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3.91/5 (sur 36 notes)

Nationalité : Espagne
Né(e) à : Gandia , 1413
Mort(e) à : Gandia , 1468
Biographie :

Joanot Martorell, figure du Siècle d'or valencien, est le premier écrivain illustre de langue valencienne.

Tirant le Blanc, roman de chevalerie célébré par Cervantès, est aujourd'hui promu par Mario Vargas Llosa qui considère ce " roman monde " comme une pièce essentielle de la littérature universelle. Bien mal connues en France, on doit les aventures du chevalier Tirant au belliqueux Espagnol Joanot Martorell (1413-1468), bretteur farouche si l'on en croit ses vindicatives Lettres de bataille (José Corti, 1988). Homme de lettres, Martorell vécut de l'épée et fut emprisonné avec sa troupe de bandits maures. Sans un réal, il mit en gage le manuscrit de son Tirant le Blanc dont il ne vit pas l'édition imprimée seulement en novembre 1490.
Cet incunable plein d'aventures, de conquêtes et de scènes somptueuses avec rois, Grand Khan et princesses se lit goulûment.

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Source : http://www.lmda.net/din/tit_lmda.php?Id=18879
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La flotte quitta le port de Palerme et mit le cap sur la Berbérie. En longeant la côte, les vaisseaux atteignirent Malaga, Oran et Tlemcen; ils passèrent le détroit de Gibraltar, allèrent à Ceuta, el-Ksar-el-Kebir et Tanger. Au retour, ils continuèrent par l'autre côte, celle de Cadix et Tarifa, Gibraltar puis Carthagène, car à cette époque, tout le littoral était sous domination mauresque. De là, ils passèrent par les îles d'Ibiza et de Majorque, puis ils allèrent débarquer au port de Marseille.
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Je considère comme morts le jour même de leur naissance ceux qui, dans les ténèbres d'une vie obscure, coulent des jours oisifs et sans éclat; il vaut mieux qu'un destin implacable les arrache à ce monde, plutôt que de voir publier leur art de vivre, car ils sont moins que des pierres ou des arbres.
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On m'appelle Tirant le Blanc, car mon père fut seigneur de la Marche de Tirage, laquelle fait face à l'Angleterre par la mer, et ma mère fut fille du duc de Bretagne. Elle se nomme Blanche; et c'est pour cela que mes parents voulurent que je sois appelé Tirant le Blanc.
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COMME le montre de toute évidence l'expérience, la faiblesse de notre mémoire nous fait oublier facilement non seulement les actions que le cours du temps a vieillies, mais aussi les événements récents de notre temps. C'est pourquoi il a été très opportun, utile et convenable de mettre par écrit les actions et les histoires anciennes des hommes forts et vertueux qui sont de clairs miroirs de vertu, des exemples et une doctrine de vertu pour nos vies, comme dit le grand orateur Tullius Cicéron.

Nous lisons dans les saintes Écritures les histoires et les pieuses actions des saints Pères, du noble Josué et des Rois, de Job et de Tobie, et du puissant Judas Maccabée. De son côté, Homère, illustre poète, a chanté les batailles des Grecs, des Troyens et des Amazones ; Tite Live, celles des Romains : de Scipion, d'Annibal, de Pompée, d'Octave, de Marc Antoine et de beaucoup d'autres. Nous trouvons écrites les batailles d'Alexandre et de Darius, les aventures de Lancelot et autres chevaliers, les fables poétiques de Virgile, d'Ovide, de Dante et autres poètes, les saints miracles et les actions admirables des apôtres, martyrs et autres bienheureux, la pénitence de saint Jean-Baptiste, de sainte Marie-Madeleine et de saint Paul ermite, et de saint Antoine, et de saint Onuphre, et de sainte Marie l'Égyptienne. Beaucoup d'autres exploits et d'innombrables histoires ont été compilées afin que l'oubli ne les effaçât point de l'esprit des hommes.

