Toute sa vie, elle n’avait eu droit qu’à des choses médiocres, des ersatz : de la crème glacée au lieu du gelato, des reproductions d’œuvres d’art, la nourriture fade et rationnée de son pays au lieu de la délicieuse gastronomie italienne. En Angleterre, seules la nature, la musique et la poésie l’avaient émue jusqu’au tréfonds de l’âme. Ici, tout la bouleversait. Le moindre caillou dans une ruelle, la moindre applique sur une maison, le toit doré du baptistère, les proportions de l’église San Lorenzo, le goût du melon et du jambon de Parme… c’était comme si ce rond de ciel dans le dôme du Panthéon l’avait aspirée jusqu’au paradis.