Leïla était issue d’une famille mixte. Une maman algérienne de confession musulmane et un papa français de confession juive, qui avaient donné naissance à quatre beaux enfants bruns au teint mat, deux garçons et deux filles. Le choix du roi, version double. Chez les Cohen, les enfants avaient été éduqués dans le respect et le partage, en bonne intelligence. On ne leur avait imposé aucune religion, après tout, que l’on soit catholique, musulman ou juif, ne vénérait-on pas le même Dieu ? Monsieur et Madame Cohen n’étaient pas pratiquants et avaient surtout enseigné à leur progéniture la valeur du travail. Dans la vie, on n’arrivait à rien sans se salir les mains.
C’est bien, opina Fanny. J’admire vraiment les personnes comme toi qui se donnent les moyens d’atteindre leur but. — On n’a rien sans rien, affirma Leïla. Que ce soit dans le travail ou dans la vie privée, il faut toujours être fier de ce que l’on fait, de ce que l’on est. Et si ce n’est pas le cas, alors il faut apprendre de ses erreurs et y remédier.
Elle emprisonne ma main et j’abdique. En un bond, me voila collée à son dos sur la selle. Je suis très mal à l’aise. D’abord, car je me retrouve à presque deux mètre du sol, mais aussi parce qu’aucun espace ne sépare son dos de ma poitrine. Elle va sentir que mon cœur bat la chamade et ce ne sera pas seulement à cause de l’adrénaline procurée par l’équitation.