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3.88/5 (sur 103 notes)

Nationalité : Allemagne
Né(e) à : Berlin , le 08/12/1926
Mort(e) à : Kronberg im Taunus , le 11/09/2006
Biographie :

Joachim Clemens Fest était un historien et journaliste allemand.

Issu d'une famille bourgeoise ayant résisté aux nazis, à laquelle il rend hommage dans son autobiographie posthume Ich nicht (Pas moi), Joachim Fest a toujours fait preuve d'honnêteté et d'intransigeance vis-à-vis de l'histoire de l'Allemagne.

En décembre 1944, à l'âge de 18 ans, il s'engage dans l'armée allemande pour éviter d'être incorporé dans les Waffen SS. Il est rapidement fait prisonnier de guerre en France.

Fest étudie le droit, l'histoire et la littérature allemande. En 1963, il devient rédacteur en chef de la chaîne NDR et publie un ouvrage sur les protagonistes du régime nazi, Les Maîtres du IIIe Reich - Figures d'un régime totalitaire.

De 1973 à 1993, il est chroniqueur au Frankfurter Allgemeine Zeitung. En 1973, il publie Le Führer, qui provoque de vives polémiques parmi les historiens. Il poursuit son exploration du Troisième Reich en écrivant notamment Le coup d'État. Le long chemin vers le 20 juillet en 1994 et Speer, biographie du ministre de l'armement et de l'architecte particulier d'Hitler, en 1999.

En 2002, Les Derniers Jours d'Hitler devient rapidement un best-seller. Il y décrit le chapitre ultime de la guerre, la bataille de Berlin et le suicide du Führer dans le bunker de la Chancellerie. Ce livre inspire par la suite le film La Chute, sorti en 2004.
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Source : wikipedia
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La Chute (Der Untergang), un film allemand réalisé par Oliver Hirschbiegel et sorti en 2004. L'histoire est consacrée aux évènements et circonstances liées à la mort d'Adolf Hitler. Bande-annonce


Citations et extraits (27) Voir plus Ajouter une citation
Avec la fin proche, les tendances à la "mythologisation" se firent de plus en plus apparentes. L'Allemagne envahie de toutes parts devenait l'image du héros solitaire et le penchant, profondément enraciné dans la conscience allemande, à un mépris idéalisé de la vie, au romantisme du champ de bataille et à une sublimation de la mort violente fut derechef mobilisé. Les forteresses [...] qu'Hitler avait ordonné de former et de tenir partout avec la dernière rigueur symbolisaient en réduction cette idée de la sentinelle perdue que l'Allemagne incarnait dans son ensemble. Pour l'univers sentimental et pessimiste d'Hitler et des fascistes en général, elle avait d'ailleurs de tout temps possédé un obscur attrait: motifs wagnériens, nihilisme germanique et tout un romantisme de catastrophes finales et variées s'y ébattaient en un lyrisme échevelé : "je ne veux plus qu'une seule chose, disait-il, la fin, la fin..."

(p430)
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Cette rapide neutralisation sans résistance de toutes les forces politiques de gauche à droite caractérise de façon surprenante le processus national-socialiste de la conquête du pouvoir, et si quelque chose démontre à quel point la république de Weimar avait perdu sa vitalité, c'est bien la passivité avec laquelle les institutions qui l'avaient portée se laissèrent maîtriser. Même Hitler se montra stupéfait : "On n'aurait jamais cru possible un effondrement si pitoyable", déclara-t-il à Dortmund au début de juillet [1933]. Interventions et interdictions qui auraient indubitablement déclenché peu de temps auparavant une émeute comparable à une guerre civile rencontraient maintenant une approbation résignée, et on ne peut comprendre la grande capitulation de ces mois-là si l'on tient compte uniquement de ses causes politiques, en négligeant les motifs intellectuels et psychologiques. (p41)
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"Ce fut une explosion de rage sans précédent, comme aucun de ses proches n'en avait jamais vu .
Hitler jaillit de son fauteuil , jeta rageusement sur la table les crayons de couleur dont il ne se séparait jamais pendant les conférences, et se mit à hurler.
Sa voix , rauque et éteinte depuis des semaine retrouva comme par miracle sa vigueur passée;
Crachant littéralement les mots, il prononça une sorte de réquisitoire global contre le monde entier, contre la lâcheté , l'infamie et la déloyauté générale . Il couvrit d'opprobre les généraux dont il avait dû affronter la résistance opiniâtre , insulta les traitres , les lâches et les ratés qui l'entouraient depuis des années ."
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A propos de l'élimination de Röhm et des chefs de la S.A. lors de la "Nuit des longs couteaux" le 30 juin 1934 :

La S.A. ne s'était jamais soumise totalement au principe d'obéissance aveugle. Dans sa conscience de représenter une institution à part, elle avait toujours fait connaître clairement son intention de prendre ses distances par rapport à tous les hommes du parti qu'elle méprisait. A l'inverse, la S.S. voulait être une élite fidèle qui servait l'idée du national-socialisme comme gardienne et comme troupe d'avant-garde. Simple instrument, elle était à la disposition du Führer et de sa volonté.
(...)
Le 30 juin représente donc l'élimination d'un type humain qui avait été pratiquement indispensable à l'ascension d'Hitler: celui du soudard brutal, venu la plupart du temps de cette masse des officiers congédiés qui avaient tout d'abord tenté de sauver et de transposer dans la vie civile leur expérience de la guerre en qualité de soldats des corps paramilitaires et de "héros des rues", mais à qui, une fois le but atteint, on ne pouvait plus confier aucune tâche.
(...)
Un anachronisme prenait fin: l'affaire Röhm était le terme des "années de combat". Elle marquait ce tournant qui menait de la phase incertaine et utopique du "Mouvement" jusqu'aux réalités terre-à-terre et sans rêve d'un Etat fondé sur l'idée de l'ordre. En même temps, le combattant des barricades, le personnage romantique auréolé de fumée et de poudre qu'avait connu le XIXe siècle et dans lequel se reconnaissaient avec délices Röhm et ses partisans, ce combattant donc se trouvait remplacé par le type d'un révolutionnaire moderne que produisait la S.S. C'était un révolutionnaire sans passion, "manager" du totalitarisme et fonctionnaire de l'exécutif qui proposait une image encore sans exemple de la révolution.
(p112-113)
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A propos du haut commandement militaire français dans la débâcle de juin 1940 :

