Citations de John Cage (26)
Le monde est foisonnant : tout peut arriver.
La situation étant désespérée, tout devient possible.
Quand un bruit vous ennuie, écoutez-le.
I can't understand why people are frightened of new ideas. I'm frightened of the old ones.
Un son isolé n'est ni musical ni non musical. C'est simplement un son. Et, peu importe sa nature, il peut devenir musical en trouvant sa place dans un morceau musical.
Un jour, alors que j'arrivais chez lui avec une demi-heure de retard, il (Richard Buhlig) m'a fermé la porte au nez après m'avoir sommé de revenir à l'heure dite. Comme j'avais avec moi quelques livres à rendre à la bibliothèque, j'ai décidé d'y aller. Résultat : je suis arrivé chez lui avec une demi-heure de retard. Ce jour-là, il m'a parlé de temps pendant deux heures, combien il était essentiel à la musique et à quel point toute personne dévouée à l'art devait scrupuleusement et quoi qu'il arrive, le respecter.
Vous savez, lorsque je crois découvrir quelque chose, je m'aperçois toujours que quelqu'un y a déjà pensé.
M. F. - Connais-tu cette histoire ? Le frère de Beethoven lui a écrit une lettre et en bas, il a signé "Propriétaire de biens" et Beethoven lui a répondu et en bas, sous Ludwig van Beethoven, il a écrit : "Propriétaire d'un cerveau".
"{...}
S'il est aigu?
S'il est grave?
S'il est entre les deux?
S'il est fort?
S'il est doux?
Si c'est un intervalle?
Qu'est-ce qu'un intervalle?
Un intervalle est-il un accord?
Un accord est-il un agrégat?
Un agrégat est-il une constellation?
Qu'est qu'une constellation?
Combien de sons y a-t-il au total?
Un million?
Dix-mille?
Quatre-vingt-huit?
Faut-il que j'en pose encore dix?
Le faut-il?
Pourquoi?
Pourquoi le ferais-je?
Est-ce que j'ai décidé d'en poser tant?
Ne courais-je pas un risque?
Non?
Et pourquoi?
N'y aura-t-il jamais de fin?
Pourquoi pas?
LE SILENCE N'EXISTE PAS. VA-T'EN DANS UNE CHAMBRE SOURDE ET ENTENDS-Y LE BRUIT DE TON SYSTÈME NERVEUX ET ENTENDS-Y LA CIRCULATION DE TON SANG.
JE N'AI RIEN A DIRE ET C'EST CE QUE JE DIS.
{...}
Vous dites : le réel, le monde tel qu'il est. Mais il n'est pas, il devient ! Il bouge, il change ! Il ne vous attend pas pour changer ... Il est plus mobile que vous ne l'imaginez. Vous vous rapprochez de cette mobilité quand vous dites : tel qu'il se présente. Il "se présente" : cela signifie qu'il n'est pas là, comme un objet. Le monde, le réel, ce n'est pas un objet. C'est un processus.
M.F. - Je dois la recopier. Je lui ai donné la seule partition. Je n'étais pas sûr de la pièce. En fait, quand ils m'ont demandé une pièce pour le programme, j'a dit : "Eh bien, il y a la possibilité d'une pièce pour guitare électrique", et c'est cela qu'ils ont écrit dans le programme : "Possibilité d'une pièce pour guitare électrique." (Il rit.)
J.C. - Tu veux dire les vagues ? Ou qu'est ce que tu veux dire ?
M.F. - Nous nous y attendons.
J.C. - En fait, nous ne pourrions pas vivre sans elles.
M.F. - Retour à l'impermanence.