Ils méritent honneur, gloire et renom, les hommes vertueux ; nous devons en garder fidèle mémoire, surtout de ceux qui, pour l'intérêt général, n'ont pas hésité à soumettre leurs personnes à la mort, afin que la gloire leur donnât la vie éternelle. Nous lisons aussi qu'on ne peut gagner l'honneur sans accomplir de nombreuses actions vertueuses ; de même, on ne peut atteindre le bonheur sans pratiquer les vertus. Les vaillants chevaliers eurent à coeur de mourir au combat plutôt que de fuir honteusement. Judith, cette sainte femme, animée d'un courage viril, osa tuer Holopherne pour délivrer la ville de son oppression. Mais on a écrit et compilé de livres sur Ies gestes et histoires anciennes que l'intelligence de l'homme serait insuffisante pour les comprendre et les retenir.

Jadis, l'ordre militaire était si vénéré qu'on ne revêtait des honneurs guerriers que l'homme fort, vaillant, sage et grand expert dans l'exercice des armes. La force du corps et la hardiesse doivent exercées judicieusement ; en effet, quand elles s'appuient sur le discernement et l'habileté des combattants, il n'est pas rare que les moins nombreux l'aient emporté sur les plus nombreux ; la science et l'astuce des chevaliers ont suffi à renverser les armées ennemies. Voilà pourquoi les anciens ont instauré joutes et tournois, nourrissant les jeunes enfants d'exercices martiaux, afin que dans batailles ils soient forts et braves, et non pas saisis de terreur à la vue des ennemis. On se doit d'estimer hautement la dignité militaire, car sans elle les royaumes et les villes ne pourraient se maintenir en paix, ainsi que le dit le glorieux saint Luc dans son Évangile. Il mérite donc honneur et gloire, le vertueux et vaillant chevalier, renommée ne doit point s'éteindre de longtemps. Parmi les insignes chevaliers dignes de glorieuse mémoire se trouve le très valeureux chevalier Tirant le Blanc, que le présent livre rappelle spécialement à notre souvenir : on y fait donc singulière et expresse mention de lui-même, tout comme de ses remarquables vertus et de ses prouesses, ainsi que le rapportent les histoires qui suivent.