"Du Grand Quartier Général de Briare, il n'y avait qu'un seul moyen de communication avec les troupes et le monde extérieur : c'était un unique appareil de radio, et encore ne fonctionnait-il pas entre midi et quatorze heures parce que la préposée des PTT allait déjeuner". (p306)

Je dois préciser que je n'ai pas réussi à trouver confirmation de ce fait dans d'autres sources. L'incompétence calamiteuse du haut commandement français en 1940 n'étant plus à démontrer, j'ai tendance à croire l'auteur, dont le livre est bien informé même si dans le cas présent il cherche un peu à forcer le trait.
Quoiqu'il en soit, ça m'a rappelé ce gag d'Astérix chez les Bretons : lorsque les Romains comprennent que pour conquérir l'Angleterre, il suffit d'attaquer à 17h, à l'heure du thé...
Dans un roman, c'est certain, personne ne croirait à un truc pareil.
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Hitler était assez réfléchi pour considérer l'Etat comme un instrument lui permettant de tenir en échec le parti dont il était lui-même le Führer. Au sein du parti national-socialiste, il avait créé des institutions toujours concurrentes. Il avait encouragé les rivalités afin de pouvoir affirmer de manière d'autant plus inattaquable sa toute-puissance au-dessus des litiges et des querelles: c'est pour les mêmes raisons qu'il mit en place les nouvelles autorités de l'Etat (...) et qu'il en augmenta même le nombre au cours des années.
(...)
En contraste absolu avec la légende populaire qui vante la force de décision des systèmes totalitaires, leur énergie dans la réalisation, ce qui distingue en réalité ces régimes des autres formes de l'organisation de l'Etat est qu'ils sont infiniment plus proches du chaos: toute la pompe de l'ordre n'est en dernier lieu qu'une tentative pour dissimuler derrière une façade grandiose la confusion inévitable dans cette technique du pouvoir.
(p46)
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"Mise hors circuit de la pensée", "paralysie de la suggestion", création d'un "état réceptif de dévouement fanatique" : ces conditionnements affectifs et grégaires étaient la mise en scène préparatoire ; le discours lui-même n'avait pas d'autre but, tout y contribuait : style, argumentation, gradations calculées, modulation de la voix, ainsi que les gestes d'emphase, de menace ou de conjuration soigneusement préparés. "La masse est comme une bête, elle obéit à des instincts", assurait le futur maître du Reich. En vertu de ce principe, il demandait une pensée rudimentaire, des phrases simples, des slogans, des répétitions constantes ; il ne fallait viser qu'un adversaire à la fois, employer des formules apodictiques, refuser volontairement de donner des "raisons" ou de "réfuter d'autres opinions" : c'était là, selon Hitler, "une tactique fondée sur l'évaluation exacte de toutes les faiblesses humaines, et dont le résultat doit conduire presque mathématiquement au succès."
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"Croire, obéir et combattre, un point c'est tout !" Rudolf Höss se reconnaissait dans cette maxime de la SS qui correspondait parfaitement à ses besoins les plus profonds. Il se montrait tout à fait incapable de peser le pour et le contre, d'assumer personnellement des responsabilités et de prendre des décisions. Le seul doute qu'ait pu avoir cet homme disponible, c'était de savoir si l'ordre donné était couvert par une quelconque autorité compétente. Si sa destinée avait suivi d'autres voies, Rudolf Höss aurait étudié des dossiers, géré des affaires ou exploité la petite ferme dont il rêvait, avec le même soin et la même conscience qu'il mit à assassiner des centaines de milliers d'êtres humains. Höss était en effet le commandant du camp de concentration et d'extermination d'Auschwitz.
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Son antirationalisme était d'ordre intellectuel, de même que le nazisme constituait un mouvement d'intellectuels ratés et désespérant de la raison.
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Dans ses rapport dépourvus de nuances, Höss présente des ressemblances frappantes avec d'autres dirigeants nazis qui, comme lui, avaient reçu dans leur enfance une éducation sévère. Tout laisse à penser que Hitler profita largement des carences d'une époque qui allait chercher ses directives pédagogiques dans les cours des casernes et élevait ses fils selon les catégories rigides d'une école de cadet. Ce bizarre mélange d'agressivité et de servilité, qui caractérise souvent les anciens combattants, mais aussi ce profond besoin de dépendance, reflètent cet univers particulier du commandement militaire qui marqua leur enfance. Dans sa jeunesse, Rudolf Höss avait sans doute éprouvé des sentiments de révolte contre le pouvoir d'un père qui, sans tenir compte des désirs de son fils et de l'avis de ses professeurs, refusa, dans une dernière démonstration d'autorité, de le laisser poursuivre ses études, et l'obligea à embrasser la carrière commerciale, afin qu'il pût un jour lui succéder à la tête de l'affaire qu'il dirigeait à Alexandrie. Il chercha alors un succédané à l'autorité paternelle, n'importe où : il faut vouloir le Führer !
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