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Citation de Woland


[...] ... - "Qu'est-ce qui se passe ?" demanda Harry.

- "Ce sont des jeunes des alentours qui vont essayer de casser la gueule aux boxeurs de Jim Chivers. S'ils réussissent, c'est le gros lot et, qui plus est, une gloire et une renommée locales. Ils sont en ce moment en train de signer une déclaration qui stipule qu'ils sont en bonne condition physique, et qui leur fait savoir que l'organisateur décline toute responsabilité quant à un changement soudain de leur état de santé," expliqua Andrew.

- Waow ... c'est légal, tout ça ?

- Mouais." Andrew hésita. "Une sorte d'interdiction a vu le jour en 1971, ce qui a fait qu'ils ont dû modifier légèrement certaines choses. Il s'agit d'un divertissement qui a une longue histoire en Australie, tu comprends. Ils ont usurpé son nom, puisque Jimmy Chivers dirigeait une troupe de boxeurs qui faisaient le tour du pays au gré des foires et des rassemblements sportifs, après la Deuxième Guerre mondiale. Ce type était une institution à lui tout seul. Beaucoup de ceux qui sont devenus plus tard de grosses pointures étaient passés par l'équipe de Jimmy. Il y avait toujours beaucoup de nationalités différentes chez les participants : des Chinois, des Italiens et des Grecs. Et des Aborigènes. A l'époque, les gens que ça tentait pouvaient même choisir contre qui ils allaient se battre. Ainsi, si tu étais par exemple antisémite, tu pouvais te choisir un adversaire juif. Même si les chances de se faire mettre une raclée par un juif étaient relativement grandes.3

Harry pouffa de rire. "Est-ce que ça ne fait pas qu'attiser le racisme ?"

Andrew se gratta le menton.

- "Peut-être. Peut-être pas. C'était en tous cas un moyen d'évacuer l'agressivité refoulée. En Australie, on a l'habitude de co-habiter avec des cultures et des races différentes, et dans l'ensemble, ça marche plutôt bien. Mais il y a toujours des frictions. Et dans ce cas, il vaut mieux se mettre sur la bobine sur un ring que dans la rue. Prends par exemple les matches qui opposent un Blanc à un Aborigène. Ceux-là intéressent tout particulièrement le public. Un Aborigène, membre de l'équipe de Jimmy et qui s'en sortait bien, devenait facilement un héros parmi ses semblables, dans son patelin. Il donnait une petite impression de cohésion et de gloire au milieu de toutes les humiliations. Je ne crois pas que ça ait aggravé les choses entre les ethnies. Quand les jeunes Blancs se faisaient foutre une raclée par un Noir, ça leur inspirait plus de respect que de haine. Les Australiens forment un peuple fair-play, de ce point de vue-là. ... [...]
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