(INCIPIT)
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- Oui, Seigneur. Nous savons maintenant, et c'est avéré, qu'après le supplice et la destruction des Templiers, on institua un nouvel ordre, celui de Saint-Jean de Jérusalem ; et que lorsque la Cité fut perdue, les hospitaliers peuplèrent l'île de Rhodes ; dès lors, le temple de Salomon resta vide. Ce furent des Grecs et bien dautres nationalités qui s'établirent dans cette île. Quand la ville et le château furent bien fortifiés, le sultan du Caire l'apprit et fut irrité de ce que des Chrétiens se soient installés dans l'île. La nouvelle que le Sultan faisait de grands préparatifs parvint aux Génois ; voyant que le port de Rhodes était excellent, que le pays était généreux et qu'il offrait des marchandises en abondance, et considérant d'autre part que leurs navires se rendent très souvent Alexandrie et Beyrouth et qu'il leur serait donc très utile d'avoir là un bon port où relâcher en sécurité, ils en débattirent en conseil devant leur Duc. L'assemblée opina que l'on pourrait s'emparer sans grande difficulté de la ville et du château ; la décision fut donc prise et l'on passa aux Ils armèrent vingt-sept vaisseaux d'hommes nombreux et de qualité.
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La peine extrême que mon âme ressent vient de ce que j'aime et que je ne sais pas si je serai aimé. De tous les multiples maux que je ressens, c'est celui qui m'afflige le plus, et mon cœur est devenu plus froid que la glace, car je n'ai nul espoir d'atteindre ce que je désire ; la fortune a toujours été contraire à ceux qui aiment profondément. Ne savez-vous pas que dans toutes les passes d'armes où je me suis trouvé, jamais personne n'a pu prendre le dessus sur moi ni me vaincre ? Et la seule vision d'une demoiselle m'a vaincu et jeté terre sans que j'aie pu lui opposer la moindre résistance. Si elle est cause de mon mal, de quel médecin puis-je espérer guérison? Qui me peut donner vie ou mort, ou le vrai salut, sinon elle ? Où puiserai-je le courage et où trouverai-je les mots qui me permettront de parler et de l'induire et mouvoir à miséricorde, quand par sa position princière elle est supérieure à moi en toutes choses, je veux dire en richesse, en noblesse et en seigneurie ? Et si l'amour, qui tient balance égale, qui nivelle les inclinations, ne fait pas pencher son cœur haut et généreux, je suis perdu, car il m'apparaît que toutes les voies qui peuvent me conduire au salut me sont fermées ; aussi ne sais-je quel conseil prendre dans un si grand malheur.
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Il est communément admis, ainsi que le dit le grand philosophe Aristote, qu'il vaut mieux répandre la bile et le sang de son ennemi que de verser soi-même des larmes de honte. Saint Jean Bouche d'or ajoute : " il n'aime pas celui qui ne le montre pas quand on est dans le besoin ".
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La fortune montre à bien des hommes un visage riant, et leur fait mille caresses trompeuses, tandis qu'elle leur prépare des pièges qu'elle cache dans la mer tempétueuse des adversités, où l'on ne peut espérer trouver de havre. On ne trouve dans aucun livre que la fortune ait jamais donné ni accordé de privilège de possession ferme et tranquille. Nous constatons que la nature a prévu que les hommes sortent nus du ventre de leurs mères, alors que les autres animaux naissent avec un habit naturel, et que c'est de leurs peaux que nous recouvrons nos chairs nues et misérables. La nature nous dote des biens intérieurs de l'âme, les biens extérieurs nous sont donnés et accordés par la fortune. Ce sont ces derniers biens que la fortune administre librement, selon son caprice et sans aucune entrave. Le grand sage Sénèque dit dans ses lettres que tout ce que nous nous procurons par désir nous est étranger, ce qui montre clairement que ces choses n'appartiennent pas à notre nature, et qu'elles ne sont ni durables ni stables, puisqu'elles ne sont pas naturelles chez nous.
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Au milieu de la lice, il y avait une grande estrade, entièrement couverte de draps de brocart. Au centre se dressait un grand siège très richement orné, posé sur un axe sur lequel il pouvait tourner. La sage Sybille était assise en haut, dans de magnifiques atours, montrant toute sa magnificence. Elle tournait sans discontinuer de côtés. Et en bas du siège étaient assises toutes les déesses, le visage couvert, parce que dans les temps anciens, les païens disaient que c'étaient des corps célestes. Autour des déesses étaient assises toutes les dames qui avaient bien aimé, comme la reine Guenièvre, qui aima Lancelot; et la reine Iseult, Tristan ; la reine Pénélope, qui aima Ulysse; Hélène, Pâris ; Briséis, Achille ; Médée, Jason; la reine Didon, Énée; Déjanire, Hercules; Ariane, Thésée; et la reine Phèdre, qui tenta de séduire Hippolyte, son beau-fils. Et il y en avait bien d'autres, qu'il serait fastidieux de nommer ici, qui à la fin de leurs amours furent trompées parleurs amants, comme fit Jason qui berna et détruisit la noble Médée ; comme agit Thésée envers Ariane, qui l'enleva à la maison du roi son père et qui, l'emportant sur la mer, l'abandonna ensuite sur une île déserte, où elle finit sa douloureuse vie. Et des dames comme celles que je viens de vous citer, il y en avait pléthore.
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Enfin, que le prince reconnaisse qu'il est dépositaire d'un honneur qui est une charge et d'une charge qui est un honneur ; celui qui était libre comme l'air, qu'il sache qu'à partir du moment où il est devenu prince, il a accepté une servitude de tous les instants, laborieuse et honnête, sous laquelle est placée la liberté de la chose publique, et dorénavant il doit avoir une conduite de vie qui en fasse un exemple pour les autres, car c'est par l'exemple des rois et des princes que l'on gouverne les royaumes, et les révoltes du peuple sont provoquées d'habitude par les moeurs des seigneurs et des gouvernants. Le prince ne doit rien vouloir en propre, mis à part le sceptre, la couronne et ce qui les accompagne. Le salut de tous ses sujets en dépend, salut glorieux mais difficile, aux mille têtes, semblable en cela à d'hydre d'Hercule, à laquelle poussait d'innombrables têtes pour une qu'on lui coupait.
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