minuscules : une porte et une fenêtre ; ou, pour les prodigues, une porte et deux fenêtres. Le bâtiment était cinq fois plus profond que large ; aussi, deux des logements sur douze s’ouvraient-ils sur la rue, tandis que les deux autres dominaient une courette étroite et lugubre. À l’extérieur de ceux-ci, passait une galerie à ciel ouvert où s’entassait une épaisse couche de neige; je glissais sans cesse et je ne savais pas où j’étais. Je finis par rappeler ma mère.
Elle parut à l’une des portes.
– Assez braillé ! hurla-t-elle, tu veux déranger Monsieur le gardien ?
Sa voix était indignée, mais lorsque je m’approchais, elle cligna de l’œil pour me montrer que ses reproches était destinés aux oreilles du concierge. Elle ajouta en un murmure étrange et embarrassé :
– Entre, mon fils. Soit le bienvenu et que Dieu te bénisse.
Ceci se passait le 31 décembre 1927 ; au couvre-feu de dix heures, trois mois et demi avant mon quinzième anniversaire. Pour la première fois de ma vie, je me trouvais au « foyer familial », ainsi que certains se plaisent à le nommer.
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Une voix s’éleva parmi la foule, hurlant à gorge déployée :
- Justice !
Immédiatement, l’exclamation libéra les cœurs, et l’assemblée, calme et méfiante, se fit sonore et revendicatrice. Bientôt, ce fut un seul et même cri :
- Justice !
- Justice !
- Justice !
Quel que fut l’auteur de ce premier cri, il voulait certainement soutenir le colonel, mais sa réclamation le dépassa et gagna très vite en volume, telle une avalanche. On n’exigeait plus réparation pour un seul homme mais pour le pays tout entier, le monde tout entier, pour toutes les personnes usées, brisées et opprimées.
- Justice !
- Justice !
- Justice !
Crâne d’œuf jeta un coup d’œil par la fenêtre. Il apprécia fort peu le spectacle : la place était couverte d’une marée humaine en ébullition.
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