FAUST : Ma lutte ne m'a pas encore frayé la voie de la liberté. Si je pouvais écarter la magie de ma route, désapprendre tout à fait les formules de sorcellerie, si je me tenais, ô nature ! face à toi, rien qu'un homme, alors cela vaudrait la peine d'être humain.
Je l'étais autrefois, avant de la chercher dans les ténèbres, avant de maudire le monde et moi-même en des mots sacrilèges. À présent, l'air est rempli de ces fantômes que nul ne sait comment éviter. Même si un jour nous sourit, clair et raisonnable, la nuit nous entortille dans un filet de rêves ; nous rentrons joyeux de la campagne rajeunie, un oiseau croasse ; que dit son croassement ? Malheur. Cernés du matin au soir par la superstition : ceci se montre, cela s'annonce et cela met en garde, nous nous retrouvons seuls, intimidés par ces présages. La porte grince, mais il n'entre personne.