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2.89/5 (sur 151 notes)

Nationalité : États-Unis
Biographie :

Joanne et Gerry Dryansky sont scénaristes et écrivains.

Joanne a fait ses études au Queens College. Gerald (Gerry) Y. Dryansky (né en 1938) est journaliste, scénariste et producteur de cinéma, éditeur. Il a fait ses études à Princeton et à Harvard.

Auteurs chacun de leur côté, ils ont commencé par écrire ensemble des scénarios.

Ils ont connu un franc succès avec leur premier roman à quatre mains, "L'Extraordinaire histoire de Fatima Monsour" (Fatima's Good Fortune, 2003), traduit dans une quinzaine de langues, dont Jean-Jacques Beineix en a acquis les droits cinématographiques, et sa suite, "La Deuxième vie de Fatima" (Fortune's Second Wink).

"Satan Lake" (2010) est leur troisième roman à quatre mains.

Joanne et Gerry Dryansky vivent à Paris depuis plus de vingt ans.

leur site : http://www.jandgdryansky.com/

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Source : www.actes-sud.fr/
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Bibliographie de Joanne et Gerry Dryansky   (4)Voir plus


Joanne et Gerry Dryansky et leurs lectures



Quel est le livre qui vous a donné envie d`écrire ?


Très honnêtement, nous pensons que l’impulsion d’écrire est une manifestation de quelque chose comme une anormalité physique-- plutôt, mais pas toujours, bénigne. C’est plus près d’une nécessité que d’une envie que l’on écrit, au moins pour ce qui nous concerne.

Quel est l`auteur qui vous a donné envie d`arrêter d`écrire (par ses qualités exceptionnelles...) ?


Seul le désespoir de n’être jamais compris nous arrêterait d’écrire.

Quelle est votre première grande découverte littéraire ?


Probablement Fédor Mikhaïlovitch Dostoïevski.

Quel est le livre que vous avez relu le plus souvent ?


Great Expectations de Charles Dickens.

Quel est le livre que vous avez honte de ne pas avoir lu ?


Nous avons un peu honte quand les gens parlent des livres que nous n’avons pas lus, mais notre honte encore plus grande c’est de ne jamais assez lire. Il y a trop de livres que nous n’avons pas lus pour en citer un seule. Ceci dit, nous constatons que notre écriture est assez éloignée de la continuation du naturalisme qui marque la plupart des romans d’aujourd’hui.

Quelle est la perle méconnue que vous souhaiteriez faire découvrir à nos lecteurs ?


La poésie de Weldon Kees. Est-ce traduit en français ? [ndlr : pas à notre connaissance !]

Quel est le classique de la littérature dont vous trouvez la réputation surfaite ?


A la recherche du temps perdu

Avez-vous une citation fétiche issue de la littérature ?


C’est peut-être ce mot de Bobby Saint Croix dans notre La Deuxième Vie de Fatima :
«Dieu fait ses miracles quand ils sont absolument nécessaire. »

Et en ce moment que lisez-vous ?


La première ébauche de notre prochain roman « Fatima en Amérique» !

L`entretien de Joanne et Gerry Dryansky avec Babelio à propos de Satan Lake.



De Fatima à Satan Lake, on passe d’un conte de fée à une histoire de tueur en série, de la gaité à une certaine noirceur… Aviez-vous des motivations particulières pour changer de registre ?


Vivre c’est connaître beaucoup de « registres ».

On passe également d’un regard sur un Paris un peu décontextualisé, hors du temps et insouciant, à des évènements qui nous semblent typiquement américains et contemporains. Ce « retour aux sources » est pourtant marqué d’une vision assez noire de l’Amérique… On ne vous sent pas très nostalgique des États-Unis...


Nous sommes très attachés aux Etats-Unis, mais if faut dire que nous vivons mieux en France. Vous êtes un peuple très autocritique, mais, somme faite de tout, très intelligent et sensible, et la vie ici est plus suave sur beaucoup de plans. En même temps, on ne peut facilement se séparer de l’endroit qui a formé sa vie, tout en se rendant compte de ses problèmes.

Sur les bases d’un polar, Satan Lake est l’occasion de revenir sur les tourments d’une jeunesse laissée à elle-même. Le choix du polar pour parlez de cette jeunesse s’est-il tout de suite imposé ?


Bonne question. Ce que nous faisons c’est n’est pas de vouloir photographier la vie, pour que les gens aient plaisir de se reconnaître dans leur vie quotidien, mais de lui donner une réplique forte comme l’image d’un miroir qui déforme sans dénaturer. La littérature américaine est pleine de polars, car c’est une réflexion des pulsions très forte dans cette société.

Le roman pointe l’échec de la transmission de valeurs des ainés à leurs enfants mais montre que cette génération sait traverser les épreuves. Dans la société actuelle, la faillite du rôle des ainés dans cette transmission est-elle totale ?


