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Citation de fathigay


Nada Bakos se demandait si la principale réussite de Zarqaoui n’était pas de s’être ainsi élevé au rang de cible prioritaire, et pas seulement pour les Américains. « Zarqaoui a dévié du scénario, a-t-elle estimé plus tard. Même Al-Qaïda essayait de respecter certains principes, en s’en remettant à ses théologiens pour interpréter la charia. Zarqaoui, lui, interprète la loi comme il l’entend. Il invente ses propres règles, comme dans une secte, a-t-elle expliqué. Il est en train de devenir une méga-église7. » Il allait y avoir un retour de bâton, c’était évident. Les grands prêtres d’Al-Qaïda et des autres réseaux djihadistes bien établis n’allaient pas voir d’un bon œil un comportement aussi démesurément hétérodoxe, surtout s’il heurtait les sensibilités des Arabes fortunés et pieux qui fournissaient à l’organisation l’essentiel de son argent. Mais de nombreux musulmans ordinaires étaient sur les rangs pour rejoindre la congrégation en perpétuel essor de Zarqaoui. En Irak et ailleurs, des admirateurs commencèrent à désigner le Jordanien par un nouveau surnom, apparu les jours suivant la première diffusion de la vidéo de Berg. Ben Laden demeurait la figure de proue que l’on respectait, l’homme qui, des années auparavant, avait combattu les Soviétiques et conçu les attentats contre New York et Washington. Mais Zarqaoui était maintenant salué comme le « cheikh des égorgeurs », le terroriste d’un nouvel âge, brutal, où la diffusion d’actes de boucherie sur Internet tenait lieu de tactique pour gagner le soutien des djihadistes les plus endurcis et semer la peur chez tous les autres.
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