J.C. - Ou l'océan ne pourrait pas vivre sans elles. L'océan ne serait pas l'océan sans elles. Je suis en train de lire quelque chose que j'ai reçu par la poste d'un psychologue comportementalisme de La Jolla en Californie, Richard Farson. Et il dit, vers le début, que nous avons l'habitude de nous installer, disons, dans un changement que nous avons provoqué et qu'il y a une période durant laquelle nous pouvons, pour ainsi dire, nous adapter à ce changement, mais il devient évident que nous allons vivre dans une situation qui, elle-même, pour ainsi dire, change. Il fait une autre remarque très intéressante dans cet article pour payer cette idée : à peu près 90% des scientifiques qui ont jamais vécu sur cette terre sont en ce moment même en vie? N'est-ce pas intéressant ?
M.F. - Tu veux dire qu'il y a un tel afflux de scientifiques ?
J.C. - C'est le monde dans lequel nous vivons. C'est une période au cours de laquelle les changements impliqués par cette activité de recherche, la technologie et tout le reste produisent, eh bien, ces postes de radio, etc.
M.F. - Oh, on pourrait presque dire alors que 90% des artistes ne sont plus en vie.
J.C. - Oh, ceux qui sont plongés dans leurs pensées, probablement. Ouais.
M.F. - Tu sais, il y a une histoire terrifiante où , dans une école réputée, dans un séminaire lui-même réputé, un séminaire pour diplômés, un jeune compositeur présente sa pièce et son professeur, un compositeur mondialement connu, lui dit de la changer. Et l'étudiant dit - ce n'était pas vraiment un étudiant, mais un jeune compositeur - : "Mais je l'entends comme ça". Et son professeur dit : "Vous êtes ici pour changer votre façon d'écouter."
J.C. - Qui était-ce ? As-tu dit qui c'était ?
M.F. - Non, je ne l'ai pas dit.
J.C. - Tu ne l'as pas dit. C'est très curieux. Ca pourrait... Tu sais, si je connaissais les circonstances, je saurais quel parti prendre. Je dirais si je suis d'accord avec le professeur. Il est certain que personne ne veut entendre d'une manière fixe, ni l'un ni l'autre. J'aimerais que mes oreilles puissent me faire entendre ce qu'il y a à entendre (il rit).
Ma réaction face à la peinture et la musique modernes a été immédiate et enthousiaste, mais dépourvue d'humilité : je me suis mis en tête que, si d'autres pouvaient faire de telles choses, je le pouvais aussi.
Je ne conserve de l'organisation que ce qui est utile à la survie : cela signifie que j'assigne à l'organisation la place qui devrait être la sienne. Les hommes agissent en général autrement : ils organisent toutes choses, et sans relâche ! Et tout particulièrement ce qu'il est inutile d'organiser : la musique, par exemple.
Sortez de n'importe quelle cage, vous vous trouvez dedans
J’avais des problèmes à la fois dans ma vie personnelle et dans ma vie publique de compositeur. Je ne pouvais pas admettre l’idée académique que le but de la musique est de communiquer, parce que j’avais remarqué que lorsque j’essayais consciemment d’écrire quelque chose de triste, public et critiques étaient souvent enclins à rire. Je pris la décision de renoncer à la composition à moins de pouvoir trouver pour composer une meilleure raison que la communication.
La situation étant désespérée, tout est maintenant possible.
C’est en effet l’expression que Duchamp emploie dans un entretien accordé à Jean Neyens pour la RTBF en 1965 : “A une table ronde qu’on avait faite à Philadelphie, on m’avait demandé : “Où allons-nous ?” Moi, j’ai simplement dit : “Le grand bonhomme de demain se cachera. Ira sous terre.” Mais Duchamp ajoute : “En anglais, c’est mieux qu’en français - “Will go underground”. Il faudra qu’il meure avant d’être connu. Moi, c’est mon avis, s’il y a un bonhomme important d’ici un siècle ou deux - eh bien! il se sera caché toute sa vie pour échapper à l’emprise du marché… complètement mercantile (rire) si j’ose dire.”
Je suis ici, et il n'y a rien à dire.
Si parmi vous il y en a qui veulent arriver quelque part,
qu'ils partent à tout moment