Il y a de tout. Il faut dire quand même que dans l’Occident, au moins une génération obnubilée par la « réalisation de soi » a donné au monde des enfants déboussolés.

Vous vivez depuis longtemps en France, est-ce que vivre dans ce pays a-t-il eu une influence sur votre écriture ?


Être dépaysé nous a peut-être donné un recul envers tout, ce qui peut aider à voir mieux, sans y prendre parti. À être, comme on dit en anglais, la mouche sur le mur. Ceci est important quand on veut créer des histoires qui font des révélations plutôt que d’envoyer des opinions et des messages.

D’ailleurs en tant qu’écrivains américains, comment analysez-vous la réception de la littérature américaine et des auteurs américains contemporains en France ?


Les français sont très friands de la littérature américaine. Dans cela, il y a un élément de l’attrait de l’exotisme, mais sur un plan plus profond, force est de constater que les choix dans la vie aux Etats-Unis sont plus conséquents, si l’on ose se servir de cette qualification, qu’ici. Et sa littérature quand elle est bonne est plus conséquente. Au moins de nos jours.

Qu`est-ce que cela implique de travailler et d’écrire à deux : Est-ce que vous écrivez dans une symbiose parfaite ou est-ce que cela demande une certaine dose de sacrifice et de consensus ?


Nous avons commencé à écrire à deux en créant des scénarios, qui sont souvent faits par deux personnes. Ce qui compte, c’est la chose en elle-même, et non pas le travail derrière. D’ailleurs c’est une bêtise de la part des professeurs de la littérature de vouloir décrypter le travail d’un auteur pour donner aux élèves une appréciation d’un roman. Et il n’est pas une exagération à dire qu’à un moment donné les personnages d’un roman assument une forme de vie qui leur permet à tracer leurs propres histoires.
Nous deux, nous sommes un couple depuis l’adolescence. Donc nos pensées sont fort semblables, aussi ennuyeux que ça pourrait paraître. Gerry est plutôt styliste, Joanne possède une plus intense appréciation de la nature humaine. Joanne parle, Gerry tape, et nous reparlons ….


Découvrez l`œuvre de Joanne et Gerry Dryansky :

Satan Lake par  Joanne et Gerry Dryansky Satan Lake

L`Extraordinaire Histoire de Fatima Monsour par  Joanne et Gerry Dryansky L`extraordinaire Histoire de Fatima Monsour

La Deuxième Vie de Fatima par  Joanne et Gerry Dryansky La deuxième vie de Fatima




