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Citations de Joachim Du Bellay (184)


Je ne veux point fouiller au sein de la nature,
Je ne veux point chercher l'esprit de l'univers,
Je ne veux point sonder les abîmes couverts,
Ni desseigner du ciel la belle architecture.
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Tristes désirs, vivez donc contents
Si le temps finit chose si dure
Il finira la peine que j'endure
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Sonnet 12

Vu le soin ménager dont travaillé je suis,
Vu l’importun souci qui sans fin me tourmente,
Et vu tant de regrets desquels je me lamente,
Tu t’ébahis souvent comment chanter je puis.

Je ne chante, Magny, je pleure mes ennuis,
Ou, pour le dire mieux, en pleurant je les chante,
Si bien qu’en les chantant, souvent je les enchante :
Voilà pourquoi, Magny, je chante jours et nuits.

Ainsi chante l’ouvrier en faisant son ouvrage,
Ainsi le laboureur faisant son labourage,
Ainsi le pèlerin regrettant sa maison,

Ainsi l’aventurier en songeant à sa dame,
Ainsi le marinier en tirant à la rame,
Ainsi le prisonnier maudissant sa prison.
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(Les Antiquitez de Rome)

XXXII

Esperez vous que la postérité
Doive (mes vers) pour tout jamais vous lire ?
Esperez vous que l'œuvre d'une lyre
Puisse acquérir telle immortalité ?

Si sous le ciel fust quelque eternité,
Les monuments que je vous ay fait dire,
Non en papier, mais en marbre et porphyre,
Eussent gardé leur vive antiquité.

Ne laisse pas toutefois de sonner,
Luth, qu'Apollon m'a bien daigné donner :
Car si le temps ta gloire ne desrobbe,

Vanter te peuls, quelque bas que tu sois,
D'avoir chanté, le premier des François,
L'antique honneur du peuple à longue robbe.
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(Les Antiquitez de Rome)

XIII

Ny la fureur de la flamme enragee,
Ny le trenchant du fer victorieux,
Ny le degast du soldat furieux,
Qui tant de fois (Rome) t'a saccagee,

Ny coup sur coup ta fortune changee,
Ny le ronger des siecles envieux,
Ny le despit des hommes et des Dieux,
Ny contre toy ta puissance rangee,

Ny l'esbranler des vents impetueux,
Ny le débord de ce Dieu tortueux,
Qui tant de fois t'a couvert de son onde,

Ont tellement ton orgueil abbaissé,
Que la grandeur du rien qu'ilz t'ont laissé
Ne face encor' esmerveiller le monde.

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Et toutefois j'aime, j'adore et prise
Ce qui m'étreint, qui me brûle et entame.
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Tout retourne à son commencement.

(Les Antiquités de Rome, Sonnet XVIII, p.169, Le Livre de Poche)
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Je ne dis plus la sentence commune,
Que toute chose au-dessous de la Lune
Est corrompable, et sujette à mourir :
Mais bien je dis (et n'en veuille déplaire
A qui s'efforce enseigner le contraire)
Que ce grand Tout doit quelquefois périr.

(Les Antiquités de Rome, Sonnet IX, p.165, Le Livre de Poche)
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Celui qui de plus près atteint la Déité,
Et qui au ciel (Bouju) vole de plus haute aile.
C'est celui qui suivant la vertu immortelle
Se sent moins du fardeau de notre humanité.
Celui qui n'a des Dieux si grand' félicité,
L'admire toutefois comme une chose belle,
Honore ceux qui l'ont, se montre amoureux d'elle.
Il a le second rang, ce semble, mérité.

(Les Regrets, Sonnet 183, p.148, Le Livre de Poche)
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Mais il ne faut aussi par crainte et vilité
S'abandonner en proie : il faut prendre courage,
Il faut feindre souvent l'espoir par le visage,
Et faut faire vertu de la nécessité.

(Les Regrets, Sonnet 56, p.84, Le Livre de Poche)
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Ce que les Destinées
Nous donnent de journées.
Estimons que c’est gain.
Que sais-tu si les Dieux
Octroieront à tes yeux
De voir un lendemain?
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Seigneur, je ne saurais regarder…



Seigneur, je ne saurais regarder d’un bon œil
Ces vieux Singes de Cour, qui ne savent rien faire,
Sinon en leur marcher les Princes contrefaire,
Et se vêtir, comme eux, d’un pompeux appareil.


Si leur maître se moque, ils feront le pareil,
S’il ment, ce ne sont eux qui diront du contraire,
Plutôt auront-ils vu, afin de lui complaire,
La lune en plein midi, à minuit le soleil.


