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Citation de santorin


Les semaines passent, on avance on s'arrête, on tire au fusil, on balance nos grenades, et rien ne semble jamais changer. Un jour on nous dit que notre ligne de front progresse bien et qu'il n'y en aura plus pour longtemps, mais le lendemain ont nous dit que l'avenir est sombre et qu'il faut se préparer au pire. Mon corps ne m'appartient plus : les poux ont accepté d'en partager la jouissance avec les rats et la vermine, qui me grignotent à l'envi. Je me console en pensant qu'après tout ce sont eux les maîtres des lieux, et moi l'envahisseur. Quand, au réveil, je découvre un de ces parasites en train de me mordiller le haut du corps, frétillant du nez et des moustaches avant de lancer l'assaut, je ne bondis plus en l'air en poussant des hurlements : je me contente de l'écarter du revers de la main, comme je le ferais d'une mouche importune dans le parc Saint-James. C'est la norme à présent et je lui accorde peu d'attention ; au lieu de ça je respecte ma routine, qui consiste à rester à mon poste ;
tenir la ligne de front ; monter à l'attaque quand vient mon tour de risquer ma vie ; manger quand je peux ; fermer les yeux et essayer de trouver le sommeil ; laisser passer les mois, en me disant qu'un jour, soit tout sera achevé, soit ce sera moi qui le serai.
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