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Citations et extraits (24) Voir plus Ajouter une citation
Dans un bar, à l’extrémité miteuse de la ville, de l’autre côté d’Allen Park où a eu lieu le dernier meurtre, Will laisse un message avant de raccrocher le taxiphone. Toute la nuit, au volant, il a sillonné les rues, comme si quelque chose pouvait éventuellement lui apparaître, qui ait un rapport avec le crime – exercice, bien entendu, totalement insensé. Il a beaucoup conduit ces derniers temps, sans but véritable, le halo rouge du néon de Randy’s Hideaway, qui brille sous la pluie, lui a vaguement fait penser à un refuge. Le voici donc accoudé au bar, ce qui ne l’avance pas plus que de rouler sans but. Tout vient du fait qu’il n’arrive pas à rentrer chez lui, maintenant qu’elle n’est plus là.
Il fait signe au barman de lui donner un deuxième Canadian Club, avec une bière.
Une prostituée entre, dix-sept ans peut-être, des mèches blondes, complètement trempée. A cause de la pluie, sa minijupe lui colle aux cuisses, et on voit ses tétons à travers son tee-shirt mouillé. Elle prend place sur un tabouret de bar, à l’extrémité opposée de l’endroit où s’est assis Will, secoue sa chevelure humide, et lâche : « Meeeeerde.»
Lorsque, sans rien lui demander, le barman, qui vient de servir Will son carburant, prépare pour la fille un Frozen Daïquiri, le policier fixe intensément le panneau accroché au-dessus du bar qui rappelle que servir les mineurs est illégal.
Il ne brandit pas son badge de flic. Est-ce que je suis vidé à ce point ? « Vivre et laisser vivre », aurait dit Fred, et même si tout ça n’est rien que des foutaises, Will ne parvient tout bonnement pas à se mettre ses principes en action. Il se demande s’il va laisser aller jusqu’à se saouler. Tous ces problèmes qui n’attendent que vous.
Il pose les yeux sur sa nouvelle consommation, siffle d’un trait son whisky, puis écluse sa bière comme si c’était une purge, un Alka-Seltzer ou quelque chose dans le genre.
Dehors, sur le terrain goudronné et rafistolé ici et là où autrefois s’étendait peut-être un jardinet menant à la maison de cèdre rouge sombre aujourd’hui appelé Randy’s Hideaway, il n’y a qu’une seule voiture le long du trottoir luisant, une Jeep garée tout près de sa Toyota Camry. Avec toute la place qu’elle avait. Dans le rétroviseur central, tandis qu’il met le contact, il la voit debout à la porte, sourire aux lèvres. Il laisse le moteur tourner un peu plus longtemps que nécessaire. Le sang lui bat les temps, son cœur semble cogner plus fort que de raison. Sur le rétroviseur extérieur recouvert d’eau de pluie, la fille devient floue.
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Je suis allée dans la cuisine, où j’ai mordu dans une pêche. Je pouvais encore suivre la petite conversation de la pièce à côté.
« Et qu’est-ce qu’on fait pour les interdits ? a interrogé ma mère.
- On ne force jamais, a répondu l’homme, dont j’apprendrais bientôt qu’il s’appelait Howie. Ça va de soi.
- Vous allez être étonnés, a fait ma mère, mais, là, elle a reculé quelque peu. En fait, j’ai très peu de tabous.
- Dites-nous juste lesquels, a dit Howie, allez mettez-les sur la table.
- Hmm… ne me jouissez pas dans la bouche. »
C’était dit. Silence. Puis Mélanie prends la parole : « Pas grave, Howie, tu n’auras qu’à jouir dans ma bouche à moi, pour changer… »
Et c’est à cet instant précis que j’ai recraché mon noyau de pêche. « M’man ! »
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C'était le 27 août et depuis plusieurs jours il pleuvait sur Paris. Comme en plein hiver, la tour Eiffel était amputée au-dessus des reins par le brouillard. La Seine en crue léchait les bottes du Zouave de pierre sous le pont de l'Alma et recouvrait les passerelles des péniches soulevées par le flot. Dans la ville embrumée, où l'odeur des feux de bois allumés dans les salons aux fenêtres jaunes imprégnait les rues, seuls les pavés luisaient. Mais si vous regardiez par la lucarne d'une chambre de bonne, quelque part au sixième étage, vous pouviez voir des perspectives estompées de toits en zinc lisses comme le verre, diaprés là où l'eau débordait des gouttières. Et au-dessous, des clapets de canalisations fuyaient par à-coups et giclaient sur les chaussures des passants recroquevillés sous leurs parapluies.
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Ces rayonnages de livres présentent pour lui le même intérêt qu'auraient représenté pour tout autre gosses des gondoles de supermarché croulant sous les pâtisseries.
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Contrairement à ce qui se passe dehors, avec la vraie vie et son agitation angoissante, la vie qu’on trouve ici est protégée, catégorisée, apaisée et enluminée par toutes ces rangées de livres. Il subsiste derrière ces installations un espoir qui continue de faire naître de nouveaux livres : que ces ouvrages, dans leur tranquillité privilégiée, puissent nous fournir une clé qui nous permettra de mieux faire face au bazar qui nous attend dehors.
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«Ooh ! Mon bébé !» Une voix hystérique transperçait la torpeur de cette matinée de la fin juin. Fatima Suget se mordit les lèvres en entendant ces paroles, que la femme répétait à grands cris. «Josette, oh Josette ! Mon bébé !»
Plus loin dans l'allée écrasée de soleil, à la seule autre cérémonie, l'élégante femme en tailleur de chantoung noir, coiffée d'un large chapeau à voilette, s'était écroulée en sanglotant, les bras refermés sur un cercueil en forme de cœur, tel un coffret de chocolats de la Saint-Valentin.
En cette journée parmi les plus torrides de mémoire de Parisien, Fatima Suget était entourée de quelques amis intimes pour rendre les derniers honneurs à Emma dans le cimetière d'animaux d'Asnières, au bord de la tombe fraîchement creusée à côté de celle du célèbre Rintintin.
«Emma n'aurait jamais rêvé un meilleur emplacement», dit Hadley tout doucement, pour réconforter son amie Fatima, alerte quarantenaire originaire de Tunisie.
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A dire vrai, la première fois que je l'ai vu, il avait l'air surtout perdu, du genre des pauvres bougres qu'on voit trainer aux abords des gares routières. Maigre et l'air d'avoir été passé à tabac, comme Harry Dean Stanton dans Paris, Texas.
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Les adultes, t'as jamais remarqué ? Ils ne pensent à rien d'autre qu'à baiser. Est-ce que c'est vraiment si génial que ça ? Je veux dire au point de diriger leur vie ?
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La pensée effleura Fatima que manger de cette façon compartimentée, depuis le plateau jusqu'au beurre dans son étui métallisé, était une manière de compléter la séparation entre les gens. Donner à chacun, emballée, protégée des microbes des autres, sa portion individuelle de chaque chose. Les paysages de ce pays étaient jolis, attrayants, mais il y vivait trop de gens froids et distants.
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Il arborait un costume de politicien, deux fois plus large aux épaules qu’il ne l’était réellement, ce petit bonhomme perdu dans un coffrage d’étoffe qui produisait le même effet de fausseté sur son aspect physique qu’un toupet en eût produit sur son crane dégarni.
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