Si quelqu’un devant eux reçoit un bon visage,
Ils le vont caresser, bien qu’ils crèvent de rage ;
S’il le reçoit mauvais, ils le montrent au doigt.


Mais ce qui plus contre eux quelquefois me dépite,
C’est que devant le roi, d’un visage hypocrite,
Ils se prennent à rire, et ne savent pourquoi

                                                                   (1558)
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Ces ouvrages (Madame) à qui bien les contemple,
Rapportant de l'antiq' le plus parfait exemple,
Monstent un artifice et depense admirable.

Mais ceste grand' doulceur joint à ceste haultesse,
Et cest Astre benin joint à ceste sagesse
Trop plus que tout cela vous font emerveillable.
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Je pardonne à la douce fureur

Maintenant je pardonne à la douce fureur
Qui m’a fait consumer le meilleur de mon âge,
Sans tirer autre fruit de mon ingrat ouvrage
Que le vain passe-temps d’une si longue erreur.

Maintenant je pardonne à ce plaisant labeur,
Puisque seul il endort le souci qui m’outrage,
Et puisque seul il fait qu’au milieu de l’orage,
Ainsi qu’auparavant, je ne tremble de peur.

Si les vers ont été l’abus de ma jeunesse,
Les vers seront aussi l’appui de ma vieillesse,
S’ils furent ma folie, ils seront ma raison,

S’ils furent ma blessure, ils seront mon Achille,
S’ils furent mon venin, le scorpion utile
Qui sera de mon mal la seule guérison
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En vain le Roy sera aux armes invincible, S'il n'est juste et ne faict la justice garder.
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(LES REGRETS) sonnet 91

O beaux cheveux d’argent mignonnement retors !
O front crêpe et serein ! et vous, face dorée !
O beaux yeux de cristal ! ô grand bouche honorée,
Qui d’un large repli retrousses tes deux bords !

O belles dents d’ébène ! ô précieux trésors,
Qui faites d’un seul ris toute âme enamourée !
O gorge damasquine en cent plis figurée !
Et vous, beaux grands tétins, dignes d’un si beau corps !

O beaux ongles dorés ! ô main courte et grassette !
O cuisse délicate ! et vous, jambe grossette
Et ce que je ne puis honnêtement nommer !

O corps transparent ! ô beaux membres de glace !
O divines beautés ! pardonnez-+moi, de grâce,
Si, pour être mortel, je ne vous ose aimer.
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Si les larmes servaient de remède au malheur,
Et le pleurer pouvait la tristesse arrêter,
On devrait, Seigneur mien, les larmes acheter,
Et ne se trouverait rien si cher que le pleur.

Mais les pleurs en effet sont de nulle valeur :
Car soit qu’on ne se veuille en pleurant tourmenter,
Ou soit que nuit et jour on veuille lamenter,
On ne peut divertir le cours de la douleur.

Poème 52
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Tristes désirs, vivez doncques contents :
Car si le temps finit chose si dure,
Il finira la peine que j’endure.

Les Antiquités de Rome (poème 7)
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Nous usons du prescrit de nature, qui pour parler nous a seulement donné la langue. Nous ne vomissons pas nos paroles de l'estomac, comme les ivrognes; nous ne les étranglons pas de la gorge, comme les grenouilles; nous ne les découpons dedans le palais, comme les oiseaux; nous ne les sifflons pas des lèvres, comme les serpents. Si en telles manières de parler gît la douceur des langues, je confesse que la nôtre est rude et mal sonnante. Mais aussi avons-nous cet avantage de ne tordre point la bouche en cent mille sortes, comme les singes.
[La défense et illustration de la langue française, chapitre IX]
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Tu dis que Du Bellay tient réputation,
Et que de ses amis il ne tient plus de compte:
Si ne suis-je seigneur, prince, marquis ou comte,
Et n'ai changé d'état ni de condition.

Jusqu'ici je ne sais que c'est d'ambition,
Et pour ne me voir grand ne rougis point de honte:
Aussi ma qualité ne baisse ni ne monte,
Car je ne suis sujet qu'à ma complexion.

Je ne sais comme il faut entretenir son maître,
Comme il faut courtiser, et moins quel il faut être
Pour vivre entre les grands, comme on vit aujourd'hui.

J'honore tout le monde et ne fâche personne:
Qui me donne un salut, quatre je lui en donne:
Qui ne fait cas de moi, je ne fais cas de lui.

[Les Regrets, sonnet 74]
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